Tu as tout du premier de la classe! On a encore envie de te mettre des claques!! Un lèche boules pour résumer brièvement.ADIOS
Le 26/12/2009 à 14h00 (87.231.***.**)
Lionel -
Bravo, Nebo, c'est très dense mais très clair, et peut-être même que c'est la plus longue contrib jamais écrite sur le Bleu ! Je l'ai déjà lue 2 fois en entier et j'y reviendrai probablement, parce qu'il y a plein de passages intéressants.
Je suis largement en accord avec la majorité de tes argumentations. Le point sur lequel mes vues diffèrent est celui touchant à la spéculation financière. Non, ce n'est pas la spéculation qui nourrit les entreprises en argent frais, c'est l'investissement en actions (échangeables en Bourse) ou en parts (non échangeables en Bourse). Il y a 2 sphères assez distinctes conceptuellement, même si elles sont souvent gérées par les mêmes bourses et les mêmes agents. D'une part il y a l'investissement dans l'appareil productif, dont tu parles avec éloquence ; dans ce cadre, la logique est d'acheter des actions à leur émission par l'entreprise ; ainsi, on apporte du capital à l'entreprise, et comme tu le dis, on fait un pari et on prend un risque en la soutenant ; cette même logique d'investissement et de soutien implique de ne pas retirer ses billes dès qu'on a une petite crainte pour l'entreprise, son secteur ou son marché. Dans cette sphère, il y a effectivement un rapport direct entre apport de capital et production.
Toute autre est la logique de la spéculation financière. Son fondement et sa motivation première ne sont pas le soutien à l'économie, mais le profit. Les échanges d'argent ne se font pas entre investisseurs et entreprises, mais entre spéculateurs. Le rythme n'est pas le rythme long de l'investissement dans l'appareil productif mais le rythme de plus en plus endiablé par l'informatisation, celui du temps réel. Cette activité s'apparente à un jeu d'argent qui réclame des compétences en psychologie des autres joueurs : PMU, poker, etc.
Alors on pourrait dire que puisque les échanges spéculatifs ne se font qu'entre spéculateurs, ils ne posent pas de problème puisque les gagnants et les perdants ont pris leurs responsabilités en prenant les risques qu'ils ont jugé justes. Ce constat serait valable pour le PMU ou le poker. Malheureusement il ne l'est pas pour la spéculation financière, parce que cette dernière interpénètre toute l'économie réelle. Ainsi, ces "spéculateurs", eh bien ce sont entre autres les banques, tous les établissements financiers, les "fonds de pension", c'est-à-dire les caisses de retraite privées américaines, japonaises, etc. Donc 1er problème : même sans le vouloir, une majorité d'entre nous participe à ce grand jeu désormais très risqué. Et puis un peu comme au PMU (tiercé, puis quarté, quinté, quinté plus et ainsi de suite), on crée de plus en plus de "produits dérivés". Un portefeuille de prêts plus ou moins risqués peut être "packagé"/transformé en parts échangeables comme un autre type de produit sur lequel parier, plus opaque. Donc 2ème conséquence funeste, on ne sait plus exactement sur quoi on joue.
Sur ce fond déjà préoccupant, ce qui achève de faire de la spéculation un vrai danger et donc un vrai problème aujourd'hui, c'est son ampleur. Je l'ai signalé récemment, Jospin a fait récemment et clairement le point là-dessus dans "Le Débat" : le montant total des sommes engagées dans le grand casino de la spéculation financière est 50 fois plus élevé que le total des échanges de l'économie réelle ! Autrement dit, les évolutions, les événements, les crises de la sphère financière virtuelle sont obligatoirement bien plus importants pour tous les acteurs financiers participants à ce jeu que les enjeux de l'économie réelle. On n'hésitera donc pas à sacrifier un investissement dans l'économie réelle -- une entreprise, par exemple -- pour espérer "se refaire" au décuple dans la sphère du jeu d'argent ultime, où les sommes, à l'image de la cupidité humaine, sont faramineuses... et le risque aussi !
oOo
Bien entendu, Nebo, je rebondis sur un des seuls points sur lequel je ne suis pas d'accord parce que je ne pourrais pas apporter grand chose de significatif sur tous les points qui m'agréent ou m'intéressent dans le reste de ton argumentation et qui sont très bien documentés et éloquemment argumentés.
Tes considérations et arguments sur la valeur Nation, notamment, sont forts. Dans mon expérience, une chose qui m'a vraiment frappée, c'est quand je me suis rendu compte, assez tard, peut-être vers 20 ans, que dans la réalité, non, mes ancêtres n'avaient pas été les Gaulois ! Mes parents ont très probablement été les premiers de mes ancêtres à habiter sur le sol français ; avant ça, ces ancêtres ont sillonné le pourtour méditerranéen, Espagne/Portugal, Italie, Afrique du Nord, au gré à la fois des politiques d'exclusion ou d'accueil des Juifs et de leurs projets commerciaux ou culturels. Et pourtant, quelque part, à jamais, les Gaulois sont culturellement mes ancêtres, on me l'a répété quand j'étais petit et j'ai évidemment adhéré à ce pacte national. Ça dit bien la force de la valeur Nation et son importance pour vivre ensemble.
Et puis bien d'accord avec toi pour circonscrire quasiment au débat sur l'égalité ce qui reste d'inspiration de gauche, après que toutes les valeurs de progrès défendues par elle en 200 ans ont été intégrées au consensus national. Disons aussi pour compléter que la posture de gauche a également vocation à veiller à ce qu'il n'y ait pas de recul de ces progrès sur des points fondamentaux (et je ne parle pas en priorité du confort matériel). À mes yeux aussi, les mécanismes de correction des inégalités développés jusqu'ici ont atteint un niveau très conséquent, et le blocage en boucle des appels à plus de mécanismes correctifs, exprimés sur un mode outré ("La pauvreté n'a jamais fait autant de ravages !") font tomber ces voix de gauche "coincées XXe siècle" dans un victimisme excessif qui trouble les esprits et manque sérieusement d'efficacité.
oOo
Bon, alors quant à nos visées respectives, puisque nos analyses se rejoignent largement : tu as probablement raison de relever une petite différence de démarche entre nous, mais on pourra à l'occasion essayer de l'analyser plus clairement. Pour toi, tu parles de "volonté d'être à la fois de droite et de gauche" par "conscience claire" de ce qui est. Et pour moi, tu distingues une visée apparentée mais différant par sa motivation de "désir de synthèse". C'est sans doute juste et ça ne nous surprend pas, parce que nous savons que de ton côté, tu en tiens plus que moi pour la permanence des choses et de l'être, tandis que de mon côté, j'en tiens plus pour la transformation, le mouvement et, précisément, les resynthèses quasi permanentes, comme exercice le plus poussé de la capacité intellectuelle humaine.
D'ailleurs, il est tout aussi vrai que je me pense depuis tout jeune comme un "synthétiseur" et rien d'autre de spécifique. La synthèse, c'est-à-dire la recomposition d'éléments connus pour produire plus de sens adapté à l'ici et maintenant, est ce qui signe le mieux le passage d'un individu donné sur Terre. Ainsi, pour prendre un exemple simple faisant pendant au vouvoiement de respect que tu as mentionné, je penche nettement, dans mon rapport à l'autre, à privilégier le tutoiement "de gauche", républicain, qui traduit notre condition commune et l'intérêt du sentiment fraternel ; mais j'en tiens tout aussi nettement pour le comportement "libre et responsable" qui doit me conduire à ne pas peser exagérément sur l'autre et je pense que la dignité de chaque individu implique qu'il cherche à développer son autonomie le plus possible. Et cetera, effectivement très largement dans la synthèse.
Toi, tu dis plus que tu veux "marcher sur deux jambes", et tu récupères le "logiciel de droite" et le "logiciel de gauche réformiste" tels quels, sans actualisation, et ce parce que tu crois en priorité à la permanence des choses, c'est ça, n'est-ce pas ?
En tout cas, encore mes félicitations, ta longue contrib n'était en rien difficile à lire et fort riche en contenu !
oOo
PS: Foxy, my dear, merci de ta réponse plus détaillée, ça, c'est du "suivi" et de la "responsabilité", bravo. Mais sorry, je ne peux pas te répondre dans l'immédiat, mais j'essayerai de le faire sans trop tarder.
l'histoire ici comme ailleurs d'ailleurs ! mais avec le peuple "les elysiques" est variée en "hétérogénéité" et sûrement plus importante qu'il n' y parait pour la fondation de la maison France ! souffle aussi sur ces terres "encore identiques aux temps anciens" et dans lesquelles je vis et respire en "osmose" avec le destin ! mon destin ! dans ces ruines qui resterons sûrement longtemps debout ! où la force des bras et le fil des épées à rendu possible " cette croisée" des chemins entre les latins ! germains ! et celtes ! et dont les origines de ces trois grands groupes peuvent encore se perdre dans des nuits des temps insondables ! les elysiques en sont la preuve !
tellement massif que personne ne t'a répondu nebo.
Le 23/12/2009 à 18h51 (194.206.***.*)
ivanovitch -
excellent post, nebo,tu sais dire les choses que moi je n'arrive pas à exprimer.très fort, comme a ton habitude.
Le 23/12/2009 à 01h18 (92.151.***.***)
Nebo - Gauche/Droite
"On a donc suffisamment précisé que la tâche spécifique du genre humain envisagé dans sa totalité est d'actualiser sans interruption toute la puissance de l'intellect possible, en premier lieu pour connaître et en second lieu, par conséquent, pour agir, par extension de cette puissance." http://fr.wikipedia.org/wiki/Dante_Alighieri">Dante Alighieri, La Monarchie, Livre Premier, IV (Rédigé entre 1313 et 131
A la vérité, personnellement, je ne suis ni de Droite ni de Gauche. Encore moins de Drouâte ou de Gôche, car j'use de ces appellations pour désigner, sans la moindre gène, les caricatures que sont, aujourd'hui, les représentants de ces courants de pensée et qui ne sont plus que des succédanés des "tendances" en question. Si j'ai pris la décision depuis peu, grosso modo depuis 2006, de voter à Droite (auparavent n'ayant jamais voté de ma vie) c'est parce que je suis attaché à un certain nombre de valeurs qui n'ont plus du tout cours dans la France d'aujourd'hui, un certain nombre de valeurs auxquelles je suis profondément attaché et que la Gôche a délibérément décidé de laisser à la Droite la plus extrême histoire de parvenir à diaboliser la Droite dans son ensemble, ce qu'elle est parvenu à faire puisque le discours de rocco en est une illustration vivante : il voit des fascistes partout où ses valeurs à lui ne sont pas appréciées.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, il n'était pas encore mal vu d'être de droite. Le mouvement intellectuel des existentialistes, mené par http://fr.wikipedia.org/wiki/Sartre">Sartre, côtoyait sans problème particulier dans la même décennie les "http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Hussards_(mouvement_littéraire)">Hussards", menés par http://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Nimier">Nimier, http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Déon">Déon et http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine_Blondin">Blondin. Des gauchistes radicaux d'un côté, des droitiers radicaux de l'autre. Et tout ce beau monde s'engueulait dans le Paris germanopratain en écrivant des livres avec, déjà, une différence fondamentale entre Sartre et la bande à Nimier. Sartre se prenait très très au sérieux, là où Nimier passait son temps à rigoler et à conduire vite. Il conduisait, d'ailleurs, tellement vite qu'il en est mort, comme un autre de ses contemporains, Albert Camus que Sartre traitait de "salaud", en raison de sa prise de position claire et tranchante contre l'URSS bien que Camus fut de gauche, tandis que Blondin écrivait "http://fr.wikipedia.org/wiki/Un_singe_en_hiver_(roman)">Un singe en hiver" puis sortait, complètement bourré, jouer à la corrida avec les voiture du boulevard Saint-Germain.
