Gnac of the day
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Le 14/09/2009 à 20h09 (82.123.***.***)
Nebo -
Bravo, les cocos à la fête de l'Humanité... ... grande preuve de tolérance à l'égard d'un invité, Éric Woerth, qui est venu à la demande des communistes pour se faire insulter. Bien ! Et du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, hué par les mêmes chacals en mal de victimes. Cela m'a fait penser à cet aphorisme de Friedrich Nietzsche qui va comme un gant à ces ploucs haineux qui n'ont absolument rien dans la tête :

« CHRÉTIEN ET ANARCHISTE. — Lorsque l’anarchiste, comme porte-parole des couches sociales en décadence, réclame, dans une belle indignation, le "droit", la "justice", les "droits égaux", il se trouve sous la pression de sa propre inculture qui ne sait pas comprendre pourquoi au fond il souffre, — en quoi il est pauvre en vie… Il y a en lui un instinct de causalité qui le pousse à raisonner : il faut que ce soit la faute à quelqu’un s’il se trouve mal à l’aise… Cette "belle indignation" lui fait déjà du bien par elle-même, c’est un vrai plaisir pour un pauvre diable de pouvoir injurier — il y trouve une petite ivresse de puissance. Déjà la plainte, rien que le fait de se plaindre peut donner à la vie un attrait qui la fait supporter : dans toute plainte il y a une dose raffinée de vengeance, on reproche son malaise, dans certains cas même sa bassesse, comme une injustice, comme un privilège inique, à ceux qui se trouvent dans d’autres conditions. "Puisque je suis une canaille tu devrais en être une aussi" : c’est avec cette logique qu’on fait les révolutions. Les doléances ne valent jamais rien : elles proviennent toujours de la faiblesse. Que l’on attribue son malaise aux autres ou à soi-même — aux autres le socialiste, à soi-même le chrétien — il n’y a là proprement aucune différence. Dans les deux cas quelqu’un doit être coupable et c’est là ce qu’il y a d’indigne, celui qui souffre prescrit contre sa souffrance le miel de la vengeance. Les objets de ce besoin de vengeance naissent, comme des besoins de plaisir, par des causes occasionnelles : celui qui souffre trouve partout des raisons pour rafraîchir sa haine mesquine, — s’il est chrétien, je le répète, il les trouve en lui-même… Le chrétien et l’anarchiste — tous deux sont des décadents. — Quand le chrétien condamne, diffame et noircit le monde, il le fait par le même instinct qui pousse l’ouvrier socialiste à condamner, à diffamer et à noircir la Société : Le "Jugement dernier" reste la plus douce consolation de la vengeance, — c’est la révolution telle que l’attend le travailleur socialiste, mais conçue dans des temps quelque peu plus éloignés… L’ "au-delà" lui-même — à quoi servirait cet au-delà, si ce n’est à salir l’ "en-deçà" de cette terre ?… »

Friedrich Nietzsche, Crépuscule des idoles

Quant à Hortefeux...

http://www.dailymotion.com/swf/xafxrd_quand-brice-hortefeux-derape_news&related=0">http://www.dailymotion.com/swf/xafxrd_quand-brice-hortefeux-derape_news&related=0" type="application/x-shockwave-flash" width="480" height="387" allowFullScreen="true" allowScriptAccess="always">
http://www.dailymotion.com/video/xafxrd_quand-brice-hortefeux-derape_news">Quand Brice Hortefeux dérape
envoyé par http://www.dailymotion.com/lemondefr">lemondefr. - http://www.dailymotion.com/fr/channel/news">L'info video en direct.

Je fais miens, la juste analyse d'Elisabeth Lévy...

http://3.bp.blogspot.com/_KXnntAGPxWw/Sd9Gc4cas3I/AAAAAAAAKCw/5n_7CkS53eo/s400/20060707_OBS3231.jpg">
Elisabeth Lévy

... sur le site du http://www.causeur.fr/hortefeux-et-les-boutefeux,2973">Causeur :

http://www.causeur.fr/wp-content/uploads/2009/09/Brice_Hortefeux.jpg" alt="Brice Hortefeux" title="Brice Hortefeux" width="460" height="280" class="alignnone size-full wp-image-2974" />

L’ex-Préfet Girot de Langlade aurait eu tort de s’en priver. Il aurait fallu être un saint pour ne pas se réjouir, dans sa situation, des mésaventures arrivées à son ex-ministre de tutelle, Brice Hortefeux. Lesquelles devraient, entre autres leçons, montrer à tous que l’accusation de racisme doit être brandie avec parcimonie et circonspection car elle a tendance à se retourner promptement contre ceux qui en usent pour faire les avantageux.

J’avais défendu http://www.causeur.fr/le-sous-prefet-aux-chiens,2878">ici-même pour le préfet le droit à bénéficier d’un débat contradictoire. On me dira que le ministre y a eu droit et qu’il a fort mal plaidé sa cause. Pour autant, comme l’a souligné Philippe Cohen dans http://www.marianne2.fr/Hortefeux,-l-arroseur-arrose_a182069.html">Marianne2, la délectation avec laquelle tout ce qui compte dans la France de gauche s’est jetée dans la “chasse au raciste” a quelque chose de particulièrement déplaisant. Et même d’inquiétant. Vendredi après-midi, une copine m’annonçait fièrement : ”J’ai signé, et toi ?” “T’as signé quoi ?” “La pétition pour la démission d’Hortefeux, pardi !” “Mais vous êtes tous devenus dingues ou quoi ?” Au silence qui a suivi, j’ai compris qu’il allait être sacrément difficile d’avoir sur la question une discussion raisonnable.

Branle-bas de combat ! À la Bastille ! Sur Médiapart, Edwy Plenel est l’un des premiers à renifler l’odeur du sang et à exiger la démission du raciste1. De la Licra au MRAP, du PS au Parti de Gauche, de SOS Racisme au PRG, c’est un festival de communiqués rivalisant dans l’indignation. Le Monde en appelle aux “valeurs”, l’Humanité relooke Hortefeux en “porte-flingue du pétainisme revisité” – rien que ça. C’est qu’un ministre, c’est encore plus chouette qu’un préfet. Avec un peu de chance, on défilera dimanche prochain. À l’heure où Le Pen passe la main, ça nous rappellera le bon vieux temps.

