Et puis j'ai été bien étonné de la contribution de notre goupil local, que j'avais rarement vu si remonté à mon égard et apparemment aussi blessé, et en plus sur quelque chose qui ne paraît pas gravissime (et aussi, en plus, pendant une période où j'ai bien dit que je faisais exprès de ne pas parler de politique pour ne pas heurter les sensibilités actuellement à fleur de peau comme la tienne). Nous avons suffisamment dialogué, cher Fox, pour qu'il me semblât plus opportun de répondre à ça en privé afin de t'assurer de mon estime, tu m'as répondu sereinement, très bien, mais il me reste quelques mots à dire ici pour boucler cette boucle.

D'abord, ce serait peut-être utile que tu copies ici les propos que tu m'attribues, à savoir "brave homme", parce que je ne me souviens pas d'avoir utilisé cette expression et mes propres recherches sur le forum n'ont rien ramené. Maintenant, il n'est pas impossible que j'aie utilisé une autre expression qui ait eu à peu près le même sens pour toi. Mais il ne faut pas exagérer, ça n'est pas une marque de condescendance et quand on débat, il faut accepter la critique. De mon côté, je me fais assez régulièrement traiter de "naïf" parce que je crois en la confiance, que je suis optimiste, et je ne vais pas prendre la mouche à chaque fois, sinon il va devenir difficile de débattre.

Pour le reste, j'essayerai de t'écrire en privé sur ce qui sous-tend une attitude que j'ai en effet parfois vis-à-vis de toi, en gros, "tu es bien gentil, mais ce n'est pas sérieux" et dont je te renouvelle l'assurance qu'elle peut se conjuguer à de l'estime et n'être pas condescendante.

oOo

Concernant les élections législatives, dans la nouvelle configuration du quinquennat avec législatives dans la foulée de la présidentielle (une modification constitutionnelle promue par le PS lors de sa dernière législature), elles sont faites pour donner une majorité au Président qu'on vient d'élire, point. Le suspense n'est donc pas insoutenable et l'enjeu est secondaire par rapport à l'élection d'il y a un mois. Ce n'est pas de l'indifférence, c'est de la logique.

De plus, l'éventuel mot d'ordre du PS de "ne pas donner une majorité trop forte" au Président est quasi-imbittable pour l'électeur lambda : ça veut dire quoi, ne pas donner une majorité trop forte, pour l'électeur confronté à son scrutin local ? Il ne peut pas donner une moitié de voix à un candidat UMP pour soutenir le président et une autre à un autre candidat pour assurer l'équilibre. Faut-il qu'on fasse des comités de quartier et puis qu'on décide qui va voter pour untel et qui va voter pour untel de façon à ce que ce soit équilibré ? Bref, c'est un mot d'ordre absurde, mais il faut dire que la position du parti du perdant à l'élection présidentielle dans cette nouvelle configuration du quinquennat est elle aussi un peu absurde sans qu'il y puisse rien.

oOo

Enfin, quand tu te plains de certains de mes propos en arguant que "un modérateur, c'est fait pour modérer", tu fais un peu la même erreur que Denis qui venait régulièrement m'asticoter les mollets sur ce thème. Tout le monde peut modérer ici, il n'y a pas de poste attitré. C'est à l'image des rapports que j'appelle de mes voeux, sans statuts, sans élitisme, avec responsabilité et dans la liberté. Et ma liberté, tu l'agresses un peu en m'enfermant dans ta conception d'un rôle de modérateur, en me disant ce que je peux dire et ce que je ne peux pas dire selon toi.

Dans mon boulot, j'ai fait mon choix de travailleur indépendant notamment pour ne pas qu'on vienne m'intimer ce que j'aurais à faire. En forum, c'est pareil, je suis indépendant, je n'interviens pas selon les demandes de mon camarade créateur du site, et si je suis sensible aux demandes, interpellations et commentaires qui sont faits par les participants, je ne me sens en rien soumis à eux.

Alors, c'est vrai, dans ma démarche globale (d'homme libre, donc ), il y a une certaine volonté d'être exemplaire et c'est sans doute pour cela que des gens sensibles à cette démarche, comme toi ou Denis, venez de temps en temps m'interpeller sur le mode "Ah oui, mais, là, flagrant délit, tu n'as pas été exemplaire comme tu prétends l'être".

Il y a des fois où une telle critique est justifiée, m'est utile et je vous en remercie. Mais le plus souvent, c'est abusif et ça a plus à voir avec votre humeur du moment. Ça émane aussi sans doute de gens qui sont trop focalisés sur la perfection "ici et maintenant". Pour ma part, je ne prétends pas à la perfection avant son heure.

