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Le 06/04/2010 à 12h28 (*.*.*.*) |
larsen -
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Aaahhh, qu'il est parfois pénible à suivre ce bleu !! Un peu comme un gamin récalcitrant à qui on aurait envie de mettre un taloche, mais après tout on l'aime bien quand même alors on lui rappelle la règle Bref, ici tous les points de vue sont les bien venus du moment qu'ils apportent un débat, voire une confrontation d'idées dans le respect de la différence de l'Autre... c'est beau non ?
Mes chers Nebo et Valérie, voulez-vous vous prendre pour époux ... oh merde, non on n'en est pas encore là, encore que j'ai connu des couples qui se detestaient avant de s'aimer. Même si en général, l'ordre des choses veut que ce soit l'inverse Valérie, je sens bien une volonté de ta part de t'opposer aux propos de Nebo, mais crois-moi sur parole, il est coriace notre Nebo national Pour que ton débat avec lui apporte quelque chose (à vous comme à nous), il te faudra : de la pérseverance (ça c'est bon, tu en as) et de la vérité (je pense que tu en as). Je veux dire par là qu'il est facile d'être moins érudit que Nebo, mais que toute idée ou argumentation "vraie", c'est à dire issue de ta propre réflexion, de ton passé, bref fondée sur toi pourra le faire écouter ton propos.
Vois-tu, je suis moi-même parfois en désaccord avec Nebo sur ses points de vue, mais j'adopte deux attitudes. Lorsque j'ai du temps, j'essaie de formuler mon point de vue en me mettant à la place de mon interlocuteur afin de lui donner les éléments permettant de comprendre mon propos. Et si je n'ai pas le temps, ben là j'dis rien puisque ce serait vain et source de confusion.
Nos échanges sur ce que j'ai appelé "l'idéal national" sont un parfait exemple du genre de débat où chacun peut avoir une idée à exposer, du moment qu'elle soit sienne. Et c'est là tout l'intérêt : que chacun se livre, sans crainte du jugement des autres, car je pense qu'on ne peut jamais être critiqué si on s'expose avec authenticité. J'ai cru comprendre, au début de tes messages (en même temps que ceux de Stéphanie), que tu avais un point de vue très opposé à celui de Nebo sur l'identité nationale, mais je t'avoue ne pas avoir pigé ce que tu penses toi. Tu as, me semble-t-il, évoqué des expériences personnelles mais sans les préciser. Alors voilà, je te propose de prendre le temps qu'il faut et de livrer ton opinion, le fond de ta pensée ok ? Si tu le souhaites, bien entendu. A+
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Le 05/04/2010 à 23h41 (70.36.*.**) |
lafouine -
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L'expulsion au nom de la religion, on en est pas là en France, sinon on serait traité de quoi?Je rappelle mon point de vue ,athée, tolérant envers toutes les religions du moment qu'elle ne viennent pas empiéter sur mes plates bandes de liberté. Je peux commenter en toute indépendance l'article qui précède, on expulse ceux qui n'ont pas comme religion l'Islam, j'espère que cela fait en choquer certain et que des boucliers vont se lever... La réunion à plus de 20 personnes interdite pour les chrétiens...c'est marrant comme en URSS à l'époque! Non je déconne...
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Le 05/04/2010 à 23h06 (92.151.***.***) |
Nebo à Lafouine -
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Au Maroc, au moins, on ne fait que les expulser. En Algérie ils se retrouvent en Prison car on n'a pas le droit d'y changer de Religion... au Soudan, par contre, comme en Iran, en Arabie Saoudite ou en Afghanistan, si musulman on devient chrétien on est simplement mis à mort... car c'est le principe même de la Charia.C'est chouette pas vrai ? Dans tous les cas, comme on va pouvoir le réaliser de plus en plus, l'Islam est une authentique RATP : Religion d'Amour de Tolérance et de Paix. N'est-ce pas ? Pardonnez-moi mon cynisme. Je sais, ça emmerde les pelures qui ne conçoivent un semblant de pensée de Bipède à station Verticale que par le biais du fumeux relativisme culturel qui leur fait croire que toutes les Cultures et toutes les Religions se valent... d'ici à ce qu'ils se réveillent ils auront le cul en étoile de mer... mais ça ne changera pas grand-chose pour eux dans la mesure où ils aiment bien se faire enculer. (Dois-je préciser, encore une fois, que je parle au sens figuré et non au sens propre ??? Oui, ça vaut mieux, encore une fois.) Merci Lafouine pour cet article.