Il faut être honnête, l’émotion suscitée par les supposés propos du ministre semble aller au-delà des habituelles glousseuses. Les optimistes y verront la preuve que la société française est en vérité immunisée contre le racisme, les pleureuses en déduiront que le peuple qui n’a pas de pain (c’est une image) se console avec les Jeux. Quelques heures après la publication de l’article de Cohen, qui n’était pourtant pas tendre pour le ministre, certains de ses lecteurs, enragés, demandaient sa démission de Marianne2. Et après avoir abordé le sujet sur RTL, j’ai reçu des messages outrés, notamment celui de monsieur Capel (il n’a pas précisé son prénom). “Un ministre d’Etat, qui plus est chargé de la sécurité et des cultes, s’autorise une sortie raciste, la seule issue possible me semble la démission”, écrit-il. Mais c’est une autre phrase qui m’a fait sursauter : “En tant que penseuse indépendante et rigoureuse, poursuit mon auditeur, vous auriez dû avoir la même opinion que moi, la situation ne souffrait pas la moindre hésitation.” Ah ? Donc, j’ai le droit de réfléchir à condition d’aboutir à la bonne conclusion. Hortefeux, démission !

Il est vrai que si le sarkozysme est aussi une grande machine de com’, le “meilleur ami” du président vient de lui faire connaître de sérieux ratés.

L’Elysée et le gouvernement sont montés au créneau sur le front le plus facile, celui de la société de surveillance, que l’on appelle dans les bons jours société de communication. En général, certains collègues de Brice Hortefeux ne manquent pas une occasion de s’enthousiasmer sur le monde merveilleux d’internet et de la transparence, au point qu’ils s’estiment obligés de faire part de leurs pensées les plus banales à leurs électeurs-lecteurs-twitteurs. À l’inverse, il est amusant d’entendre tous ceux qui, il y a peu, partaient en guerre contre Edvige, se faire une fois de plus les avocats du droit de tous à surveiller tout le monde tout le temps. Sauf que ce n’est pas, ce n’est plus, une excuse. Si les politiques ne savent pas dans quel monde ils vivent, qu’ils changent de métier. Oui, tout ce que vous pourrez dire pourra être retenu contre vous. Donnez-moi deux mots de la bouche d’un homme et je le fais lyncher, on ne vous a rien appris à l’ENA ?

Il faut bien cependant, s’aventurer sur le terrain glissant des propos prêtés au ministre et de leur éventuelle gravité. Autant vous le dire, j’ai la trouille. Je sais qu’un mot mal compris, volontairement ou pas, peut vous conduire en un tournemain sur la prochaine charrette. D’abord, j’ai, comme tout le monde, réécouté de nombreuses fois la “vidéo censurée”. J’ai choqué beaucoup de gens en affirmant que je ne l’aurais sans doute pas diffusée. Ce n’est pas seulement parce que je suis payée par l’Elysée (si seulement…), c’est que je n’aurais pas vu le scoop. Si Hortefeux a dit quelque chose comme “un Arabe ça va, quand ils sont beaucoup bonjour les dégâts” et qu’il l’a dit devant l’Arabe concerné, j’ai beau faire appel à toutes mes fibres humanistes, je n’arrive pas à entendre autre chose que du second degré. C’est le genre de blagues idiotes qu’on fait à causeur quand on en a assez de se disputer sur la taxe carbone ou la taille du président : pourquoi y a-t-il chez nous tant de juifs, de pédés, ou d’alsaciens ? Et franchement, chers lecteurs outrés, c’est le genre de blague que vous entendez ou que vous racontez dans les dîners avec vos copains arabes, noirs et juifs et ça fait marrer tout le monde. Je vous concède que Brice Hortefeux n’a pas le profil de Ludvik, le héros de La Plaisanterie et qu’il a en plus une tête d’Aryen. Et pourtant, si on y réfléchit, ça y ressemble un peu. On ne déconne pas avec la vraie foi. Cette mobilisation d’une meute surchauffée pour une blague me fait penser que, derrière le triomphe des chauffeurs de salle que sont les humoristes appointés, l’esprit de sérieux a gagné. Si plaisanter sur les arabes, les noirs, les juifs ou les nains, c’est être raciste, antisémite ou petitophobe, il faut cesser de plaisanter. Et aussi de rigoler. À moins, évidemment, que vous vouliez tous finir dans la “cage aux phobes” inventée par Muray2.

D’accord, me direz-vous, chers lecteurs outrés, et si c’était du premier degré ? Ou, plus exactement, si le second degré ne faisait que révéler les arrière-pensées de Brice Hortefeux ? Si je traduis les propos présumés, cela donne quelque chose comme “des Arabes en France, aucun problème, ce qui peut poser problème, c’est la concentration”. D’accord, ce n’est pas très divers-friendly de penser cela mais que nous disent à longueur de temps les habitants des cités ? Qu’ils ne veulent pas vivre dans des ghettos, c’est-à-dire dans des quartiers où plus de la moitié de la population vient de la même culture qu’eux. Pas parce qu’ils sont racistes, parce qu’ils veulent participer à la promesse française, parce qu’ils veulent voir leurs femmes et leurs filles en robes légères, parce qu’ils veulent que leurs enfants apprennent “nos ancêtres les Gaulois”, parce qu’ils veulent parfois manger pendant le ramadan et boire un coup à l’occasion. Au risque de me faire, une fois de plus, traiter de juive honteuse, je trouverais ça un peu étrange qu’un gamin se retrouve, à l’école publique, avec 25 condisciples juifs. Je vous vois venir. Suis-je choquée par les classes de 30 têtes blondes aux noms bien de chez nous ? Suis-je gênée que certains de nos centres-villes soient un peu trop blancs ? Pas vraiment. J’aimerais que l’intégration et même l’assimilation d’autrefois fonctionne, que nos classes et nos rues soient ethniquement mélangées sans même qu’on y prenne garde. J’aimerais qu’Harry Roselmack présente le JT sans qu’on me précise qu’il est noir. J’aimerais que Fadela Amara et Rama Yade soient des ministres, pas des symboles.

Je crois que le racisme, le vrai, le racial, n’a plus cours en France. Qui oserait encore penser que les Arabes ou les Noirs sont “inférieurs” ? En adoptant la religion de l’Humanité, nous avons heureusement banni ces idées (pour le coup) moisies ; ceux qui continuent à croire en elles doivent le faire honteusement et encourent les foudres de la Loi. Tant mieux Seulement, il me semble qu’on qualifie aujourd’hui de raciste toute prétention à considérer qu’il existe une culture française (laquelle se nourrit évidemment depuis toujours d’apports extérieurs) et que ceux qui arrivent doivent s’adapter à elle et à son biorythme au lieu de réclamer qu’elle s’adapte à eux. In Rome, do as the romans do. Non, je n’arrive pas à trouver cette maxime scandaleuse. Je sais qu’elle est difficile à mettre en œuvre, j’admets volontiers qu’elle est discutable. Seulement, il semblerait qu’on n’ait plus vraiment le droit de discuter.

