Gnac of the day
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Le 24/10/2007 à 18h33 (83.200.**.**)
Nebo -
Boumboum : Les chiens dangereux on les donne aux chinois et en retour ils nous feront des ristournes sur leurs nems. Pas de quartier !

Guitouche : Tu savais que chaque fois que des dictatures de gauche ou de droite ont pris le pouvoir, les premiers visés étaient les intellectuels, parce que... ils pensaient trop au lieu de "lire le quotidien" avec tout un chacun. Ta remarque est lamentable. Et c'est dit clairement... avec un ( ) histoire de montrer que tu le dis avec des couilles. Moi j'appelle ça un Matamore... voilà. Et c'est marrant, parce que Michel Onfray a eu ce type de problème avec les branleurs de la Fédération Anarchiste qui lui ont reproché exactement la même chose : d'être, grosso modo, la tête dans ses bouquins, le cerveau dans ses pensées et... de se rendre inaccessible... alors qu'il se proclame de lui-même Anarchiste. Les cons. Michel Onfray leur a répondu dans un article au Napalm appelé : Aux Gardiens du Temple Anarchiste ! Je t'en livre, ici, quelques extraits sulfureux, car j'ai eu affaire récemment à un dégarni du bulbe, qui se proclame aussi "Anarchiste", sur http://incarnation.blogspirit.com/">mon Blog qui, sous prétexte que j'aime la littérature d'écrivains dits de droite (Roger Nimier -- qui a, entre autre écrit le superbe scénario d' "Ascenseur pour l'échafaud", tourné par Louis Malle et mis en musique par Miles Davis -- ou Antoine Blondin -- qui a écrit tout de même "Un Singe en Hiver", porté à l'écran avec Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo -- ou Bernanos, dont j'ai parlé hier, ou Céline et son superbe "Voyage au Bout de la Nuit" reconnu comme un chef d'Oeuvre par tout le monde littéraire) bref... et bien je suis un Fasciste pour lui ! La misère de la pensée et la pensée de la misère ! Lamentable. En tout cas, ce pauvre naze est de gôche et pense avec son cul... :

"En matière de procès subtils, la nébuleuse anarchiste officielle vaut le Vatican de l'Inquisition, le Kremlin de l'époque bolchévique, le Berlin des années national-socialistes ou la rubrique média des journaux de l'époque capitaliste dans laquelle nous vivons - les moyens de nuire en moins : on ne pense pas, on exécute ; on ne réfléchit pas, on condamne ; on instruit moins des dossiers avec patience et travail qu'on envoie "a priori" dans les geôles, avant tout examen sur texte et lecture digne de ce nom.

(...)

(les anarchistes) triomphent en individus sectaires, grégaires, en hommes de tribus et de castes animés par un profond désir de donner leur vie pour une cause qui les instrumentalise. Haine de soi, haine du monde, haine du réel et installation de l'idée, de la cause au sommet des préoccupations éthiques, métaphysiques et ontologiques, ils jouissent de se mettre au service, ils jubilent de n'être rien individuellement et de sacrifier leur existence propre pour accélérer et réaliser le jour et l'heure du salut. Leur mépris du collectif qui n'est pas eux se double d'une célébration du collectif alternatif qu'ils opposent au monde comme il va : leur petit univers, élargi aux dimensions du monde, leur association étique, boursouflée, étendue aux confins de l'univers. Leur moteur ? Le ressentiment et une formidable passion perverse pour le négatif, un véritable culte voué à la négativité. Leur logique ? Celle qui anime tous les individus mécontents d'eux, de leurs petites vies sans relief.

(...)

En victimes expiatoires laïques de tout le négatif du monde, les anarchistes intégristes s'assurent une belle carrière dans le masochisme et le moralisme ; en martyrs du capitalisme planétaire, ils se préparent de beaux jours dans les domaines fréquentés par la psychiatrie - tropismes paranoïaques, délire de la persécution, accès maniaques, névroses obsessionnelles et tout le saint-frusquin habituellement associé à la biographie des saints du calendrier chrétien : eux seuls disposent de la vérité révélée, et le monde entier se trompe, eux seuls se comportent comme il faut, et les autres sont des collaborateurs, des opportunistes, des arrivistes, des carriéristes, des bourgeois, des salauds, des corrompus, eux seuls sont purs alors que l'humanité se vautre dans l'impureté. Le vrai, le juste, le beau, le bien d'un côté, le leur ; le faux, l'injuste, le laid, le mal de l'autre. En quoi ils s'avèrent également platoniciens, tendance gnostique.
De sorte que les anarchistes vivent en parasites : le négatif est nécessaire à leur existence, il induit leur s thèses, leurs thèmes et leurs options. Le monde comme il va les justifie, les légitime. A la manière d'un animal agrippé puis incrusté dans l'organisme d'un autre, ils se nourissent du sang vicié de la société, l'appellent, le nécessitent, le sollicitent. L'état d'âme qui les caractérise le mieux ? Celui du prédateur d'évènements sombres.

(...)

La morale de l'anarchiste, tout comme sa psychologie, trahit le christianisme recyclé en formules laïques et en formes politiques. Elle suppose la haine de tout ce qui est fort, grand, élégant, debout ; elle méprise la singularité, l'individualité et la puissance des exceptions ; elle vénère les figures de la négativité : la faiblesse, la petitesse, la laideur ; elle aime la mort, la crasse, le sang, la sueur, la saleté, la décomposition. Sa figure emblématique ? L'Ouvrier reconstruit par ses soins. Non pas l'ouvrier réel qui souffre et se tue au travail, mais l'idée d'ouvrier échafaudée par celui qui ne le connait pas, ne le fréquente pas, ne l'aborde jamais mais le rêve.
L'Ouvrier platonicien, celui auquel il faut s'adresser, celui pour lequel il faut penser, celui à qui il s'agit de destiner les lignes de ses ouvrages. Celui qu'on me renvoit à la figure en permanence sous prétexte que mes livres - "Politique du rebelle" en particulier - seraient écrits avec des tournures trop sophistiquées, des mots trop compliqués, des références trop pointues. Devrait-on écrire un livre anarchiste avec des mots et des façons ouvrières, des syntaxes prolétariennes et du vocabulaire populaire ? On sait à quelles extrémités littéraires, intellectuelles et politiques ont été acculés ceux qui, nazis et bolchéviques, fachistes et maoïstes, revendiquaient l'indexation de la création livresque sur la capacité intellectuelle de la classe ouvrière. On n'édifie jamais les ouvriers quand on s'évertue à les entretenir dans l'indigence à laquelle certains les contraignent. JE SOUSCRIS AU PROJET ARISTOCRATIQUE D'EDIFICATION DES EXCLUS DU SAVOIR, MAIS JE REFUSE LE PROJET DEMAGOGIQUE AUQUEL LA PLUPART SOUSCRIVENT, DROITE ET GAUCHE CONFONDUES, ANARCHISTES COMPRIS, EN SERVANT AUX VICTIMES DU SYSTEMES DES BROUETS INTELLECTUELLES INSIPIDES ET DES SOUPES CULTURELLES TIEDES.

(...)

