[...] l'Etat est limité, sinon cela revient aussi a dire que la Gauche elle-meme est merdique (cf : années 80 encore ; la Gauche, plusieurs gouvernements durant, s'est planté tout autant que la Droite : par consequent le probleme n'est pas là... la verité est ailleure!). J'ai souligné "exclusive", parce qu'elle a un rôle la dedans, bien sur. Mais pas uniquement.

1) Responsabilité de l'Etat, qui pendant des années (et malgré les gouvernements de gauche des années 80...) aurait laissé les precaires dans des situations encore plus precaire etc. Et que ces petites emeutes seraient la traduction d'un mal etre profond qui tire son origine dans la nature meme de la societé capitaliste, voué a son autodestruction. Interessant.

2) Responsabilité individuelle : "attention jc, t'as un discours liberal" (c'est ce que m'a dit mon amie de gauche . Faut dire que c'est l'insulte supreme du discours de gauche!). Conviction en l'homme, en soi. On peut s'en sortir. Meme au fond du trou, on peut s'en sortir. Je trouve que Froleur, c'est un bel exemple. J'avais aussi vu ces exemples d'anciens dealers incarcerés, aux Etats Unis, qui montaient une mini strat up, en revendant sur le net des BD (par exemple), en utilisant Internet, disponible gratos dans leur mediatheque. Certes, la bas, faute de protection sociale, il n'y a pas tellement le choix pour s'en sortir, mais n'empeche que ces mecs la ont maintenant compris le sens que peut avoir une vie "bien equilibrée", avec un travail et une rage au ventre contructive. Je crois que ce declic la est aussi possible en France, sans forcement supprimer la Secu.

La vie est toujours un combat. Alors il faut le prendre a bras le corps et lui faire face, aussi dignement que possible. Bien sur, ça ne justifie pas du toute le darwinisme social et ce coté, qui est reel Denis, que "le plus fort bouffe son voisin".

Mais dans quel sens commencer? C'est deja en prenant conscience que mon voisin merite, tout comme moi d'etre respecté, que j'ai des droits, comme il en a, que j'ai des devoirs envers lui, comme il en a envers moi (faiblesse liberale du discours : "je" est avant "il". Un bon point pour ceux qui l'on vu ). C'est ça aussi, la "prevention". Et apres, on peut entrevoir autre chose en matiere de pensée politique. Mais je ne pense pas que l'inverse soit le cas. Les gens changent bien avant les Partis, on l'a deja vu lors de multiples revolutions..... c'est une autre maniere de croire en cette derniere : le centre en est la Personne, plus l'Etat (et oui : "deviens ce que tu es"...) . La revolution, c'est l'homme lui-meme. Le discours mettant la faute exclusive (aussi, j'aime pas trop ces discours a tout prix contre l'Etat, c'est trop vite abusif en France : purée, ça doit etre dur de s'appeller de Villepin! Il doit falloir une sacrée dose de courage et de conviction pour etre bon (je ne vise pas le ministre ). Pour pousser le vice encore plus loin, je dirais meme que, si les jeunes des cités ont besoin d'entendre qu'ils doivent croire en eux et que "c'est possible", je crois egalement que c'est ce dont tout homme politique aurait besoin pour qu'il se rende compte que, ben... oui.... "c'est possible" aussi de faire des belles choses en etant dirigeant ("Pourquoi ont-il tué Jaurès" chantait Brel). Encore une fois, faut y croire.)

VALERY : Le coup des étrangers "qu'ils retournent chez eux !"... c'est du verbiage basé sur la Passion...du mot Latin Pati qui signifie Souffrir ...et je suis trop Jouisseur dans la Vie pour souffrir ! Tu m'suis ?

J'ai vu passer ici pas mal de réflexions justes, qui me changent d'ailleurs de celles de mon Libé quotidien qui, lui, penche vraiment trop du côté du politiquement correct / on est de gauche / c'est pas de leur faute, c'est rien que de la faute du gouvernement.

Entre autres, je suis bien content d'avoir vu Yamero dire que si ces 2 malheureux adolescents sont morts électrocutés, c'est peut-être un peu de leur faute, non ? Parce que ça, c'est l'aspect essentiel qui manque dans tous les commentaires qu'on lit sur ces événements et plus généralement sur d'autres. Je suis persuadé qu'on ne résoudra les problèmes de ce début de siècle que par la responsabilité individuelle, l'éthique, la pleine conscience par chacun, constamment, des conséquences possibles de ses actes. D'où l'importance de souligner la part de responsabilité individuelle dans différents événements qui peuvent être rapportés.
(Juste un point sur lequel je ne te suis pas dans tes réflexions, Yamero, "les médias font leur beurre là-dessus", c'est plutôt vulgaire face à une question qui n'est pas si aisée : faudrait-il que les médias fassent comme si de rien n'était ou presque ?)

Denis tient courageusement son discours gauchisant habituel de façon plus esseulée que d'ordinaire, mais franchement Denis, je trouve que tu as tort de tout excuser et de ne pas trouver de responsabilité aux auteurs de ces violences. C'est ce qu'on fait dans les milieux bien-pensants depuis 30 ans et ça ne marche pas. Je trouve même que ça manque de respect vis-à-vis de lui de prétendre que quand quelqu'un est pauvre, il n'est pas responsable. C'est d'ailleurs aussi en contradiction avec notre droit, qui reconnaît une atténuation de la responsabilité dans des cas particuliers, essentiellement des cas psychiatriques. Si le champ de cette atténuation touchait un peu tout le monde, il n'y a plus de droit, cher ami.

Bref, je suis aussi de ceux qui voient mal comment on pourra avancer sans retrouver un peu plus de fermeté dans le langage, dans l'exposé de ce qui est attendu d'un citoyen. La conquête de droits nouveaux par l'individu (Mai 68 et sa suite), la révélation du fait que pendant longtemps, les structures sociales ont largement réprimé l'individu (Foucault) ont été des séquences importantes de notre histoire. L'individu y a gagné plus de droits, donc, et c'est bien. Mais aujourd'hui, l'époque réclame au contraire que chaque individu repense aux devoirs qui lui incombent pour "recréer du lien social".