(Ça fait plus d'un mois que ça lui trotte dans la tête ; et c'est à peine fictionnel, sauf pour certains détails ...) Le ci-nommé Foxo m'a fait parvenir cette page de récapitulation

۞ cool-attitude™ ۞
® Miles Davis
(« Birth Of The Cool »)
(c'est plus fort que moi, faut que j'encyclopédise ...)

Episode Avant-Courreur

Je me suis rendu compte récemment (j'ai mis du temps à apprécier l'Histoire De France , déjà au lycée ...) que, à un moment précis, Alger était la capitale du pays. Par opposition à l'autre qui lui avait précédé :Vichy. (Je ne parle pas de Lugdunum « Capitale des Gaules » Etc. - Lugdunum dérive de deux anciens mots gaulois, Lug désignant le dieu suprême de la mythologie celtique et dunos (la "forteresse" ou la "colline"), l'ensemble désignant donc « la forteresse de Lug » ... )

En effet, il s'est passé un consensus miraculeux en Afrique du Nord. Et quelle a été la première initiative de Charles de Gaule une fois élu au suffrage universel (urbanités grandioses pour le come-back du général, donc, avec un nouveau costume, civil) ?

De retourner à Alger pour savourer son triomphe, et le partager avec ce peuple qui lui avait offert ses suffrages (un bain de foule à l'américaine, motorisé en DS décapotable, avec sans interruption, plein de confettis et de bouts de papier en suspension dans l'air. Une sale journée pour les annuaires, et les journaux périmés ! – NB. à l'époque il n'y avait pas encore ces monceaux de publicité inutiles dans les boîtes aux lettres ! On ignorait royalement le Gâchis ! (sous toutes ses formes actuelles). Et toutes ces incivilités récurrentes...

Car ce qui m'a paru incroyable, c'est que dans le quartier « pied noir » d'Alger, c'était la même ambiance qu'à Caluire (ou dans le vieux Lyon) quand venait s'y rendre Jean Moulin (ou l'Abbé Pierre, bien connu, même au delà des traboules ; comme cet autre résident : Jacques Roubaud, [(poète, écrivain et mathématicien ; Membre de l'Oulipo] ).
Une ambiance de conspirateurs dans un premier temps ; puis une liesse populaire inextinguible par la suite ! Dans toute la ville ; dans le pays entier (pour peu que la radio s'y mette, avec zèle) !

Rock'n'Roll ! (sic : Bill Haley avec ses Comètes, a déjà fait des siennes, James Dean impose sa silhouette dégingandée dans l'horizon d'un Age d'Or etc. )

C'est comme ça que se trouve unis, dans une même vague idéologie, plutôt encline à la pratique (passablement hédoniste) :
les militaires (certains, devenus trop fameux aux yeux de l'État Major, ou le gros de leurs troupes, par conviction personnelle), les communistes (résistants de la première heure), les riches colons, les maigres entrepreneurs, leurs employés, les commerçants *, la plupart des fonctionnaires, les intellectuels, et les « forts des halles », les manœuvres et les dockers, les marins et les pêcheurs, les bergers, et les bourlingueurs, les beatniks (dont le « QG » est virtuellement à Marrakech) et l'underground francophone d'alors, les enfants (naïvement, contaminés par la jubilation), les ados (« embrigadés » par des tracts très enthousiastes), les mères de familles (adeptes récentes des produits Moulinex, qui annonçaient une révolution, domestique !), les retraités bon-vivants, les simples d'esprit et leurs ouailles, les métropolitains comme les algérois, finalement les algériens dans leur ensemble, (les miliciens FLN, rabat-joie, n'en étaient qu'au stade du recrutement - pour mettre l'huile sur le feu), les chiens et les chats, les chacals et les ânes, sans oublier les coyotes et les sauterelles grégaires ... Tous se rêvaient « français » !
C'est-à-dire pas allemands, ni italiens, ni espagnols, ni russes (quoi qu'on en dise), ni chinois, ni luxembourgeois, ni même parisiens (capitale cahotique où l'Etat de René Coty rame sévère. Du tact au tact ?)