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Le 05/04/2010 à 22h49 (92.151.***.***) |
Nebo -
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Louis, maître des lieux, notera la redondance maladive de certains qui ne savent faire autre chose que ce que fait la bêtise : insister. On a beau les prévenir avant... rien n'y fait.
Si je puis me permettre, Nebo n'est pas un pseudo chez moi... eh non... mais juste le diminutif de mon vrai prénom : Nebojsa que l'on lit : Néboycha et qui veut dire qui n'a pas peur. Croyez bien que je n'y puis rien, c'est mon père qui l'a choisi et on ne m'a pas demandé mon avis... mais je l'assume car c'est un beau prénom, assez courant dans la Yougoslavie des années 60, original et curieux en France... mais aucunement là-bas. C'est dire, je ne suis pas sur FaceBook, mais j'ai plein d'homonymes ayant le même prénom et le même nom que moi et tous originaires de l'ex-Yougoslavie. Mais il faut bien que les analphabètes brassent un peu d'air autour de ça, ça les rassure et leur donne l'illusion d'être au monde et, surtout, de me déranger en usant (très mal) de symboles issus de la Tere Sainte, alors que ça n'est pas le cas.
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Le 05/04/2010 à 22h44 (70.36.*.**) |
lafouine(source le monde) -
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Maroc Envoyée spéciale
Ce soir-là, mardi 30 mars, les fidèles réunis à l'église Notre-Dame-de-Lourdes de Casablanca, pour la messe chrismale d'avant Pâques, ont sans doute tendu l'oreille plus qu'à l'accoutumée. Pour la première fois, un responsable de l'Eglise catholique évoquait, publiquement, les expulsions de chrétiens au Maroc, nombreuses depuis le début du mois.
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Eclairage Au théâtre ce soir, l'information mise en scène Dans son homélie, le nonce apostolique Mgr Antonio Sozzo a insisté sur la ligne de conduite tenue et à tenir. L'Eglise, a-t-il souligné, ne fait pas de prosélytisme. Mais devant l'assistance médusée, l'ambassadeur du Vatican a dû également reconnaître qu'il n'avait obtenu aucune explication des autorités marocaines au sujet de l'expulsion du prêtre Rami Zaki, le 8 mars, en même temps que 15 autres missionnaires, évangéliques pour la plupart.
Tous sont soupçonnés d'"ébranler la foi des musulmans", un délit de prosélytisme inscrit dans la loi marocaine et puni de six mois à trois ans de prison. Comme les autres, le Père franciscain Zaki, qui officiait à Larache, dans la région de Tanger, n'a donc eu que quelques heures pour faire ses bagages.
Une première. Hispanophone, d'origine égyptienne, il a été renvoyé par avion au Caire, où il est resté sept heures en garde à vue sans pouvoir expliquer les raisons de son départ forcé. Et sans motif clair, pas de recours possible. "Est-ce une erreur ? A-t-il commis une faute ? Nul ne le sait", soupire le Père Daniel Nourissat, chargé de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes de Casablanca.
En l'espace de quelques semaines, ce sont ainsi une trentaine de religieux, Américains, Coréens, Néerlandais... qui ont été priés de quitter sans délai le territoire marocain. Du jamais-vu. Seize de ces personnes travaillaient dans le Village de l'espérance, un orphelinat situé à Aïn Leuh, (province d'Ifrane) dans l'Atlas. Depuis plusieurs années, le centre s'occupait d'enfants défavorisés ou orphelins, et avait même obtenu les agréments officiels pour cela.