J'ai failli dire, "la perfection n'est pas humaine", mais c'est faux : dans parfait, il y a d'abord "fait", donc ne peut être parfait que quelque chose qui est achevé, la perfection n'est pas à rechercher dans quelque chose qui est en construction. Ensuite, il y a le préfixe "par-", qui signifie "jusqu'au bout", "à fond", "de part en part". C'est-à-dire que la perfection est atteignable, mais au prix d'un double travail : d'abord faire vraiment ce qu'on a l'intention de faire, et puis ensuite y revenir pour peaufiner, s'assurer qu'on a vraiment tout fait. Bref, je suggère qu'on se retienne de me bassiner sur des détails de mon projet ; non, il n'est pas encore parfait, j'y bosse !

oOo

@ Denis (de passage) : Hello ! C'est sympa de te revoir, même si je trouve que Nebo a été parfaitement inspiré de te retourner en toute simplicité le grief de "condescendance". Tu ne t'en rendais peut-être pas compte quand tu as écrit, mais c'est le cas.

Concernant le "blocage d'IP" dont tu as fait l'objet, je te suggère là aussi de faire un pas de côté pour mieux balancer ton point de vue. Il n'est pas évident de qualifier ce type de lieu électronique où nous débattons ; il est public mais il est aussi un peu privé. C'est Louis (avec Larsen) qui l'a construit, qui s'en occupe ; c'est un "salon" qu'il met à notre disposition. On est donc un peu chez lui.

Alors quand toi, emporté par ton élan et peut-être par un peu de morgue, tu lui balances, au même Louis, qu'il est "très bête" à l'occasion d'un échange qui ne semblait pas inviter particulièrement à l'emportement (d'autant que Louis, franchement, ce n'est pas le mec qui rentre dedans ses interlocuteurs), on peut avoir l'impression que c'est toi qui est très bête et qui mérite ce qui lui arrive. Je suis personnellement contre la censure et n'en ai jamais pratiqué ici. Mais je peux comprendre Louis ; tu t'es juste fait mettre (momentanément ?) à la porte par notre hôte parce que tu as eu quelques mots de goujat. C'est bien que tu n'en conçoives pas de rancoeur ; je n'ai pas noté que Louis en avait non plus. Son attitude n'est pas plus "inexcusable" que la tienne. Essayes de ne pas utiliser de grands mots quand ce n'est pas adapté, il y aura moins de risques d'incidents.

oOo

Concernant les amplis en général et les Vox AC30 en particulier, je pensais avoir bien vendu mon vieil AC30 assez délabré -- 1200 euros en décembre dernier sur eBay --, mais Lionel Blévis nous a soufflés mardi dernier en nous révélant, à Louis et à moi, qu'il s'était fait racheter son AC30 encore en bon état de marché pour... 3800 euros (en fait, 2000 euros + un AC30 Classic neuf) ! Par un fou furieux qui loue du matos aux musiciens et qui voulait absolument avoir un AC30 vintage pour satisfaire la demande.

J'aime bien les gens qui critiquent la condescendance des autres sans prêter d'attention au registre de leur propre texte. C'est le coup de la paille et de la poutre que nous distillait avec ferveur un certain Yeshoua en Judée/Palestine il y a quelques 2000 ans...

7 sur 10 espèces , de nos poissons les plus souvent consommés, sont en voie d'extinction. (Sans parler des autres, déjà rares ... pour ne pas dire disparues. Ni du corail ... etc.)

0 ° o ° O ° o ° 0

je n'sais pas mais pour commencer apprenez à vous dispenser de sacs en plastiques, (ou alors gardez les chez vous .. parce que les océans sont faits des rivières ....)

@ Nebo : si le capitalisme, d'après Max (thanx for the source), est une volonté quasi mystique d'accumulation des richesses, là, aujourd'hui, il y a maldonne, puisque l'effet est inverse ! (cf. rarefaction des ressources marines ... mais aussi la dette des pays pauvres ... comme la dette des pays riches ... Et celle, souvent, des particuliers ...)

Encore de la lecture pour vos longues soirées d'hiver (comme l'été fut en avril ...).

Tales for the Braves

Puisqu'on aborde le sujet de la susceptibilité irrationnelle (1), je te propose, Lionel, une petite analyse expresse : [c-à-d mettre les pieds dans le plat, plutôt que de tourner autour du pôt].
Je ne sais pas encore bien pourquoi, mais je vois comme une corrélation entre cet événement culturel, interrompu de la façon que l'on sait à Shanghaï, et ce qui se passe sur les forums internet (et même plus précisément, sur la façon que tu as eu, Lionel, de me traiter de "brave homme" récemment ... (sic - les archives son là ... encore heureux que tu n'aies pas dit "brave type").