Une quarantaine d'années plus tard, la tendance s’est inversée avec une telle brutalité que l'on a du mal à croire que nous nous trouvions dans le même pays. La « pensée unique » a fait son oeuvre, manipulée outrageusement par ceux dont elle pouvait le mieux servir les intérêts. Je n ’en suis qu’une victime parmi d’autres. Les attaques sont toujours déloyales, les procès d’intention sont nombreux. Tout cela a contribué, d'une manière générale, à créer un ostracisme qui fait bander son monde à l'égard de tous ceux qui ne pensent pas dans le moule convenu des opinions prêtes d'avance. Tout cela a contribué à créer, également, des critères de
proscription qui vont toujours un peu plus loin, s’élargissent régulièrement, au gré des humeurs des maîtres censeurs qui croient penser, en cercles concentriques. Un moment j'ai hésité à voter pour Chevènement, mais comme celui-ci s'est aplati comme une crêpe devant Ségolène... Bref, un nombre d’auteurs publiés dans les années 50, 60, voire même 70 par les plus grands éditeurs sont aujourd’hui voués à l’édition de marge ou considérés comme faisant partie d'une France qui avait des relents fascisants et qui Dieu merci, a-t-on l'habitude de dire, appartient au passé. Un nombre considérable d’intellectuels, dont les grands journaux officiels accueillaient sans problèmes les tribunes et la libre parole, sont désormais priés d’aller donner leurs opinions ailleurs. Les grands éditeurs ont épuré leurs catalogues pour se soumettre aux exigences du http://fr.wikipedia.org/wiki/Politiquement_correct">"politiquement correct". Ensuite, comme le cas de rocco le démontre en ces lieux à foison, un certain conformisme, une évidente paresse intellectuelle, l ’absence de curiosité comme de bon sens ont terminé le travail. Or, les idées que je défends sont, en l'état actuel, à droite, elles ne sont pas forcément de droite. On peut, d'ailleurs, très bien les concevoir à gauche. Car une idée force ne change pas beaucoup, puisqu'étant une "idée force" elle peut dire sa vérité tout le temps, mais le paysage politique, lui, évolue sans cesse. L'idée de Nation, par exemple, n'est en aucun cas une idée de Droite, c'est une Invention, une Création de toutes pièces de la République naissante de 1789. Sous l'ancien Régime, faire partie du Royaume de France n'impliquait pas du tout l'idée d'être d'une Nation. On était, alors, un habitant de l'Île-de-France, de la Picardie, de la Lorraine ou de la Bretagne, on parlait d'ailleurs sa langue maternelle locale, la Français n'était que la langue parlée aux alentours de Paris, mais également la langue universitaire, administrative (depuis François 1er qui voulut supprimer le Latin dans les sciences et dans l'administration). Cet état de fait a perduré jusqu'au début du XXème Siècle et il n'était pas rare que dans les années 50, encore, on tombe dans la campagne française sur des paysans qui parlaient dix fois mieux leur patois que la langue de Molière qu'ils ne faisaient que balbutier, ce qui devrait pousser nos intellectuels, en 2009, à l'heure où ils s'interrogent sur l'Identité Nationale à réfléchir un peu plus en profondeur sur cette question qui semble épineuse à tant de personnes et qui n'a absolument aucune raison de l'être. http://fr.wikipedia.org/wiki/Tariq_Ramadan">Tariq Ramadan, par exemple, parle un français classique des plus correct, il maîtrise la syntaxe et la dialectique occidentale, il a un sens évident de la rhétorique la plus pointue, il connaît notre culture française et la culture occidentale dans son ensemble, il a fait une thèse sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Nietzsche">Nietzsche, mais il n'est pas français pour un sou à partir du moment où il n'épouse pas les valeurs françaises qu'épouse le bon vieux paysan sans diplômes et ne parlant même pas le français correctement mais plutôt son patois local. Il ne faut pas mélanger les choses. Bien entendu, un étranger qui aurait épousé nos valeurs, fait siennes notre langue comme moyen d'intégration, peut devenir aussi français que le bon paysan en question, en précisant, aussitôt, et comme le signale souvent Eric Zemmour, qu'il se confronte alors, à une certaine schizophrénie, c'est possible, oui, mais c'est rare et je ne pense pas que cela soit totalement reproductible à grande échelle. Je pense plutôt que c'est une démarche individuelle, Volontariste et passionnée. Vous aurez beau faire naître des milliers d'enfants en France, s'ils ne se consacrent qu'à cultiver la mentalité archaïque de leur Culture clanique, tribale et religieuse d'origine (surtout quand on sait que le Coran, par exemple, exige que les domaines spirituels, temporels et sociaux soient complètement imbriqués les uns dans les autres), ils ne seront jamais, je dis bien jamais, français, même si ils parlent un français correct et sont dotés des cartes d'identités qui vont avec. Je précise que ça peut sembler dur comme constat, mais c'est uniquement un constat élémentaire (mon cher Watson) et aucunement une haine, un mépris ou quoi que ce soit de ce genre.
Le patriotisme a été pendant longtemps une valeur de gauche aussi, à la fin du XIXème Siècle http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Jaurès">Jaurès ou http://fr.wikipedia.org/wiki/Léon_Blum">Blum (grands hommes de Gauche) lisaient avec intérêt http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Maurras">Maurras ou http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Barrès">Barrès et les commentaient avec un sens critique qui ferait pâlir nos gôgôs gôchistes d'aujourd'hui, car ils avaient le culot de les admirer (et pas seulement pour leur plume) et de dire tout ce qui pouvait les rapprocher d'eux (!!!) en même temps que les séparer. Rien que pour Maurice Barrès, voyez aux Editions Ducros, collection "Tels qu'en eux-mêmes", par Emilien Carassus : "Barrès et sa fortune littéraire". Lorsque Jaurès se fit assassiner, Barrès alla se recueillir sur sa dépouille, tremblant et éprouvé par la disparition d'un adversaire politique qui lui était cher, il alla présenter ses condoléances à la famille et écrivit un hommage à l'homme qui surprendrait un pauvre rocco incapable de réaliser que les affinités électives peuvent aller au-delà des connivences politiques. Barrès considéré de Droite au début du XXème Siècle est considéré d'extrême-droite aujourd'hui. D'ailleurs, Barrès déclara à propos de Jaurès : "Jaurès n'était pas socialiste. Il était l'homme de génie du socialisme." Quant à Blum, ça n'est pas sans émotion qu'il décrit, de manière un peu détournée, mais avec une nette franchise, ce qu'il trouva, dans sa jeunesse, chez Barrès : "(L'écrivain), à une société très positive, très fortement sceptique (...) venait apporter une pensée sèche comme la main d'un fiévreux, une pensée toute chargée de métaphysique et de poésie provocante. Il parlait avec une assurance à la fois hautaine et gourmée, et si dédaigneuse des différences et des incompréhensions ! Toute une génération, séduite ou conquise, respira cet entêtant mélange d'activité conquérante, de philosophie et de sensualité." (Journal http://fr.wikipedia.org/wiki/Gil_Blas">Gil Blas du 28 mars 1903).
Face à l'Invasion nazie, la résistance s'est organisée avec en son sein aussi bien des royalistes, des catholiques sociaux, que des hommes de gauche. Il est bon, tout de même de rappeler que le parti communiste (quelques individus mis à part qui s'organisèrent dés 1940) se tint tranquille vis-à-vis de l'occupant allemand jusqu'à l'été 1941 pour cause de http://fr.wikipedia.org/wiki/Pacte_germano-soviétique">Pacte Germano-Soviétique, il ne fallait pas décevoir http://fr.wikipedia.org/wiki/Staline">le petit père des peuples... Les tout premiers résistants furent, n'en déplaise à rocco, des nationalistes purs et durs qu'il n'hésiterait pas à qualifier, aujourd'hui, de fascîîîîstes selon sa terminologie réduite qui se refuse à rendre compte de la complexité du monde. http://fr.wikipedia.org/wiki/Croix-de-feu">Les Croix de Feu, par exemple, qui étaient philosémites (ils ont d'ailleurs sauvé beaucoup de juifs durant l'occupation), mais étaient, aussi, pour un droit de regard des ouvriers sur les orientations de leur entreprise, pour des congés payés, une protection sociale élargie, un salaire minimum... tout cela bien avant le Front Populaire et le gouvernement Blum. http://fr.wikipedia.org/wiki/François_de_La_Rocque">François de la Roque, le créateur et chef des Croix de Feu était un ami très proche d'http://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_exupéry">Antoine de Saint-Exupéry (un autre écrivain brillant mort pour la France et qui n'a pas seulement écrit le bien connu --et très beau-- "Petit Prince"... voyez http://incarnation.blogspirit.com/archive/2007/10/02/politique.html">ici, http://incarnation.blogspirit.com/archive/2007/09/09/saint-exupery-citadelle.html">là ou surtout http://incarnation.blogspirit.com/archive/2007/10/09/il-faut-absolument-parler-aux-hommes.html">ici), il fut arrêté par la Gestapo, torturé et déporté en camp de concentration. Son opposition aux minables lois anti-juives vichystes fut exemplaire. Il survécu à sa déportation, mais à son retour De Gaulle le mit à l'écart des décisions politiques et il mourut d'épuisement quelques mois plus tard. Cette droite-là, par exemple, ne me laisse pas indifférent, bien que j'en n'épouse pas tous les contours, celui du catholicisme par exemple, ou une certaine discipline qui irait mal avec ma désinvolture et ma nonchalance naturelles.
La Droite n'est pas seulement ce que l'on peut imaginer grâce aux médias tous vendus à un certain gauchisme que personne ne peut nier. Voyez ce qu'en dit un personnage bien connu du milieu de l'édition, http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Zylberstein">Jean-Claude ZYLBERSTEIN, juif, éditeur, http://www.texto-legoutdelhistoire.com/collection.php">qui s'occupe chez TEXTO de la collection consacrée à l'Histoire, dans la préface qu'il a lui-même écrite à la réédition de "L'Histoire de France" par Jacques Bainville qui était royaliste, nationaliste et ami de Charles Maurras, Zylberstein précise, et vous allez voir, ça n'est pas rien :
« Pour avoir été sauvé par des "justes" qui ne dédaignaient pas http://fr.wikipedia.org/wiki/Croix-de-feu">Les Croix de Feu, j’ai appris très tôt que le "nationalisme", dont mon maître http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Paulhan">Paulhann’était pas le moindre partisan, ne conduit pas nécessairement au fascisme, moins encore à l’antisémistisme ou à la xénophobie. »
Merci monsieur Zylberstein. Certains devraient lire un peu plus, tout au moins élargir leur panel de lectures...
Vous rendez-vous compte ? Incompréhensible pour le citoyen moyen qui répète ce qu’on lui impose. Inadmissible pour le distributeur de http://fr.wikipedia.org/wiki/Point_godwin">point godwin comme rocco qui a fait de cet acte sa croisade de prédilection. Un juif sauvé par des Croix de feu qu’il nomme « justes » et édite Jacques Bainville, l’ami de Charles Maurras, Jacques Bainville qui écrit dans son "Histoire de France" :
"Il y a probablement des centaines de siècles que l’Homme s’est répandu sur la terre. Au-delà de 2 500 ans, les origines de la France se perdent dans les conjectures et dans la nuit. Une vaste période ténébreuse précède notre histoire. Déjà, sur le sol de notre pays, des migrations et des conquêtes s’étaient succédé, jusqu’au moment où les Gaëls et Gaulois devinrent les maîtres, chassant les occupants qu’ils avaient trouvés ou se mêlant à eux. Ces occupants étaient les Ligures et le Ibères, bruns et de stature moyenne, qui constituent encore le fond de la population française. La tradition des druides enseignait qu’une partie des Gaulois étaient indigène, l’autre venue du Nord et d’outre-Rhin, car le Rhin a toujours paru la limite des Gaules. Ainsi, la fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation. Unique en Europe, la conformation de la France se prêtait à tous les échanges de courants, ceux du sang, ceux des idées. La France est un isthme, une voie de grande communication entre le Nord et le Midi. Il y avait, avant la conquête romaine, de prodigieuses différences entre la colonie grecque de Marseille et les Cimbres d’entre Seine et Loire ou les Belges d’entre Meuse et Seine. D’autres éléments, au cours des siècles, se sont ajoutés en grand nombre à ceux-là. Le mélange s’est formé peu à peu, ne laissant qu’une heureuse diversité. De là viennent la richesse intellectuelle et morale de la France, son équilibre, son génie."