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  1. Si Plenel me permet un conseil confraternel, il ferait mieux de s’économiser car, dans les semaines à venir, il trouvera certainement l’occasion de réclamer des têtes encore plus prestigieuses pour défendre l’honneur de son ami Villepin.
  2. J’ai récemment employé son “mutins de Panurge” sans guillemets et sans citation parce qu’il me semblait que c’était désormais aussi estampillé Muray que “Rodrigue as-tu du cœur ?” appartient à Corneille, mais j’ai sans doute été un peu optimiste. Il faudra sans doute une ou deux générations pour que la France et la littérature sachent ce qu’elles doivent à Philippe.

Le 13/09/2009 à 16h11 (86.68.***.**)
jc @ Nyto -
ouais quelque chose du genre Tony. La vie à la ptite semaine! C'est un peu lourd à force. Tu sais, ces vacances-ci, j'ai un peu voyagé pour la première fois de ma vie. En Afrique, où des amis m'avaient invité pour découvrir leur pays, le Bénin, et aux Etats-Unis. Pendant ce temps, j'ai évidemment eu peu d'informations de la France. La seule qui ressortait, c'était le malaise du président pendant son jogging ; comme quoi on est vraiment le centre du monde. Ah oui, il y avait aussi, bien entendu, les disputes concernant la reforme du systeme de santé aux USA (mais en meme temps, j'y étais, donc c'est plutot normal). Ce qui est un vrai sujet. Je passe sous silence la grippe, qui n'est d'ailleurs pas au centre des discussions aux E.U, alors qu'il y a eu plusieurs centaines de morts là bas... Bref, je trouve toutes ces "informations" un peu exotiques parfois. Hortefeux, ça en fait partie.

Le 13/09/2009 à 14h02 (90.35.**.***)
nyto - @ JC
toi et moi, on sait très bien comment cela va finir, va y avoir un peu de blabla, des gens vont s'offusquer, y aura un ou deux articles, ça va être chaud un instant pis on va passer à autre chose et la polémique se dégonflera tranquillou...

Le 12/09/2009 à 17h32 (86.68.***.**)
jc -
Salut à tous!

Plusieurs jours que je vous lit avec plaisir les uns les autres ; venant d'apprendre que Louis allait faire un concert pas très loin de chez moi dans quelques jours ; et écoutant un bon McCarthney... Comment ne rien vous écrire avec tout ça?

J'ai vu cette "affaire" concernant Hortefeux, meme s'il n'y en a pas. Si c'est ça l'information... Mais voila, Brice Hortefeux est un personnage connoté, du fait d'avoir été le premier ministre de l'immigration. Seulement, au dela des tergiversations diverses, Dalil Boubakeur lui-même a refusé la polémique en disant du bien de lui, sur ce qu'il a fait pour les musulmans d'Auvergne etc. Sinon, c'est juste bon pour les discussions de café. Nebo, c'était bien interessant ton lien sur le blog de Mélanchon, dont on peut eventuellement critiquer les idées, mais surement pas la démarche qu'il a eu, en assumant jusqu'au bout ses positions. Fox, je suis allé voir ton lien également, mais je n'ai pas trop réussi a lire les morceaux, si c'est toutefois possible : so please, let me know.

Je rebondis un peu sur ce qu'a écrit Lionel/Fox juste avant sur Leibniz, la philosophie de la nature, le rapport a la science. Je suis un peu en colère, ces derniers temps, contre la philosophie "moderne" notamment, dont un des plus grands mal est peut etre bien d'etre sa confiscation par l'université depuis des décennies. Elle n'a souvent de moderne que le nom, et défend trop régulièrement des positions d'arrière garde. Comme Lionel, je pense qu'il est vain de leur part de se lamenter interminablement sur le "divorce" des sciences et des philosophies. Je mets au pluriel a dessein, car les auteurs écrivent trop souvent "la science" et "la philosophie", comme si l'une et l'autre étaient des entités unitaires ; ce qu'elles n'ont jamais vraiment été. Les philosophes passent leurs temps a se taper dessus, mais font bloc comme par magie dès que quelqu'un les critique et formule des objections a leur égard. De meme, le prodigieux essor des sciences depuis des années est tel qu'il n'est plus possible de parler autrement des sciences que comme des disciplines ayant leurs propres codes, une autonomie grandissante. N'en déplaise aux philosophes en manque "d'universel", de "totalité" : c'est ainsi, et c'est plutot fructueux. Bien sur, cela pose parfois des problèmes, mais on ne les résoudra pas en voulant revenir deux ou trois siècles en arrière. Il faut que chacun trouve sa place dans ce monde, et je me plais a penser qu'il y en a pour les philosophes, a condition qu'ils le soient vraiment, et cessent de penser comme on le faisait des années en arrière. Ils passent des pages a se lamenter sur les changements du monde, la décadence etc. Sans grande utilité.

La philosophie "fait la leçon" aux sciences, mais que changent-ils eux? Qu'ont-ils inventé réellement ces dernieres décennies? De quoi peut-on dire que c'est proprement philosophique? Je n'ai bien sur rien contre la philosophie, mais pourvu qu'elle ne prennent pas l'attitude grandiloquente et réactionnaire de se prendre pour "la science des sciences" (d'ailleurs, il faudrait encore trouver ce qu'elle a de "scientifique"). Les gens s'en désinteressent de plus en plus, et ça n'a rien d'étonnant, puisqu'ils ne parlent souvent qu'a eux-mêmes et à ... leurs collègues. Aux gens, ils ne disent si peu de choses. Aux incrédules, ils se contentent de répondre : "relis encore, relis encore, tu finira par comprendre". C'est a croire qu'on ne peut les comprendre que lorsqu'on finit plus ou moins par penser comme eux : seuls les heideggeriens sont légitimes pour critiquer Heidegger et ainsi de suite. En philosophie, le lecteur a toujours tort. Mais je pense qu'il ne faut pas avoir peur de poser des questions, et de bousculer ces philosophes bien au chaud dans leur cabinet.

Aujourd'hui, je comprends mieux pourquoi ce sont des gens comme Onfray ou Finkielkraut qui marchent. Je critique souvent Onfray, et puis, ça m'a lassé d'agir et de penser comme tout le monde pense (sous-entendu : mes collègues universitaires). Car enfin, on peut reprocher des choses a Onfray, mais lui nous parle de la vraie vie, meme si c'est dans une certaine optique. Il nous parle de l'interet du rapport à soi, de l'importance de l'érotique, de la bonne nourriture. Il nous parle de comment les philosophes vivaient, et comment ils accordaient leurs actes et leurs pensées (bref, qu'est-ce qu'une vie philosophique). Souvent, c'est du "cliché hédoniste" comme on dit, mais libre a chacun d'y trouver et de prendre ce qu'il veut, parce qu'il y a le choix finalement. Dans le meme style, moins "a la mode", quelqu'un comme Pierre Hadot écrit aussi tout un tas de choses interessantes sur le rapport a soi, la spiritualité.