En effet, ces termes, (mis à part le fait qu'ils me dépouillent brusquement de mon costume de scène animalier qui me rend si seyant ; et qu'ils sonnent graves, alors qu'il me semble que je suis plutôt reconnu comme aigu), cette qualification que j'ai rarement l'occasion d'entendre (la bravitude n'est pas une spécialité locale, chez moi), évoquent :

- soit une distance un rien condescendante sous-entendant une certaine neutralité (le plus souvent due à l'insignifiance, ou attribuée à une non représentativité* patente) au lieu d'une neutralité certaine, due à l'allergie chronique envers tout embrigadement. .
* [car la perte de sens, lorsqu'elle n'a pas de motivation poétique, demeure un handicap rédhibitoire dans une société entièrement fondée sur la fonctionnalité matérielle].

Cette manière de faire (induite, je le sais bien, par mon sincère "tu es incorrigible. Il n'y en a qu'un comme toi, c'est pour ça qu'on t'aime" en echo) malgré tout cela impose un statut, en étiquetant un caractère un tant soit peu trop excentrique, ou un âge potentiellement grabataire, ou pire (dans le monde où nous vivons), une situation d'économiquement faible..

- soit signifie une impunité ponctuelle, lorsqu'on a saisi l'autorité, une mise à l'écart due à une reconsidération de la capacité de nuire ... .
On le sait, de nos jours des qualificatifs comme "brave", "gentil", "honnête", frôlent la limite du péjoratif ... Signe des temps. ("sign o' the times" chantait Prince). D'une façon générale je préfère quand même "honnête homme" que "monsieur", et "quelqu'un de bien" à "aimable personne " ... Et, souvent, mieux vaut passer pour un bon crétin (etymologiquement "chrétien") que pour un "killer qui tue sa race" simplement parce qu'il sait se frotter le ventre tout en se tapant sur la tête de l'autre main (ou l'inverse, mais ça demandera encore une bonne semaine d'entraînement ...) :-)

Comme on peut le constater : ce n'est pas anodin, de traiter l'autre d'anodin (ni de cathodin, d'ailleurs ...) C'est bien un symptôme qu'il y a de l'électricité dans l'air, au détriment des sentiments, qui fondaient la proximité, (rendue possible afin d'offrir la possibilité d'un minimum de confidence possible, puis cause probable de la nécessité de mettre un frein à toute connivence), pour catalyser l'obligation d'un tel dénigrement public. (Bref, on s'emporte-mentaux !).

Autrement dit, la distance, et son corollaire le cloisonnement, sont palpables. Sentence de geôlier (on dit rarement de soi qu'on compte parmi "les braves hommes" ...) ou d'infirmier (psychiatrique mais indulgent ...).

Alors de toute évidence, lorsque pointe l'antagonisme, "et ce sera ma dernière question, Lionel", il faut (se) demander l'expertise, de qui se retrouve à la masse ...
(ne parlons pas de pétage de plomb, puisque l'un comme l'autre nous savons nous tenir) ..

Mais peut être que les deux "adversaires", finalement protagonistes plus ou moins volontaires, voire carrément solidaires pendant un temps, dans leur bras de fer, ne jouent là que leur rôle de "prise de Terre" ....

(Les idéologies, avec leur exclusive partisane, servqnt d'alibi au camouflage des camouflets autoritarisés - cf. "tenue de combat exigée "*
(*)Lamée extensible ou lin. Disponible en gris, kaki, ou bleu marine, avec galon en coton blanc. Col reversible. ... ). . .
Parfois il n'est plus de mise de galéjer ("quand on touche au beefsteak, il n'y a plus de sentiment qui tienne" dit-on)...

(Avec une différence notable, tout de même, c'est que toi tu peux m'interdire l'accès au studio, alors que je ne peux que commenter le verbe haut ; de même que si le fonctionnaire chinois peut se permettre d'abaisser le micro, jamais Louis n'arrivera à lui faire danser le pogo !) .

°°°

(1) successibilité : En fait, on nous dit, un peu partout, "ça serait mieux de parler politique après les élections," cela étant un sujet trop "sensible", dans une phase de pré-passation de pouvoir ....
(Les Législatives reposant moins sur le culte de personnalités, les "ténors" (quelle incongruité que l'emploi de ce vocable pour évoquer la représentativité démocratique !) restant un peu à l'écart, le débat est cette fois remisé par la simple indifférence ! (Tout le contraire, donc, de la Présidentielle où l'on ne frayait que dans le pipole, le débat restqnt à la porte devant les physionomistes patentés !)...