Oui oui oui... relisez bien ces lignes signées Jacques Bainville : "Le peuple français est un composé. C’est mieux qu’une race. C’est une nation."
Mais le citoyen moyen, forgé par sept décennies de sartrisme cyclopéen, quatre décennies de chienlit festive et trois décennies de mitterrandisme faisandé ne possède ni l’art nietzschéen de la rumination, ni le sens de la nuance. Ses jugements (si on peut appeler cela ainsi) ne tombent que comme des lames de guillotine. Manier le fleuret lui est impossible.
Vous voyez, cette Droite-là, elle me cause. Cependant, à la vérité, ce qui m'a toujours intéressé c'est la Volonté d'être à la fois de Gauche et de Droite moins comme un désir de synthèse, que l'on trouve chez Lee-O, que comme claire conscience que cela coule de source, ai-je envie de préciser, afin de tendre (je l'ai déjà dit en ces lieux) vers l'Homme Total pour ne pas succomber à l'homme totalitaire. Si la gauche n'a pas le monopole du coeur, selon la formule de Giscard, la droite n'a pas le monopole de l'amour de la patrie, du sens de son identité nationale, de l'amour de ses traditions, sa culture, son Histoire. Et ces choses, n'en déplaise à beaucoup, sont très importantes. Savoir d'où l'on vient, notre filiation, etc... ça aide à savoir où l'on va. C'est vraiment très comique, nos gôgôs gôchistes trouvent toujours émouvant lorsqu'en face de leur télévision ils découvrent que les indiens d'Amérique se battent pour préserver leur culture, leur langue, leurs traditions, leurs chants et leurs danses, etc... le premier péquin venu sera bluffé par je ne sais quelle tribu de sauvages perdue dans le fin fond d'une jungle quelconque qui se battent pour conserver leur territoire de chasse... mais les mêmes gôgôs gôchistes, le même péquin parlera et écrira mal le français, préférant la débilisation du langage SMS, les mêmes se foutent des vieilles chansons de leur pays comme de leur première dent, les mêmes refusent de défendre LEUR PROPRE CULTURE, alors l'Identité Nationale, ils s'en foutent, contrairement à nos indiens ou braves sauvages qui, du coup, m'apparaissent être moins sauvages que nos dégarnis du bulbe qui voient aussitôt que l'on prononce ces deux mots, "Identité Nationale", le fascisme larvé qui se terre et guette son heure. Bande de branlos ! A ce sujet, jetez une oreille sur ce qu'en dit... euh... Lionel Jospin... qui lève enfin le voile sur une vérité que savait tout le milieu journalistique médiatico-germanopratin... à savoir que Mitterrand a instrumentalisé le Front National (Front National que je méprise, je ne le répéterai jamais assez, Jean-Marie Le Pen a, peut-être, une maîtrise redoutable du verbe, une connaissance de notre Histoire qui laisse derrière le moindre adversaire UMP ou PS, il n'empêche que chaque fois qu'il l'ouvre sur un plateau de télévision c'est... pour faire caca) afin de permettre à la Gôche d'accéder au Pouvoir par les urnes à la première occasion... cette diabolisation de la Droite dans son ensemble grâce au FN a surtout rendu service, au final, à Chirac en 2002.
Bon, les gens de gauche m'apparaissent généralement comme des optimistes tristes. C'est paradoxal, mais, vous allez voir, c'est très révélateur. L'homme de gauche considère, de manière générale, que l'homme est perfectible, ce qui le rend triste et optimiste. En effet, il est triste parce qu'il réalise bien que l'homme n'est qu'un loup pour l'homme et il considère que c'est en créant les conditions politiques et sociales adéquates il pourra faire prendre conscience aux masses de ce qui est perfectible en elles. En ce sens, l'individu ne compte pas, seul a de l'importance le général plutôt que le particulier. Et voilà pourquoi l'homme de gauche est optimiste, puisqu'il promet des "lendemains qui chantent", "Le Temps des cerises", etc...
Je peux concevoir, quant à moi, que les individus soient perfectibles, Dieu merci, j'en ai eu des preuves autour de moi. Mais ce qui est donné à un individu, comme cible particulière, ne tient pas forcément la route quand du Particulier on désire passer au Général. Dés qu'on passe au Général on s'avance, souvent avec un certain fanatisme, sur le territoire de l'Utopie massacrante qui cherche à légiférer, pour assurer notre rééducation selon les critères de l'Ordre Nouveau qui cherche à s'imposer pour rééduquer les masses.
L'homme de droite, ne fait pas de distinction http://fr.wikipedia.org/wiki/Ontologie_(philosophie)">ontologique entre l'homme de l'antiquité et celui du XXIème Siècle. La seule chose qui ait réellement changé, à y regarder de près, c'est l'évolution technologique, les connaissances accumulées. Aussi, l'homme de droite est-il plus enclin à être un pessimiste joyeux. Pessimiste dans le sens où il sait que l'homme n'est qu'un loup pour l'homme, que c'est ainsi jusqu'à la fin des temps et que la seule et unique chose qu'il puisse se permettre de faire c'est de légiférer en conséquence pour qu'un certain ordre et état de droit puissent régner et permettre au monde de tenir en place. Comme l'écrit http://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_von_Kleist">Heinrich Von Kleist dans sa pièce de théâtre, http://tns.fr/FR/554">La Famille Schroffenstein : "Le sentiment du Droit prime tout." La liberté absolue dont rêvent les doux rêveurs qui voudraient faire pénétrer la vie dans leur Rêve n'existe pas. J'affirme même que la seule Liberté qui vaille, si on fait abstraction de la liberté commune que chacun a le droit d'exercer en fonction du Droit de son pays, la seule Liberté qui vaille est bien celle que certains individus prennent la peine d'exercer et d'affirmer en fonction d'un repère et d'une norme rigides qui indiquent clairement, en particulier pour les têtes mal faites, ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas. Un état de droit digne de ce nom ne se complaît pas à légiférer pour absolument tout. Puisque "nul n'est censé ignorer la loi", il faudrait avant tout que les lois les plus importantes à la vie quotidienne soient peu nombreuses. Or, la Gôche s'est faite spécialiste dans la légifération pour tout. http://www.leconcombre.com/biblio/muray/envie-du-penal-01.html">L'envie de Pénal que j'ai déjà eu l'occasion d'évoquer en ces lieux. Ce qui montre que le système est mal foutu. Heinrich Von Kleist, dans un fragment de lettre dit : "Le propre de la vraie forme c'est que l'esprit se dégage d'elle immédiatement, instantanément, tandis que la forme défectueuse le retient comme un mauvais miroir et ne nous rappelle rien qu'elle-même." Je me méfie donc des postures idéologiques, que je distingue des positions que l'on peut adopter à un moment ou un autre face aux exigences de la Vie. Nietzsche : "Le Pathos de l'attitude n'appartient pas à la grandeur ; qui a besoin d'attidtude est faux... Méfions-nous de tous les hommes pittoresques."
Le libéralisme économique est un apport du XIXème Siècle, au sein de la droite originelle, puisqu'au départ celle-ci n'a, exclusivement, que des positions politiques et morales traditionnelles. Mais le libéralisme va la séduire pour une raison simple : l'individu peut se singulariser, par une qualité de responsabilisation particulière, en créant une entreprise, en ayant des idées nouvelles de productions, etc... afin de créer des richesses, donner du travail à autrui et, par le biais de l'émulation concurrentielle faire avancer le monde. Sans concurrence pas d'I-Mac ni de Windows, pas d'Internet, pas de conquête spatiale, pas d'énergie atomique, etc... De bonnes âmes se trouveront pour dire que la concurrence c'est aussi la guerre. C'est exact. Mais l'homme de droite vous dira que le cerveau reptilien fait partie intégrante de la nature humaine et qu'il n'appartient qu'aux têtes bien faites de faire le ménage dans leur tronche afin de diviniser leurs instincts au lieu de les nier. En tout cas, je ne pense pas pour ma part que c'est en niant les instincts en question que nous parviendrons à éviter les guerres, elles ne seront que retardées (dans les meilleurs des cas) pour éclater avec plus de folie plus tard.
En résultent deux conceptions de la gestion de la société : la Gauche veut faire pénétrer la réalité dans le rêve et il en découle bien souvent des catastrophes sociales, économiques, identitaires. Mais aussi des utopies sanglantes qui n'ont rien à envier aux charniers nazis. http://fr.wikipedia.org/wiki/La_terreur">La Terreur révolutionnaire, http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Bond_en_avant">le Grand Bon en Avant, http://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_cambodgienne">la révolution désastreuse cambodgienne, etc... en sont des illustrations édifiantes. Encore faut-il avoir les couilles de les regarder en face. La Droite, elle, se contente de gérer la réalité, sans tenter de faire pénétrer tout le monde dans un rêve égalitariste qui efface les vraies différences. La Droite hiérarchise les rapports humains selon des éléments très naturels, en même temps que culturels. Pas de "camarade" à droite, mais on donne du "monsieur", car chacun étant différent mérite un respect particulier en même temps que commun.
Et il pourra toujours se trouver des défenseurs du communisme qui diront, clameront même, avec des trémolos dans la voix, que le communisme qui fut pratiqué dans ces pays-là, au cour des expériences néfastes qui marquèrent de leurs empreintes sanglantes les sillons de l'Europe et du Monde tout au long du XXème Siècle, n'était pas un communisme véritable, cela ne changera rien à l'affaire. De deux choses l'une, soit ces individus ont mal lu Marx, ou ne l'ont pas lu du tout, s'en remettant pleinement, avec une confiance aveugle, aux idéologues officiels qui leur ont donné les explications qui convenaient à l'expansion de leur champ politique, soit ils ont très bien lu Marx, l'ont très bien compris, mais persistent à le signaler comme le philosophe-économiste libérateur envers et contre tout, ce qui est gravecar criminel.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche">Nietzsche a écrit quelque part : "Je fais cas d'un philosophe dans la mesure où il est capable de fournir un exemple." Et Marx n'était pas, à proprement parler, un exemple. Il cocufiait sa femme, non pas en libertin joyeux et léger, mais en pratiquant le droit de cuissage sur sa bonne (car le père du communisme avait une bonne), il a été entretenu toute sa vie par http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Engels">Engels, il a écrit (bien que juif lui-même) un des livres les plus stupides qui soit, probablement parce qu'en conflit avec son père rabbin il voulait régler son compte avec tout le ressentiment qui va avec à toute sa communauté d'origine, "La Question Juive", livre dans lequel il écrit des choses comme celle-ci : "L'Argent est le dieu jaloux d'Israël devant qui nul autre dieu ne doit subsister." Ce livre a orienté, par la suite, le sentiment de bien des révolutionnaires marxisants à l'égard des juifs. Et il faut voir ce qu'un socialiste comme http://fr.wikipedia.org/wiki/Proudhon">Proudhon a pu écrire sur les juifs aussi, c'est un peu oublié de nos jours, mais comme j'aime rappeler ce qui fait mal, le penseur anarchiste français a écrit notamment dans ses Carnets des conneries comme celle-là qui est bien gratinée : "Juifs. Faire un article contre cette race, qui envenime tout, en se fourrant partout, sans jamais se fondre avec aucun peuple. Demander son expulsion de France, à l'exception des individus mariés avec des françaises ; abolir les synagogues, ne les admettre à aucun emploi, poursuivre enfin l'abolition de ce culte. Ce n'est pas pour rien que les chrétiens les ont appelés déicides. Le juif est l'ennemi du genre humain. Il faut renvoyer cette race en Asie, ou l'exterminer... Par le fer ou par le feu, ou par l'expulsion, il faut que le juif disparaisse... Tolérer les vieillards qui n'engendrent plus. Travail à faire. Ce que les peuples du Moyen Âge haïssaient d'instinct, je le hais avec réflexion et irrévocablement. La haine du juif comme de l'Anglais doit être notre premier article de foi politique." (26 décembre 1847)
Laissez-moi reprendre mes esprits. Chaque fois que je relis ce passage j'ai du mal à réaliser que c'est un des théoriciens de l'http://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchisme">Anarchisme qui s'exprime ici, tellement la virulence ressemble à celle de Hitler. Hitler, histoire de foutre la merde jusqu'au bout, qui était bel et bien socialiste. N'en déplaise à rocco. National-Socialiste.