Le terrain de Finkielkraut est différent. Il nous parle plus de l'évolution de la culture. Mais la différence d'avec de nombreux collègues, il ne le fait pas abstraitement en suivant telle ou telle tradition philosophique : il s'appuie quotidiennement sur des cas concrets, l'actualité. Bien sur, il oublie probablement tout un tas de phénomènes, mais il fait son travail, sans grande prétention, mais avec conviction et honneteté. A ce titre, pour faire mieux comprendre sa démarche, je conseille cette vidéo en trois parties, ou il s'explique sur sa démarche etc. : http://www.youtube.com/watch?v=bpxzpLCu6gc">Youtube . C'est pour cela a mon avis qu'il est d'une certaine maniere bien plus fort que tout un tas de penseurs abstraits qui n'ont fait que passer du temps en bibliothèque et n'etre finalement autre chose que des commentateurs. Je veux dire qu'il ne part pas d'une théorie pour la faire "coller" a la réalité, mais l'inverse. Marx et Engels faisaient pareil en leur temps, Tocqueville aussi, sans parler bien sur de l'immense majorité des grecs et des romains.

Je dois y aller un peu en urgence là, mais ma conclusion serait de dire qu'il vaut mieux etre un modeste philosophe de son temps qu'une sorte de monstre anhistorique vivant dans l'ether de la théorie ete de la suffisance. J'aurai probablement l'occasion d'en reparler. Au plaisir !

Le 12/09/2009 à 13h00 (87.231.***.***)
Lionel -
@ Rose : Chère camarade et ex-batteuse de "Lumbroso & Compagnie" (1994), je trouve que tu prends gaillardement quelques risques pour ton cul à toi, à vouloir surfer à fond sur l'avantage que je t'ai élégamment concédé. "une réponse pour rien" ?! Dis donc, c'est toi qui est "chiée", si tu trouves que c'est rien de m'avoir amené à fournir une précision importante sur ce que je disais dans ce débat et si tu fais l'impasse sur l'intérêt des points que tu avais développés, que j'ai moi-même tenu à te souligner !
(et par ailleurs, je crois que tu te trompes, si "Lionel" voyait un autre débatteur concéder comme je l'ai fait un peu de mauvaise foi, il aurait plutôt tendance à le féliciter pour encourager les discours de vérité.)

Pour le reste, je recommande toujours une révision du Code du travail. Il est entendu qu'il revient à la puissance publique et au Législateur de réguler, d'organiser, mais dans ce Code sont inscrites des inégalités qu'il contribue donc à perpétuer lui-même, ce qui est antiprogressiste. Le travailleur y est quasi systématiquement considéré comme "faible" et cette vision des "petits" contre les gros, toujours victimes potentielles à protéger, du mauvais côté du rapport de forces, contribue à perpétuer du victimisme, un sentiment d'impuissance.

Cela dit, je ne vais pas redévelopper, j'ai des tonnes de boulot qui sont enfin revenues et je vais devoir mettre le "nez dans le guidon" pendant les semaines qui viennent !

oOo

@ Fox : Merci d'avoir reformulé à mon intention tes propos dans une présentation qui me convient mieux. Cela dit, je ne suis toujours pas certain de ce que tu veux me dire, ni donc de ce que pourra être ma réponse. Chez les philosophes du début de l'ère moderne comme Leibniz, qui s'expriment avant la vraie séparation moderne entre science et philosophie, de nombreux propos conceptuels prétendant, à coups d'hypothèses le plus souvent gratuites, faire "système", résumer la Nature, ne sont pas à retenir pour aujourd'hui.

Sur l'individualisme, j'aurais certainement d'autres commentaires à faire, mais je ne vais pas développer sans une idée plus claire de ce que tu voulais me faire remarquer. En gros, l'individualisme "démocratique" décrit notamment par Tocqueville et caractérisé par un retrait de l'individu sur lui-même et sur ses intérêts, et un désinvestissement correspondant de "la cité", du communautaire, n'est plus la forme la plus active de cette tendance. Aujourd'hui, au contraire, l'individualisme "constructiviste de soi" est le passage obligé de la reconstruction d'un nouveau social qui part du bas, bottom-up, pour se substituer au top-down de la société instituée en surplomb des individus, les violentant pour subsister, bref, la société des siècles passés.

D'ailleurs pour moi, un signe fort de cette inversion moderne, c'est le retournement de Michel Foucault qui, pendant 20 ans, s'applique à débusquer intelligemment toutes ces institutions sociales et de pouvoir qui pèsent sur l'individu, l'aliènent, et puis les 3-4 dernières années de sa vie, il change à 180° de vision, se consacre au sujet, à sa construction, et juge qu'il s'agit là du levier prioritaire pour faire évoluer la société d'aujourd'hui.

Notre ère moderne a fondé le droit pour faire droit aux individus. Progressivement, chacun de nous a pu s'individualiser un peu plus, être moins un citoyen interchangeable et plus un individu singulier avec ses besoins et ses qualités propres. L'individu d'aujourd'hui est désormais plus "sujet de soi" et cette nouvelle latitude lui confère plus de potentiel propre mais aussi de nouveaux devoirs. Notamment celui de concrétiser ses potentiels pour les mettre en partie au service de la communauté.

Bon, j'en ai peut-être déjà trop dit et ne réponds peut-être pas à tes remarques, mais that's all for today et je ne garantis pas mes possibilités de présence ici dans les jours qui viennent.

Le 12/09/2009 à 08h25 (90.35.**.***)
nyto - @ Fox
Pour répondre à ta minuscule question et celle de G.Debord, voila ce que j'en ai déduit en observant la foule depuis ces 20 dernières années...
Donc, Debord se demande ou sont les Français, ben c'est simple, la génération de Lionel, Louis et la précédente et là, je ne parle que des Français de 10 générations,
sont partis des banlieues milieu '80 jusqu'à fin '90 car après avoir bossé pendant X années avec des salaires coolos, mis plein de fric de coté quand le travail payait, pour des employés ou ouvriers,
ils sont partis soit en Province, soit dans les villages du 77, 95, 60 couler des jours heureux loin du tumulte des cités, abandonnant aux immigrés le role du français moyen...
Ces derniers, au lieu de saisir la perche, se sont recroquevillés sur eux même par manque de repères et d'éducation, jouant la carte du communautarisme et cela ne s'est pas arrangé avec le temps...
Les français de 55/70ans aujourd'hui, avaient le fric, les possibilités materielles et intellectuelles de partir...Ces mêmes moyens, les enfants d'immigrés de 30/40ans aujourd'hui les auront dans quelques années...
C'est un peu empirique comme explication ça reste juste le fruit de mes observations et déductions...à discuter et à remettre un peu dans l'ordre...
Je conseillerais à G.Debord de sortir plus souvent de chez lui, se lever tot pour prendre le metro et arreter la branlette intellectuelle du Cafe Coste entre soit-disant Dieux ou demi Dieux d'operette...et de temps en temps se comporter en Homme respectable

Ya un p'tit truc que j'ai mis au point, tu vas sur Copains d'avant, tu prends une école de banlieue et tu regardes les photos de classe des années 50 à nos jours et tu auras un instantanée precis du changement, de la transformation du paysage...
Bon, c'est sur, si tu prends les tofs d'une école des beaux quartier, que ce soit en 50 ou en 2009, tu n'auras que des tête blondes judéo-trucmuche...
Pis nous, on avait cette volonté de partir sans se retourner, des rêves plein la tête.
On quittait le port en esperant ne plus jamais y revenir...

