Et les réflexions de jc dans la foulée sont, comme le plus souvent depuis un an, bien inspirées et pertinentes. L'avertissement de Nostalgic, qui prévient contre les postures élitistes, le regard gentiment (ou méchamment) condescendant, la recherche de la distinction, l'abaissement des autres pour se rehausser à trop bon compte me paraît fort juste en général mais erroné ici en particulier, à propos de jc. Les avertissements de ce dernier, qui enjoint notamment de ne jamais oublier de connecter l'intellect aux tripes, la théorie au vécu, le haut et le bas -- d'ailleurs, le garçon est sur le point d'acheter une trompette et d'en faire peut-être son instrument premier ! -- me semblent eux aussi fort justement formulés, et je n'y ai pas noté de péché de condescendance, non.

Maintenant, c'est peut-être parce que j'ai eu le plaisir de rencontrer ce jeune très ouvert et doué déjà en 3 occasions et que nous parlions au téléphone encore avant-hier ; ça donne certainement une vision plus juste d'une personne que de simplement en lire les contributions, c'est connu. JC est ouvert aux autres, tout à fait dans l'"oral, partage, echange et Humanisme" pour reprendre ses mots, mais il est déjà bien mûr pour son âge, comme pas mal de jeunes de cette génération et il n'a déjà pas sa langue dans sa poche, ce qui est important à l'heure actuelle, où les discours se ressemblent trop.

A part ça, merci à Babar pour son clin d'oeil et pour ses considérations dont je partage l'essentiel et qui ne me paraissent pas particulièrement "politiquement correctes", contrairement à un avis vite torché ici. Et justement, comme il le dit, parce que toutes ces questions politico-sociales / culturelles / mondialisées, etc. sont complexes, il m'est difficile de proposer des sujets de réflexion comme avant parce que ça prend des heures, si on veut vraiment réfléchir à une question, mettre en forme ses réflexions dans sa tête, rédiger en se corrigeant 10 fois, rajouter du gras et des couleurs pour que du texte long soit abordable, etc.

Ou peut-être -- et même probablement-- que quand on a bien réfléchi, bien planché sur tout plein de questions, on peut ramasser des considérations utiles et bénéfiques et constructives en une phrase ou deux ou trois, pas plus. C'est l'objectif, pour moi, c'est sûr, mais je n'y suis pas encore. Et c'est comme en musique -- jc ferait sans doute le rapprochement comme je le fais --, il faut épurer, arriver à aller rapidement à l'essentiel, faire quelques notes mais les notes les plus importantes et les mieux articulées entre elles, qui disent tout ou presque.

Cela dit, il y a plein de gammes à faire pour en arriver là ; et puis on ne peut pas se contenter de ne faire que des phrases denses et épurées, il faut aussi pouvoir développer. Hier, je revoyais avec plaisir mon ami Louis, pour une fin d'après-midi de discute, un oeil sur le foot, une oreille sur les nouvelles chansons de Carla, et de boeuf bien enlevé ; et Loulou me conseillait : "Ce que tu devrais faire, c'est un manifeste. Plutôt que de te contenter de contribuer régulièrement ou épisodiquement en forum, sur telle ou telle question, mettre tes réflexions en forme et proposer 10-15 pages de programme/proclamation".

Il a raison et je l'ai remercié de son bon conseil. Pour autant, je ne m’en sens pas encore tout à fait capable et/ou je manque de temps pour m’y consacrer comme il le faudrait. Mais c’est un objectif, c’est sûr, et il faut y travailler !

Dans la partie "anecdote", j'ai fait ma rentrée cette semaine (en "hypokhâgne"... vague nostalgie du passé ) et c'est dire a quel point mes collegues, enfin le tiers que j'avais dans mon champ de vision a cet instant precis, semblait en cruel manque de recul voire d'esprit critique par rapport a ce qu'on leur disait (ne parlons donc pas d'humour ici, ce serait prematuré). Je m'explique : premier cours de cette matiere qu'on appelle "philosophie", grand privilege que nous accorde l'education française. Le monsieur, sec et a lunettes, tres sympatique et ouvert, nous donnes "quelques principes directeurs". 1) Pour bien la digerer, pour pouvoir y reflechir dans les meilleures conditions, "il faut aimer la philo" (quel truisme voyons! )... A ce moment precis, je vois tous mes congeneres, sous mes yeux, qui se mettent a gratter dans leur cahier la phrase precedente... Vous me suivez?