Combien d'anarchistes - et pas seulement eux - me reprochent donc le style, la forme, le ton ! Syntaxe bourgeoise, vocabulaire élitiste, propos intellectuels - "intellos" plus précisément -, écriture absconse, références d'initiés, les critiques ne manquent pas. On trouve ainsi dans la tradition anarchiste ouvriériste une option anti-intellectuelle violente qui toujours a fourni un fonds de commerce AUX FASCISMES EN GESTATION : la haine de la culture, l'invite à bruler les musées, le mépris du style, la vindicte à l'endroit de l'écriture, la condamnation des bibliothèques précèdent toujours de très près la critique faite à un philosophe de travailler avec ses outils. La volonté politique de table rase m'effraie, me donne des frissons, les autodafés se fomentent dans l'ombre de pareilles imprécations.
J'aime la culture, les mots, le verbe, j'aime la langue française, les références intellectuelles, artistiques et musicales de l'Occident, je préfère l'écriture d'un styliste à celle d'un journaliste, je ne trouve pas contradictoires ou antinomiques une position anarchiste personnelle et une passion pour la culture classique, je hais quiconque se sert du savoir pour durcir l'opposition entre les classes sociales et marquer de plus grandes distances entre lettrés et privés de lettres, JE CHÉRIE PLUS QUE TOUT LES VALEURS DE L'ESPRIT ET ME MÉFIE DES PROPOSITIONS ALTERNATIVES QUI EN APPELLENT A LA SIMPLICITÉ, A LA RUDESSE, A LA RUSTICITÉ, A LA VÉRITÉ DU MONDE OUVRIER OU DE L'UNIVERS PAYSAN. TROP PEU D'AFFECTION POUR LES PÉTAINISMES DE DROITE ET DE GAUCHE...
Je n'écris donc pas pour les bourgeois ni pour les ouvriers, et ni les uns ni les autres, à mes yeux, ne disposent de l'arbitrage exclusif des élégances intellectuelles, culturelles et philosophiques. Je n'écris pour personne en particulier, mais pour qui se sent concerné par le propos que je tiens ici dans un livre, là dans un article, ailleurs dans une conférence. Je propose, on dispose. Le tout librement. Je n'aspire pas à édifier les masses, à faire école, à générer des clones idéologiques, encore moins à préparer la révolution ou annoncer son imminence. JE N'ÉCRIS PAS POUR CEUX QUI NE SAVENT PAS LIRE, NE VEULENT PAS LIRE ET SE REFUSENT À L'ÉVIDENCE : LA LECTURE DE LA PHILOSOPHIE TOUT COMME LA PRATIQUE D'UN INSTRUMENT DE MUSIQUE, D'UNE LANGUE ÉTRANGÈRE OU D'UN ART, NE S'IMPROVISE PAS. QU'ON LE DÉPLORE OU NON N'Y CHANGE RIEN...

(...)

Lire librement - en libertaire... -, voilà une hérésie. Les doctrinaires du drapeau noir agissent à la façon des universitaires les plus sclérosants, en interdisant l'originalité, la singularité, l'invention. D'Où LE CATÉCHISME ANARCHISTE, ESSENTIELLEMENT CONSTRUIT SUR DES REFUS ET DES NÉGATIONS : ANTI-NATION, ANTI-ÉTAT, ANTI-GUERRE, ANTI-VIVISÉCTION, ANTI-NUCLÉAIRE, ANTI-VIOLENT, ANTI-MILITARISTE, ANTI-CAPITALISTE, ANTI-MODERNITÉ, ANTI-TECHNIQUE, ETC. EN CONSÉQUENCE, LES ANARCHISTES IMBIBÉS DE PENSÉES DIX-NEUVIÉMISTES CAMPENT SUR DES POSITIONS QUI NE SOUFFRENT PAS L'ANALYSE, LA DISCUSSION, LA PRÉCISION, LA RÉFLEXION ET LA CONTRADICTION. L'ARGUMENT D'AUTORITÉ TRIOMPHE : ON PREND OU ON LAISSE.
DE SORTE QUE S'ENTENDENT ENCORE ET TOUJOURS AUJOURD'HUI LES VIEILLES SCIES MILITANTES D'HIER ET D'AVANT-HIER : COSMOPOLITISME DES CITOYENS DU MONDE, FRATERNITÉ UNIVERSELLE, ABOLITION DES CLASSES ET DES RACES, DISPARITION DU TRAVAIL ET DU SALARIAT, SUPPRESSION DU CAPITALISME, PULVÉRISATION DE TOUTES LES ALIÉNATIONS, ÉGALITARISME RADICAL, SUPPRESSION DES DIFFÉRENCES, UNIFORMITÉ GÉNÉRALISÉE, CONSTRUCTION D'UNE SOCIÉTÉ NATURELLE D'HOMMES HEUREUX DE VIVRE ENSEMBLE, AVÈNEMENT DE LOISIRS GÉNÉRALISÉS, RÉALITÉ PURIFIÉE DES SCORIES HAINEUSES ET MORTIFÈRES ; AUTANT DIRE - S'EN APPERçOIVENT-ILS ? - INSTAURATION DU PARADIS CHRÉTIEN SUR TERRE LAÏQUE...
Que la Nation soit parfois une garantie libertaire contre la mondialisation libérale. Que la guerre s'avère parfois nécessaire, ne serait-ce que pour en finir avec un impérialisme conquérant de type fasciste comme les hitlériens occupant la France en 1940. Que l'état puisse devenir un instrument défendable entre les mains de ceux qui en feraient moins l'instrument du capital que celui de l'idéal libertaire ; que le nucléaire civil a produit plus de fantasmes hystériques jusqu'alors que de morts ; que les militaires intelligents et cultivés valent mieux que des anarchistes imbéciles et incultes ; que mille souris disséquées valent moins qu'un être humain sauvé ; que la violence défensive est préférable à la non violence active - ainsi de la Résistance française au nazisme ; que le capitalisme social paraît défendable comme remède au capitalisme libéral et que l'alternative n'est pas capitalisme ou soviétisme ; que les progrès de la technique contemporaine valent mieux que les regrets nostalgiques et passéistes ; voilà qui n'effleure pas l'anarchiste intégriste."

Michel Onfray ("Aux Gardiens du Temple Anarchiste" -- in "L'Archipel des Comètes")

Tu mérites mieux que ça, Guitouche. Non ?

Voilà qui a une résonnance, aussi, avec ce que nous disions, Lionel et moi, à propos de ce qui nous sépare et de ce qui nous unis.

FOX : " "un temps pour aimer, et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix." C'est par cette phrase que je tourne la page entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Je me félicite de la chronologie, qui nous a vaccinés, tout ça parce qu'un certain Jesus a eu le culot de se rebiffer. De déserter."

Heureusement que De Gaulle n'a pas déserté.

Le 24/10/2007 à 18h16 (90.24.***.**)
Ed -
boum - boum, n'est pas un drame de plus.... simplement l'echo de deux cartouches chambrées dans ta petite bouche d'inconnu de merde...

Le 24/10/2007 à 13h08 (88.209.**.**)
Boumboum -
Et un drame de plus... Quel gouvernement aura le courage d'interdire la possession et promulguer l'élimination de tous ces chiens dangereux qui n'ont d'autre utilité, selon moi, que de causer des drames ???

Le 24/10/2007 à 11h41 (90.24.***.**)
Ed -
Petit texte instructif de je ne sais qui..

Le mensonge utile du monothéisme messianique.

On peut définir Dieu, ou les dieux, de deux manières, selon deux pôles, que j’intitulerais l’un intuitif et l’autre messianique. Selon le premier pôle, Dieu avec une majuscule est une notion transcendante – Dieu est tout-puissant, omniprésent, omniscient, sans limite, ni début ni fin, etc. C’est une notion que chacun peut partager, de manière émotive ou abstraite, artistique ou scientifique, avec ou sans le qualificatif divin, car ici la dernière analyse rejoint le simple constat: Dieu, ce Dieu, n’est autre que la réalité, pour tout ce que les êtres peuvent en percevoir, en et hors d’eux-mêmes.

Selon le pôle messianique, en revanche, un dieu est considéré comme une personnalité active dans la vie de ses créatures – il intervient, parle, inspire, guide, agit, voire enfante ou s’incarne directement. Cette approche peut être judicieuse. Dans la mesure où l’on ignore les tenants et aboutissants des événements, on est contraint de recourir à des hypothèses pour les comprendre, et la notion d’intervention d’êtres supérieurs est une manière, qui peut être bonne ou mauvaise, de structurer l’imaginaire.

Mais mêler ces deux visions relève du mensonge. Soit Dieu est indicible et il n’a pas besoin d’intervenir ici-bas, soit il intervient ici-bas et il est limité lui aussi. De poser que le Dieu de l’absolu aurait besoin de quelconques «miracles d’appoint», en plus de celui de la Création, pour parfaire son œuvre ou guider ses créatures est une faille béante vers une éternité de vaines réflexions.

Néanmoins, tous les goûts sont dans la nature et l’on peut fort bien, pourquoi pas, apprécier les vaines réflexions, et même les défendre à ce titre, par exemple pour l’entraînement intellectuel qu’elles procurent, lequel, s’il est largement répandu, va favoriser la multiplication d’esprits aiguisés, ingénieux, inventifs, féconds et donc précieux pour la communauté. C’est ce qu’on pourrait appeler le mensonge utile du monothéisme messianique.

