Sinon pour mettre tout le monde d'accord : Andy Warhol considérait que son Art était bien celui de vendre. C'est comme ça que sa vie s'organisait (Pour ça, il ne faisait pas les choses à moitié : une usine-Factory, "opérations porte ouverte" avec le Velvet Underground monté pour l'occasion, ventes au rez-de-chaussée d'un grand hôtel de Monaco pendant le rallye automobile, pour se dispenser des parlotes etc etc)
D'ailleurs, ses "Mémoires", dictées jour après jour par telephone à une responsable dans le secret, dans le but d'une publication posthume, ne sont que des tickets de caisse (dates et heures), et des factures (taxi etc.) !!!

Mais Andy Warhol était un pilier du Pop-Art : mouvement qui considérait que "l'Art pour tous (et par tous)" était là pour supplanter l'art établi (... et "pas donné !") ... En finir avec l'art à la commande, quoi. Contrer l'art académique, en définissant de nouvelles règles du jeu (fondées sur un élan populaire). Et cette attitude (comme de vendre très cher des oeuvres signées au feutre, dont la marque disparaîtrait au bout de quelques années) avec le fait d'intégrer des boîtes de soupe, des bouteilles de boisson gazeuse, (ou des chaises électriques !) à son art, tout ça n'était qu'une vaste entreprise de démolition publique. Du sabordage pur et simple. Des torpilles, qui sont encore en pleine course pour certaines ...
(Mais dans le but de changer les modes de vies. [cf. "Etre pop !" - "Are you experienced ?" - "Qui est in, qui est out ?" etc.] Pas encore de prôner l'usage abusif du congélateur et du micro-ondes dans l'art).

Etre reconnu, c'est continuer de mordre, même si on n'a plus de dents ... (et même quand l'establishment vous retire le tapis sous les pieds ...) [cf. "Art de la Rue - Free concert !" ]

Le Pop Art se vendait en poster bon marché. Mieux : il s'offrait pour rien, dans les happenings.

"que l'on aime ou pas c'est affaire de chacun" : c'est l'affaire des intermédiaires (maintenant on dit médias - avant, à l'époque de Freud, c'était galeristes ou libraires, et y'avait pas la TVA, puisqu'on parle d'impôts).
Anyway, je n'ai jamais cru au commutateur "j'aime /j'aime pas" (sinon faudrait expliquer pourquoi ; et vérifier le lendemain).
On respecte ou pas. Là d'accord ... Dans le metro, comme à la terrasse du bistrot (on n'est pas là pour ça : mais on fait avec le gars qui fait la manche, faute de mieux).
Quelle dérive ! Ce que tu définis comme le label ultime apposée sur une oeuvre d'art (tu l'avoues : "peu importe à mon idée comment ils y sont arrivés... ils y sont" c-à-d dans les médias, prêts à la vente) ne serait qu'un code barre avec le date de péremption ?!

Quel dévoiement ! L'artiste n'a de compte à rendre qu'à ses pairs (passés ou actuels) ! (ou à leurs porte-paroles à la rigueur : les critiques "autorisés" -c-à-d non "vendus", ou les aficionados). Dès lors que le marché prend le relais, le travail artistique est terminé.
(Après c'est le boulot du medecin-legiste, on voit ça dans tout feuilleton digne de ce nom ...)

Et puis, on sait bien, quand on traîne ses bottes dans des milieux artistiques, que les meilleurs moments sont souvent inaccessibles au "grand public" (répétitions sans D.A.T, ou balances d'enfer à ciel ouvert ; inspirations picturales sabotées par la 2ème couche, (ou par le vernissage) ; poèmes qu'on a oublié (... de saisir par écrit) ; sculptures volées (ou cassées dans un déménagement : ça coûte cher le bronze et c'est si fragile le plâtre) ; montage vidéo sur un disque dur au formatage non reconnu à ce jour etc etc)
Etc. inaccessible. Pas en rayon.

Les créations alimentaires ont le droit d'exister (et elles ont le droit pour elles), mais, à moins d'un vrai coup de bol, tu ne verras jamais, ni n'entendra un jour, "le meilleur du top de la crème", sorti une nuit de pleine lune où l'on n'avait besoin ni d'amour ni d'eau fraîche, dans la fièvre absolue et l'abandon total !
- Autopsie impossible - "Ce produit n'a jamais été disponible" ...
Au final, la pratique artistique comme l'appréciation esthétique ... ça se mérite ; un minimum ! ('Faut passer les obstacles : techniques et humains. Et compter avec les bâtons dans les roues (c'est une image ...), et les crachats dans la gueule (idem). Sans parler de l'indifférence, parfois bien compréhensible (la survie avant tout) ...
Et composer avec les aléas mercantiles : "les pneus Untel sont bons : la preuve, ils ont vendu 4 millions cette année". Quand Michelin ou Perrier font une bourde, ils reprennent leur marchandise avariée, quand un single sort avec ce qu'on sait, personne ne propose de les retirer du marché ... )

Au début de la manoeuvre, ne pas loffer avant d'avoir acquis une vitesse suffisante, sinon pas moyen de franchir l'axe du vent.

A la fin de la manoeuvre, ne pas border le foc trot tôt, sinon il porte à contre et le bateau reste sur l'ancienne amure.