Pourtant, compte tenu du fait que les hauts dignitaires n'ont pour fonction de plus en plus que d'entériner les dispositions européennes (moins transparentes dans leur genèse, avec moins de visibilité comportementale) ces élections, davantage ancrée sur les tissus locaux, sont cruciales concernant la permission d'agir sur le pouvoir ! ... par le pouvoir !

Alors ne soyons pas des citoyens-démissionnaires, licenciés volontaires ; ou alors il ne faudra pas se plaindre d'être des citoyens-victimes d'abus de pouvoir !

[Abus de langage : un "licencié" devrait davantage être quelqu'un d'admissible, plutôt que renvoyé ! .
Même si la "licence" est soi-disant "une trop grande liberté" (dixit le dico / tu l'crois ça ?! trop c'est possible ?!) Mais le dissolu n'est pas forcément là où l'on croit !
Pourtant, la liberté est compilée avec ses propres codes d'honneur, et servie telle qu'en elle même !].

Que ce soit Querty ou Azerty, gauche ou droite, si c'est pour ne rien dire, autant rester chez soi.
L'engorgement de l'entonnoir, une fois la machinerie partisane en route, ne cessera qu'à la dernière goutte : c'est par la prolifération des multiples que viendra l'affranchissement. Quand on aura tourné le goulot vers le bas, alors peut être l'ivresse on atteindra ....

@ Lee-O : ne voir là qu'un exercice de style et non pas une esquisse de polémique à usage personnel ...
Simplement je crois qu'un modérateur c’est fait pour modérer. Inciter à la modération des ardeurs. Donc ça n’est pas fait pour encourager la monoculture, ou pour inciter un forumeur à faire su zéle dans la propagande ...
Pour en revenir aux thèmes de ce forum, cette mise au point faite, on peut très bien parler politique, en y mêlant la philo, la psycho, faire des panoramiques à 360° de la spiritualité jusqu’aux recettes de cuisine, autrement dit : sans avoir à se prononcer perpétuellement sur une position pour ou contre “le candidat permanent”.
Quand je parlais d’équité, je ne pensais pas à ce genre de manichéisme digne de l’époque de l’ORTF (avec cette censure, de l’ère gaullienne, que je n’ai pas connue, mais qui a sa réputation ; tout comme le maccarthysme, en son temps). Je voulais plutôt évoquer une égalité des chances d'access : pour les délirants comme pour les cartésiens, pour les entrepreneurs, soupes-au-lait aiguillonnants, comme pour les clochards celestes, les serviteurs de l'art, la rage en dedans ...etc. etc.

Ce que j'aime dans l'histoire de la Reforme, c'est que tout cela prend place avec ce qu'on appelle la Renaissance, qui est pour moi une des periodes historiques les plus fascinantes. Decouverte du nouveau monde, mais aussi imprimerie, relecture des Anciens, renouveaux artistiques en tous genres, elaborations progressives des langues etc. Tout cela intervient apres une periode qu'on pourrait appeler "pauvre", c'est-a-dire la fin du Moyen Age. C'est pour ça que ça me plait aussi, car ça nous rappelle que derriere de sombres jours pointe, peut etre discretement, un renouveau proche ; et ça me parait pas mal "a notre epoque" . Ca donne de la force quoi, meme si n'a pas grand chose a voir. Mais c'est pour ça que moi aussi je connais deux ou trois trucs quant a tes propos Nebo, et j'ai grand plaisir a t'en feliciter pour leur qualité. Ca me donne encore l'occasion de remarquer tout les bienfaits que m'ont apporté le forum depuis que j'ai commencé a le cotoyer il y a six ans. C'est une grande chance de pouvoir echanger comme ça, avec une certaine qualité a la clef, avec les interlocuteurs habituels que je ne nomme pas, mais aussi grace aux autres, "nouvelles recrues", qui envoient pas mal aussi. Bref, ça aussi ça donne des forces. C'est comme pour les compositions de musique, si on ne peut pas les faire ecouter, aucune chance pour qu'elles murissent... J'en reviens a mes moutons