Mais c’est jouer avec le feu. À se prendre à de tels jeux, on passe aisément la frontière du bon sens. Il faut une morale extrêmement droite pour éviter les écueils. Et il y a fatalement des gens qui n’en disposent pas ou la perdent, ou la jettent. Alors, il faut savoir revenir à la réalité. Et voir que le monothéisme messianique est en fait le premier des polythéismes: il mêle le Dieu-réalité au dieu-invention, il prête au Dieu que chacun peut appréhender de la même «manière», c’est-à-dire par la recherche de la transcendance, un associé animé de certaines intentions. Politiques.

Aujourd’hui, il faut revenir à la réalité: il faut discréditer le mensonge. Tout en respectant son utilité. Passée."

Le 24/10/2007 à 11h24 (194.206.***.*)
vanovitchaille -
c'est ceux qu'ont pas d'culture qui disent ça,c'est tellement facile

Le 24/10/2007 à 09h00 (81.57.***.**)
Touszch -
La culture c'est comme la confiture moins on en a plus on l'étale....sortez AUSSI vos tronches des lectures et allez lire le quotidien avec d'autres...

Le 24/10/2007 à 00h48 (213.151.***.***)
- Fox -
Merci jc, tu me sauves la mise (à propos du travail de funambule, entre le vide et la terre ferme", sur le chemin escarpé où est passé Deleuze), quand on est à la recherche de la suite dans les idées ...

... car Il est rigoureusemen tout-à-fait exact que certains de mes propos ne sont pas faciles à identifier parfois (c'est le parti-pris de condenser un instant t, présent, plutôt que de s'abstenir devant la complexité de la tâche - De la tache si on veut, oscillant entre le test des taches de Rorschach, et l'encromancie de Luce Vidi, si ce n'est que l'encre est remplacée par des mots en ascii sur écran)

Si je te demandais, Lionel, comment tu traduirais "groove" c'est justement parce que je sais que tu en es un disciple pratiquant (et parce que, en plus, tu as quelques notions, patentées, en anglais !)
("Et je sais que tu sais que je le sais, puisqu'un beau matin où tu passais à la télé, je fus le premier à t'en féliciter (à l'aube) dans un mail emballé :-) ) car ainsi j'avais pu te connaître mieux.

Ceci dit je me demande (et cela explique ma sortie, malgré le fog) si ce terme ne mérite pas un meilleur sort (y compris francisé) que celui qu'on lui prête, dans le sillon (ne s'agissait-il pas d'un axe (central, bien que courbe) "dessiné autrefois par une pointe pyramidale" (le saphir ou le diamand)

Ok, c'est un fait : le groove booge ... dans l'univers sonique et sub-sonique (cf. le "It" recherché, dehors, sur la route, par les protagonistes dans les livres de Kerouac). Mais dans mon désir de son incursion dans la pensée philosophique, voire politique, il me manque un synonyme porteur, de cette espérance ... Et le terme "charme" est ce que j'ai trouvé de moins mauvais (pour l'instant ?)

(Ex : le Che n'a pas un sans-faute politique, pourtant sur le terrain, le feeling qu'il amenait semblait dépasser la rumeur qui le précédait, il avait été un "notable", un homme de pouvoir, mais son charisme a dépassé le registre purement médiatique institutionnel... il avait quelque chose de ... Tennessee ?)


@ Nebo : 3:8 "un temps pour aimer, et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix." C'est par cette phrase que je tourne la page entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Je me félicite de la chronologie, qui nous a vaccinés, tout ça parce qu'un certain Jesus a eu le culot de se rebiffer. De déserter.
("Quand t'es dans le désert, depuis trop longtemps, tu t'demandes à qui ça sert, toutes les règles un eu truquées, du jeu qu'on vaut nous faire jouer, les yeux bandés" c'est Capdevielle qui me vient à l'esprit )

Le 24/10/2007 à 00h13 (87.231.***.***)
PS-Lionel -
Juste pour préciser, parce qu'à la relecture, je n'ai pas été assez clair dans la précédente :

Ce que je contestais, c'était le binarisme -- on est soit adepte d'une pensée matérialiste, soit d'une pensée de transcendance, point barre, rentrez dans la file A ou dans la file B -- et l'intellectualisme -- des discussions philosophiques sans fin et qui ont de moins en moins de rapport avec la vraie vie.

Allez, 'night !

Le 24/10/2007 à 00h05 (87.231.***.***)
Lionel -
@ Nebo : J'ai tout lu ! Et merci d'avoir pris le temps de nous proposer ces textes et ton commentaire. Bon, les imprécations de l'Evangile de Mathieu, j'ai du mal à accrocher ; en revanche, le texte de l'Ecclésiaste est super et plus particulièrement les passages que tu as soulignés.

Cela dit, il y a un petit malentendu, et comme jc m'a renvoyé quelque chose de plus court mais d'apparenté, je dois constater que c'est moi qui me suis mal exprimé. J'ai été trop vague dans la petite interpellation que je t'ai faite. Je ne pensais pas à ton intérêt très profond pour la religion et les religions ; j'ai de l'admiration pour ton oecuménisme, ta connaissance des textes et ton intérêt égal pour les religions du Livre ; et je partage moi-même un intérêt marqué pour ces sujets sans m'y investir autant que toi.

Je pensais plutôt au versant ésotérique de ton orientation, à la notion à laquelle il me semble que tu te rattaches de Vérité absolue, transcendante, immuable et cachée, d'une part -- mais peut-être faut-il voir cette démarche comme un aiguillon constant à l'investigation plus que comme une croyance "nihiliste" -- et à ton apparente insatisfaction très marquée à vivre dans le monde d'aujourd'hui avec les gens d'aujourd'hui tels qu'ils sont, assortie logiquement d'une certaine nostalgie ou d'un appel appuyé au retour ou à l'avènement d'un "autre monde".

Mais bon, je ne cherche pas non plus à te "cuisiner", je cherche à mieux comprendre la cohérence (ou à débusquer un manque de cohérence ) de nos positions respectives.

oOo

@ jc : Merci de tes commentaires plus intelligibles ! Il y avait donc malentendu, de mon fait : je n'ai pas cherché à dire que démocratie et religion s'excluaient mutuellement.

Ensuite, au passage, je vous trouve un peu durs tous les deux avec Luc Ferry. Ici, il fait oeuvre de pédagogue du mieux qu'il peut et avec son regard à lui bien sûr, mais je ne pense pas que ça aille jusqu'à une trahison de l'oeuvre commentée. Nous vivons déjà suffisamment l'ère du soupçon tous azimuths pour que vous n'alliez pas, alors qu'on cherche à s'éduquer, prévenir contre tout commentateur !

Et enfin, j'ai bien apprécié ton dernier paragraphe, car tu as bien résumé et étoffé à la fois ce que je voulais faire passer, en effet : philosopher "entre vie pratique et vie théorétique", le "travail de funambule", etc., nous sommes bien d'accord. Et merci de me rappeler qu'existe cette vidéo de Deleuze que je me procurerai certainement un jour.

Quant à ta proposition sur Schopenhauer, s'il se vérifie qu'il croyait à la réincarnation, alors à mes yeux, il y a demi-escroquerie ! Dans mon hors-série, il y a une biographie résumée et deux commentaires en plus des textes de l'auteur chacun commenté, donc je verrai déjà là s'ils évoquent une telle croyance.

Bonne nuit !

Le 24/10/2007 à 00h03 (80.170.**.***)
jc -
A ben alors si j'ai une question sur les effets, je sais a qui parler . Belle histoire de complicité alors! Et ben y'a plus qu'a se laisser du temps, et puis ça va surement le faire. Keep on rockin' comme on dit souvent

Le 23/10/2007 à 23h45 (86.205.**.***)
nyto - @ jc
Thank's pour la p'tite analyse constructive
Yes, c'est ma pomme qui chante et qui fait la gratte et avec les deux Christophe (basse-batterie) cela fait 33 ans qu'on se connait, on a grandi ensemble puis découvert et fait de la zic ensemble, ça aide quand tu sais que tes flancs et arrières sont protégés en zic, ça evite pas mal de dérive...il en manque un quatrième qui pour l'instant est parti faire fortune in Spain
Pour le son, j'en suis conscient, c'est bien pour cela que j'suis en train de me faire une collection de pédales "méga haute gamme faitent dans le garage" qui devraient grandement m'aider pour sculpter un son original en plus du traditionnel tryptik "doigts-gratte-ampli"

Le 23/10/2007 à 21h31 (80.170.**.***)
jc -
Nyto, j'aime bien ta reprise. Je l'aime surtout du fait qu'on sent dans ta voix (si c'est la tienne) une vraie envie de jouer tu vois? On sent que t'es concerné quoi. Et c'est ça pour une grande part le fait "d'etre rock" comme on dit. La guitare est bien aussi, meme si le son est pas super original a mon goût. La rythmique est solide, remarque si vous etes trois y'a interet sinon ça marchera jamais. Donc en gros je pense que vous etes pas trop mal partis . Ca fait combien de temps que vous jouez ensemble?