Le 12/09/2009 à 01h14 (92.151.***.*)
Nebo -
Une précision tout de même... je ne suis pas "Pfff".

Que de bruit, alors que Hortefeux parlait des Auvergnats.

Le 11/09/2009 à 23h07 (213.151.***.***)
- fox -
http://www.gutsofdarkness.com/god/objet.php?objet=12261">http://www.gutsofdarkness.com/images/pochettes_200/4005_12261.jpg">


"Combien y a-t-il d’étrangers de fait en France ? (Et pas seulement par le statut juridique, la couleur, le faciès.) Il est évident qu’il y en a tellement qu’il faudrait plutôt se demander : combien reste-t-il de Français et où sont-ils ? (Et qu’est-ce qui caractérise maintenant un Français ?)" (Guy Debord)

Le 11/09/2009 à 22h58 (88.166.**.**)
rocco @ pfff -
Toujours les mêmes insultes, ça devient lassant... allez, je te réponds et j'essaie de me mettre à ton niveau : pffff !!!!

Le 11/09/2009 à 22h50 (213.151.***.***)
- fox -
Bien que ça ne soit pas moi qui ait posté la longue citation de G.Debord, je fais avec : "Quelles sectes infiniment plus ridicules que l’islam ou le catholicisme ont conquis facilement une emprise sur une certaine fraction des idiots instruits contemporains (Moon, etc.) ?"

Précisons qu'il ne s'agit pas de Keith Moon (le batteur d'Harry Nilsson, qui a donné ce son si caractéristique au groupe Les Qui (The Who), mais du "Révérend Moon" (D'après le reporter Éric Laurent, Sun Myung Moon serait un proche de la famille Bush qui prêterait une attention particulière à sa mission.)
Mais en fait les exemples ne manquent pas de cultes (extrêmes) de personnalités ... (et pas uniquement dns la politique ou le show-biz ; loin de là ! Ces domaines favorisant moins le secret que ne le réclame l'esprit sectaire habituel ... on peut sûrement faire un rapprochement avec les "accidents professionnels" suicidaires de grandes entreprises kafkaïennes ...)

http://www.recordstore.co.uk/images/covers/iggy-idiot.jpg">http://g-ecx.images-amazon.com/images/G/01/ciu/aa/3e/639ec060ada03ba082b7f110.L.jpg" width="250">

http://www.decitre.fr/gi/54/9782742736454FS.gif" width="250">http://unihighlib.pbworks.com/f/idiot.jpg" width="250">

Le 11/09/2009 à 21h36 (81.48.***.***)
pfff@Rocco -
...c'est toujours aussi magique ,que de lire tes analyses ,Rocco :

alors que le PRINCIPAL INTéReSSé dément que ces propos aient pu être salement connotés , il faut que ,que comme un seul homme , des milliers de guss comme toi fassent valoir que NON,non ! il s'agit d'un dérapage , et que oui, c'est pas parce que NOUS N'Y éTIONS PAS que nous allons nous priver de vous dire, à vous qui étiez à ce meeting, ce qu'il FALLAIT comprendre ...

( )

Est-ce que , à un seul moment , à juger comme cela de choses dont TU ne sais rien , tu n'en viens pas à te dire un peu que ton discours,ta pose, est juste grotesque???

...à te lire ,je t'assure, on se demande parfois si tu n'es pas mandaté pour donner de la gôche l'image la plus redhibitoire qui soit...

En fait,Rocco ,oui , étymologiquement (mais pas seulement) ,tu es SINISTRE

Le 11/09/2009 à 20h51 (88.166.**.**)
rocco -n'est pas Coluche qui veut- -
un ministre qui vire un prefet pour propos racistes (envers les blacks), le même ministre qui s'était refait une virginité se lache en balaçant une blague qu'elle est bien bonne (sur les arabes), Copé qui se défend d'appeler la taxe sur l'écologie, "taxe carbone" mais rappelle que c'est Nicolas Hulot qui l'a inventé, donc nous devrions l'appeler taxe Hulot.

On a certes un PS qui n'a pas vraiment compris l'urgence de la situation car trop occupé par des problèmes d'ego mais on peut constater quand même qu'on a pas hérité de la droite la plus finaude...

Je serais bien curieux d'entendre une blague de De Villiers et Nihous. Sur quelle communauté porterait-elle ? Après les Blacks, les Arabes, il reste quoi ? Les Juifs, ensuite les gays, les nains, les ... Auvergnats ?

Le 11/09/2009 à 19h08 (83.197.***.***)
stephanie -
...si c'est du bluff , je les rebaptisent : grands malades pervers polymorphes

Le 11/09/2009 à 18h06 (213.151.***.***)
- Fox -
"Naturellement, le véritable immigré n’est pas l’habitant permanent d’origine étrangère, mais celui qui est perçu et se perçoit comme différent et destiné à le rester." (Guy Debord)

Je résume : "l'immigré" c'est celui qui se voit mal devant, comme derrière, la caméra (compte tenu de la faiblesse du scénario proposé pour cette "Société du Spectacle" - c'est le titre du Manifeste de G.D. et des http://fr.wikipedia.org/wiki/Internationale_situationniste">Situationnistes)
Maintenant on dit plutôt "marginal" (c'est plus parlant, à part que la marge de gauche, de droite, l'en-tête, et le bas-de-page ont rogné presque tout le reste).

Le 11/09/2009 à 17h45 (92.151.***.*)
Guy Debord -
Tout est faux dans la « question des immigrés », exactement comme dans toute question ouvertement posée dans la société actuelle ; et pour les mêmes motifs : l’économie — c’est-à-dire l’illusion pseudo-économique — l’a apportée, et le spectacle l’a traitée.