* (Bien sûr : Parce que si les « exploités », bronzés et fêtards, et les « exploiteurs », plus cordiaux encore, depuis qu'ils étaient pris entre la menace collectiviste, guère gérable en apparence, et la menace d'un « rapatriement », plus probablement encore facteur de ... « chômage » (un mot atroce en ces temps-là, employé avec parcimonie, et synonyme de la convergence de toutes les ignominies (in)imaginables), puisque les clients et les fournisseurs sont réunis sous la même bannière, ils ne vont pas se mettre à l'écart ! Besoin d'affabilité (rémunératrice, qui plus est : c'est ça, être "commerçant" ! ).
Il faut dire que ni Marx, ni Freud, ni les édiles du capitalisme n'avaient prévu les contorsions sociales que pouvait induire la pratique assidue et prolongée de La Sieste ! Avec ses amabilités connexes ... )

Une utopie fiévreuse, une prise de conscience fervente, momentanées (mais fruit d'une Histoire récente, cruelle dans l'adversité) qui allait se casser la figure par :

1/ L'impact d'une bavure, orchestrée (par des intermédiaires).
Lorsque l'armée et le peuple sont sensibles au même discours, lyriques et embrasés, de certains leaders, gagnés par une sincérité inattendue ... (Malraux et ses pairs faisaient des émules, en matière d'exacerbation du Verbe : la barre était placée haut !), ces prises de position d'une fronde ultra-populaire, bon-enfant mais très bâtarde, allaient encourager la répression, dictée depuis Paris. Tout comme les attentats de quelques extrémistes incontrôlés, allaient définitivement valider la répression aveugle).
Celle de fusillade de la rue d'Isly, le 26 mars 1962. (Des bidasses inexpérimentés, utilisés pour le maintien de l'ordre, pris au piège comme par exprès, pendant une simple marche pacifique des riverains). Un ton, volontairement très désobligeant ! (Malgré les « halte au feu ! » lancés par les passants, gendarmes compris ...)

2/ La routine idéologique (livrée à la délicatesse des apparatchiks, comme des maccarthyistes ou assimilés ; c'est à dire l'inverse de l'improvisation conviviale, spontanément expérimentée en ces derniers temps bénis), et l'ennui bureaucratique ayant raison (progressivement, sournoisement) du Rock'n'Roll et des envies de Tour de Babel !

Parce que ces chants appuyés de la Marseillaise dans les rues d'Alger, de Corse, ou d'ailleurs - (même les bolchéviques, avant l'écriture de l'Internationale, la pratiquait pour saluer les « opprimés » ... On est loin des considérations audimatriques de la FFF !), et surtout cette vieille idée d'une « Algérie Française », d'un « De-Gaule, au-pouvoir ! » (scandé pendant la période où il s'était rangé des voitures), ça fédérait grave, contre tout ce qui semblait se présenter comme un pouvoir abusif.
Et malpoli.

Pendant ce temps, pendant que l'on parlait, depuis l'année dernière : le dauphin (celui avec un long rostre, comme Pinocchio, le plus gracieux), de même que le petit phoque roux des Caraïbes : ils ont disparus de notre planète ! Il n'y en a plus un du tout !! Plus âme qui vive, en ce qui les concerne !!!

Comme disait le camarade Sheakespeare : " Much ado about nothing". Beaucoup de bruit pour pas grand chose... ou presque. En chipotant un peu moi j'ai entendu la marseillaise se poser (s'imposer ?) sur des sifflets fournis non stop, plutôt que des lazzis contre l'hymne national (chronologiquement) ; et tous micros ouverts : chanteuse comme public. (Y'a que les joueurs qu'on n'entendait pas bien).
Moi non plus je ne vois pas trop l'intérêt de chanter cet hymne (en particulier) sur les terrains de foot. Instrumental ça serait déjà mieux.

Et c'est un peu facile de focaliser les medias là-dessus (toujours la technique des boucs emissaires, et toujours les mêmes) pendant que la crise financière bat son plein (!), (les mamies et les papies dans le rue aujourd'hu même) ; et le marasme environnemental (1 espèce animale sur 4 est menacée, ou disparue, grosso modo) bat son ... vide.