La Reforme, pour pousuivre l'histoire du soir du tonton Nebo, avait finalement prit mauvaise tournure. Mais Luther a refusé que ses mains se tachent de sang, car il a toujours voulu rester un homme de Dieu. Alors qu'il refuse de se rendre au tribunal pontifical de Rome ou on l'attendait pour rendre des comptes, et ou il aurait probablement été tué, Martin Luther se refugia chez un de ses amis seigneurs dont nous a parlé Nebo : Frederic de Saxe. L'Eglise y envoya un emissaire a sa rencontre, Jean Eck, pour tenir avec lui un debat de haute tenue sur la question de la Foi. Car c'etait pour Luther la seule question importante. Et c'est naturellement l'autorité du pape qui sera remise en question. On va vers une autre ecclesiologie. Sous l'impulsion nouvelle que permettait l'imprimerie, mais aussi par la naissance de la langue vulgaire et la relation pronée entre Dieu et le croyant, les idées lutheriennes se rependent. L'idée d'homme s'incarne peu a peu. De nombreux sympatisants se distinguent, notamment les humanistes et les peintres. Ces derniers, a l'image d'Erasme notamment, proneront une conciliation avec l'Eglise, mais, pour la defense probable des interets fonciers, les seigneurs poussent Luther a l'affrontement. C'est des lors qu'elle va echapper progressivement a son controle, malgré ses multiples tentatives pour calmer les esprits.

Il redige un texte pour prevenir les mauvaises interpretations de ses idées, notamment de la part des humanistes qui n'en font plus une simple question de theologie pure. Luther refuse une lecture individualiste de ses textes car il s'agit d'un credo universel : la Foi, toujours et encore. Le ferment revolutionnaire qu'on attribue au protestantisme, en tout cas dans sa branche lutherienne (donc "allemande"), n'est en effet que le produit d'une lecture biaisée. Des communautés se créent, comme a Zwickau, en actuelle Allemagne : elles veulent mettre en pratique ces nouvelles idées. Mais sans Luther, a propos duquel on ne cesse d'ironiser quant a sa mollesse supposée. L'ancien disciple de Luther, Karl Stadt, sera de ceux la : on decide de s'en prendre aux catholiques, sous toutes les formes possibles, c'est a dire iconoclasmes, etripages etc.

Luther sort alors de sa retraite, tout scandalisé qu'il est par ces "barbus de Zwickau". Il multiplie les reculs symboliques : il revet a nouveau ses vetements de moine augustin, ceux qu'il avait jetté quelques années plus tot. Il celebre la messe en latin, non plus en langue vulgaire. Il defent les images religieuses comme etant la "Bible des laïques", c'est a dire des non-alphabetisés. Luther pense ramener le calme en conseillant l'obeissance au seigneur du lieu, afin d'eviter les problemes sociaux. Mais cela ne resoud rien : il y a autant de credo qu'il y a de tetes, et tous s'imaginent avoir reçu une revelation du Saint Esprit, chacun pense etre prophete d'une maniere ou d'une autre. Le probleme de toute cette confusion, et qui se retrouve aujourd'hui, c'est que la doctrine protestante hesite sur la place a donner a l'individu. C'est peut etre pourquoi la Reforme de l'Eglise a echappé a tout veritable controle. Elle insiste effectivement sur la primauté de l'individu, en relevant le seul lien veritable possibe entre le chretien et Dieu par la seule Foi.

Mais du coup il y a une confusion sur la place de l'individu, vu qu'il n'est pas forcement placé sous un patronnage precis : a qui obeir? Car on n'aurait pas pu obeir a Luther, sinon on en aurait un emule du pape catholique. A mon avis, un pretre protestant repondrait naturellement que c'est au Texte seul qu'il faut se referrer. Mais on voit facilement que cela peut tres bien prendre une tournure malsaine, notamment quand un interet quelconque s'en mele d'une façon ou d'une autre. Et tout le monde n'est pas theologien. Derriere son aspect "democratique" (car tout le monde peut acceder a Dieu etc), le Protestantisme necessite une rigueur et une connaissance extreme afin d'en bien comprendre tenants et aboutissants. D'ou la necessité de rappeller l'importance de la luturgie, et l'universalité de la Foi. Ce que c'est evertué a faire Luther, sans grand succes.

Ce sont les interets qui ont surtout primé, et on a fait de l'ethique protestante (car il s'agit aussi d'une ethique, insistons sur le mot) l'origine de l'individualisme. Alors que les deux trucs, si ils sont liés, n'ont pourtant pas grand chose a voir. Pour faire court, disons qu'on a gardé protestant, mais qu'on a pas forcement assez medité sur "ethique", qui ne veut surement pas dire austerité puritaine... Ceci etant, c'est peut etre aussi dû au fait que les protestants n'ont jamais clarifié leur relation avec le pouvoir politique. Dans le Protestantisme, le gouvernement civil ne doit pas intervenir dans le domaine religieux, ils sont intransigeants en la matiere. En revanche, le pouvoir religieux peut demander l'intervention du pouvoir civil pour tel ou tel motif. Donc, malgré une separation affirmée et voulue, la relation entre protestantisme et pouvoir politique restera toujours floue. D'ou les individualisations multiples de cette religion, qui n'a cessé de se démultiplier. Si tu as mentionné le calvinisme Nebo, on aurait put allonger la liste de façon pompeusement erudite. C'est pour cela qu'il semble aisé de dire : le protestantisme est une religion enfin libre, liberée de toute autorité castratrice. Mais c'est uniquement un mauvais trip narcissique sur l'homme qui veut remplacer Dieu. Un vaste contre-sens qui n'a pas abouti a une religion reellement emancipatrice, comme tu l'as tres bien montré Nebo. Mefiance donc envers ceux qui veulent nous berner avec ça

------------------------------------------------------------------------------------------------------------

GIGI...

