Mon point de vue à moi, il est assez proche du tien sans en tirer peut-être les mêmes conclusions : la psychologie, c'est un domaine majeur ; l'être humain est complexe ; depuis Freud, on a passé une étape mais il faut se remettre constamment à l'ouvrage. Donc, moi, je trouve très bien qu'il y ait tant d'étudiants en sciences humaines ; ce que je ne trouve pas très bien, c'est qu'on entende ensuite majoritairement le point de vue selon lequel "ça n'est pas normal qu'après avoir fait la fac, on ne trouve pas de travail".

Je l'ai dit hier : je penche plutôt du côté de ceux qui considèrent que l'Université dispense des connaissances et des méthodes, et que sauf exceptions, elle ne forme pas complètement à un métier. L'individu ne peut pas se tenir quitte d'avoir eu son diplôme. Le travail qu'il va finalement trouver sera le produit de son souhait, de ses diplômes, de ses compétences réelles, de sa personnalité, de rencontres, de coup de chance, etc.

Merci pour les compliments et la critique. Cette critique de ma tendance au paternalisme (voire à l'universalisme parfois un peu benêt) me semble juste, mais que voulez-vous, chacun de nous a ses tropismes. Je souhaite néanmoins dans cette contribution vous donner un gage de bonne volonté, voilà, c'est fait.

Le manque de valeurs consistantes conduit irrémédiablement à tenter de bâtir dans du sable mouvant ... Avec détermination plutôt que pragmatisme : allergie à la résolution, mais fougue dans le non-achevement, obstination dans le rabaissement de l’espérance
Plus on se débat plus on s’enlise ... Pourtant plus on débat, moins on focalise.
La fourmi qui s’échape de la mélasse, c’est celle qui n’a pas paniqué.
Saisies en pot, celles qui se débattent s’enfoncent dans le miel redoutable ...

escapés : les mineurs remontés, tout seul sans secours, d’un coup de grisou, trois semaines après la reprise de l’exploitation ... ce sont les seuls “rescapés” (étymologiquement).

Je suis attristé de voir un doyen de faculté parler de mettre “sur le marché”, des psychologues, comme du bétail, ou des androïdes.
Il parait que 1/4 des étudiants en psychologie, européens, sont français (- à vérifier - et à comparer avec les étudiants en philosophie et autres Sciences Humaines, tout autant décriées depuis quelques temps... On oublie que la formation médicale par exemple, est aussi un cursus à vocation professionalisante à rajouter aux statistiques)
Et bien croyez-vous que les intervenants médiatisés s’en réjouissent ? Non, ils en déduisent que les “filières sont bouchées” ! (Sans vouloir rétablir un numerus closus, ils font miroiter le rôle de pourvoyeur en ressources humaines, plus que jamais affublé à l’enseignement en direction du monde du travail. Comme si l’expansion de l’intelligence, le savoir-faire linguistique, la capacité d’abstraction etc. était des qualités quasi répréhensibles dans un monde fatalement voué au profit).
Pensez-vous que l’on va alors démultiplier les applications psychologiques dans les activités humaines ? Voire même exporter nos compétences ? Que l’absence de psychologie ne soit pas patente dans les liens sociaux, dans ce besoin nouveau de décroissance, comme dans la carence d’educateurs de “proximité” ? (Rappel : les suicides chez les jeunes sont plus dommageables que les accidents de la route) Ne parle-t-ton pas jusqu’à la nausée de la desespérance des nouveaux adultes, du désenchentement induit par la société moderne etc.
La sinistrose (c’est une maladie)(psychique) serait-elle le prix a payé pour relancer la Vème Republique moribonde ?

Mais là, à l’heure de la sortie de Fac, c’est comme si on avait trouvé un trousseau de clefs, et qu’on décidait de changer les portes, (ou de les condamner), au lieu de trouver les serrures convenables !
On parle aussi de ces milliers d’étudiants qui ne finissent pas leurs études, et qui se retrouvent forcément comme du chiendent sur le bord de la route. On oublie un peu vite que les petits patrons sont de loin (avec les artisants) les plus grands créateurs d’emplois, et qu’ils viennent souvent d’un rejet reciproque d’avec les institutions normatives ...