(Fox, je penserai a ecouter ce que tu m'as dis, mais plus tard, je prefere avoir bien le temps et les oreilles dispo. Tu m'en veux pas ?)

Ah oui Lionel, excuse, là c'est vrai que j'ai un peu craqué mon slip . M'enfin ça faisait quelques heures que je me battais avec un texte, et j'avais fumé un truc qui me faisait un peu speeder . Il s'agit juste d'une nuance tres precise par rapport au "tu dois", mais c'est pas forcement essentiel que tu t'embarasses avec ça. Non contradiction de l'essentiel, ça veut dire en gros que la chose en question (la morale chez kant, mais nous on a voulu fait mumuse avec la democratie) n'est pas menacé par telle ou telle chose qui lui fait face. Par exemple la religion n'est pas contradictoire avec l'essence de la democratie. Donc qu'elle a sa place en son sein. Donc qu'elle respecte l'imperatif categorique democratique (savoir qu'elle ne menace pas, dans une certaine mesure, la conscience civile, l'expression de la volonté generale etc.) Bref c'est surtout une question de forumlation rigoureuse qui parfois peut aider. Mais là on s'en fout. Je le repete : j'ai surtout craqué.

Pour changer de sujet. Je vais ajouter quelque chose a la remarque de Nebo. Ferry, je sais pas si c'est un mauvais commentateur de Nietzsche. Ce que je sais, c'est que c'est un kantien pur et dur : en ce sens, ce qu'il dit de Nietzsche s'applique fortement a son commentaire. Mais c'est là que c'est ta pensée a toi qui nous sort un peu du probleme : c'est dans les interstices qu'il faut être. Deleuze a dit quelque part que le philosophe devait toujours être à la pointe de son savoir, c'est a dire a la limite de l'ignorance. Entre la pensée et la non-pensée. Donc entre la vie pratique et la vie theoretique (c'est a dire la vie philosophique "contemplative"). On en revient encore a cette question de la limite : c'est d'un travail de funambule, entre le vide et la terre ferme, que va surgir l'idée. Tu vois? Et ça je crois que c'est une remarque tres feconde de la part de Deleuze (elle vient des 3 dvd : Abecedaire. Un truc qui m'avais emerveillé, et c'est toujours le cas, meme si ça a un coté un peu baclé). Pour Schopenhauer, je comprends ta remarque. Mais il ne faut jamais oublier que ce dernier avait un profond rapport aux pensées orientales (nebo peut confirmer je pense ) : quand on croit en la re-incarnation, c'est quand meme plus facile de supporter certaines choses... en cette vie . A+!

Le 23/10/2007 à 20h27 (83.112.**.***)
Nebo à Lionel - Dans le TEXTE... My Lord ! Mais non exhaustif...
Lee-O... take your time... mais lis tout.

Ma lecture de Nietzsche est appliquée, Lionel, mais je procède, après toutes ces années, de la même façon que les exégètes procèdent en matière de Lectures Comparées en mettant face à face des textes qui, à première vue, n'ont rien à faire ensemble mais qui finissent par montrer de très solides résonnances à l'oeil qui sait voir.

Tu sais, Lee-O, je suis en train de lire un Classique de la littérature du début du 20 ème siècle, de Bernanos : "Journal d'un Curé de Campagne"... et le curé en question en vient aux mêmes constatations que Nietzsche : le nihilisme c'est, en effet ne croire en rien, ou alors, croire en des choses très élevées mais fondées sur du vent, et y croire avec une assurance des plus volontariste... ce qui revient au même... absolument au même. Faire de rien quelque chose, alors que c'est rien... c'est encore pire. Contre vents et marées persister à croire en un idéal qui s'est écroulé ou qui, concrètement, ne peut tenir debout... c'est du cynisme de première... c'est se mentir à soi-même... mais pire : mentir aux autres. Et là je te cite... les Évangiles... qui disent la même chose... par la bouche de Jésus, s'adressant aux Pharisiens :

Evangile selon Matthieu / Chapitre 23

"1 Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit :

2 Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse.

3 Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent ; mais n'agissez pas selon leurs oeuvres. Car ils disent, et ne font pas.

4 Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.

5 Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements ;

6 ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues ;

(...)

13 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux ; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.

14 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières ; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement.

15 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte ; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous.

16 Malheur à vous, conducteurs aveugles ! qui dites : Si quelqu'un jure par le temple, ce n'est rien ; mais, si quelqu'un jure par l'or du temple, il est engagé.

17 Insensés et aveugles ! lequel est le plus grand, l'or, ou le temple qui sanctifie l'or ?

18 Si quelqu'un, dites-vous encore, jure par l'autel, ce n'est rien ; mais, si quelqu'un jure par l'offrande qui est sur l'autel, il est engagé.

19 Aveugles ! lequel est le plus grand, l'offrande, ou l'autel qui sanctifie l'offrande ?

20 Celui qui jure par l'autel jure par l'autel et par tout ce qui est dessus ;

21 celui qui jure par le temple jure par le temple et par celui qui l'habite ;

22 et celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis.

23 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité : c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses.

24 Conducteurs aveugles ! qui coulez le moucheron, et qui avalez le chameau.

25 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et qu'au dedans ils sont pleins de rapine et d'intempérance.

26 Pharisien aveugle ! nettoie premièrement l'intérieur de la coupe et du plat, afin que l'extérieur aussi devienne net.

27 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au dehors, et qui, au dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés.

28 Vous de même, au dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité.

29 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes et ornez les sépulcres des justes,

30 et que vous dites : Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour répandre le sang des prophètes.

31 Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes.

32 Comblez donc la mesure de vos pères.

33 Serpents, race de vipères ! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne ?

34 C'est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville,

35 afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l'autel.

36 Je vous le dis en vérité, tout cela retombera sur cette génération."

Et Bernanos, par la bouche du Curé dans son Journal évoqué plus haut :

"Une existence saine, normale, enfin (le mot "normal" est souligné trois fois), ne devrait avoir de secrets pour personne. Hélas, notre société est ainsi faite, que le bonheur y semble toujours suspect. Je crois qu'un certain christianisme, bien éloigné de l'esprit des Évangiles, est pour quelque chose dans ce préjugé commun à tous, CROYANTS ou INCROYANTS." (Journal d'un curé de campagne)

Autrement dit, aussi, si un jour tu lis, Lionel, "L'antéchrist" de Nietzsche... tu tomberas sur un éloge de... Jésus Christ. Et une condamnation de l'idéal d'arrière-monde. Autrement dit : une condamnation des institutions religieuses et de leur "moraline", de la tournure que les choses ont prises. Ensuite, si tu lis, du même Nietzsche, "Par delà Bien et Mal"... tu tomberas sur un éloge du peuple Juif, "peuple Aristocratique par excellence" dont la lourde tâche de la préservation de leur Culture, leur langue, (aptitude tout droit issue, selon Nietzsche, de la législation de Moïse) malgré leur diaspora et leurs pogroms... en même temps, il condamne la morale castratrice issue du Judaïsme dans "Généalogie de la Morale" qui s'installe dans les consciences progressivement et passe, bien entendu, dans le christianisme pour finir par orienter le croyant toutes forces tendues vers cet arrière-monde, alor que la Législation Mosaïque et la pratique des préceptes de Jésus donnent la possibilité de vivre pleinement Ici et Maintenant et non de remettre à plus tard les délices. Pire... pour un croyant authentique, c'est en vivant pleinement Ici et Maintenant que l'on se prépare profondément à la mort et à la vie à venir des temps messianiques (apparition du Messie pour les Juifs... retour du Christ pour les chrétiens).