Mais rocco, qui a l'accusation facile à mon encontre, devrait se rassurer au moins un peu à mon sujet. Bon, je n'ai pas lu intégralement http://fr.wikipedia.org/wiki/Mein_kampf">Mein Kampf que j'ai pourtant téléchargé sur la Toile, sur http://www.radioislam.org/historia/hitler/mkampf/fra/index.htm">un site islamiste (!!!!), je l'ai parcouru en diagonale. Mais je l'avais déjà consulté à plusieurs reprises dans les années 80 et 90 à la Bibliothèque municipale de ma ville où on le trouve au service documentation. On peut le consulter sur place sans l'emprunter. Et je n'y ai trouvé que des saloperies, une conception raciale de la Nation étriquée, haineuse et sans référents historiques dignes de ce nom. Tout au moins ce que Hitler a le culot de nommer Histoire n'est-ce que du Mythe. L'écart est considérable. Les peuples slaves y sont considérés comme des sous-hommes. Et je suis d'origine serbe, donc Slave. Et bien les sous-hommes ont écrasé "la race supérieure germanique" en Yougoslavie durant la seconde guerre mondiale. Les petits peuples qui formaient la résistance en ex-Yougoslavie, dont une majorité de serbes, de monténégrins et de macédoniens ont eu à faire face à la force suivante :
Au début de l'année 1943 opéraient en Yougoslavie 7 divisions allemandes, 18 divisions italiennes, 5 divisions bulgares, 3 divisions hongroises. Comme rien ne changea et que les esclaves yougoslaves parvenaient encore à niquer les Seigneurs nordiques, en juillet 1943, l'équivalent de 13 divisions allemandes plus des régiments autonomes, des régiments de police et de Waffen SS, 19 divisions italiennes plus des régiments et brigades autonomes, 7 divisions bulgares, 2 divisions hongroises.
Les troupes de l'Axe ayant combattu la résistance Yougoslave étaient notamment composées de :
▪ 2e armée blindée (allemande)
▪ 3e corps blindé SS Germania
▪ 4e division SS Polizei Panzergrenadier Division
▪ 5e corps SS de montagne (allemand)
▪ 7e division SS de volontaires de montagne Prinz Eugen
▪ 11e Panzer Grenadier Division de volontaires SS Nordland
▪ 13e division SS musulmane de montagne "Handschar"
▪ 21e Division SS de montagne musulmane "Skanderbeg"
▪ 15e corps de montagne (allemand)
▪ 21e corps de montagne (allemand)
▪ 69e corps de réserve (allemand)
▪ 369e division d'infanterie (Allemagne)
▪ 717e division d'infanterie (Allemagne)
▪ 2e armée (italienne)
▪ 5e armée (italienne)
▪ 8e armée (italienne)
Les Yougoslaves finirent par se libérer seuls. http://fr.wikipedia.org/wiki/Tito">Tito accueillit l'armée rouge à Belgrade, alors que Staline lui avait intimé l'ordre de laisser, symboliquement, son armée libérer la Capitale du pays. Alors cher rocco, je sais où mettre ma fierté... certainement pas où tu voudrais me la reléguer. La Race Supérieure, les esclaves slaves lui ont mis le cul en étoile de mer.
Tout ça pour dire que je n'ai rien trouvé chez Hitler qui me parle. Par contre il y a, ça et là, chez Marx, chez Proudhon, des choses dignes d'être entendues. Comme ça, par exemple, que les communistes sautent, ou détournent la tête : "Là où elle est arrivée au pouvoir, la bourgeoisie a détruit tous les rapports féodaux, patriarcaux, idylliques. Elle a impitoyablement déchiré la variété bariolée des liens féodaux qui unissaient l’homme à ses supérieurs naturels et n’a laissé subsister d’autre lien entre l’homme et l’homme que l’intérêt tout nu, le dur « paiement comptant ».
Elle a noyé dans les eaux glacées du calcul égoïste les frissons sacrés de l’exaltation religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la mélancolie sentimentale des petits-bourgeois. Elle a dissous la dignité personnelle dans la valeur d’échange et substitué aux innombrables libertés reconnues par lettres patentes et chèrement acquises la seule liberté sans scrupule du commerce. En un mot, elle a substitué à l’exploitation que voilaient les illusions religieuses et politiques l’exploitation ouverte, cynique, directe et toute crue.
La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les activités tenues jusqu’ici pour vénérables et considérées avec une piété mêlée de crainte. Elle a transformé le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, l’homme de science, en salariés à ses gages." Karl Marx et Friedrich Engels, Le manifeste du parti communiste
Marx faisant l'éloge des valeurs de l'Ancien Régime, autant le dire, ça ne manque pas de piquant.
Passons...
Mais quels que furent les procédés utilisés pour appliquer les principes communistes lors des expériences en question, je peux vous certifier que la collectivisation fut bel et bien mise en oeuvre dans les pays en question, telle que souhaitée par Marx lui-même, l 'enseignement, la recherche, l'entreprise, les vacances et les loisirs, les arts et les spectacles, les sciences humaines... et, même, les appartements ! On ne pouvait plus entreprendre quoi que ce soit sans passer par les http://fr.wikipedia.org/wiki/Kapo">Kapos de l'état fermé et concentrationnaire. En ex-Yougoslavie, dont je peux me permettre de parler avec précision, ce pays si souvent présenté jusque dans les années 70 par toute la gauche (déjà bien pensante) comme un modèle de Socialisme à Visage Humain, la moindre tendance à l'individualisme simplement philosophique était considérée comme une "Réaction Bourgeoise" et l'individu qui s'y adonnait par pente naturelle pouvait vite se retrouver expédié à Goli Otok, en pleine mer Adriatique, pour une rééducation en bonne et due forme. Ah ! C'est beau ! Certes, en ex-Yougoslavie socialiste, l'autogestion était pratiquée, les ouvriers participaient directement à la gestion de l'entreprise. Les résultats gestionnaires furent à la hauteur du bel idéal mis en pratique : désastreux.
"C'est dans la plus grande liberté possible que le genre humain trouve sa condition la meilleure. Cette idée sera claire si l'on met au jour le fondement de la liberté. Or il faut savoir que le premier fondement de notre liberté est le libre arbitre, notion que l'on trouve sur les lèvres de beaucoup, mais dans l'intelligence de fort peu." http://fr.wikipedia.org/wiki/Dante_Alighieri">Dante Alighieri, La Monarchie, Livre Premier, XII (Rédigé entre 1313 et 131
Il est vrai que lorsqu'on parle de Droite en politique, on songe essentiellement à deux courants qui, bien entendu, ne trouvent pas d'échos au sein de la gauche radicale. Le premier courant, le plus conventionnel, est la variante néo-libérale, que http://fr.wikipedia.org/wiki/Ronald_Reagan">Ronald Reagan et http://fr.wikipedia.org/wiki/Thatcher">Margaret Thatcher ont très bien symbolisés durant les années 80. Dans les années 60, par exemple, les Beatles firent cette chanson bien connue par les fans, sur l'album "Revolver", la bien nommée "Taxman" qui est, n'en déplaise aux fans gôchistes de la bande à Lennon, une véritable critique vis-à-vis de l'état qui taxait, alors, jusqu'à 96% le Capital du Groupe dont la popularité irradiait les continents du globe. Lorsque Thatcher et Reagan arrivent au pouvoir, en 1979 pour Thatcher et 1980 pour Reagan, ils vont chacun à sa manière combattre cette tendance de l'état à se mêler de tout, toujours un peu plus, au point où les forces vives et créatrices s'expatrient de plus en plus pour aller créer... ailleurs, où l'air est plus respirable. Et ça n'est pas pour rien que Lennon s'est barré avec Yoko Ono à New York. Faire des chansons "révolutionnaires" c'est une chose, gérer son pognon en est une autre. Thatcher en s'inspirant d'économistes comme http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Hayek">Hayek, Reagan en s'inspirant d'économistes comme http://fr.wikipedia.org/wiki/Thomas_Sowell">Thomas Sowell, qui était noir et cependant opposé à la http://fr.wikipedia.org/wiki/Discrimination_positive">discrimination positive partant du principe, en bon libéral-conservateur, qu'on se devait de juger un homme sur ses compétences et non pas sur sa couleur de peau. Cette variante de la Droite part du principe, très juste et vrai, que ce sont les créateurs et les entrepreneurs qui sont créateurs de richesses et que, de ce fait, l'argent qu'ils font devrait leur revenir. Leur imagination permet des embauches et met en branle, par un système d'entraînement économique tout un tas de secteurs de l'activité humaine. Plus il y a de concurrence, plus il y a émulation créatrice et plus on libère les "forces vives" d'une nation, plus la richesse se répand, même si cela peut entraîner des lots d'injustice. Ce qu'il faut mettre en place, ce sont des gardes fous qui peuvent permettre, provisoirement, à des individus au chômage ou en difficulté d'être aidé, mais il est exclu que l'assistanat s'installe et que des personnes en viennent à passer des années entières, longues et difficiles, à subsister aux crochets de l'état. Ce courant a comme intérêt de se référer au http://fr.wikipedia.org/wiki/Libéralisme">Libéralisme, qui est, faut-il le rappeler, issu du Siècle des Lumières, puisqu'il veut que prévaut la Liberté et la Responsabilité Individuelle sur les principes absolutistes d'Ordre Divin émanant, par exemple, d'un Monarque. Autrement dit, au lendemain de la Révolution Française, être Libéral c'était être... de Gauche. Puisque la Droite, alors, était avant tout Conservatrice et Réactionnaire, voulant à tout prix, l'Ancien Régime étant encore dans les souvenirs, Restaurer l'Ancien Ordre des Choses.
Par contre, tous les spécialistes en économie, considèrent, avec le recul, que Thatcher et Reagan ont contribué à sauver l'économie de leurs pays respectifs, surtout Thatcher dont même le travailliste http://fr.wikipedia.org/wiki/Tony_Blair">Tony Blair a fait l'éloge puisqu'il a poursuivi des réformes dans une certaine tendance thatchériste, simplement parce qu'ils ont eu la force de caractère de combattre le communisme au niveau mondial (et en mettant le paquet) mais surtout de faire des réformes qui ont assuré la transition importante de l'économie de leurs pays vers les tumultueuses années 80 qui annonçaient la Mondialisation/Globalisation que nous connaissons tous aujourd'hui.
Autant le dire tout de suite, si les grands entrepreneurs avaient investi uniquement au moment où les affaires marchaient le monde serait encore au temps des cavernes. Si http://fr.wikipedia.org/wiki/Chas_Chandler">Chas Chandler avait attendu que ses affaires marchent, vous ne connaîtriez pas http://fr.wikipedia.org/wiki/Jimi_Hendrix">Jimi Hendrix, parce que le producteur authentique, c'est quelqu'un qui croit en quelque chose, se bat pour le faire connaître et, surtout, prend des risques. Lorsque http://fr.wikipedia.org/wiki/Keith_Richards">Keith Richards entendit Hendrix pour la première fois il éprouva l'envie de le tuer. Idem pour http://fr.wikipedia.org/wiki/Pete_Townshend">Pete Townshend. Ce Black américain était tellement au-dessus d'eux (Hiérarchie quand tu nous tiens !) que pour s'en sortir et pas mourir dégoûtés, Keith Richards développa ce jeu tellement familier aujourd'hui dans notre mémoire collective musicale, avec les accordages en Sol, en Mi, les Rolling Stones prirent un guitariste soliste avec une putain d'imagination et un son unique, http://fr.wikipedia.org/wiki/Mick_Taylor">Mick Taylor, quant à Pete townshend, c'est en développant un sens de la composition UNIQUE, un foisonnement d'accords dont le premier chef d'oeuvre fut l'Opéra-Rock http://fr.wikipedia.org/wiki/Tommy">Tommy. Tout cela à cause d'Hendrix qui poussa, pour son époque, la guitare dans ses ultimes retranchements. Alors il faut juste transposer ces mêmes principes dans absolument tous les domaines de la vie, parce que ces principes sont, somme toute, naturels, et tout ce qui tend à les diminuer (comme le communisme cherche à le faire avec l'entreprise économique... et avec toutes les autres aires créatrices et sociales) est une insulte à l'intelligence.
