Meuh non... t'as pas eu tort du tout du tout... et je parlais Religion aussi... mais ça n'a pas d'importance... je veux dire on se comprend... pour une fois j'étais consensuel

Dans la confusion culturelle, il ne s'agit pas d'être pro ou anti Dantec... mais juste de voir, vraiment, ce qu'il a à nous dire... pour en tirer quelque chose ou non...

@ Fox : Je me doutais que tu ne désapprouverais pas une proposition de dynamique profane/sacré, hé hé. Ton évocation de Brother Ray à ce sujet est profondément juste et le film "Ray" est pour moi fort réussi. Tant mieux si l'Afrique "a toujours su éviter l'impasse du conflit binaire", parce que malheureusement, il y a plusieurs autres impasses qu'elle n'a pas su éviter ! A part ça, c'est assez rigolo, relis ta contrib sur Fink en réponse à Ed : toi aussi on en sort avec le sentiment que tu ménages complètement la chèvre et le chou, ha ha !

@ Nebo : le format Real Audio m'a tellement emmerdé à une époque que je le boycotte, mais j'aimerais bien écouter Onfray sur Nietzsche, je ferai peut-être l'effort. A part ça, la remarque que tu me fais est censée et je t'accorde que nous brassons tous de la tradition et de la modernité. Bon, je trouve qu'il n'y a pas entièrement un parallèle entre ce que je relevais chez Maurice Dantec et ce que tu relevais chez moi. D'ailleurs ce n'était pas de musique que je parlais au départ mais de pratique de la religion. Et j'ai sans doute eu tort d'en faire une histoire de retour en arrière.

@ Ed : Sur Finkielkraut, c'était court mais bien résumé, merci. Je crois que tu mets le doigt sur l'essentiel en évoquant le « refus d’abandonner la réalité au grand récit de la domination » de la part de Fink et la résistance à ce projet de la partie de la gauche la plus abusée. Il faut noter l'usage du mot récit, qui est de plus en plus présent dans les analyses de nombreux commentateurs. Je vous en parle moi-même depuis 2-3 ans, et c'est une vision des choses qui se construit depuis plusieurs décennies, à partir de Paul Ricoeur, je crois. Tout est littérature, c'est-à-dire que tout ce que rapportent et commentent les humains de la réalité épouse des structures de récit, avec des héros, des méchants, des montées de tension, des paroxysmes, des détentes, des événements, des trahisons, des amours, etc.

Le "grand récit de la domination" évoqué par Fink, c'est en effet un de ces grands récits qui a connu un succès croissant depuis un siècle. Ce que fait gagner cette vision des choses, c'est un certain recul. Quand on a compris l'attrait des humains pour les récits, cette faim apparemment jamais assouvie d'histoires dramatiques, je crois qu'on est mieux à même de faire la part des choses. Le "grand récit de la domination" n'est pas qu'un récit, il est ancré dans des réalités. Mais dès que ces réalités sont rapportés par des humains à d'autres, la dramaturgie du récit reprend de la force et empêche de raisonner juste. Le problème, c'est que la force de cette dramaturgie n'a pas cessé d'augmenter ces dernières années et qu'elle finit par tout obscurcir.

Curieusement, tu fais l'éloge... ensuite... de cette fabuleuse musique Gospel/Blues Churchy qui est on ne peut plus "Roots"... et tu te doutes bien que ce n'est certainement pas un reproche de ma part... en même temps ton parcours professionnel perso te tient connecté pleinement à la Modernité ("Post-modernité" même ?)... n'est-ce pas aussi un BEAU PARADOXE ?... ...