Le protestantisme, une liberté de conscience ? Mon cul !!!

Désolé d’afficher ma désapprobation ainsi, mais autant les catholiques quand ils sont des dévots parfumés à l’eau bénite me hérissent les poils, autant les protestants présentés comme les inventeurs de la liberté de conscience en Europe me font cyniquement rigoler.

La vérité est tout autre. Les hommes de bonne volonté se trouvaient dans les deux camps. Et les crapules aussi. http://fr.wikipedia.org/wiki/Montaigne">Montaigne est un exemple de probité intellectuelle en même temps que d’ouverture (il lit Jean de Léry, le protestant, sans état d’âme particulier) et il est catholique. Et Jean de Léry nourrit sa pensée d’homme libre.

Les protestants, en 1998, lors de la célébration de http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89dit_De_Nantes">L’Edit de Nantes, affirmaient encore avec emphase qu’ils étaient au 16ème Siècle les hérauts de la Liberté, de la Parole de Dieu enfin accessible à tous. Un instant : je bâille. Et tout le monde d’applaudir avec ferveur à ces balivernes.

Depuis 1598, 1789 est passé par là, avec tout ce que ça comporte comme bourrage de crâne idéologique. Je ne vais pas m’amuser à conjuguer les notions d’Égalité et de Fraternité, mais si la notion de Liberté passe systématiquement par la lapidation, d’une manière ou d’une autre, de la Catholicité, je ne puis souscrire à ce type de posture généralement (neuf fois sur dix) dénuée d’approfondissement historique.

En 1998,donc, L’Edit de Nantes est célébré par tout le monde, mais deux ans auparavant, la visite de Jean-Paul II à Reims pour la célébration du 1500ème anniversaire du baptême de http://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis">Clovis est conspué par une très grande partie de l’intelligentsia franchouillarde.

Deux poids et deux mesures…

Cela fonctionne de la même manière avec l’Islam. Qu’un imam avec plusieurs épouses, une tripotée d’enfants, vive des subsides de l’état sans travailler, tout en martelant dans ses prédications des appels à la destruction de la République soit raccompagné manu militari dans son pays d’origine, le grand nombre va hurler à l’islamophobie et les associations des quartiers (C’est comme ça qu’on dit ?) vont se mobiliser pour faire revenir le brave homme dans le giron de la « Matriarchie répoubellicaine ». Mais un catholique aura de moins en moins le droit de dire, ne serait-ce que : « Je suis opposé au mariage des gays car cela va à l’encontre du credo de ma Foi ».

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9senchantement_du_monde">« Le désenchantement du monde » n’est pas si évident qu’on veut bien le laisser entendre, puisque la sécularisation de la religion qui est sensée être mise en place depuis l’apparition du Christ laisse plutôt place à une religion nouvelle : celle de la soumission convaincue (des cons vaincus) à l’opinion Marxiste que, de toute façon, « La religion est l’opium du peuple »… surtout quand elle est Catholique… ai-je envie d’ajouter. La non-croyance à tout prix est bel et bien une… religion nouvelle.

Mais revenons à nos moutons… Protestantisme et Catholicisme.

Les gens tolérants se trouvent dans les deux camps, Gigi, et les fanatiques religieux aussi.
La nécessité de « réformer » l’Église apparaît déjà au moyen-âge, comme suite logique du http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_schisme_d%27Orient"> schisme de l’église d’Orient . Mais il fallait attendre un lieu particulier (l’Allemagne) et une situation historique particulière (la Renaissance et la découverte du Nouveau Monde) pour que la révolte du bas clergé aboutisse aux postulats d’un prêtre nommé http://fr.wikipedia.org/wiki/Luther">Martin Luther ou http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Calvin">Jean Calvin.