La Spéculation, comme tout le reste, n'est qu'un outil. Ceux qui critiquent la Spéculation devraient réfléchir plus en avant. C'est comme ceux qui, aveuglément, décrètent que les OGM sont dangereux alors que les recherches n'en sont qu'à leurs balbutiements. Qu'il y ait un Principe de Précaution, cela va de soi, mais que certains abrutis "verts" en viennent à exiger purement et simplement l'interdiction des OGM, c'est comme s'ils commençaient à remettre en cause la simple existence des http://fr.wikipedia.org/wiki/Greffe_(botanique)">greffes en arboriculture et horticulture.. Pourquoi ne pas interdire la roue et l'électricité aussi pendant qu'on y est ? La Spéculation financière est une manoeuvre, ou une suite d'initiatives, d'achat et de vente de titres financiers, par le biais de placements, de créances sur un marché organisé de la Bourse, ou d'entreprise à entreprise, dans l'objectif (bien entendu) d'en tirer un bénéfice monétaire grâce à la variation de leurs cours. Mais ceux qui spéculent prennent le risque de variations contraires. Le risque de la ruine. Ceux qui ne spéculent pas, ne risquent rien. C'est bien rigolo de décréter que la Spéculation Financière est un mal alors que c'est en achetant des actions que l'on fait émerger la marchandise, puisque l'achat d'actions insuffle des liquidités dans le circuit et fait produire. On fabrique des voitures, par exemple, et du coup ça fait travailler les gens qui les conçoivent, ceux qui les fabriquent effectivement, ceux qui les testent, les garagistes qui les réparent, sans oublier les auto-écoles, les stations services, etc... Et c'est ainsi pour absolument TOUT. Capitalisme ou pas. Le Capitalisme n'a fait que mettre de l'Ordre dans les échanges mondiaux, car si nous en étions restés aux anciennes formules locales comme principes d'échanges dans le cadre d'un commerce mondial la famine régnerait partout, même en Occident.
Et puis tout est Spéculation, avec http://www.myspace.com/bestvenice">VENICE nous avons spéculé sur nos chansons, car nous misions sur elles, nous avons spéculé sur nos concerts, car nous étions un vrai groupe de scène, nous avons spéculé sur nos décisions stratégiques car nous y avons cru, etc... et nous nous sommes cassés les dents. C'est ainsi, ça nous semble injuste, encore aujourd'hui lorsque (à l'occasion) j'écoute les deux albums. Mais c'est ainsi. Y'a pas à tortiller du cul autour du pot...
L'important n'est pas la Spéculation, c'est ce qu'on en fait... L'important n'est pas le Capitalisme, c'est ce qu'on en fait... L'important n'est pas Internet... c'est ce qu'on en fait... Tout ça, je le répète, ce ne sont que outils. Il est évident que je condamne les pratiques du type de celles décrites par l'excellent http://fr.wikipedia.org/wiki/Oliver_Stone">Oliver Stone dans son film http://fr.wikipedia.org/wiki/Wall_Street_(film)">"Wall Street". Racheter une entreprise en difficulté pour la désosser, des locaux aux machines, des lots de papiers aux blocs notes, des stylos aux des règles afin de revendre le tout ça n'est certainement pas faire preuve d'audace, ni de risque, c'est adopter un comportement de rapace et de requin... c'est ici l'aspect ombrageux et néfaste du Capitalisme... mais chaque chose, ici-bas, a un aspect clair et un aspect sombre. Les vaseux empruntés de "coolitude" devraient relire leur petit bréviaire taoïste et se pencher un peu sur le Yin et le Yang.
Passons...
Le deuxième courant, le plus extrêmiste, est la variante, disons, "nationale et populiste" que le FN a très bien incarné en France. Tribuns de haut vol, à la langue parfaite, avec un sens pamphlétaire amusant, mais aux jeux de mots détestables et aux provocations puantes. Berlusconi a tendance a vouloir concilier les deux tendances, plus pour des raisons de conciliation avec l'extrême-droite italienne, à mon avis, mais néanmoins, cette tendance est claire. Pour ma part, ni la première tendance, ni la deuxième ne trouvent grâce à mes yeux. La première essentiellement parce qu'elle a eu une nette tendance à mettre le Capital, comme d'ailleurs Marx l'avait prédit (moi j'arrive à trouver de l'intérêt dans la lecture de mes ennemis politiques, contrairement à certains, et à trouver des qualités dans leur pensée... si si si), au centre de leurs préoccupations uniques. La deuxième, parce qu'elle a fricoté avec d'anciens Waffen SS, parce qu'elle a une certaine nostalgie de la Révolution Nationale de Pétain et qu'elle traîne avec elle http://incarnation.blogspirit.com/archive/2009/06/14/la-france-moisie.html"> tout ce qui constitue une France bien moisie qui n'est pas à mon goût pour les raisons idéologiques que les plus malins et ouverts d'entre vous partageront avec moi.
J’aspire pour ma part, plutôt, à voir émerger un mouvement de pensée, d’action, qui défende la cause des peuples, leur droit à la différence, la démocratie participative (comme en Suisse, oui) et la primauté de valeurs de gratuité et de Culture sur les valeurs économiques marchandes. Mais pour avoir une action conséquente sur tout cela, je ne vois pas comment on pourrait éviter le Libéralisme en tant que tel, avec la Responsabilisation des individus, de leur prise en main par eux-mêmes et de la possibilité pour qui le désire de créer son activité économique comme bon lui semble s'il se sent l'âme d'un entrepreneur et d'un patron. Le Capitalisme peut être un outil remarquable, à condition qu'il ne devienne pas une fin en soi. La droite qui m'intéresse n'est pas celle qui se base sur la logique du profit ou sur le principe d’exclusion. Juger quelqu'un sur son appartenance sociale, ethnique ou religieuse me semble détestable, et il faut savoir et admettre, une bonne fois pour toute, que lorsque je m'en prends à l'Islam, c'est à un ensemble de pensées que je m'attaque, à un système juridique, à une conception spirituelle et non pas aux musulmans qui sont les premières victimes culturelles et cultuelles du système en question. Bien entendu, je ne suis pas non plus naïf, je ne vais pas dire que je critique une Religion mais ferme les yeux sur ses pratiquants, non, je suis à l'écoute et plutôt sur mes gardes, mais pas fermé du tout. Autrement dit, je suis très raisonnable. Mais les musulmans, le sont-ils raisonnable ?
Pour moi, être de Droite, aujourd'hui, c'est surtout une attitude qui consiste à considérer la diversité du monde et les inégalités qui en sont logiquement le produit, comme un bien, et l’homogénéisation forcée du monde, prônée et réalisée par le discours rousseauiste de l’idéologie égalitariste de Gauche, comme un mal. J'ai même envie d'ajouter, pour bien montrer que je suis anti-communiste jusque dans mes ultimes retranchements que cette homogénéisation est, à mon sens, le Mal Absolu. Ce que je dis là est une profession de foi "anti-égalitaire", qui peut sembler univoque, mais qui ne l'est pas du tout. Car je comprends qu'il y ait un risque évident pour les têtes mal faites de comprendre ma position comme suit : en m'inscrivant de façon volontariste contre l’égalitarisme je peux paraître légitimer des pratiques d’exclusion, au nom de l’infériorité présumée de tel ou tel groupe pour des raisons, par exemple, raciale, ou des pratiques néo-libérales qui en viennent à cautionner l’inégalité des conditions sociales comme juste résultat des inégalités de nature et considérer la justice sociale comme une "illusion", un projet impossible à réaliser. Mais ce n'est pas le cas, et je vais tenter de vous l'expliquer le plus clairement possible.
Tout d'abord, bien entendu, je suis pour une égalité juridique de tout le monde devant la Loi. Cette égalité n'est pas ce que j'appelle en d'autres occasions l'égalitarisme. L'égalité est sensée mettre tout le monde sur la même ligne de départ, l'égalitarisme, lui, refuse de faire de différence entre le premier à la ligne d'arrivée et... le dernier. Être de Droite fait approuver une hiérarchie entre les êtres. Thomas est un plombier remarquable, mais bien qu'il lise beaucoup et écrive à ses heures perdues, il ne sera jamais Balzac. Quant à son frère, Marc, il vient de finir sa huitième année de médecine, il peut raconter toute l'histoire du Jazz des années 20 à nos jours, puisque c'est une authentique passion, il joue de la guitare dans un band le dimanche, entre copains, mais il ne sera jamais http://fr.wikipedia.org/wiki/Joe_Pass">Joe Pass ou http://fr.wikipedia.org/wiki/Charlie_Christian">Charlie Christian et il ne saura jamais changer un simple joint de robinet. Par contre il est réputé pour les opérations de la main. Si Thomas et Marc sont égaux devant la Loi, ils ne sont en aucun cas les mêmes et le rêve naïf de Marx de vouloir faire de chacun à la fois un plombier, un médecin et un artiste est une pauvre fumisterie qui fait rêver encore ceux qui refusent à considérer la réalité de la vie. "S’il n’y a égalité que sous un rapport déterminé, écrit http://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Freund">Julien Freund, les mêmes êtres et les mêmes choses peuvent être différents ou inégaux sous d ’autres rapports." Quoi qu'il en soit, l'égalité, fut-elle juridique ou ontologique ou sociale n'est jamais une donnée absolue, elle est liée à un critère qui se dessine naturellement ou pas entre les êtres. Il en résulte que l’égalité n’est jamais une donnée accomplie, qu ’elle ne désigne pas un rapport en soi, mais qu’elle dépend d’un arrangement, d'un compromis, d'un concordat, d'un contrat, en l’occurrence du critère retenu ou du rapport choisi. Si on énonce un principe de foi, comme le font Rocco et ses semblables quand ils énoncent le leur, ou Le Pen et ses Sbires quand ils énoncent le leur, comme un précepte se suffisant à lui-même, une règle définitive, ce principe de foi devient vide de contenu car il n’y a d’égalité ou d’inégalité que dans une concordance, un environnement donnés et par rapport à des paramètres qui permettent de l’apprécier concrètement.
LA Spécialité de la Gôche, SA Spécialité par EXCELLENCE, consiste à opposer couramment les inégalités à l’égalité au singulier. Après, le gôchiste se veut républicain. La Gauche a d'abord, dans un premier temps, tenté d'UNIFIER UN CONCEPT, celui de l'égalité, puisque celui-ci fait partie intégrante de notre maxime républicaine, "Liberté, Egalité, Fraternité", c'est on ne peut plus normal, puisque le mot lui-même, "égalité" tend vers l'homogène, c'est-à-dire vers le singulier devenu habituel et général. Pourtant, ce concept d' "égalité" n'a pas d'équivalence analogique des différents profils systématiques rationnels qu'il suggère. Les différents sujets relationnels, les concepts intellectuels, les systèmes de pensées, la religion par exemple, les êtres humains, rien ni personne n'est l'égal d'un autre, ni Thomas et Marc, ni le Christianisme et l'Islam, ni Bertignac en solo et Téléphone, tout n'est (comme dirait http://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles_Deleuze">Deleuze) qu'agencements. Et tout cela, je veux dire : ces différences, participent à la diversité authentique du monde, avec leurs "incomplétudes", leurs exagérations, leurs injustices... et leurs moments de Lumière et de Gloire. Les différentes formes d'égalités ne sont pas analogue et équivalentes entre elles, chacune ayant son souffle propre... l'homme et la femme, par exemple. A partir du moment ou la Gôche tente d'en faire une valeur absolue la notion d'égalité devient aussitôt antinomique, inverse et opposée à elle-même. UNE valeur UNIQUE ne peut exister. Elle ne prend sa valeur que part rapport à d'autres valeurs qui valent moins ou qui ne valent rien. Une valorisation engage donc nécessairement une graduation, un ordonnancement, une organisation. Une Hiérarchie. Ce qui tombe sous le sens dés lors que l'on érige l'égalité comme absolu. Or en hiérarchisant on brise déjà le fondement même de l'égalité. Ainsi des pacifistes qui saccagent un champs de maïs transgénique et déclarent faire la guerre à la guerre comme à la mal-bouffe. "L’égalitarisme, dit http://fr.wikipedia.org/wiki/Julien_Freund">Julien Freund, nie théoriquement une hiérarchie qu ’il implique pratiquement. En effet, il accorde une supériorité et une valeur exclusive à l’égalité sous toutes ses formes, et par conséquent il réduit au rang de valeurs inférieures toutes les relations qui ne sont pas égales […] Par conséquent, il juge la réalité selon l’ordre de l’inférieur et du supérieur, c’est- à-dire qu ’il inclut pratiquement dans son concept une hiérarchie qu’il prétend nier et condamner théoriquement". Pas mal !