Pour une raison ignorée, les autorités marocaines, encouragées par les discours outranciers de l'imam local, ont décidé, le 8 mars, qu'il ne respectait pas la kafala ("procédure d'adoption"). Les seize personnes, parmi lesquelles figuraient des éducateurs, des administratifs, ont eu deux heures pour rassembler leurs affaires. Avant cela, il y a eu l'expulsion d'un Américain - installé au Maroc depuis vingt-deux ans ! - à Amizmiz, au pied du Haut Atlas. Après, il y a eu les refoulés, ceux qui, de retour de congés, n'ont même pas pu sortir de l'aéroport. C'est le cas notamment d'un pasteur sud-africain de Fès. Ou bien du président de l'organisme qui chapeaute l'école américaine George-Washington.
L'activisme d'évangéliques, pour certains affiliés à la droite américaine la plus conservatrice, ne fait guère de doute et selon plusieurs sources, religieuses et étatiques, le Maroc compterait aujourd'hui plus de 500 missionnaires. Mais nul ne peut justifier le choix des personnes visées ces dernières semaines, et nul ne peut expliquer, pas plus que les motifs exacts, les dates de cette vague d'expulsions - qui a curieusement coïncidé avec le premier sommet entre l'Union européenne et le Maroc sur le statut avancé de ce dernier, qui en fait un partenaire -privilégié.
D'autres incidents se sont produits au cours de la même période. Pour la première fois, des policiers marocains ont pénétré dans l'enceinte d'un temple protestant à Marrakech pour y arrêter deux hommes, un Congolais et un Tchadien. "Le motif était qu'ils auraient été vus en compagnie de chrétiens marocains, puis la police a reconnu son erreur et s'est excusée", soupire Jean-Luc Blanc, président de l'Eglise évangélique au Maroc. Depuis neuf ans sur place, ce pasteur ne défend aucunement les fondamentalistes évangéliques. Mais, ajoute-t-il, "il y a quand même un durcissement" des autorités marocaines. "C'est un climat bizarre", acquiesce le Père Nourissat.
L'inquiétude grandit dans la communauté chrétienne, essentiellement étrangère. Car, contrairement aux campagnes dont s'est faite l'écho une partie de la presse, proche du palais pour une part, le nombre de chrétiens marocains ne dépasse pas 1 000 à 2 000 personnes, contre 30 000 chrétiens étrangers. Les conversions sont rarissimes, et pour cause. Les chrétiens marocains sont tout juste tolérés, à la condition qu'ils pratiquent de façon quasi souterraine leur foi et s'ils ne se réunissent pas à plus de vingt personnes.
"En ce moment, ils ne se montrent pas en compagnie de chrétiens étrangers car ils ont peur, mais de convertis, je n'en connais personnellement pas de nouveaux", souligne le pasteur Jean-Luc Blanc. Contacté, l'un d'eux finira par annuler une rencontre, même avec la garantie de l'anonymat. "Plus tard peut-être, mais pas en ce moment, c'est trop sensible", s'excuse-t-il.
Pour contrer l'émoi provoqué à l'extérieur du Maroc par les expulsions de chrétiens - en France, la Fédération protestante s'est émue -, le gouvernement a réuni l'ensemble des représentants religieux et exigé des églises chrétiennes officielles une réaction. "Le ministre de l'intérieur m'a demandé un communiqué de presse", reconnaît Jean-Luc Blanc.
Le pasteur et l'archevêque Mgr Vincent Landel ont donc rédigé, le 10 mars, un texte dans lequel ils évoquent les expulsions de chrétiens étrangers "sous l'accusation de prosélytisme, ou d'autres motifs que nous ignorons". Le texte ayant été en partie tronqué par les médias officiels, l'Eglise catholique, furieuse, l'a reproduit in extenso sur son site. A chaque expulsion, tout se passe très vite, oralement.
Une méthode que Khalil Naciri, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement marocain justifie tout en reconnaissant 27 expulsions, "seize à Aïn Leuh et onze autres éparpillés dans le pays". "La procédure juridique a été écartée, déclare-t-il au Monde, car nous voulions que cela se fasse de la façon la plus "soft" possible : un procès aurait immanquablement débouché sur des emprisonnements."
Pour le ministre, "si cela se produit maintenant, c'est qu'il a fallu faire des enquêtes pour être sûr des faits : nous disposons de CD, de livres, de cassettes, cela devenait du catéchisme. Pour le reste, le Maroc n'a pas changé de cap, les églises ont toujours pignon sur rue." Les autorités marocaines affichent d'autant mieux leur fermeté qu'elles ont, au nom d'un islam "modéré" que le royaume entend promouvoir, durement réprimé des musulmans extrémistes.