La parole ne prime pas! Et pis... ils manquent encore l'essentiel, des le premier cours, sur la philo, qui est avant tout orale, partage, echange et Humanisme... Fete quoi... Somme toute, si ce n'etait pas l'intention du prof (il ne nous a pas demandé d'ecrire noir sur blanc sa phrase-truisme-evidence), j'ai ressenti, en les voyant tous, un sentiment de "Dressage brutal" comme j'ai vu Nietzsche l'ecrire... l'impression, non pas que le mal etait fait, mais que c'etait deja en cours. Et les eponges-cerebrales, pretes a boire ce qu'on leur donnera... Le discours n'est pas meprisant, ni condescendant. Mais il est un poil alerté, une legere peur. Un poil, salut a toi. Disons que je crois qu'il serait souhaitable qu'ils ne menagent pas trop leurs reves. Penser a ne pas les etouffer. Et, pour les plus audacieux, penser a les rendre premiers (eh! pourquoi pas?)

Les enfants sages d'hypokhagnes (et dont je fais partie, et ou je vais prendre un pied monstre) devraient ecouter les Clash, Franck Zappa, Jimi Hendrix, Brassens, Django, Miles, Nougaro... Camus, Rimbaud, Orwell, Rabelais... ça peut donner des idées : c'est MES educateurs personnels, mais ils sont aussi ceux de tout le monde, si le monde en veut bien. C'est une proposition. A prendre ou a laisser. Mais, ceci est delectable au plus haut point, sachons le.

Pour répondre à jc qui fait de l'echo dans le forum d'à côté, je veux bien prendre un exemple que je connais un peu (moi) pour illustrer à quel point la vanité est humaine (Même si dans son exemple il s'agirait plutôt de prétention. Somme toute assez saine quand il s'agit de (se) lancer un défi (= jouer vite, déjà, mais sans fausse note surtout). C'est sportif, comme attitude, quand on s'en sent intuitivement capable ... (et que ça reste à prouver).

- Humilité : (degré 0 en absisse, 12 mois en ordonnée) : Si Lionel ne m'avait pas gentiement cherché des poux il y a une paire d'années, j'aurais fini par croire que j'avais tout le temps raison de penser ce que je pensais (mais "y'a que les idiots qui ne changent jamais d'avis"). Et si Nebo (, en cachant le feu rouge avec sa cape, ne m'avait pas montré avec son épée le feu vert, j'aurais fait du sur-place je n'sais où ... (Je la fais courte, en ne citant pas la multitude des autres influences).
@ux 2 : je n'ai pas encore lu vos liens, mais j'y viens ... ]

- Fierté : J'aurais jamais cru que je tiendrais si longtemps sans me faire jeter, ou sans tomber en panne totale d'inspiration ... L'interactivité m'a construit, tout en émulant certains autres, je l'espère ...

- Prétention : Comme je l'esperais, cela a grandement fortifié le sens civique d'une frange de notre population, ainsi qu'opéré une prise de conscience aigüe (sur la carence philosophique de notre société).

- Vanité : Du coup, sans ça aujourd'hui, je ne prévoyerais pas qu'il va y avoir deux clans en France : 1/ ceux qui sont "pour" Houellebecq 2/ ceux qui pensent que d'appeler un clébard par mon patronyme (dans son dernier bouquin) est indigne, et jugent que le renard doit s'esbaudir sans interférence. Ici ou là.
(Car la moutarde me monte au museau : soit l'écrivain incriminé ignorait mon existence, et c'est ballot -quand on a internet à cent sous de l'heure-, soit l'ex-"chanteur" la connaissait, et c'est un blaireau farceur, un rien récupérateur ...)

- Fatuité : En appelant une voiture à essence de mon nom ils savaient, sûrement, que j'allais refuser qu'ils m'en offre une gratuite (je ne suis pas pour l'usage de cette energie). Ceci explique cela. Je n'ai donc pas eu de dédommagement pour cet affront. - Orgueil : Chaque fois que Fox TV apparait, ou la Century Fox, c'est indépendant de ma volonté, et je vous prie de m'en excuser (si la teneur vous indispose). Enfin, depuis que j'ai un peu politisé l'affaire, si ça permet au "nuisible" de certaines forêts (que j'essaie de rendre plus sympathique encore) d'être dorénavant moins exterminé, ça aura au moins servi à quelque chose ...

- Megalomanie chronique : Je trouve plutôt sympa que les Stones ouvrent leur album en me rendant hommage, mais si vous les voyez dites-leur de mettre une majuscule à Fox ...

Sinon le clivage entre les vachtement intelligents (qui acceptente d'être élus pour se "dévouer" -faut voir ...) et les plus ou moins bien nantis du cortex (qui devraient leur salut au panurgisme) : c'est simple, je n'y crois pas une seconde. Je suis un renégat.

D'après mes observations c'est clair que l'intelligence n'est pas DANS les cerveaux, mais AUTOUR.

Je publierai les résultats de mes recherches, une fois que les coraux, que les méduses (sans le moindre neurone, mais rudement balaises pour chasser, futées comme tout) et que les volatiles comme les oiseaux que j'observe (avec une toute petite boîte crânienne et une cervelle ... d'oiseau) m'auront dit leur dernier mot !