Lorsque l'on dit que des choses diverses se valent, le concept est aussitôt ambivalent. En fait, la Gôche s'est spécialisé dans la Confusion. Elle aime à dire que des choses se valent, ce qui ne veut pas dire qu'elles sont une seule et même chose, mais plutôt qu'elles se valent malgré ce qui les particularise, en même temps elle prône la diversité et la richesse de la différence. Et c'est au nom de cette variété et par le miracle de l'égalitarisme qu'elle en finit par gommer les différences et aplanir les aspérités. Moi je trouve ça assez minable. Tout dans cette démarche fait passer les disparités essentielles, la pluralité au second plan. Deux choses qui se valent valent la même chose. C'est clair. On en conclu assez simplement que si elles se valent elles sont la même chose. Ainsi de ces mots banals sortant de la bouche du Gôchiste lambda moyen : le Christianisme, l'Islam, ce ne sont que des religions parmi d'autres, et elles se valent toutes. Horribles lieux communs qui faisaient déjà s'offusquer http://fr.wikipedia.org/wiki/Léon_Bloy">Léon Bloy en son temps. Et lorsqu'on applique ce principe comparatif aux êtres-humains cela implique, si vous me suivez bien, qu'il n'existe entre eux aucune contradiction, aucun écart, aucune hétérogénéité, ce qui, littéralement, évacue toute démesure dans l'aspect ontologique humain. Puisqu'il n'existe plus aucune différence telle que cette différence puisse relativiser ce par quoi ils ne se distinguent pas. La Gôche ne veut voir en les êtres-humains que des mécaniques. Grosso modo, nous avons tous deux jambes, avec des yeux et un coeur, un cerveau, nous avons besoin de manger, de prendre soin de nous, de nous soigner. Point ! Donc effaçons les écarts.
La Gôche, dans cette histoire d'égalitarisme à tout prix se trouve plein d'arguments dans l'égalité économique et elle fait mouche. Normal, un franc vaut un franc, un euro vaut un euro ou... 6 francs 55957 centimes. N'est-ce pas ? Le tout est de savoir quel langage on parle. Le domaine économique permet de tout mesurer et vérifier de façon rationnelle. C'est un domaine favorable pour apprécier l'égalité, quand elle existe, ou la différence, très courante, car l'unité de compte, l'argent, est interchangeable. Seules les pourcentages, les quantités sont variables, mais en tout état de cause elles spécifient ce qui a lieu d'être spécifié. Une égalité constitutionnelle, politique, c'est autre chose que je ne vais pas tenter de définir ici pour vous tellement cela est variable de pays en pays, de continent en continent. Alors l'égalité, telle que prônée par les gôgôs de Gôche, elle n'a pas de définition précise. Toute doctrine qui s'en réclame, Nietzsche l'avait très bien compris, est une métaphysique digne du Christianisme tel que décrit par le philosophe dans le texte que je vous ai mis en ligne il y a deux jours. Et c'est là où je veux en venir : je pense sincèrement que le clivage authentique Gauche/Droite se trouve dans cette distinction entre l'égalité voulue par les pourfendeurs d'injustice et l'inégalité acceptée par les personnes de Droite. Les inégalités ont souvent posées de par devant elles des structures oppressives, mais c'est une erreur que de croire que c'est en supprimant arbitrairement des inégalités sociales que le monde va bien tourner. Car ce qui créé des différences sociales ce sont, aussi, des aptitudes, des qualités propres qui vont faire que mes personnages là, Marc et Thomas, les deux frangins, sont l'un un médecin et l'autre un plombier.
Ensuite, et c'est comique, la Gauche, en poussant à l'égalité, a bien souvent sans s'en rendre compte joué le jeu et servi les grandes industries commerciales au détriment de la "Démocratie", puisque l'égalitarisme participe à la standardisation des masses. Les esprits une fois asservis, les entreprises n'ont plus qu'à se baisser pour ramasser le pactole. Car la Gauche a toujours ciblé sur l' "égalité des chances" plutôt que sur la finalité, l'aboutissement, la performance. Parce que la Gauche aime tout mélanger, l'égalité politique comme l'égalité entre les salaires, l'égalité entre les hommes, etc... Or, je l'ai déjà dit, ce ne sont pas du tout les mêmes choses. Car si on peut estimer que de trop grandes différences de revenus, par exemple, sont socialement insupportables, on en vient très vite à considérer que l'égalité entre individus s'oppose à cette inégalité sociale. Car la vraie équité est ailleurs. "L’équité, écrit Julien Freund, est la forme de justice qui accepte au départ la pluralité des activités humaines, la pluralité des fins et des aspirations, la pluralité des intérêts et des idées, et qui s’efforce de procéder par compensation dans le jeu inégal des réciprocités". L’égalité démocratique n'est qu' une notion en soi politique. La démocratie implique l’égalité politique des citoyens, et non pas du tout leur égalité "naturelle". http://fr.wikipedia.org/wiki/Dante_Alighieri">Dante Alighieri a écrit à ce propos : "C'est pourquoi, dans sa http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Politique_(Aristote)">Politique, le http://fr.wikipedia.org/wiki/Aristote">philosophe affirme que, dans une forme faussée de gouvernement, l'homme bon est un mauvais citoyen, alors que, dans une forme droite de gouvernement, l'homme bon et le bon citoyen coïncident. Et ces formes droites de gouvernement visent la Liberté, c'est-à-dire que les hommes existent pour eux-mêmes."
(A suivre...)
Le 22/12/2009 à 18h46 (213.151.***.***)
- Fox @ Lionel - (suivi)
"Le néo-libéralisme est un moment très limité dans le temps historique qui, pour ses effets pratiques, débute dans les années 80 et a pris heureusement aujourd'hui un très sérieux coup dans l'aile. C'est une doctrine soutenue par un très petit nombre de gens dans le monde, malheureusement financièrement puissants."
"Je ne vois vraiment pas qu'il y ait à parler de grande "religion" dans ce cas-là. D'ailleurs, il n'y a aucune notion de "salut" dans la croyance néo-libérale, sa finalité est essentiellement l'accumulation de richesses et je ne suppose pas que ses tenants croient faire le bien du monde entier."
"Je faisais hier soir une remarque d'ordre économique, tu me réponds sur un autre champ, celui du physique et du symbolique. Ce faisant, tu ne fais pas autre chose que ce qui te caractérise largement : papillonner d'un propos à un autre en t'efforçant d'insuffler ton commentaire de "bonnes vibrations" mais sans suivi [...]"
En effet j'ai pensé qu'il n'y avait rien à ajouter. D'autant plus que la notion de "salut" est plus de l'ordre de l'intime, que du social.
Ta remarque sur mon "monologue" tombe à côté de mon propos qui préconisait l'écoute justement, avec ma citation de Leo Ferré (et de sa description lapidaire et poétique de l'aliénation, toujours à redouter). La foi ne souffre d'aucun soupçon d'intégrité, la religion, parfois, peut présenter des similitudes avec l'aliénation (cf. attitudes sectaires). Tout comme en politique ...
(Cette contrib était, comme j'avais prévenu, plutôt une anticipation technique extériorisée, par rapport à mes conditions de connexion aléatoires : c'est de ma responsabilité précisemment que de prévoir ... cf. quand tu dis "L'esprit du 21e siècle réclame que nous nous sentions tous concernés et co-constructeurs de notre destin.")
Réponse facile (de ma part) : "L'Etat c'est moi", l'état c'est nous, tous. Mais si personne n'envisage comme crucial de prévoir un cap, il y aura des écueils qui ne seront pas évités. C'est assez flippant de penser que le partage des tâches n'aurait prévu personne à la barre ! Et Copenhague a bien montré les limites de ces stratégies reposant sur l'egocentrisme, avec le "soutien" des technocrates : no way !
"[...] de tous temps, le symbolique, c'est-à-dire l'affichage de propos, d'actes, de devises ayant vocation à être vus de tous et à servir de lien a évidemment fait partie intégrante de la pratique politique."
J'ai envie de faire ("what else ?") celui qui n'a pas compris : les "devises" dont tu parles, si c'est de la monnaie, ça reste dans le champ du symbolique (l'argent n'est qu'une projection : il n'y a pas un si grand écart entre l'économie et la représentation du réel ... En tout cas, c'est à souhaiter que la dématérialistion n'aille pas plus loin, dans les esprits ...)
"c'est nous tous qui avons voulu "toujours plus" ..." ? Je n'ai jamais voulu plus que ce que je pouvais avoir ... (Depuis que je suis adulte ...) (cf. "You can't always get what you want. But if you try sometimes you'll just might find you get what you need !") Ou alors il faut prendre le cap pour s'arranger à plusieurs.
Et je n'ai investi (professionnelement, c'est ça qui compte, dans cette discussion) que quand les affaires marchaient, jamais à crédit. Et je conseille à tout le monde d'en faire autant. Pour croître, il convient d'abord de naître. Pas de se déguiser (Jean qui déhabille Paul, qui déshabille Jacques ...) La croissance succède à la fécondation. Inévitablement.
°°°°°°°
Là-dessus, dès que je peux je vais méditer sur Deleuze. (D'ailleurs j'ai lu dans Sine-Hebdo que Onfray était en train de se "convertir" à Guattari avec enthousiasme (cf. article "Un Félix, sinon rien !" )
Le 21/12/2009 à 20h02 (70.36.*.**)
lafouine -
En attendant Nebo (bon courage au taf) du Desproges qui a sa place sur le bleu
"Pourtant quand on y réfléchit bien, les aspirations des pauvres ne sont pas très éloignées des réalités des riches."
Si on ne parlait que de ce que l'on a vu :
Est-ce que les curés parleraient de Dieu ?
Est-ce que le Pape parlerait du stérilet de ma belle-soeur ?
Est-ce que Giscard parlerait des pauvres ?
Est-ce que les communistes parleraient de liberté ?
Est-ce que je parlerais des communistes ?
"Les animaux sont comme des bêtes. D’où leur nom. Ne possédant pas une intelligence supérieure, ils passent leur temps à faire des bulles ou à jouer dans l’eau au lieu d’aller au bureau."
Le 21/12/2009 à 11h11 (87.231.***.**)
Lionel -
@ Nebo : Merci, camarade, de tes compliments qui me gratifient évidemment. Je pensais en effet que les idées que je développais nous trouveraient largement en accord. J'attendrai avec intérêt ta synthèse à toi qui contribuera certainement à étoffer certaines de mes vues et aussi à souligner éventuellement nos quelques différences.
Le passage de Nietzsche est en effet tout à fait dans le sujet dont nous discutons ; mes vues sont juste un peu moins extrémistes que les siennes puisque, comme je le soulignais, je peux trouver un aspect partiellement positif à la posture religieuse/gauchisante. J'aime beaucoup ce que j'ai déjà lu/entendu de Deleuze et il faudra bien que je me paye l'Abécédaire un de ces jours. Les extraits qu'on en trouve sur YouTube et que tu reproposes sont un peu trop compressés pour qu'on puisse suivre avec suffisamment de confort un commentaire assez dense. Mais je viendrai réécouter l'enregistrement audio sur "Dieu excédant le langage".