C’est d’ailleurs le talon d’Achille de types comme Jacque Marseille : à vouloir faire parler les chiffres, on fait des stats des certitudes, in fine des semblants de cheminements mentaux, allusifs, qui ménagent la chèvre et le choux (lectorat oblige), alors que ce ne sont que des résultats : de la pensée échue (échouée ?) sans perspectives miraculeuses ...

chocolat : rien qu’un “effet psychologique” compte tenu de la faible teneur en alcaloïdes (entendu à la tv) : mais l’euphorie serait elle autrement que psychologique ???

La flexibilité mentale n’est-ce pas le pseudo de l’intelligence ? La clef de l’imagination !?
(- Red House : “Wait a minute something is wrong
The key won’t unlock the door”
[...] If my baby don’t love me no more ... I know her sister will” )

°o0O0o°

@ Lionel : “Mais de là à jeter des pierres, non certainement pas”
Si : il faut jeter ... retrancher, élaguer ... En sculpture si tu ne fais que rajouter de la glaise, tu n’obtiens rien de raffiné ... ça serait mieux de synthétiser les lois, de résumer les mandats, d’être concis dans les débats, et de supprimer des étages
Romano Prodi (dont le projet est de faire “baisser le coût du travail” tout simplement on augmentant les taxes sur les profits pour les réinjecter dans la pré-croissance !) est élu, et le chef de la mafia tombe le lendemain : comme quoi la resistance et la rebellion ça a du bon ! :-) (coincidence ? alors vive la coincidence ! Encore et encore : “power to the people !” comme disait un des Beatles après son licenciement ...)

(@ Froleur : la “démocratisation” de la dictature que tu dis ”d’un seul homme”, c’est de faire que chacun puisse devenir un petit dictateur dans son secteur ... cf. “le règne de 3èmes couteaux” évoqué par Lavilliers ...)

@ Yamero : Merci de me donner l’occasion de placer un des aphorismes maisons, qui fut un temps ma devise : “Ce qui plait à tout le monde, c’est ce qui ne dit rien à personne” (cf. accoucher d’une souris par trop de compromis)

Moi je suis un peu déçu que le CPE ne soit pas en place. Même si je reconnais qu'il aurais fallu plus de discussions avant, Villepin la joué solo, c'est tant pis pour lui. Je voyais dans ce CPE comme le début de la réforme que la France va devoir vivre (et non pas subir!). Moi j'aime le changement, surtout quand la situtation n'est pas bonne comme elle l'est en France. Je pense et j'espere que la prochaine campagne politique pour élire un(e) nouveau(elle)président(e) tablera sur le changement, sur un programme ambitieux et non pas sur un débat de personne sans programme qui va nous mener vers l'immobilisme comme c'est le cas de notre cher Chirac (qui se fout bien de notre gueule tout de même!). La France a besoin de d'un élan pour repartir, moi quand je vois la tête de Chirac je vois la France qui coule....

Voilà deux alexandrins (que j'ai rêvé : ils me sont arrivés tout cuits, comme deux brochettes sur le barbecue du W.E., pourvus tout enfilés comme avec les perles d'un collier, au matin, avant que je parte en quête de mon after-shave ... ) que je proposerais à certain politicien visitant des zones urbaines troublées, plutôt que de faire de la réclame pour des engins de nettoyage à haute pression aquatique... (@ Nebo : tu vois que certains proposent tout de même) ... M'en manque 2 autres pour faire un quatrain ...

@ jc : la dernière fois, j'espère que tu as pris pour ce qu'elle valait ma non-réponse à l'article sur la non-matière (cf. la densité manquante de l'univers). Mais merci d'avoir donner ces détails (ex. l'antique plomb sous-marin : quelle trouvaille ! trop fort !) que j'ignorais comme bcp, sur ces travaux passionnants, bien ancrés dans notre époque.