On ne discute que de sottises. Faut-il garder ou éliminer les immigrés ? (Naturellement, le véritable immigré n’est pas l’habitant permanent d’origine étrangère, mais celui qui est perçu et se perçoit comme différent et destiné à le rester. Beaucoup d’immigrés ou leurs enfants ont la nationalité française ; beaucoup de Polonais ou d’Espagnols se sont finalement perdus dans la masse d’une population française qui était autre. Comme les déchets de l’industrie atomique ou le pétrole dans l’Océan — et là on définit moins vite et moins « scientifiquement » les seuils d’intolérance — les immigrés, produits de la même gestion du capitalisme moderne, resteront pour des siècles, des millénaires, toujours. Ils resteront parce qu’il était beaucoup plus facile d’éliminer les Juifs d’Allemagne au temps d’Hitler que les maghrébins, et autres, d’ici à présent : car il n’existe en France ni un parti nazi ni le mythe d’une race autochtone !

Faut-il donc les assimiler ou « respecter les diversités culturelles » ? Inepte faux choix. Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques (Corses, Bretons, etc.) car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français. Qu’est-ce qu’un centralisme sans capitale ? Le camp de concentration n’a créé aucun Allemand parmi les Européens déportés. La diffusion du spectacle concentré ne peut uniformiser que des spectateurs. 


On se gargarise, en langage simplement publicitaire, de la riche expression de « diversités culturelles ». Quelles cultures ? Il n’y en a plus. Ni chrétienne ni musulmane ; ni socialiste ni scientiste. Ne parlez pas des absents. Il n’y a plus, à regarder un seul instant la vérité et l’évidence, que la dégradation spectaculaire-mondiale (américaine) de toute culture.

Ce n’est surtout pas en votant que l’on s’assimile. Démonstration historique que le vote n’est rien, même pour les Français, qui sont électeurs et ne sont plus rien (1 parti = 1 autre parti ; un engagement électoral = son contraire ;
et plus récemment un programme — dont tous savent bien qu’il ne sera pas tenu — a d’ailleurs enfin cessé d’être décevant, depuis qu’il n’envisage jamais plus aucun problème important. Qui a voté sur la disparition
du pain ?).

On avouait récemment ce chiffre révélateur (et sans doute manipulé en baisse) : 25 % des « citoyens » de la tranche d’âge 18-25 ans ne sont pas inscrits sur les listes électorales, par simple dégoût. Les abstentionnistes sont d’autres, qui s’y ajoutent.



Certains mettent en avant le critère de « parler français ». Risible. Les Français actuels le parlent-ils ? Est-ce du français que parlent les analphabètes d’aujourd’hui, ou Fabius (« Bonjour les dégâts ! ») ou Françoise Castro (« Ça t’habite ou ça t’effleure ? »), ou B.-H. Lévy ? Ne va-t-on pas clairement, même s’il n’y avait aucun immigré, vers la perte de tout langage articulé et de tout raisonnement ? Quelles chansons écoute la jeunesse présente ?

Quelles sectes infiniment plus ridicules que l’islam ou le catholicisme ont conquis facilement une emprise sur une certaine fraction des idiots instruits contemporains (Moon, etc.) ? Sans faire mention des autistes ou débiles profonds que de telles sectes ne recrutent pas parce qu’il n’y a pas d’intérêt économique dans l’exploitation de ce bétail : on le laisse donc en charge aux pouvoirs publics.

Nous nous sommes faits américains. Il est normal que nous trouvions ici tous les misérables problèmes des USA, de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération des ethnies. Par exemple, l’Italie et l’Espagne, américanisées en surface et même à une assez grande profondeur, ne sont pas mélangées ethniquement.

En ce sens, elles restent plus largement européennes (comme l’AIgérie est nord-africaine). Nous avons ici les ennuis de l’Amérique sans en avoir la force. Il n’est pas sûr que le melting-pot américain fonctionne encore longtemps (par exemple avec les Chicanos qui ont une autre langue). Mais il est tout à fait sûr qu’il ne peut pas un moment fonctionner ici. Parce que c’est aux USA qu’est le centre de la fabrication du mode de vie actuel, le cœur du spectacle qui étend ses pulsations jusqu’à Moscou ou à Pékin ; et qui en tout cas ne peut laisser aucune indépendance à ses sous-traitants locaux (la compréhension de ceci montre malheureusement un assujettissement beaucoup moins superficiel que celui que voudraient détruire ou modérer les critiques habituels de « l’impérialisme »).

Ici, nous ne sommes plus rien : des colonisés qui n’ont pas su se révolter, les béni-oui-oui de l’aliénation spectaculaire. Quelle prétention, envisageant la proliférante présence des immigrés de toutes couleurs, retrouvons-nous tout à coup en France, comme si l’on nous volait quelque chose qui serait encore à nous ? Et quoi donc ? Que croyons-nous, ou plutôt que faisons-nous encore semblant de croire ? C’est une fierté pour leurs rares jours de fête, quand les purs esclaves s’indignent que des métèques menacent leur indépendance !

Le risque d’apartheid ? Il est bien réel. II est plus qu’un risque, il est une fatalité déjà là (avec sa logique des ghettos, des affrontements raciaux, et un jour des bains de sang). Une société qui se décompose entièrement est évidemment moins apte à accueillir sans trop de heurts une grande quantité d’immigrés que pouvait l’être une société cohérente et relativement heureuse. On a déjà fait observer en 1973 cette frappante adéquation entre l’évolution de la technique et l’évolution des mentalités : « L’environnement, qui est reconstruit toujours plus hâtivement pour le contrôle répressif et le profit, en même temps devient plus fragile et incite davantage au vandalisme. Le capitalisme à son stade spectaculaire rebâtit tout en toc et produit des incendiaires. Ainsi son décor devient partout inflammable comme un collège de France. »

Avec la présence des immigrés (qui a déjà servi à certains syndicalistes susceptibles de dénoncer comme « guerres de religions » certaines grèves ouvrières qu’ils n’avaient pu contrôler), on peut être assurés que les pouvoirs existants vont favoriser le développement en grandeur réelle des petites expériences d’affrontements que nous avons vu mises en scène à travers des « terroristes » réels ou faux, ou des supporters d’équipes de football rivales (pas seulement des supporters anglais).

Mais on comprend bien pourquoi tous les responsables politiques (y compris les leaders du Front national) s’emploient à minimiser la gravité du « problème immigré ». Tout ce qu’ils veulent tous conserver leur interdit de regarder un seul problème en face, et dans son véritable contexte. Les uns feignent de croire que ce n’est qu’une affaire de « bonne volonté anti-raciste » à imposer, et les autres qu’il s’agit de faire reconnaître les droits modérés d’une « juste xénophobie ».