Car le bas clergé, à la fin du moyen-âge, est souvent très pauvre, voire misérable, de faible formation théologique, sans connaissances profondes et, pour couronner le tout, aux mœurs relâchées. Le haut clergé, en revanche, jouit de privilèges hérités de la féodalité avec, souvent, le sens du bénéfice. Quand à partir du 16ème Siècle affluent les richesses du Nouveau Monde, les tentations terrestres n’épargnent pas les hautes sphères ecclésiastiques. Afin de remplir ses caisses (pour le mécénat, la cour pontificale ou la construction de Saint-Pierre de Rome) la papauté s’adonne à la vente des http://fr.wikipedia.org/wiki/Indulgence">indulgences. Les pontifes conduisent les affaires de l’Église de loin, ils confient les hautes charges de la spiritualité à quelques membres, proches ou éloignés, de leurs familles, tandis qu’eux s’évertuent à compter les bénéfices. La situation est grave. Plusieurs voix s’élèvent en direction du Pape et plusieurs conciles n’aboutissent guère. Il faudra attendre http://fr.wikipedia.org/wiki/Concile_de_Trente"> le concile de Trente qui se tiendra de 1545 à 1563 pour qu’une gigantesque réforme soit mise en branle, tenant compte d’un approfondissement nécessaire du dogme, d’une mise au point claire du missel et de la liturgie, fixant les règles ecclésiastiques et créant les séminaires nécessaires à la formation théologique des prêtres. C’est cette réforme qui donnera son visage à la catholicité jusqu’au concile de Vatican II (1962/1965).

Mais en 1517, lorsque ce moine augustin, nommé Martin Luther, affiche ses 95 thèses remettant en question la Papauté, les conditions sont réunies pour le schisme nouveau, à défaut d’une réforme qui tarde à venir. Déclarant à propos du Pape : « C’est la merde que le diable a chiée dans l’Église », Luther se retrouve excommunié, mis au ban de l’Empire (Charles Quint demeure Catholique) en 1521 et il se réfugie en Saxe où il entame son œuvre religieuse nouvelle sous la protection de quelque aristocrate. Il traduit la Bible en allemand, abolit le culte des saints, transforme la liturgie, supprime le célibat ecclésiastique et, surtout, sécularise les biens de l’Église. Cette dernière proposition Luthérienne ne laissera pas les seigneurs locaux insensibles.

En 1524, alors qu’éclate la guerre des paysans, une révolte auréolée d’illuminisme religieux, Luther prend parti pour les grands seigneurs.Dés cet instant, de très nombreux seigneurs (au sein de ce qui n’est pas encore l’Allemagne) se rallient à Luther car il défend l’ordre social que l’Aristocratie représente tout en tenant tête à Rome et les seigneurs en question espèrent fortement pouvoir récupérer l’énorme patrimoine foncier ecclésiastique qui représente pas moins un tiers du sol allemand !!! Ce qui explique beaucoup de choses. La liberté de conscience de nos chers protestants était toute particulière : les seigneurs se convertissant, leurs sujets sont sommés de se convertir aussi.

Devant les échecs successifs de Charles Quint (qui en tant qu’empereur ne souhaite pas voir se dissoudre les états de son empire) pour trouver les bonnes conciliations entre les catholiques et les Luthérianistes ce sont les protestants qui, sous l’égide de leurs princes, forment une alliance militaire les premiers. http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_de_Smalkade "> C’est la Ligue de Smalkade . Ils veulent en découdre avec la catholicité, mais Charles Quint les écrase. Nous sommes en 1547. Lorsqu’en 1555, à Augsbourg, le Luthérianisme est reconnu, les princes sont libres de choisir leur religion, mais leurs fidèles sont contraints de choisir entre deux solutions : embrasser la même confession que leur prince ou émigrer. Car le principe qui s’applique alors est le suivant : Cujus regio, ejus religio (« Telle la religion du prince, telle celle du pays »), et ainsi les deux tiers de l’Allemagne deviennent protestants.

Au Royaume de France, les choses sont tout autres. François 1er afin de lutter contre la volonté hégémonique de Charles Quint conçoit des alliances avec les princes protestants. Marguerite de Navarre, sœur du Roi, est, à l’égard des protestants, tolérante et bienveillante. De plus, bien que profondément catholique, les France est prédisposée à certains chamboulements car la France (contrairement aux idées reçues) a toujours fait preuve d’une forte dose d’indépendance vis-à-vis de Rome. Le pays a d’ailleurs accueilli à Avignon les fameux anti-papes de 1378 à 1418 lors de ce que les historiens ont appelé http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_schisme_d%27Occident"> Le Grand Schisme d’Occident . De plus, 10 ans avant Luther, http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Lef%C3%A8vre_d'%C3%89taples">Jacques Lefèvre d’Étaples , théologien et humaniste, a traduit les épîtres de Saint-Paul puis la totalité de la Bible en français. Vicaire épiscopal de Meaux, Jacques Lefèvre d’Étaples, protégé par son évêque, Guillaume Briçonnet, fait de la ville de Meaux une ville pilote de l’évangélisme qui, d’une certaine manière, annonce la Réforme de Luther. De plus, François 1er a signé avec Léon X, en 1516, http://fr.wikipedia.org/wiki/Concordat_de_Bologne ">le concordat de Bologne qui assure au Roi des avantages dans la nomination aux bénéfices et dans le contrôle des finances de l’Église. Ainsi, contrairement aux princes allemands, l’aristocratie française n’a pas d’avantages à confisquer les biens ecclésiastiques. Donc, tout ceci ayant été dit, le roi est donc enclin si ce n’est à la conversion, tout du moins à la conciliation avec les protestants.