Et dans l'Ecclésiaste, Lionel, Ancien Testament... ces paroles magnifiques qui n'ont rien à voir avec la petite morale de cureton haineux sur le retour...

"2:22

Que revient-il, en effet, à l'homme de tout son travail et de la préoccupation de son coeur, objet de ses fatigues sous le soleil ?

2:23

Tous ses jours ne sont que douleur, et son partage n'est que chagrin ; même la nuit son coeur ne repose pas. C'est encore là une vanité.

2:24

Il n'y a de bonheur pour l'homme qu'à manger et à boire, et à faire jouir son âme du bien-être, au milieu de son travail ; mais j'ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu.

2:25

Qui, en effet, peut manger et jouir, si ce n'est moi ?

2:26

Car il donne à l'homme qui lui est agréable la sagesse, la science et la joie ; mais il donne au pécheur le soin de recueillir et d'amasser, afin de donner à celui qui est agréable à Dieu. C'est encore là une vanité et la poursuite du vent.

3:1

Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux :

3:2

un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ;

3:3

un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ;

3:4

un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser ;

3:5

un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres ; un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements ;

3:6

un temps pour chercher, et un temps pour perdre ; un temps pour garder, et un temps pour jeter ;

3:7

un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ; un temps pour se taire, et un temps pour parler ;

3:8

un temps pour aimer, et un temps pour haïr ; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.

3:9

Quel avantage celui qui travaille retire-t-il de sa peine ?

3:10

J'ai vu à quelle occupation Dieu soumet les fils de l'homme.

3:11

Il fait toute chose bonne en son temps ; même il a mis dans leur coeur la pensée de l'éternité, bien que l'homme ne puisse pas saisir l'oeuvre que Dieu fait, du commencement jusqu'à la fin.

3:12

J'ai reconnu qu'il n'y a de bonheur pour eux qu'à se réjouir et à se donner du bien-être pendant leur vie ;

3:13

mais que, si un homme mange et boit et jouit du bien-être au milieu de tout son travail, c'est là un don de Dieu.

3:14

J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu'il n'y a rien à y ajouter et rien à en retrancher, et que Dieu agit ainsi afin qu'on le craigne.

3:15

Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été, et Dieu ramène ce qui est passé.

3:16

J'ai encore vu sous le soleil qu'au lieu établi pour juger il y a de la méchanceté, et qu'au lieu établi pour la justice il y a de la méchanceté.

3:17

J'ai dit en mon coeur : Dieu jugera le juste et le méchant ; car il y a là un temps pour toute chose et pour toute oeuvre.

3:18

J'ai dit en mon coeur, au sujet des fils de l'homme, que Dieu les éprouverait, et qu'eux-mêmes verraient qu'ils ne sont que des bêtes.

3:19

Car le sort des fils de l'homme et celui de la bête sont pour eux un même sort ; comme meurt l'un, ainsi meurt l'autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l'homme sur la bête est nulle ; car tout est vanité.

3:20

Tout va dans un même lieu ; tout a été fait de la poussière, et tout retourne à la poussière.

3:21

Qui sait si le souffle des fils de l'homme monte en haut, et si le souffle de la bête descend en bas dans la terre ?

3:22

Et j'ai vu qu'il n'y a rien de mieux pour l'homme que de se réjouir de ses oeuvres : c'est là sa part. Car qui le fera jouir de ce qui sera après lui ?

4:1

J'ai considéré ensuite toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil ; et voici, les opprimés sont dans les larmes, et personne qui les console ! ils sont en butte à la violence de leurs oppresseurs, et personne qui les console !

4:2

Et j'ai trouvé les morts qui sont déjà morts plus heureux que les vivants qui sont encore vivants,

4:3

et plus heureux que les uns et les autres celui qui n'a point encore existé et qui n'a pas vu les mauvaises actions qui se commettent sous le soleil.

4:4

J'ai vu que tout travail et toute habileté dans le travail n'est que jalousie de l'homme à l'égard de son prochain. C'est encore là une vanité et la poursuite du vent.

4:5

L'insensé se croise les mains, et mange sa propre chair.

4:6

Mieux vaut une main pleine avec repos, que les deux mains pleines avec travail et poursuite du vent.

4:7

J'ai considéré une autre vanité sous le soleil.

4:8

Tel homme est seul et sans personne qui lui tienne de près, il n'a ni fils ni frère, et pourtant son travail n'a point de fin et ses yeux ne sont jamais rassasiés de richesses. Pour qui donc est-ce que je travaille, et que je prive mon âme de jouissances ? C'est encore là une vanité et une chose mauvaise.

4:9

Deux valent mieux qu'un, parce qu'ils retirent un bon salaire de leur travail.

4:10

Car, s'ils tombent, l'un relève son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever !

4:11

De même, si deux couchent ensemble, ils auront chaud ; mais celui qui est seul, comment aura-t-il chaud ?

4:12

Et si quelqu'un est plus fort qu'un seul, les deux peuvent lui résister ; et la corde à trois fils ne se rompt pas facilement.

4:13

Mieux vaut un enfant pauvre et sage qu'un roi vieux et insensé qui ne sait plus écouter les avis ;

4:14

car il peut sortir de prison pour régner, et même être né pauvre dans son royaume.

4:15

J'ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil entourer l'enfant qui devait succéder au roi et régner à sa place.

4:16

Il n'y avait point de fin à tout ce peuple, à tous ceux à la tête desquels il était. Et toutefois, ceux qui viendront après ne se réjouiront pas à son sujet. Car c'est encore là une vanité et la poursuite du vent.

(...)

5:18

Voici ce que j'ai vu : c'est pour l'homme une chose bonne et belle de manger et de boire, et de jouir du bien-être au milieu de tout le travail qu'il fait sous le soleil, pendant le nombre des jours de vie que Dieu lui a donnés ; car c'est là sa part.

(...)

6:1

Il est un mal que j'ai vu sous le soleil, et qui est fréquent parmi les hommes.

6:2

Il y a tel homme à qui Dieu a donné des richesses, des biens, et de la gloire, et qui ne manque pour son âme de rien de ce qu'il désire, mais que Dieu ne laisse pas maître d'en jouir, car c'est un étranger qui en jouira. C'est là une vanité et un mal grave.

6:3

Quand un homme aurait cent fils, vivrait un grand nombre d'années, et que les jours de ses années se multiplieraient, si son âme ne s'est point rassasiée de bonheur, et si de plus il n'a point de sépulture, je dis qu'un avorton est plus heureux que lui.

6:4

Car il est venu en vain, il s'en va dans les ténèbres, et son nom reste couvert de ténèbres ;

6:5

il n'a point vu, il n'a point connu le soleil ; il a plus de repos que cet homme.

6:6

Et quand celui-ci vivrait deux fois mille ans, sans jouir du bonheur, tout ne va-t-il pas dans un même lieu ?

(...)

7:13

Regarde l'oeuvre de Dieu : qui pourra redresser ce qu'il a courbé ?

7:14

Au jour du bonheur, sois heureux, et au jour du malheur, réfléchis : Dieu a fait l'un comme l'autre, afin que l'homme ne découvre en rien ce qui sera après lui.

7:15

J'ai vu tout cela pendant les jours de ma vanité. Il y a tel juste qui périt dans sa justice, et il y a tel méchant qui prolonge son existence dans sa méchanceté.

7:16

Ne sois pas juste à l'excès, et ne te montre pas trop sage : pourquoi te détruirais-tu ?

7:17

Ne sois pas méchant à l'excès, et ne sois pas insensé : pourquoi mourrais-tu avant ton temps ?

7:18

Il est bon que tu retiennes ceci, et que tu ne négliges point cela ; car celui qui craint Dieu échappe à toutes ces choses.

7:19

La sagesse rend le sage plus fort que dix chefs qui sont dans une ville.

7:20

Non, il n'y a sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais.

(...)

8:15

J'ai donc loué la joie, parce qu'il n'y a de bonheur pour l'homme sous le soleil qu'à manger et à boire et à se réjouir ; c'est là ce qui doit l'accompagner au milieu de son travail, pendant les jours de vie que Dieu lui donne sous le soleil.