Des centaines d'écoles coraniques auraient été ainsi fermées. "Nous avons été très sévères contre eux, contre les chiites, plaide M. Naciri, et il y a moins d'un an, nous avons fermé l'école irakienne de Rabat." Le porte-parole du gouvernement ajoute : "Les pouvoirs publics ont le devoir de rester en phase avec leur opinion publique. Nous ne pouvons pas nous permettre de jouer avec le feu."
Autrement dit, les récentes expulsions de chrétiens seraient le fruit d'un équilibre... A l'appui de cette thèse, que bon nombre d'observateurs et de responsables chrétiens avancent, certains datent le début de la vague répressive au mois de décembre 2009, quand une famille suisse, un ingénieur prothésiste, sa femme et leurs enfants, installés depuis plusieurs années à Oujda, près de la frontière algérienne, ont dû quitter par la contrainte le Maroc en laissant tout derrière eux. C'était une semaine après le vote interdisant la construction de minarets en Suisse.
Désormais, le ministre de l'intérieur a promis de nommer bientôt un wali ("préfet") avec pour mission de devenir un interlocuteur des chrétiens.
Isabelle Mandraud
Article paru dans l'édition du 06.04.10
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Le 05/04/2010 à 20h39 (92.151.***.***) |
Nebo -
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C'est très sympathique. En tout cas on peut dire que vous ne nuisez absolument pas au débat. Vous lui faites même embrasser un niveau largement supérieur, un niveau impressionnant par sa portée. Vous êtes, comment dire ?... INSONDABLES ! Mais à bien y réfléchir : LA CONNERIE EST INSONDABLE. La BÊTISE EST INSONDABLE. La Méchanceté crasse est INSONDABLE. Et tout cela vous va à ravir. Cela vous va à ravir jusque dans l'anonymat.
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Le 05/04/2010 à 18h23 (92.151.***.***) |
Nebo -
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C'est pas tout de prendre un pseudo d'indien, encore faut-il tenir la route en matière de sagesse et pas uniquement se contenter d'avoir une grande gueule. Les lecteurs noteront qui s'amuse sur le Bleu à polémiquer (moi) et qui s'amuse à foutre la merde (certains autres)... et non content de foutre la merde, il font preuve non pas d'une grossièreté mal digérée... mais d'une vulgarité crasseuse exemplaire pour tous les aspirateurs au foutage de merde...
Sioux parle de copier/coller, mais il est incapable d'écrire 10 lignes avec la syntaxe appropriée et plus de quatre mots à son vocabulaire, quant à sa camarade de récréation, Valérie S., il lui est impossible de faire une intervention sans ses liens YouTube... Tous deux agissent au grand jour, aux yeux et aux nez de tout le monde... et ils n'ont même pas la matière grise nécessaire pour se rendre compte qu'ils se ridiculisent comme des adolescents attardés. Autant le dire, ça n'en est même pas émouvant, mais on éprouve un vif sentiment de malaise face à ces comportements de nez crottés. C'est Albert Camus qui disait : "La Bêtise insiste toujours." et l'ami Audiard précisait qu' "un con ça ose tout, c'est même à ça qu'on le reconnaît." Retournez vous ressourcer au seul endroit qui vous convienne... dans les latrines.
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Le 05/04/2010 à 12h45 (81.20.***.***) |
sioux - sioux
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même pseudo ou ............
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Le 05/04/2010 à 12h28 (81.20.***.***) |
sioux -
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Mal réveillé Monsieur Nebo ? Farpaitement , pas trouvé sur mon dictionnaire,continu a faire du copié collé c'est préférable merci et bonne journée
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Le 05/04/2010 à 00h23 (81.20.***.***) |
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Il n'y a qu'un seul monde et il est faux, cruel, contradictoire, séduisant et dépourvu de sens. Un monde ainsi constitué est le monde réel. Nous avons besoin de mensonges pour conquérir cette réalité, cette "vérité".......[Friedrich Nietzsche]
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Le 04/04/2010 à 23h39 (92.151.***.***) |
Friedrich Nietzsche s'adresse aux NAINS... -
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4.