@ Lafouine : Merci de ta réponse et de ton appréciation. En dépit de ton commentaire, moi je dirais que tu es déjà "baptisé". Tu cherches à établir que les raisons d'être plutôt "de gauche" sont objectives ou en tout cas rationnelles, mais en ces matières, il est très difficile de démêler le rationnel de l'émotionnel. Et il est difficile de ne pas céder à la "belle indignation [qui] fait déjà du bien par elle-même", pour reprendre cette juste formulation du texte de Nietzsche proposé par Nebo. Content, en tout cas, de te trouver d'accord pour partager le souci du dialogue républicain !
Le 19/12/2009 à 22h42 (92.151.***.***)
Nebo - Pour vous faire patienter...
Abécédaire de Gilles Deleuze : Lettre "G" pour "Gauche" -- Partie 01
Abécédaire de Gilles Deleuze : Lettre "G" pour "Gauche" -- Partie 02
Et juste pour le plaisir...
Abécédaire de Gilles Deleuze : Lettre "R" pour "Résistance"
Deleuze - Cours sur Spinoza - Dieu excédant le langage
Le 19/12/2009 à 22h05 (92.151.***.***)
Nebo -
Je viens de rentrer du taf... j'ai travaillé aujourd'hui, samedi, à la FNAC c'est la saison. Dernière ligne droite avant Noël. Cela fait plusieurs semaines que je tourne à 6 jours par semaine et je suis un peu sur les rotules, n'est-ce pas ? Mais ça ne m'a pas empêché de commencer à prendre quelques notes en rapport avec la distinction gauche/droite. Je tiens à te féliciter, Lee-O, car c'est du tout bon. Je partage, en gros, tes points de vue, en particulier tes observations sur "la religion de gauche" et les conséquences que tu en tires à titre personnel. C'est très bien. En fait, dire que l'on est d'un "isme" c'est déjà s'avouer vaincu et absorbé par le groupe au détriment de son individualité propre. Avant de terminer ce que j'ai à vous dire et le mettre en ligne voici ce que Nietzsche disait des accointances psychologiques (et psychorigides) entre la religion et le socialisme, c'est en forte résonance avec ce que toi-même en a dit :
« CHRÉTIEN ET ANARCHISTE — Lorsque l’anarchiste, comme porte-parole des couches sociales en décadence, réclame, dans une belle indignation, le "droit", la "justice", les "droits égaux", il se trouve sous la pression de sa propre inculture qui ne sait pas comprendre pourquoi au fond il souffre, — en quoi il est pauvre en vie… Il y a en lui un instinct de causalité qui le pousse à raisonner : il faut que ce soit la faute à quelqu’un s’il se trouve mal à l’aise… Cette "belle indignation" lui fait déjà du bien par elle-même, c’est un vrai plaisir pour un pauvre diable de pouvoir injurier — il y trouve une petite ivresse de puissance. Déjà la plainte, rien que le fait de se plaindre peut donner à la vie un attrait qui la fait supporter : dans toute plainte il y a une dose raffinée de vengeance, on reproche son malaise, dans certains cas même sa bassesse, comme une injustice, comme un privilège inique, à ceux qui se trouvent dans d’autres conditions. "Puisque je suis une canaille tu devrais en être une aussi" : c’est avec cette logique qu’on fait les révolutions. Les doléances ne valent jamais rien : elles proviennent toujours de la faiblesse. Que l’on attribue son malaise aux autres ou à soi-même — aux autres le socialiste, à soi-même le chrétien — il n’y a là proprement aucune différence. Dans les deux cas quelqu’un doit être coupable et c’est là ce qu’il y a d’indigne, celui qui souffre prescrit contre sa souffrance le miel de la vengeance. Les objets de ce besoin de vengeance naissent, comme des besoins de plaisir, par des causes occasionnelles : celui qui souffre trouve partout des raisons pour rafraîchir sa haine mesquine, — s’il est chrétien, je le répète, il les trouve en lui-même… Le chrétien et l’anarchiste — tous deux sont des décadents. — Quand le chrétien condamne, diffame et noircit le monde, il le fait par le même instinct qui pousse l’ouvrier socialiste à condamner, à diffamer et à noircir la Société : Le "Jugement dernier" reste la plus douce consolation de la vengeance, — c’est la révolution telle que l’attend le travailleur socialiste, mais conçue dans des temps quelque peu plus éloignés… L’ "au-delà" lui-même — à quoi servirait cet au-delà, si ce n’est à salir l’ "en-deçà" de cette terre ?… »
"Plus jamais on ne m'entendra dire "Je suis de gauche". C'est normal! T'as pas envie de te taper la honte en ce moment, c'est comme quand on était plus p'tit on aurait jamais dit qu'on aimait les rubbettes
Cette petite touche de cours de récré pour ensuite te dire que le paralllèle religion/être de gauche m'a bien plus. "L'individu politique se dira "de gauche", aura quelques autres gestes symboliques destinés à l'inscrire dans le camp des Bons", abordé sous cet angle j'étais à deux doigts d'aller me faire baptiser, et puis je ne suis pas sùr d'être entièrement d'accord, c'est d'abord dans un souci d'égalité républicaine,(liberté, égalité, fratenité) un système qui génère autant d'inégalités a besoin de plus d'équité (notamment salariale), le fait d'avoir un patrimoine qui rapporte des sommes énormes par la spéculation me parait simplement imcompréhensible par rapport à l'ouvrier qui va se taper ses heures d'usine et aura à peine de quoi se nourrir convenablement. Je ne prends pas en compte ici l'individu qui, de part le fruit de son travail, réussit à ammasser son pactole qui sera amplement mérité. De même les parachutes dorés ou stocks options démesurés, inversement proportionnels aux résultats de l'entreprise, sont des pratiques pour moi choquantes méritant d'être rectifiées, (je ne dis pas supprimées), la méritocratie oui, la prime "parce que ça se passe comme ça" non. Etre de gauche, ça n'est plus faire la révolution ,comme tu le dis si bien, mais aménager certaines pratiques de voyous (comme l'a employé même notre président qui n'est pourtant pas militant NPA) afin qu'elle ne se reproduisent plus.
Le bon sens paraît certaines fois oublié du débat, il faudra m'expliquer comment on peut ainsi prendre des mesures pour taxer par exemple les accidentés du travail(à partir de quelles sommes?) avant de taxer les gains en stocks options (de plus de 27500 euros).
Etre de gauche c'est (peut-être?) être plus attaché à la laïcité que la droite (faisant référence au légitimisme que tu évoquais), ce qui par exemple aurait empêcher d'autoriser les banques musulmanes de s'installer en France, ouvrant là un champs plus large à la religion et son implantation dans le paysage républicain.
"celui qui est "de droite" est pour moi un partenaire de discussion et j'ai d'abord de l'intérêt pour ce qu'il aura à me dire, à la fois parce qu'il peut m'apprendre quelque chose et parce que je vais devoir affuter mes arguments pour lui répondre.J'ai le même point de vue que toi, le contraire serait inquiétant, s'interdire le dialogue avec quelqu'un ne partageant pas les mêmes idées politiques ne me paraît pas très démocratique.
Ca ne m'empêche pas d'avoir des potes qui sont de droites (mais je ne les invite jamais non c'était une dernière connerie).
Le 19/12/2009 à 14h33 (87.231.***.**)
Lionel -
GAUCHE/DROITE (Suite et fin)
5. Mon expérience personnelle de positionnement politique
Aussi bien du fait de ma famille -- mon père avait sa carte du PC jusqu'à l'invasion de la Hongrie en 1956, il a voté ensuite PSU -- que de mon inclination personnelle -- le lien avec l'autre était ce qui me paraissait le plus important et le plus gratifiant dans la vie --, la première inscription politique que j'ai ressentie, tout jeune, c'était un positionnement de type "gauche réformiste". Pour l'essentiel, ça n'a pas changé depuis -- j'ai une tendance à la cohérence et à la construction cohérente assez poussée --, sauf dans le sens d'un plus grand pragmatisme assis sur une bien meilleure compréhension des choses.
Mais en dehors de l'inclination et de l'élan, j'ai compris au bout d'un certain nombre d'années de réflexions et d'introspection que ce positionnement et surtout son affichage ("je suis de gauche") servait également à apaiser mon souci existentiel, à me conforter dans l'idée que j'étais un "mec bien". Quand j'ai compris qu'il y avait donc brouillage entre une motivation réellement politique et une autre, sans doute aussi forte, d'auto-justification qui nuisait en partie à une réflexion sereine, j'ai décidé de réduire sérieusement cette dernière, ou plutôt de la remettre à sa place : c'est par mes actions et paroles au quotidien qu'il vaut mieux me montrer un "mec bien" plutôt que par des proclamations symboliques d'appartenance au camp des Bons.
En outre, au plan de la réflexion politique elle-même, plus j'avance et mieux je comprends la complexité et le détail des problématiques et des pensées en jeu. Pour en discuter, je trouve désormais que le raccourci "je suis de gauche" pour exposer une opinion politique à d'autres est bien trop grossier, pollué par d'autres préoccupations comme on l'a vu, et relevant bien plus du tribalisme -- de l'identité -- que de la réflexion politique.
Pour ces raisons, je refuse désormais d'annoncer pour moi un positionnement politique aussi réducteur et source de confusion. Plus jamais on ne m'entendra dire "Je suis de gauche". Et pourtant, comme je l'ai dit, mes vues politiques n'ont pas changé. Elles se sont juste renforcées, approfondies, orientées vers plus de pragmatisme. Dans les nombreux tests en ligne de positionnement, je ressors toujours positionné en "socio-libéral". Je suis toujours abonné à "Libération" qui reste mon quotidien préféré, même si je ne suis pas d'accord avec la moitié de son orientation. Le modèle français mêlant libéralisme et Etat fort me convient bien, j'aimerais juste qu'il sache évoluer plus vite et soit dans la dynamique positive plutôt que dans le conservatisme frileux.
Positionné ainsi au niveau de la gauche modérée, je ne considère pas l'individu professant des opinions de droite républicaine comme un ennemi ni même comme un adversaire tant qu'il ne s'agit pas de briguer une fonction élective. S'il s'agit de débattre, celui qui est "de droite" est pour moi un partenaire de discussion et j'ai d'abord de l'intérêt pour ce qu'il aura à me dire, à la fois parce qu'il peut m'apprendre quelque chose et parce que je vais devoir affuter mes arguments pour lui répondre.
Comme je l'ai dit à propos de Nebo hier, et après avoir "jeté ma gourme" de bien-pensant qui croit que le Bien est uniquement à gauche, je fais à mon partenaire de discussion de droite le crédit de penser que si nous débattons politique, c'est parce que sa motivation est également le bien commun comme moi. Je vais peut-être penser qu'il se trompe sur tel ou tel point, et il m'appartiendra d'être suffisamment documenté et éloquent pour le lui dire de façon convaincante.
C'est à mon sens la façon la plus constructive d'aborder le débat politique.
oOo
Bon, voilà, j'en ai fini de mon petit feuilleton pour vous livrer ce que je pense de la question DROITE/GAUCHE. Nebo, my dear, the front stage is all yours ! Et les autres, n'hésitez pas à commenter tel ou tel point de mon exposé.
Bon week-end à tous !
Le 19/12/2009 à 13h54 (87.231.***.**)
Lionel -
GAUCHE/DROITE (Suite)
3. Trois ou quatre façons d'être à droite, deux façons d'être gauche
Je ne voulais pas consacrer toute une contribution à la typologie des engagements à droite et à gauche, mais il m'apparaît qu'il faut tout de même en dire quelques mots. Résumons, en nous appuyant sur la classification d'un des meilleurs observateurs de la droite disparu récemment, René Rémond.
Ce dernier a défini 3 types de DROITE, le bonapartisme, l'orléanisme, le légitimisme, et certains suggèrent de façon convaincante d'en ajouter un 4e, le populisme/nationalisme.
Le bonapartisme est celui dont on s'accorde à trouver Sarkozy le plus proche, et c'est aussi celui dont relevait de Gaulle, à une autre époque et avec un autre dosage de caractéristiques complémentaires. Il se caractérise par un pouvoir exécutif fort et volontariste, en relation directe avec le peuple souverain et le suffrage universel, et en rupture avec le conservatisme sur le plan socio-économique. Par plusieurs aspects que je ne détaillerai pas, le bonapartisme se situe ainsi au-dessus du clivage gauche-droite.