Et tous collaborent pour considérer cette question comme si elle était la plus brûlante, presque la seule, parmi tous les effrayants problèmes qu’une société ne surmontera pas. Le ghetto du nouvel apartheid spectaculaire (pas la version locale, folklorique, d’Afrique du Sud), il est déjà là, dans la France actuelle : l’immense majorité de la population y est enfermée et abrutie ; et tout se serait passé de même s’il n’y avait pas eu un seul immigré. Qui a décidé de construire Sarcelles et les Minguettes, de détruire Paris ou Lyon ? On ne peut certes pas dire qu’aucun immigré n’a participé à cet infâme travail. Mais ils n’ont fait qu’exécuter strictement les ordres qu’on leur donnait : c’est le malheur habituel du salariat.

Combien y a-t-il d’étrangers de fait en France ? (Et pas seulement par le statut juridique, la couleur, le faciès.) Il est évident qu’il y en a tellement qu’il faudrait plutôt se demander : combien reste-t-il de Français et où sont-ils ? (Et qu’est-ce qui caractérise maintenant un Français ?) Comment resterait-il, bientôt, de Français ? On sait que la natalité baisse. N’est-ce pas normal ? Les Français ne peuvent plus supporter leurs enfants. Ils les envoient à l’école dès trois ans, et au moins jusqu’à seize, pour apprendre l’analphabétisme. Et avant qu’ils aient trois ans, de plus en plus nombreux sont ceux qui les trouvent « insupportables » et les frappent plus ou moins violemment. Les enfants sont encore aimés en Espagne, en Italie, en Algérie, chez les Gitans.

Pas souvent en France à présent. Ni le logement ni la ville ne sont plus faits pour les enfants (d’où la cynique publicité des urbanistes gouvernementaux sur le thème « ouvrir la ville aux enfants »). D’autre part, la contraception est répandue, l’avortement est libre. Presque tous les enfants, aujourd’hui, en France, ont été voulus. Mais non librement ! L’électeur-consommateur ne sait pas ce qu’il veut. Il « choisit » quelque chose qu’il n’aime pas. Sa structure mentale n’a plus cette cohérence de se souvenir qu’il a voulu quelque chose, quand il se retrouve déçu par l’expérience de cette chose même.

Dans le spectacle, une société de classes a voulu, très systématiquement, éliminer l’histoire. Et maintenant on prétend regretter ce seul résultat particulier de la présence de tant d’immigrés, parce que la France « disparaît » ainsi ? Comique. Elle disparaît pour bien d’autres causes et, plus ou moins rapidement, sur presque tous les terrains.

Les immigrés ont le plus beau droit pour vivre en France. Ils sont les représentants de la dépossession ; et la dépossession est chez elle en France, tant elle y est majoritaire. et presque universelle. Les immigrés ont perdu leur culture et leurs pays, très notoirement, sans pouvoir en trouver d’autres. Et les Français sont dans le même cas, et à peine plus secrètement.

Avec l’égalisation de toute la planète dans la misère d’un environnement nouveau et d’une intelligence purement mensongère de tout, les Français. qui ont accepté cela sans beaucoup de révolte (sauf en 196 sont malvenus à dire qu’ils ne se sentent plus chez eux à cause des immigrés ! Ils ont tout lieu de ne plus se sentir chez eux, c’est très vrai. C’est parce qu’il n’y a plus personne d’autre, dans cet horrible nouveau monde de l’aliénation, que des immigrés.

Il vivra des gens sur la surface de la terre, et ici même, quand la France aura disparu. Le mélange ethnique qui dominera est imprévisible, comme leurs cultures, leurs langues mêmes. On peut affirmer que la question centrale, profondément qualitative, sera celle-ci : ces peuples futurs auront-ils dominé, par une pratique émancipée, la technique présente, qui est globalement celle du simulacre et de la dépossession ? Ou, au contraire, seront-ils dominés par elle d’une manière encore plus hiérarchique et esclavagiste qu’aujourd’hui ? Il faut envisager le pire, et combattre pour le meilleur. La France est assurément regrettable. Mais les regrets sont vains.

Guy Debord, 1985

Le 11/09/2009 à 17h19 (213.151.***.***)
- foxy -
Qu'est-ce qui prouve que ce n'est pas du bluff ? (ça n'est pas signé, authentifié ; et le "figurant" ne dit rien ... serait-ce un mauvais acteur ?

)La différence entre les pros de l'audiovisuel et les amateurs (puisque le commerce technologique sous-entend que chacun serait capable de faire de l'audovisuel présentable), ou plutôt avec les voyeurs (parce que là, comme souvent, on ne peut même pas parler de travail "d'amateur" - dans "amateur" il y a "aimer") c'est que ces derniers exploitent "l'émotion", tandis que le pro (artiste) traite du "sentiment" (qui n'empêche pas les émotions, d'ailleurs ; ou simplement "l'analyse", s'il est journaliste).

L'autre avantage avec le cinoche "auteurisé", c'est que c'est fait proprement, dans les règles de l'art. (Autrement on prend vite l'habitude de se contenter d'ersatz, d'un travail de cochon devenu l'ordinaire ... Même s'il y a maintenant une tendance, chez les pros, à singer la video "jackass" ... le style 'urgences" qui donne le tournis ...)
("Jack-Ass" : on voit à quel niveau neuronal ça se situe ...)

Perso, je trouve la nymphette Arawak ci-dessous, moins "exotique" que le folklore urbain (cheap de chez cheap) de la vidéo ...

Le 11/09/2009 à 17h13 (83.197.***.***)
stephanie -
qd j'étais toute petite et que je voyais un chinois dans un film qui en tuait un autre je m'disais "y a un truc de pas normal du tout là!!" c'est que les cow boys et les indiens n'auraient jamais commis cette erreur au cinéma ...

Le 11/09/2009 à 17h06 (83.197.***.***)
stephanie -
... ça me ravage totalement des images pareilles...quand tu montres une vidéo comme celle là Nebo, quel est ton objectif...ça peut pas être gratuit...aprés ça quelle révélation effectivement...il existe des grands malades sur cette planètes...tu vois moi je crois en l'éducabilité des jeunes (par conviction et expériences) mais face à ces images je ne peux m'empêcher de penser trés fort que le mal est fait certainement...trop tard sans aucun doute...et dans me petite tête il y a un gros bug sur le sujet...

Le 11/09/2009 à 16h27 (82.126.***.***)
-
Cette baston (comme toute baston) est immonde. Que les mecs soient noirs ou blancs, cela ne change rien à l'affaire. Ces mecs sont des minables et des connards. Peu importe le quartier, peu importe leur couleur de peau. C'était pour démontrer quoi ? Qu'il y a des imbéciles partout ? Ma parole, c'est la découverte du siècle !!

Le 11/09/2009 à 14h30 (194.206.***.*)
-
MERCI DE NOUS DENIAISER NEBO. MERCI.