Zarathoustra, cependant, regardait le peuple et s’étonnait. Puis il dit :
L’homme est une corde tendue entre la bête et le Surhumain, — une corde sur l’abîme.
Il est dangereux de passer de l’autre côté, dangereux de rester en route, dangereux de regarder en arrière — frisson et arrêt dangereux.
Ce qu’il y a de grand dans l’homme, c’est qu’il est un pont et non un but : ce que l’on peut aimer en l’homme, c’est qu’il est un passage et un déclin.
J’aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au delà.
J’aime les grands contempteurs, parce qu’ils sont les grands adorateurs, les flèches du désir vers l’autre rive.
J’aime ceux qui ne cherchent pas, derrière les étoiles, une raison pour périr ou pour s’offrir en sacrifice ; mais ceux qui se sacrifient à la terre, pour qu’un jour la terre appartienne au Surhumain.
J’aime celui qui vit pour connaître et qui veut connaître afin qu’un jour vive le Surhumain. Car c’est ainsi qu’il veut son propre déclin.
J’aime celui qui travaille et invente, pour bâtir une demeure au Surhumain, pour préparer à sa venue la terre, les bêtes et les plantes : car c’est ainsi qu’il veut son propre déclin.
J’aime celui qui aime sa vertu : car la vertu est une volonté de déclin, et une flèche de désir.
J’aime celui qui ne réserve pour lui-même aucune parcelle de son esprit, mais qui veut être tout entier l’esprit de sa vertu : car c’est ainsi qu’en esprit il traverse le pont.
J’aime celui qui fait de sa vertu son penchant et sa destinée : car c’est ainsi qu’à cause de sa vertu il voudra vivre encore et ne plus vivre.
J’aime celui qui ne veut pas avoir trop de vertus. Il y a plus de vertus en une vertu qu’en deux vertus, c’est un nœud où s’accroche la destinée.
J’aime celui dont l’âme se dépense, celui qui ne veut pas qu’on lui dise merci et qui ne restitue point : car il donne toujours et ne veut point se conserver.
J’aime celui qui a honte de voir le dé tomber en sa faveur et qui demande alors : suis-je donc un faux joueur ? — car il veut périr.
J’aime celui qui jette des paroles d’or au-devant de ses œuvres et qui tient toujours plus qu’il ne promet : car il veut son déclin.
J’aime celui qui justifie ceux de l’avenir et qui délivre ceux du passé, car il veut que ceux d’aujourd’hui le fassent périr.
J’aime celui qui châtie son Dieu, parce qu’il aime son Dieu : car il faut que la colère de son Dieu le fasse périr.
J’aime celui dont l’âme est profonde, même dans la blessure, celui qu’une petite aventure peut faire périr : car ainsi, sans hésitation, il passera le pont.
J’aime celui dont l’âme déborde au point qu’il s’oublie lui-même, et que toutes choses soient en lui : ainsi toutes choses deviendront son déclin.
J’aime celui qui est libre de cœur et d’esprit : ainsi sa tête ne sert que d’entrailles à son cœur, mais son cœur l’entraîne au déclin.
J’aime tous ceux qui sont comme de lourdes gouttes qui tombent une à une du sombre nuage suspendu sur les hommes : elles annoncent l’éclair qui vient, et disparaissent en visionnaires.
Voici, je suis un visionnaire de la foudre, une lourde goutte qui tombe de la nue : mais cette foudre s’appelle le Surhumain.
5.
Quand Zarathoustra eut dit ces mots, il considéra de nouveau le peuple et se tut, puis il dit à son cœur : « Les voilà qui se mettent à rire ; ils ne me comprennent point, je ne suis pas la bouche qu’il faut à ces oreilles.
Faut-il d’abord leur briser les oreilles, afin qu’ils apprennent à entendre avec les yeux ? Faut-il faire du tapage comme les cymbales et les prédicateurs de carême ? Ou n’ont-ils foi que dans les bègues ?