Seulement, tout comme en Allemagne, les protestants s’en prennent de la manière la plus radicale possible aux preuves de piété catholique. À Meaux, des prières à la vierge sont lacérées. Sur les murs de la Ville, des proclamations insultant le Pape sont affichées. En 1528, à Paris, une statue de la vierge est décapitée. L’émotion est grande et François 1er participe à une cérémonie religieuse d’expiation. Recherchant la pureté à tout prix, les réformés s’en prennent aux traditions populaires dans lesquelles ils ne voient que paganisme et motifs de chute et de péché. Ainsi, dans les localités qu’ils contrôlent, les bals, la musique, la comédie, le gâteau de rois et l’épiphanie, les déguisements des carnavals sont interdits. Elle est belle la liberté de conscience de nos chers protestants. Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des affiches niant http://fr.wikipedia.org/wiki/Transsubstantiation">la Transsubstantiation sont apposées dans Paris, à Ambroise et… jusque sur la porte de la chambre du Roi. François 1er, en tant que monarque, ne peut laisser passer cette outrageuse provocation. Il fait arrêter et exécuter une vingtaine de protestants. Il se doit d’être d’autant plus sévère que la très vaste majorité du Royaume est catholique, attachée à ses traditions et à sa Foi et que le rôle du Roi est de rassurer aussi ses sujets. Il se doit d’autant plus de les rassurer que ses alliances stratégiques et tolérantes avec quelques princes protestants allemands sèment le trouble.

De plus, la France est pénétrée par les idées de Jean Calvin, non celles de Martin Luther. Et ce détail a son importance. Jean Calvin insiste fortement sur la corruption de l’Homme. Alors que Martin Luther enseigne la justification par la foi, Jean Calvin soutient la thèse de la prédestination absolue et de la grâce divine. Autrement dit : de votre naissance à votre mort vous êtes prédestinés, rien ne peut vous faire changer le cours de votre « programmation divine ». Ceci relève de l’hérésie pour les catholiques qui sont attachés à la notion de libre arbitre. Et pas seulement les catholiques, si vous me suivez… Alors que Martin Luther croit encore en une certaine présence du corps et du sang du Christ dans l’eucharistie, la cène de Jean Calvin consacre uniquement une présence spirituelle.
Qu’est-ce à dire ? La différence entre protestants allemands et catholiques est moindre qu’entre protestants français et catholiques. Et ces différences sont de taille.
Jean Calvin devient le guide politique et religieux de la ville de Genêve en 1541, notre cher thuriféraire de la liberté de conscience devient un authentique dictateur théocratique, y faisant strictement appliquer les principes réformés. Il met en place un consistoire composé de pasteurs et de laïcs (nommés les « anciens ») chargé de surveiller pas moins que la vie privée des citoyens. Jeux, spectacles, bals, chansons et tavernes sont interdits et toute infraction morale, même privée, est considéré comme un crime. Certains rebouteux et guerisseurs sont brûlés car accusés de sorcellerie. De Genève, Jean Calvin dirige la réforme française. Alors, moi je dis qu’une telle Liberté de Conscience, les protestants peuvent se la garder. Mais enfin, je me comprends.

En 1550, un tiers de la noblesse française est passé du côté de la réforme. Le peuple ne suit pas avec autant de zèle. Les protestants s’implantent surtout dans le sud-ouest de la France où ils installent un règne puritain et moralisateur absolutiste. Mais la région, par contre, se développe et s’enrichit, car les protestants ne s’embarrassent pas de considération morale quand il s’agit de faire des affaires, contrairement aux catholiques qui, malgré les dérives de l’Église, estiment que s’enrichir est la dernière des préoccupations ici-bas. http://fr.wikipedia.org/wiki/Max_Weber">Max Weber, sociologue et économiste allemand de la fin du 19ème et début du 20ème siècles démontrera le lien étroit qui existe entre http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89thique_protestante_et_l%27esprit_du_capitalisme">L’éthique protestante et l’esprit capitaliste.