L'orléanisme pourrait être surnommé "américanisme", avec son idéal de société civile dans laquelle les gens entreprennent, se battent, gagnent de l'argent par leur travail, font des affaires, etc.
Le légitimisme pourrait être surnommé "conservatisme" ou "droite classique" ; il défend la religion, la tradition, etc.
Le populisme/nationalisme est né à la fin du XIXe siècle, affaire Dreyfus, etc. Il cherche à servir les réactions populaires basiques, à surdéfinir les symboles nationaux et à mettre l'accent sur ceux qui font partie de la nation et ceux qui doivent en être exclus.
Du côté de la GAUCHE, on peut plus simplement et classiquement distinguer gauche révolutionnaire et gauche réformiste.
La gauche révolutionnaire veut transformer la société en en changeant profondément les structures ; elle peut vouloir le faire en s'affranchissant des règles démocratiques en vigueur, mais ça c'était plutôt avant l'échec des expériences communistes ; à notre époque, il s'agit plutôt pour ce qui reste de cette gauche, de suivre le processus démocratique, afin d'éviter d'insulter la volonté du peuple.
La gauche réformiste veut également transformer la société avant tout dans le sens d'une plus grande justice sociale, mais ne prétend pas -- sauf impératif tactique -- qu'un autre système peut entièrement se substituer au système existant ; elle ne cherche pas à bouleverser les structures mais à les "réformer" et dans les moyens d'y parvenir, le processus démocratique est toujours respecté.
Ajoutons que l'échec de l'expérience communiste a bien entendu contribué à discréditer l'idéal révolutionnaire, mais qu'il a aussi largement affaibli les positions de la gauche réformiste. En effet, même si cette dernière se présentait comme la manière "douce" d'aller vers le progrès, l'horizon utopiste dessiné par les révolutionnaires lui servait tout de même d'idéal en toile de fond. En d'autres termes, les deux gauches partageaient cette vision idyllique de "lendemains qui chantent", aujourd'hui largement entamée, et d'ailleurs, elles partageaient en cela la vision d'un présent de dureté et d'un au-delà de promesses qui est une des caractéristiques des religions... et voici ma transition assurée avec mon dernier chapitre.
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4. Religion de l'engagement "à gauche"
J'ai déjà esquissé dans mes précédents épisodes et autres réponses les principaux éléments qui rapprochent l'engagement à gauche de l'engagement religieux. Je vais maintenant un peu les développer.
a. Le premier est celui que je viens de citer. Certains parlent "d'eschatologie", ce mot bizarre qui signifie "discours sur la fin des temps, sur la fin dernière de l'Homme", avec un mot "fin" qui signifie "but" en plus de "terme". La Bible annonce que la fin des temps sera d'une part le moment de la justice la plus absolue et d'autre part le moment de passage dans un monde enfin meilleur et harmonieux. Les perspectives dessinées par la pensée de gauche sont d'un ordre très similaire.
b. Le deuxième est la propension à placer sa doctrine sous l'égide du Bien, au sens absolu. Chaque pensée politique ou presque se réclame bien entendu de l'amélioration des choses et prétend oeuvrer pour le bien commun, mais la pensée politique de gauche, comme les préceptes de bon nombre de religions majeures, prétend défendre le Bien avec un grand "B", en déniant que ce soit aussi le cas des autres écoles de pensées dans un cas, des autres religions dans l'autre.
c. Le troisième est le "salut personnel" du "croyant". La croyance et la pratique religieuse procurent à l'individu le sentiment de donner un sens à sa vie, d'obéir aux plus nobles injonctions qui peuvent être faites à un être humain et, in fine, de gagner son "salut", c'est-à-dire que sa vie pourra être jugée comme ayant été bonne et juste. L'engagement à gauche recouvre des motivations très similaires.
On pourrait faire d'autres parallèles qui fonctionnent. La conclusion que l'on peut en tirer, c'est que l'engagement à gauche a des qualités et des défauts similaires à la foi religieuse. Du côté positif, de même que les grandes religions ont cherché à suppléer les manquements des hommes en recommandant voire en intimant des conduites "vertueuses", la pensée prosélyte et injonctive des gens se disant "à gauche" cherche à diffuser l'impératif du souci de l'autre, de l'altruisme pour amender un certain égoïsme naturel.
Du côté négatif, ce sont dans les deux cas des pensées injonctives (=qui ordonnent) qui cherchent à faire rentrer l'individu dans un dogme et ne favorisent pas le développement de la pensée par soi et de sa propre éthique par l'individu. Dans ce même volet, de même que le pratiquant d'une religion pourra se créer une routine de gestes religieux -- aller à la messe, faire sa prière, donner au denier du culte -- qui, à eux seuls, lui sembleront assurer son salut, l'individu politique se dira "de gauche", aura quelques autres gestes symboliques destinés à l'inscrire dans le camp des Bons, et se sentira ainsi conforté sans nécessairement avoir eu une vraie réflexion politique.
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Bon, pour ne pas trop charger la barque, je sors la partie finale "Expérience personnelle" de ce module pour le traiter seul dans une autre contrib. A tout de suite.
Le 19/12/2009 à 12h05 (87.231.***.**)
Lionel -
@ Fox : Régulièrement, je fais remarquer que l'homme a besoin du rationnel comme de l'irrationnel, de la croyance comme de la science, mais que l'important est de ne pas confondre les deux. Je faisais hier soir une remarque d'ordre économique, tu me réponds sur un autre champ, celui du physique et du symbolique. Ce faisant, tu ne fais pas autre chose que ce qui te caractérise largement : papillonner d'un propos à un autre en t'efforçant d'insuffler ton commentaire de "bonnes vibrations" mais sans suivi, sans investissement réel dans une discussion, c'est plus de l'ordre du monologue.
Hier encore, te saisissant de mon début de propos sur les analogies entre engagement proclamé à gauche et engagement religieux, tu te lances dans un exercice de mise en symétrie "religieuse" du communisme et du libéralisme, un exercice manquant de travail de documentation et fondé plus sur un ressenti un peu basique. Je te le fais remarquer, mais tu rebondis sur autre chose, pas un mot du précédent échange, pour soit en tirer une leçon, soit répondre en m'expliquant que non, ce n'est pas une erreur, et en argumentant. C'est de l'irresponsabilité au sens étymologique du terme : tu n'est visiblement pas là pour répondre de tes propos.
Par ailleurs, ta courte argumentation "Gouverner, c'est prévoir, point-barre" me paraît elle aussi exemplaire d'un esprit d'irresponsabilité à un autre niveau. C'est une conception de la division des tâches qui date et qui n'est plus adaptée à la situation. L'esprit du 21e siècle réclame que nous nous sentions tous concernés et co-constructeurs de notre destin. L'écologie en montre bien l'exemple : les gestes de chacun de nous comptent. "Dépenser ce que l'on ne possède pas", ce n'est pas tant les gouvernants, de gauche et de droite, qui l'ont fait pour leur bon plaisir, c'est nous tous qui avons voulu "toujours plus", toujours un peu plus que ce qu'on a. Ne pas s'en rendre compte en 2009 alors qu'on prétend avoir une conscience bien en éveil me surprend de ta part.
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@ Rocco : OK, merci pour tes indications assez éloquentes et le clin d'oeil ; j'essayerai d'aller lire les paroles des chansons que tu cites.
@ Yvan : Si tu dis ça en référence à ma réaction vis-à-vis de Léo Ferré, je te répondrai que tant l'espoir que le désespoir sont des "passions tristes" (l'argumentation de Spinoza pour ainsi classer l'espoir est tout à fait convaincante) et que tous, nous en "portons une part", ça doit faire partie de la condition humaine.
Dans ces conditions, je préfère chanter l'espoir que le désespoir, et même mieux : l'espoir après le désespoir. Ça tombe bien, c'est exactement ce que sert à exprimer ma musique préférée, le blues issu du gospel lui-même issu d'une façon plus vivante, plus corporelle donc plus réelle, de dire/chanter la condition humaine, dans la chaleur de la congrégation, en n'occultant pas les raisons d'avoir le coeur serré, mais en donnant à entendre un mouvement positif qui va du désespoir à l'espoir et qui est physiquement manifesté par le jeu passant de la tierce mineure à la tierce majeure.
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J'arrive, pour le 3e épisode de mon feuilleton de la semaine.
Le 19/12/2009 à 10h36 (92.133.***.**)
Yvan -
on ne voit chez les autres que ce que l'on porte en soi !
Le 19/12/2009 à 09h32 (88.166.**.**)
rocco @ lionel -
Contrairement à Rocco, je ne goûte absolument pas les paroles et la musique de Léo Ferré, à mes yeux (et oreilles) maître absolu de la désespérance, de l'anti-vie
Quand tu lis ses textes, tu peux te rendre compte du contraire justement (bien que Léo ne soit pas mon maître). Que ce soit "les anarchistes" qui est un hymne à la vie et au combat, jolie môme ou encore "c'est extra", j'ai du mal à imaginer qu'on puisse le qualifier de"maître absolu de la désespérance", mais ceci est hors-sujet, désolé .
Le 19/12/2009 à 04h42 (213.151.***.***)
addendum -
"gouverner c'est prévoir" point/barre
Dépenser ce que l'on ne possède pas, c'est irresponsable (la confiance, comme la morale, n'ont guère leur place en Economie ... sauvage comme elle est). En méritocratie, on ne dispose pas de la récompense avant l'effort ; (ou du prix Nobel de la Paix, avant d'avoir cessé de faire la guerre ...) LA croissance c'est de réinvestir ce qu el'on gagne, plutôt que de le "jeter par la fenêtre" !
Le 19/12/2009 à 04h30 (213.151.***.***)
- Pr Fox @ Pr Lionel -
"l'endettement, en économie, est une marque de confiance qui, même si ça heurte le bon sens, est à l'origine de la croissance"
C'est une idée reçue, et renvoyée au multiple, puis rereçue au centuple, mais à bien y regarder peu fondée : la croissance a son origine dans la fécondation. Si on s'inspire de la nature, on a raremet faux. Regardons un arbre : L'épanouissement vient ensuite, et toujours de l'intérieur (et "produit" de + en +, du vivant comme de l'inerte, tout en consommant de + en +. Plus il s'expose pour la chlorophyle, plus il produit de feuilles mortes etc.)
La croissance vient donc du caractère fécond de l'activité des citoyens, et de leur aptitude à concrétiser leurs libido (au sens large). L'endettement est une pratique typiquement capitalistique, qui consiste finalement à déshabiller Jacques, pour habiller Jean, qui se fera dévêtir par Paul (comme prévu).
"Nos "Ya ka", nos idées non documentées qui paraissent tomber sous le sens et qui s'étalent comme des évidences dans des milliers de forums et de conversations en France sont à mon avis sans rapport avec la réalité des problèmes à traiter."
Tout d'abord j'espère que, comme on le dit, ce forum-ci est incomparable, par rapport à la blogosphère que tu allumes ... Et ensuite, si ce que tu dis est vrai, cela signifie que le labeur N°1 pour les dirigeants ça commence par simplifer, élaguer, synthétiser. Sans arrières pensées dévitalisantes. Et puis savoir déléguer : la clef d'une véritable démocratie. (Pour prendre un exemple, comment tu crois que Yam a réussi a faire son clip tripant, - mon passage préféré c''est quand il y a l'épave, puis le phare- si ce n'est en s'épargnant de se prendre la tête à 100% à son boulot ?! )
Les politicien(e)s sont payés pour que tout soit compliqué ; et réciproquement. La révolution, ça sera quand on aura fini de bichonner l'interface de l'Operating System, pour enfin ouvrir et faire tourner des applications. Un "programme", on appelle ça.(Avec des "routines" écrites à l'avance. Ecrire, c'est l'enfance de l'art : ça rejoind le 1er point sur ce qui est inspiré/fécond, propoce à la croissance.) Un logis-ciel !