Le 11/09/2009 à 12h33 (213.151.***.***)
petit homme vert -
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b7/Little_Nemo_Flip_2.jpg">

Flip, le compagnon roublard. Détesté dans tout Slumberland, il passe son temps à comploter. (créé par l'auteur américain Winsor McCay en 1905)

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c9/Little_Nemo_french.jpg">

Le 11/09/2009 à 12h02 (213.151.***.***)
- fox -
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/cb/Skin-no_language.PNG">
(moi aussi je peux faire dans le glauque et le cutané ...)
("pouah !")

Le 11/09/2009 à 11h57 (213.151.***.***)
- Pr Fox -
http://www.jean-luc-melenchon.fr/wp-content/uploads/arton1255(2).jpg">

Tirer sur l'ambulance, un sport national ?
Dites à Nebo de ma part (parce qu'il ne peux pas m'interdire de le lire - si je veux) que :

- a) "Le Fascisme ne passera pas !" est un slogan qui met en cause une forme de pouvoir abusif. Or le pouvoir est plus significativement représenté dans les Assemblée et les Conseils d'Administration, que dans l'ombre de la tour D du quartier d'à côté (qui a été construit en tant que tel [cf. citation de Debord dans ma contrib ci dessous - extrait : "la dérive exhorte les citadins à suivre leurs émotions pour regarder les situations urbaines sous un angle radicalement nouveau. Ceci amène à la constatation que si la plupart de nos villes sont si peu plaisantes à vivre cela provient du fait qu'elles ont été conçues sans le moindre souci de leur impact émotionnel sur leurs habitants "]- et qui sera tjrs mis "de côté" ... (Cf. sounstrack conseillée : "à côté" - Mlle K)

-b) et que pour "immortaliser par la caméra" il convient de laisser intervenir un ou plusieurs professionnels {et utiliser de la pellicule semble plus adapté pour réaliser [c'est le terme exact, cf. romé 32321, 32212 & 21215 dans le Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois (= http://www.anpe.fr/espacecandidat/romeligne/RliIndex.do">ROME) idem FPA ] un chef-d'oeuvre.
[C'est-à-dire une oeuvre conçu de son propre chef, pour signifier un niveau de performance optimisé : terme utilisé dans le http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnonnage">Compagnonnage*, dont la devise est "rigueur & humanité", qui réclame la conception d'un chef d'oeuvre à l'issue du Tour de France chez les Compagnons, consécutif au 1er chef d'oeuvre de l'initiation).

Autrement dit ce genre de vidéo n'a strictement aucun intérêt, sans contexte, sans objectif, et sans savoir-faire. On se demande dès lors pourquoi leur diffusion est récurrente ? (Hormis dans ces buts connexes de 1/ faire vendre des teléphone-camera 2/ discriminer des franges de population (plus souvent sur des critères http://fr.wikipedia.org/wiki/Peau">colorocutanés que d'après la couleur des yeux, ou parfois en fonction de l'âge)
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/13/Human_skin_structure.jpg/300px-">
(gros plan)

3/ maintenir les pros au chômage ...)

Parce que pour pratiquer ce métier il faut trouver des diffuseurs. Et c'est bien là qu'est le problème : les artistes ne manquent pas, ce sont les vitrines qui font défaut.

@ Melanchon : Avant de qualifier le Tibet libre de "théocratie" périmée, il serait bon de s'aviser que ce terme (en grec, theos signifie "dieu") ne peut s'appliquer à une philosophie qui n'affirme pas l'existence d'une déité (le bouddhisme "émarge" sur d'autres plans).

A propos, Rose, qu'est-ce que tu voulais dire en affirmant que tu avais agit conformément à Confucius ? (Je n'ai pas compris, alors je n'en dors plus de la nuit )


* Faut-il le rappeler ? Compagnonnage = Un groupement d’êtres vivants dont le but est : entraide, protection, éducation, transmission des connaissances entre tous ses membres.

Le 11/09/2009 à 00h16 (92.151.***.*)
Nebo -
Si vous avez "Tintin au Congo" gardez-le précieusement... si vous ne l'avez pas, achetez-le vite. Cette bande dessinée http://www.actualitte.com/actualite/13163-tintin-congo-polemique-racisme-france.htm">risque d'être interdite. Le livre est déjà http://lecomptoirdelabd.blog.lemonde.fr/2009/08/23/tintin-au-congo-livre-interdit-a-la-bibliotheque-de-brooklyn/">interdit à la bibliothèque de Brooklyn.

http://photostrio.free.fr//gallery/pics/big/tintin_au_congo11.jpg">

Pour un continent où l'on http://incarnation.blogspirit.com/archive/2009/08/14/les-poufs-sanguinaires-ou-non.html">mange du pygmée et de l'Albinos, sous prétexte qu'ils ne feraient pas partie du genre humain... je l'avais déjà évoqué... je trouve que la naïveté de la BD d'Hergé, qui correspond de plus à une époque et qu'il faudrait replacer dans son contexte, est bien en-deçà de la réalité africaine.

Voilà... c'était quelques infos histoire que vous ne vous soyez pas déplacés pour rien par ici...

Bon, et puis pour vous détendre...

Pour ces messieurs...

http://images.wikio.com/images/p/db48/photo-eros-point-de-vue-2-helmut-newton-buzzbizweb.jpeg">

Puis, pour ces dames...

http://blog.kokoom.com/uploads/t/thierr54/49349.jpg">

Le 10/09/2009 à 23h55 (92.151.***.*)
Nebo -
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/09/10/rififi-a-la-mission-parlementaire-sur-le-port-du-voile-integral_1238304_3224.html#xtor=RSS-3208">Yazid Sabeg... un infiltré ? En tout cas, 9 députés UMP demandent sa démission.

Môssieur Yazid Sabeg, lui, a le droit de tenir des propos "racistes"... je rappelle ce qu'il a dit il y a quelques semaines au journal Le Monde : « Il suffit de regarder la couleur de nos assemblées et de nos entreprises pour voir l'ampleur du problème : c'est d'une pâleur, d'une blancheur... et c'est pas très frais d'ailleurs ! » et imaginez le tollé qu'aurait provoqué le même type de déclaration dans la bouche, je ne sais pas moi, d'un membre de la droite, par exemple faisant allusion aux cités dénuées de Droit : « Il suffit de regarder la couleur de la population de nos cités pour voir l'ampleur du problème : c'est d'une noirceur... on n'est pas en sûreté et en plus ça pue ! » La Franceuh entière serait dans la rue au cri bien connu de "Le Fascisme ne passera pas !" Mais Sebag, lui a le droit de faire des remarques à propos de la pâleur des assemblées et des entreprises. Et personne ne le relève.

Life is Sweet !


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