(...)

9:7

Va, mange avec joie ton pain, et bois gaiement ton vin ; car dès longtemps Dieu prend plaisir à ce que tu fais.

9:8

Qu'en tout temps tes vêtements soient blancs, et que l'huile ne manque point sur ta tête.

9:9

Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de ta vie de vanité, que Dieu t'a donnés sous le soleil, pendant tous les jours de ta vanité ; car c'est ta part dans la vie, au milieu de ton travail que tu fais sous le soleil.

9:10

Tout ce que ta main trouve à faire avec ta force, fais-le ; car il n'y a ni oeuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas.

9:11

J'ai encore vu sous le soleil que la course n'est point aux agiles ni la guerre aux vaillants, ni le pain aux sages, ni la richesse aux intelligents, ni la faveur aux savants ; car tout dépend pour eux du temps et des circonstances.

9:12

L'homme ne connaît pas non plus son heure, pareil aux poissons qui sont pris au filet fatal, et aux oiseaux qui sont pris au piège ; comme eux, les fils de l'homme sont enlacés au temps du malheur, lorsqu'il tombe sur eux tout à coup.

(...)

10:16

Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant, et dont les princes mangent dès le matin !

10:17

Heureux toi, pays dont le roi est de race illustre, et dont les princes mangent au temps convenable, pour soutenir leurs forces, et non pour se livrer à la boisson !

(...)

11:1

Jette ton pain sur la face des eaux, car avec le temps tu le retrouveras ;

11:2

donnes-en une part à sept et même à huit, car tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre.

(...)

11:6

Dès le matin sème ta semence, et le soir ne laisse pas reposer ta main ; car tu ne sais point ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l'un et l'autre sont également bons.

11:7

La lumière est douce, et il est agréable aux yeux de voir le soleil.

11:8

Si donc un homme vit beaucoup d'années, qu'il se réjouisse pendant toutes ces années, et qu'il pense aux jours de ténèbres qui seront nombreux ; tout ce qui arrivera est vanité.

11:9

Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse, livre ton coeur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton coeur et selon les regards de tes yeux ; mais sache que pour tout cela Dieu t'appellera en jugement.

11:10

Bannis de ton coeur le chagrin, et éloigne le mal de ton corps ; car la jeunesse et l'aurore sont vanité."

Instructif... n'est-ce pas ? Et la Sexualité, par exemple... que dit la Bible ? Bon, après tout ce que je vous ai collé là... je vais pas m'amuser à vous balancer Le Cantique des Cantiques, faites un coup de Google... c'est aussi dans l'Ancien Testament... et c'est un des plus beau poème érotique de l'Histoire Littéraire. Enivrant et troublant. Mais juste pour ceux qui croient qu'il est interdit de Faire l'Amour, qu'entre conjoints nous ne serions sensés que procréer, je vais remettre les pendules à l'heure !!! Bêtises que tout ça. Les musulmans ont l'habitude de dire (de clamer même) :"Nous les musulmans n'avons pas de problème avec le sexe, vous les chrétiens êtes coincés ! Et blah-blah-blah... Votre Bible vous interdit de faire l'amour... et blah-blah-blah ! Le Coran l'autorise... blah-blah-blah !"... et bien faites leur fermer leur clapet... mettez ces citations Bibliques quelque part dans votre besace et ressortez-les dés que c'est nécessaire... parce que si vous leur sortez des citations de Sade ou de l'Arétin vous risquez de les choquez ! Déconnez pas ! :

“ Réjouis-toi avec la femme de ta jeunesse, biche digne d’amour et charmante chèvre de montagne. Que ses seins t’enivrent en tout temps. Sois constamment grisé par son amour. "(Proverbes 5:18 )

Dés la Génèse il est dit :

Genèse 2:24 : " C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair."

Et dans le Nouveau Testament :

Matthieu 19:5-6 "…et qu'il dit, C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair? Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint."

1 Corinthiens 7:2-5 " Toutefois, pour éviter la débauche, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. Que le mari rende à sa femme ce qu'il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari. Ce n'est pas la femme qui dispose de son corps, c'est son mari. De même, ce n'est pas le mari qui dispose de son corps, c'est sa femme. Ne vous privez point l'un de l'autre, si ce n'est d'un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente en raison de votre manque de maîtrise."

Ephésiens 5:28-29 et 33 "C'est ainsi que le mari doit aimer sa femme comme son propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Car jamais personne n'a haï sa propre chair, mais il la nourrit et en prend soin, comme Christ le fait pour l'Eglise."
33 Du reste, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.

Comme tu peux le voir, Lee-O... on est dans du concret, ici, dans l'Ici et Maintenant. La théologie Chrétienne, d'ailleurs, implique L'Incarnation de Dieu dans Notre Chair afin que le souffle de la Parole ne soit nullement Idéelle et abstrait. Mais totalement Matérialiste. C'est ce Matérialisme qui offre la Réalisation d'une Spiritualité.
Nietzsche condamne le travers moraliste qui est devenu Religion en tant que telle. Son problème est le même que celui d'Onfray : il estime que la Religion se limite à ça uniquement. Ce qui n'est pas vrai. Quand on lit les textes on est subjugué ! Il ne faut pas oublier, aussi, que Nietzsche est fils de pasteur, issu d'une famille Protestante, promis à un avenir de... Pasteur. Sa découverte de Schopenhauer (Tiens ! Tiens !) et de Wagner va lui faire perdre la Foi du charbonnier Allemand. Le puritanisme Protestant va le dégoûter... à juste titre. Mais il va développer une foi Philosophique qui lui fera écrire dans son livre laissé en chantier et connu sous le mauvais titre de "Volonté de Puissance" que "seul le Dieu Moral est réfuté" et annonçant que "bientôt nous verrions reparaître Dieu par delà le Bien et le Mal". (Volonté de Puissance III-483 et IV-407)
Et la boucle est bouclée...

Luc Ferry a dit, aussi, beaucoup de bêtises sur Nietzsche. Tous les commentateurs sérieux du Philosophe moustachu l'ont noté.

Bien à Toi, Lee-O...

@)>-->--->---

Le 23/10/2007 à 20h20 (87.231.***.***)
PS sur le groove - (from Lee-O)
À retardement, je me rends compte que tu n'as pas l'air sûr de ce que "groove" signifie, recouvre, puisque tu indiquais entre parenthèse "(traduction approx. : "le charme")(?)".

Tu n'es pas sûr de ce que ça veut dire, et pourtant, tu l'assènes en majuscules, sur une ligne distincte, pour dire que ton interlocuteur en manque, dis donc, t'es trop fort dans le genre approximatif, toi !

Sérieux, mon ami, essaye plus souvent d'utiliser les termes justes, des termes que tu connais, quand on discute, comme ça, tu seras mieux lu et mieux compris. Ou si tu n'es pas sûr du sens d'un mot, comme ça nous arrive à tous, essaye d'éclaircir la chose avant de l'utiliser dans une contrib, là encore, ça réduira un peu le gros flou qu'ont souvent tes propos. En l'espèce, il suffit par exemple de faire :

http://www.google.fr/search?hl=fr&q=define%3Agroove&btnG=Rechercher&meta=">[Google] define:groove [Français]

"Groove" signifie de manière générale rainure. C'est également le terme qui désigne le sillon des disques de musique utilisés du début à la fin du XXe siècle avant la numérisation.

On se rappelle que le principe est le suivant : lors de l'enregistrement d'une matrice de disque, une pointe de gravure transforme le signal musical en un sillon reproduisant des oscillations analogues à celles du signal. Lors de la lecture, la pointe de lecture suit ces oscillations du sillon et retransforme les vibrations en signal musical.

L'expression familière d'origine dans laquelle le mot groove était utilisé au sens figuré était "To get in the groove", c'est-à-dire "Se mettre dans le sillon". Tu sautes dans le sillon et tu deviens comme une pointe de lecture, à épouser toutes les vibrations de la musique !

Evidemment, ça marche mieux avec la musique qui fait bouger, le R'n'B, le funk, et c'est le genre de musique que le mot "groove" en est venu progressivement à désigner.

Donc, comme tu le vois, ça n'a rien à voir avec "le charme", mais comme je le disais, ça a tout à voir avec le mouvement, le mouvement du corps.

