Salut, je me fais rare les temps ci sur les forums, je vous lis, depuis qq mois j'ai l'impression que toute les couleurs se mélangent , pourquoi pas une nouvelle couleur pour converser entre dinosaures, je déconne bien sur ...Je suis entrain de lire le bouquin d'Angela Bowie----
Backstage Ma vie avec David Bowie...
Je vous balance un extrait concernant les concerts de rock en l'année 1970, souvenirs pour certains, découverte pour le plus grand nombre d'entre vous...
Bonne lecture
C'est parti, ambiance ambiance ------------
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D'abord,
ça pue- Il y a de la crasse partout- Un après midi entier nous fut
nécessaire pour transformer une salle de cinéma porno en salle de
concert- Ça sentait plus le poisson pourri que le pop-corn-
L'endroit
était également infesté de puces-ah , ces petites bêtes qui
grimpent sous votre jupe baba cool, quel plaisir!-
Si
l'organisateur du concert n'avait pas jugé bon de faire nettoyer les
toilettes avant le spectacle , il restait en suspens dans l'air mêlés
a une odeur de vieux sperme séché , des relents d'urine qui
allaient en s'accentuant a mesure que la soirée avançait et que des
légions de jeunes complétement pétés migraient vers les chiottes
pour faire leurs besoins en pissant partout sauf la ou il faut -
Arrive
le moment ou vous ne pouvez plus tirer la chasse, a cause de panne
technique et humaine, ce qui bouche les toilettes et ajoute de
l 'arôme ambiant bien des richesses supplémentaires-
Il
y a bien sur d'autres odeurs fétides qui viennent amplifier la
puanteur générale-Peut être celle de l'encens,encore qu'en 1970ce
fut déjà une pratique ringarde – L'herbe et le haschisch brulent
dans des joints et dans des pipes de toute forme, de toute taille et
dans tout les matériaux- Sans parler des cigarettes – Et tout le
monde ou presque (surtout en Grade Bretagne) a terriblement besoin de
se laver- L’ère psychédélique voulait, en gros que la nouvelle
transpiration recouvre la vieille sous des fringues hippies portées
longtemps sans jamais être lavées- Rappelez vous s'il vous plait,
que, dans certains milieux a cette époque la l'odeur de
transpiration était un must -
Bref,
vous voyez le genre- Peut être votre mémoire olfactive vous ramène
t'elle quelques années en arrière maintenant que je viens d’évoquer
ces quelques détails-
Vous
vous sentez alors un peu mal a l'aise, comme moi qui m'étais sentie
si mal dans les salles de concert de cette époque la-
N'oublions
pas enfin les sols gluants, ces traces de marron noirâtre, ces
textures crouteuses que vous touchiez dans l'obscurité de la pointe
de vos pieds------et que vous assumiez l'ensemble de la situation
dans un épais brouillard, résultat de toute cette drogue-
Dieu
soit loué, on se fendait la gueule, bien sur, mais c'était vraiment
crasseux- Et je ne parle pas simplement des salles de concert-Les
spectacles eux-mêmes manquaient, disons de cohésion- Sur scène,
les gens erraient de droite a gauche, les roadies se cognaient conte
les batteurs, les bassistes trébuchaient sur les câbles, le bière
et le vin se renversaient sur les amplis branchés, personne ne
savait jamais quel micro il fallait utiliser, les spots
s 'éteignaient ou s' allumaient subitement, la sono marmonnait
comme un crocodile visant un caniche ou encore explosait comme si la
fin du monde arrivait chaque fois qu'un guitariste défoncé
branchait sa Fender dans la mauvaise prise-Tout cela ,c'était la
routine- souvent, la foule devait patienter une bonne demi-heure, au
milieu de ce genre de tâtonnement,avant même que le groupe n'en
vienne a accorder ses instruments- Ce qui pouvait donner lieu a un
sorte de marathon surréaliste , surtout si les musiciens
arrivaient sur scène un par un, selon leurs propres emplois du
temps-Vous connaissez le trip rituel de ses musiciens avant le
concert : d'abord , un diner au riz complet avec une dose
d'acide, suivi par quelque tranquillisants, arrosés de téquila pour
faire passer le tout- Puis on se faisait faire une petite gâterie
par une professionnelle avant d'accorder une interview a la presse
marginale- On accueillait ensuite les privilégiés dans les loges,
et on se refaisait faire d'autres petites gâteries, mais cette fois
par des amateurs zélés-
Enfin,
on ramassait les munitions nécessaires pour aller sur scène
(bouteilles et quelques doses de tout)-Tout le monde est prêt ?
Il est comment le Karma?Vite, un rail de coke dans le nez avant le
concert ( mais seulement,t si vous étiez hip et américain, car en
1970 la coke n'était pas très répandue)- Et hop ! Montons sur
scène ! Branchons la guitare et accordons la tandis que les
autres gars errent ça et la, reprennent un peu de shit, arrangent un
peu leur cheveux, se glissent derrière les amplis pour une dernière
petite gâterie ou quelque bouchée encore de ce délicieux sandwich
beurre de cacahuète engrais organique et non pasteurisé, étalé
sur du pain de son, saupoudré de germe de bléavec, en plus, un peu
de confiture de mures agrémenté de mescalinequ'une adoratrice du
groupe a rapportée de Monterey, Californie, ou de Manchester, c'est
selon- quel chambardement pour la tête en tout cas----
Dés
que la première notes de musique retentissait, la durée de
l'attente, aussi pénible fut elle , était oubliée d'un coup, comme
par magie- Vous étiez parti, et je veux dire , pour de bon (parti),
dans un voyage choisi par le groupe ce soir la- Mais pourquoi les
choses devaient elles se passer ainsi ?
Dans
la bible du rock'n'roll ou était écrit qu'un groupe devait être
totalement désorganisé en tout, sauf dans sa musique ?
Pourquoi devaient ils trouner le dos aux spectateurs ?
S'habiller comme s'ils avaient rendez vous avec une fosse septique
débordante ? Présenter chaque morceau (tout en accordant leurs
instrument, bien sur) en marmonnant, < Nous----euh---on a écrit
cette chanson à-----euh -----ah, ouais----mmmmmm----au Nouveau
Mexique > ????
Pourquoi
croyaient ils que les pannes techniques (au moins une par concert,
souvent plus) étaient des phénomènes prédestinés ?
Je
sais, je sais- Un spectacle bien rodé était du domaine d'un type
comme Elvis et, l'efficacité, c'était pour plaire a un public de
coincés- mecs dans les affaires, soldats, flics,et mères de
famille-
Les
merdes, pannes, incidents et autres survenaient comme ça, sans que
personne sache très bien pourquoi, car les musiciens n'étaient
finalement que des types comme toi et moi (seulement plus riches) et
puis les machines avaient leur rythme a elles-
Quant
au temps il était circulaire-
Tout
baignait- Cool - C'était cool-