Ils ont quelque chose dont ils sont fiers. Comment nomment-ils donc ce dont ils sont fiers ? Ils le nomment civilisation, c’est ce qui les distingue des chevriers.
C’est pourquoi ils n’aiment pas, quand on parle d’eux, entendre le mot de mépris. Je parlerai donc à leur fierté.
Je vais donc leur parler de ce qu’il y a de plus méprisable : je veux dire le dernier homme. »
Et ainsi Zarathoustra se mit à parler au peuple :
Il est temps que l’homme se fixe à lui-même son but. Il est temps que l’homme plante le germe de sa plus haute espérance.
Maintenant son sol est encore assez riche. Mais ce sol un jour sera pauvre et stérile et aucun grand arbre ne pourra plus y croître.
Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne jettera plus par-dessus les hommes la flèche de son désir, où les cordes de son arc ne sauront plus vibrer !
Je vous le dis : il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. Je vous le dis : vous portez en vous un chaos.
Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne mettra plus d’étoile au monde. Malheur ! Les temps sont proches du plus méprisable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même.
Voici ! Je vous montre le dernier homme.
« Amour ? Création ? Désir ? Étoile ? Qu’est cela ? » — Ainsi demande le dernier homme et il cligne de l’œil.
La terre sera alors devenue plus petite, et sur elle sautillera le dernier homme, qui rapetisse tout. Sa race est indestructible comme celle du puceron ; le dernier homme vit le plus longtemps.
« Nous avons inventé le bonheur, » — disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil.
Ils ont abandonné les contrées où il était dur de vivre : car on a besoin de chaleur. On aime encore son voisin et l’on se frotte à lui : car on a besoin de chaleur.
Tomber malade et être méfiant passe chez eux pour un péché : on s’avance prudemment. Bien fou qui trébuche encore sur les pierres et sur les hommes !
Un peu de poison de-ci de-là, pour se procurer des rêves agréables. Et beaucoup de poisons enfin, pour mourir agréablement.
On travaille encore, car le travail est une distraction. Mais l’on veille à ce que la distraction ne débilite point.
On ne devient plus ni pauvre ni riche : ce sont deux choses trop pénibles. Qui voudrait encore gouverner ? Qui voudrait obéir encore ? Ce sont deux choses trop pénibles.
Point de berger et un seul troupeau ! Chacun veut la même chose, tous sont égaux : qui a d’autres sentiments va de son plein gré dans la maison des fous.
« Autrefois tout le monde était fou, » — disent ceux qui sont les plus fins, et ils clignent de l’œil.
On est prudent et l’on sait tout ce qui est arrivé : c’est ainsi que l’on peut railler sans fin. On se dispute encore, mais on se réconcilie bientôt — car on ne veut pas se gâter l’estomac.
On a son petit plaisir pour le jour et son petit plaisir pour la nuit : mais on respecte la santé.
« Nous avons inventé le bonheur, » — disent les derniers hommes, et ils clignent de l’œil. —
Ici finit le premier discours de Zarathoustra, celui que l’on appelle aussi le prologue : car en cet endroit il fut interrompu par les cris et la joie de la foule. « Donne-nous ce dernier homme, ô Zarathoustra, — s’écriaient-ils — rends-nous semblables à ces derniers hommes ! Nous te tiendrons quitte du Surhumain ! » Et tout le peuple jubilait et claquait de la langue. Zarathoustra cependant devint triste et dit à son cœur :
« Ils ne me comprennent pas : je ne suis pas la bouche qu’il faut à ces oreilles.
Trop longtemps sans doute j’ai vécu dans les montagnes, j’ai trop écouté les ruisseaux et les arbres : je leur parle maintenant comme à des chevriers.
Placide est mon âme et lumineuse comme la montagne au matin. Mais ils me tiennent pour un cœur froid et pour un bouffon aux railleries sinistres.
Et les voilà qui me regardent et qui rient : et tandis qu’ils rient ils me haïssent encore. Il y a de la glace dans leur rire. »
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Le 04/04/2010 à 22h57 (81.20.***.***) |
sioux -
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Cool nounours sur le bleu mdr
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Le 04/04/2010 à 22h27 (83.113.***.***) |
lolo@val -
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merci pour ce partage Ils sont excellents ....
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