Le 23/10/2007 à 18h52 (87.231.***.***)
Lionel @ Fox - (faute de frappe comprise)
Hé hé, t'es assez marrant, dans ton genre, camarade ! Tu éprouves le besoin perfectionniste de corriger un petit singulier en pluriel, alors qu'ici comme souvent, c'est carrément bon nombre de phrases qui mériteraient un éclaircissement sous forme de codicille !

Je pensais effectivement plus particulièrement à toi en reprenant ton image des pôles et en parlant d'interstices, mais ta dernière intervention là-dessus est plus embrouillante qu'éclaircissante, je trouve. Faut-il que les hommes soient traumatisés pour voir du totalitarisme et du "Portnawak" partout ! Finalement, quel que soit le sujet de discussion, on a parfois l'impression qu'il y a tout simplement ceux qui voient "la bouteille à moitié pleine" et ceux qui la voient à moitié vide et que les discussions les plus pointues ne tournent finalement qu'autour de ça, autour du tempérament et des "petites inclinations" (chères à Deleuze) de chacun.

À part ça, je ne peux pas parler pour Luc Ferry -- qui a l'air à première vue beaucoup trop cérébral pour bien groover --, mais penser que je pourrais oublier le groove, c'est faire un gros contre-sens puisque je ne pense pratiquement qu'à ça depuis au moins 40 ans !

Seulement le langage verbal est le vecteur le moins naturel du groove, et encore plus à distance, quand on ne peut même pas toucher son interlocuteur. La musique est le langage naturel du groove, de la vibration et tout ça vise à toucher (et à mettre en mouvement) le corps, pas la tête. Ici, sur le Bleu, c'est des discussions de tête. Si tu veux voir si j'oublie vraiment le groove, il faut qu'on se voie avec des instruments de musique ou même juste la voix -- ça finira peut-être par se faire !

En attendant, si tu tiens à ce que ça se passe ici et puisque l'ami Nyto a donné l'exemple ce matin, voici un bout de groove déjanté(*) qui a le mérite supplémentaire de faire un peu revivre feu Pascal Escoffier, qui nous a quitté prématurément il y aura 3 mois après-demain.

http://lionel.lumbroso.free.fr/music/Pascal/050121_Messing-with-the-kid.mp3">Messing with the Kid

(*) Déjanté au point que non seulement j'ai oublié les paroles, mais aussi le titre de la chanson ; que le tempo est laid-back presque au point de s'écrouler sur place ; que Pascal, pétard au bec, manque de s'étrangler en toussant alors même qu'il vient de partir en solo, etc. !

Le 23/10/2007 à 17h31 (213.151.***.***)
faute de frappe -
LES marges

Le 23/10/2007 à 17h24 (213.151.***.***)
- Fox @ Lionel -
petit complément (d'enquête) : toi et Luc vous oubliez un idéal transcendant démentiel, une Raison Supérieure, catégorique, un objectif d'absolu, absolument post-romantique :
LE GROOVE
(traduction approx. : "le charme")(?)

Sur le sentier escarpé, je te suis là où je te précédais, mais maintenant avec une échelle différente : devant mes yeux ébahis l'interstice est une vallée ! un continent !! (mais non, pas incontinent grrr y'en a qui sont pas concentrés) Là, plusieurs plate-formes tout ce qu'il y a de plus concrètes avec, effectivement beaucoup de bricolage dedans ...

La "marge" (cf. beatnik) a submergé, de chaque côté, l'axe central (dessiné autrefois par une pointe pyramidale -"establishment").
Autrement dit (vu d'en face) : L'exclusion et l'humiliation tentent de déborder la dignité.

Les interstices, dans mon esprit (un monolithe, lui. ) ne sont, si on y regarde bien, que des crevasses, des failles par où s'engouffre le totalitarisme, le despotisme, la bureaucratie paroxysmique, la complexité outrancière, ou l'extrême droite si ce n'est le crypto-fascisme (tout comme le nazisme, qui, comme je le dis dans le site sur El Che (voir lien plus bas) aurait du s'appeler le nazo, si on s'en tient à la contraction de l'allemand national-sozialistisch. Ou le naso ? Le naze, peut être ...)

C'est pour ça que j'invoque la créativité : pour faire du plâtre et du ciment, pour colmater avant ...

Le 23/10/2007 à 13h13 (90.48.***.***)
Yvan -
maintenant en velo j'arrive à sortir deux jours de suite ! et sans darkdog !

Le 23/10/2007 à 13h07 (90.35.**.**)
nyto - @ jc
P'tit merci pour ton post sur le vert
Faut dire qu'en ce moment j'suis en plein boum musical, j'ai refourgué tout mon matos pour garder l'essentiel donc j'me suis vachement documenter et ecouter car on monte un groupe auquel je crois fortement et j'veux le meilleur pour lui, en ce moment, j'suis incollable sur les effets

Tiens, j'te file un p'tit extrait d'un truc que tu reconnaitras, on le joue de mémoire en début de répète pour se chauffer donc ya du paingue

http://www.nyto-one.com/crache.mp3">la chanson de chauffe

Promis, j'reviens plus dans le coin parler musique après

Le 23/10/2007 à 12h12 (87.231.***.***)
Lionel @ jc, Nebo et al. -
jc, il va falloir que tu me traduises en français plus intelligible ta remarque pour que je la comprenne bien ! Quant à moi, je disais qu'il était sans doute nécessaire de dépasser un tant soit peu les catégories anciennes et les habitudes de pensées acquises pour penser justement l'homme au XXIe siècle.

Je me suis procuré hier le dernier hors-série du Point sur les "Textes fondamentaux" consacré à Nietzsche, Schopenhauer et Kierkegaard. Cette série a le grand mérite de ne pas proposer de regard philosophique alien, abstrait et désincarné, perdu dans les étoiles de la pensée, mais abordable, s'efforçant de tirer la sagesse qui existe dans les textes.

Je vous cite un passage du texte de présentation générale du numéro par Luc Ferry, portant sur Nietzsche :

"Aujourd'hui, nous disons de quelqu'un qu'il est nihiliste pour signifier qu'il ne croit en rien, qu'il est cynique, bref qu'il n'a pas d'idéal. Pour Nietzsche, c'est rigoureusement l'inverse : le nihiliste est justement celui qui est bourré de convictions fortes et hautement morales; C'est celui qui qui possède des idéaux supérieurs quels qu'ils soient : religieux, métaphysique ou laïques, humanistes et matérialistes. Pourquoi, alors, employer ce terme ? Tout simplement parce qu'aux yeux de Nietzsche les idéaux, toutes les idoles, comme il les appelle, reconduisent la structure métaphysico-religieuse de l'au-delà opposé à l'ici-bas, de ce ciel dont on se sert toujours pour annihiler la terre. C'est dire que les valeurs transcendantes et pourvoyeuses de sens dont Nietzsche annonce le crépuscule sont inventées par les humains pour donner un sens à la vie, pour se consoler de sa dureté, donc à bien des égards pour la refuser telle qu'elle est, c'est-à-dire pour la nier. Et c'est en quoi l'idéalisme, entendu au sens propre comme le fait d'avoir des idéaux, est un nihilisme, une attitude qui nie le réel au nom de l'idéal comme le fait toute tentative d'amélioration de ce qui est au nom d'un avenir meilleur, d'un sens caché, d'un projet supérieur."

J'y retrouve personnellement plus de ma propre pensée que dans bon nombre de commentaires sur Nietzsche et, en passant, je m'interroge un peu sur ta lecture de Nietzsche, Nebo, car il me semble que certaines positions que tu défends sont proches de celles contre lesquelles il prévient selon cette analyse.

Luc Ferry poursuit en abordant ensuite le cas du matérialisme, pour enfoncer le clou de la catégorie unique des idéalismes résistant à la réalité de la vie ici-bas :

"De ce point de vue, le matérialisme athée hérité des Lumières est la plupart du temps tout aussi nihiliste que peut l'être la religion ou l'idéalisme classique.À la place du monde intelligible de Platon ou du paradis des chrétiens, on met certes le Progrès, les Droits de l'homme, la Science, la République, la Liberté, la Raison et bientôt le socialisme, l'anarchisme, le communisme... Mais ces nouvelles figures de l'idéal, pour être en apparence laïques, n'en conservent pas moins l'élément fondamental du religieux ; la structure justement, de l'au-delà opposé à l'ici-bas."

Sur le Bleu, on peut penser, en raisonnant selon des catégories abstraites, que je défends des positions proches d'un matérialisme athée de progrès et d'idéal humaniste. C'est en réalité plus subtil que ça, parce que comme a ajouté Fox, la vie, l'homme, le monde ne se définissent pas de façon bipolaire. Au contraire, c'est dans les interstices, les valeurs intermédiaires, les bricolages entre les grands principes (et non l'injonction définitivement désséchante de se situer à un pôle ou à l'autre) que se situe la vie et l'homme.

Ainsi, si je ne cherche pas à tuer tout idéal humaniste en moi (il nous est nécessaire de nous projeter un tant soit peu et de penser des voies de perfectionnement), ce qui m'importe d'abord, c'est de goûter (et de recommander à mes congénères de goûter) le "hic et nunc", la vie ici-bas. Il faut aimer le réel tel qu'il est -- vulgaire, mort, maladie, argent compris -- pour aimer les autres, et in fine tenter d'ajouter de l'harmonie au monde plutôt que d'ajouter à la rude cacophonie qui est notre commun.

En lisant ensuite le texte introductif à Schopenhauer de Roger-Pol Droit, je retrouve pareillement que, contrairement à ce qu'une catégorisation classique abstraite et simpliste avait pu me faire penser, la "noirceur" de Schopenhauer ne signifie en rien que ses idées s'opposent à la pensée que j'ai pu développer moi-même. Je pensais citer un passage que j'ai souligné hier en le lisant, mais j'ai déjà fait assez long, donc je me contenterai de citer une phrase de ce commentaire : "[Schopenhauer] suggère somme toute de résister au pire sans en faire tout un plat".

A+ !

Le 23/10/2007 à 02h21 (213.151.***.***)
faute de frappe -
"évocation plus cool" (comme dirait Miles Davis) "que celle etc."

Le 23/10/2007 à 02h14 (213.151.***.***)
- Fox -
Il y a quelque chose qui me froisse dans cette grande Môquetmania ... et je viens de trouver quoi-t-est-ce ...
On entend (ainsi donc, dans cette fameuse lettre, de l'un des lycéens s'affirmant communistes ayant eu un gros pépin pendant la guerre) :
"Ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose"
C'est beau comme l'idéalisme, c'est entendu.
Mais comme mantra à répéter en boucle (TV) j'aurais préféré :
"Ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma vie serve à quelque chose"

(évocation plus cool de celle de sa mort. Je n'ai pas encore vu le film "les choristes", mais je suis sûr que pour beaucoup d'enfants la vision répétée de l'execution du petit lead-vocal doit être assez perturbante. Psycho-logique de base, instinctive ...)

L'élan vital : voilà ce qui aurait pu servir de levier, pour la production d'un tel clip ! (ou pour faire des lectures publiques, contextualisées si ce n'est relativisées). Voici donc ce qu'aurait pu dire la jeune nouvelle star, à l'instar du Che-star (ça ne serait pas un peu redondant, tous ces cultes de personnalités (ou anathèmes), emboîtés au pas de course ?) - Habile transition [?] pour dire que http://sousrealisme.net/LeChe/">le site commémoratif a depuis aujourd'hui une forme quasi définitive, avec de belles images !)
(+ propagande anti-endoctrinement : l'apprentissage ayant le droit de ne rien devoir au formatage).


@ Lionel : j'ai lu d'une traire ton joli rebond (merdre, je n'ai quasi trouvé rien à redire . Seul bémol : si le binaire peut s'avérer dynamique (cf. la devise de Nebo), le bipolaire non. Les pôles ne recouvrent pas tout le globe (ça serait même plutôt le contraire depuis quelque temps ! ) Alors pour moi (un p'tit coup de dogmatisme en passant) le moyen de s'en libérer ce n'est pas tant de vouloir mixer les 2 pans (gauche/droite), ni même de se cantonner au centre, mais, je n'sais pas, trouver une 3ème voie (ou plus), faire preuve d'imagination, quoi ! System D, pas D' ...
@ jc : viva la democracia !

Le 23/10/2007 à 01h13 (80.170.**.***)
jc -
Eh Lionel, comme le soulignait Nebo, l'imperatif categorique est bien une notion laïque et transcendante. Imperatif categorique veut bien dire "tu dois", mais ça veut surtout dire que ce qui s'y rapporte a un caractere de non-contradiction vis-à-vis de l'essentiel. Reste a preciser l'essentiel. Allez faut que je bosse moi, je me decarcasse a montrer que "la terre ne se meut pas" comme l'a ecrit Husserl quelque part. Tres interessant mais assez chaud . Allez, bonne nuit.

Le 23/10/2007 à 01h02 (80.170.**.***)
jc a nebo -
Petite pause necessaire dans mon travail, je te dois bien ça. Oui je suis familier de ton style a present, mais voila tu comprends bien c'est pas toujours evident a cerner. M'enfin si tu dis qu'il n'y a pas de probleme, y'a pas a aller plus loin.

Je sais bien que, partant "contre" toi, j'ai fini par m'y rallier assez vite. C'est vrai que c'est paradoxal et qu'a ce niveau je me retrouve un peu comme un con a defendre un truc que je detruit a moitié d'un autre coté. Certaine confusion donc, mais c'est trop tracassant pour être deja si clair. Du moins si clair que ça l'est pour toi. Roule donc pour le coté sophiste que je peux avoir moi meme, vu que l'approximatif et contradiction internes sont les signes meme du sophisme (cela dit, je te faisais la remarque concernant ton style parfois vehement, pas toi en tant que toi, tu vois ce que je veux dire?). Je ne sais pas si en disant ce qu'on dit on est vraiment a une radicalité veritable. J'ai toujours "peur" que ça ne suffise pas et que quelque part on manque toujours quelque chose. D'ou ma volonté d'aller maladroitement "plus loin" (entre guillemets, car là j'allais plutot a rebours). Tu vois, quand je lis des gens comme Finkielkraut, Mattéi, Rey... qui sont tous de brillants mecs, qui savent vraiment de quoi ils parlent... et bien ça me gêne toujours de trouver tôt ou tard dans le texte (notamment vers la fin, ce qui est tres significatif) des "emportements" rapides, quasi convulsionnels, qui me repugnent, car je les trouve si traitres par rapport a la culture tant vantée, si belle et si bien exposée precedement (la culture de l'Esprit qui s'origine en Grèce, la Padeia quoi = formation de l'âme). Autrement dit, c'est pour moi un aveu de faiblesse de leur part. Mais qu'est-ce qu'on peut bien faire avec ça? Ca ne m'interesse pas a mon âge les eternelles rengaines, meme lorsqu'elles paraissent evidentes (a notre epoque ça semble vraiment etre le cas). Quelques chose en moi me fait dire : "non, y'a quelque chose qu'ils ont pas vu, ils peuvent pas finir comme ça". C'est pas pretentieux, mais c'est une inquietude tu vois? Puisqu'on vit le temps du nihilisme, je n'ai pas envie de corroborer le mouvement. Ce n'est pour moi pas la portée que doit avoir une Padéia, qui ne trouve plus vraiment son sens aujourd'hui. Et pourtant je la trouve terriblement vivante. Du moins vivifiante. Bref.... autre chose : tu as raison de me preciser cela sur le marxisme, mais j'ai trop peu lu Marx, il faut l'avouer, pour aller jusque là. Je n'irai donc pas plus loin sur le sujet, c'est bien sur une question d'honneteté. A+ Nebo

Le 23/10/2007 à 01h00 (87.231.***.***)
Lionel @ Nebo -
Ta dernière contrib n'était pas encore parue quand j'ai commencé la mienne.

C'est marrant, on y parle tous deux de ce sur quoi nous sommes d'accord et ce qui nous sépare. Mais je l'ai dit, je ne pouvais prendre qu'un temps limité et je n'ai pas ton souffle à l'écriture. Je n'ai rien à "contredire" de ce que tu en as dit, ça me semble assez juste et c'est plus finement analysé que je n'ai l'ai fait moi-même, merci et bien joué.

Et là, j'aimerais en dire plus, mais j'aimerais encore plus aller me coucher.


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