@ charles-pierre (puisqu’il a dit lire mais ne plus ecrire ici) : Je reviendrai à cette nécessaire (auto)critique de la classe journalistique...
Ce n'est pas parce que tu ne me permettais pas d'être si radical que j'ai un peu lâcher prise depuis l’autre jour, mais parce que j'ai été victime de torpilles :
Il fut un temps où les victimes de sabotages étaient ceux qui trahissaient l'éthique internet (la "netiquette" originale) en faisant de la pub sur la toile par exemple. On est loin de cette époque : aujourd'hui il semblerait qu'il y ait 4 types d’intrusion possibles dans nos ordis (mac inclus) :
- les “failles” de systemes d’exploitation Microsoft et Apple qui alimentent les bases de données de leurs propres chefs ... et qui se sabordent d’eux-même (et le matériel avec)
- l’essor technologique des repérages par les services spécialisés dans la traque polyvalente (des pros patentés, mais de + en + privatisés)
- les hackers dégénérés (sans ethique) qui font de votre disque dur des camps d’entraînement avant de s’attaquer à la NASA ...
- Et bien sûr tous ces virus, chevaux de Troie, etc. qui se propagent d’eux même et rendant complices les usagers naïfs ...
Ou les 4 à la fois ...

Mais là où tu as raison, c'est qu'une négociation, normalement, c'est donnant-donnant. Seulement, la négociation a lieu dans un certain contexte de concurrence, de compétences offertes, etc. Dans mon secteur, par exemple, il y a 5-6 ans, les traductions de manuels pour les agences se faisaient à 0,10 EUR le mot et on avait plus de temps pour les faire. Aujourd'hui, on nous demande d'être nettement plus flexibles, tout est urgent. Bon, alors selon ton raisonnement, on pourrait dire, "OK, je vais être plus flexible, mais alors c'est 0,12 EUR le mot". Sauf qu'on est dans un contexte où il y a plus de traducteurs qu'il y a 5 ans et qu'il y en a plein qui sont prêts à travailler pour 0,08 EUR ! Alors tu te vends avec le meilleur bagou dont tu disposes et tu vas réussir à obtenir 0,09 EUR.

OK, mon exemple est celui d'un travailleur indépendant alors que la grande majorité des gens travaillent en salariat. Mais ça ne change pas grand chose, l'économie réelle s'applique aussi bien aux uns qu'aux autres. Bien sûr, l'engagement de fidélité et de subordination à l'employeur emporte une contrepartie que n'a pas nécessairement l'indépendant, mais on peut soutenir que la régularité d'un salaire fixe payé tous les mois, c'est déjà une bonne part de cette contrepartie. Augmenter ce salaire si le secteur économique dans lequel opère l'entreprise est au contraire dans une logique de baisse de prix, ça n'est pas économiquement évident. Maintenant, il est certain qu'il serait intéressant de mettre sur la table les stats de "partage de la valeur ajoutée" et de rediscuter de sa répartition. De manière générale, on aura besoin pour avancer de de plus en plus de chiffres et stats concrets. Par exemple en matière de gains de productivité.

ooOoo

@ Manu : Oui, il y a pas mal de choses à faire évoluer chez nous, à réformer. Oui, Fabrice Burgaud n'aurait pas dû se voir confier d'emblée une affaire pareille et une des propositions de Canivet porte évidemment là-dessus. Le droit est une matière bien spécifique qui a sa filière et ses universités dont on peut sans doute réformer l'enseignement sans trop de difficultés s'il y a lieu.

En revanche, réformer l'Education nationale en général, l'EN, ce mammouth qui s'occupe de l'enseignement de, quoi, 5-6 millions de jeunes, et qui donne du travail à 1 million d'enseignants et à 1 million d'administratifs et techniques, ce sera sans doute le plus difficile à changer et ça viendra peut-être pas tout de suite mais dans un certain nombre d'années, quand le pays aura bien pris son élan réformateur et voudra vraiment changer son Education nationale en assumant toutes les conséquences, nombreuses et lourdes. Note aussi que pour l'essentiel, l'EN ne forme pas à un métier (sauf son propre métier, l'enseignement) mais transmet des connaissances. Est-ce qu'elle doit changer de vocation ? C'est une question dont la réponse n'est pas évidente, sauf si on très pressé et pas vraiment intéressé par la question. Pour ma part, je crois que l'EN doit tout de même conserver sa vocation de transmission de connaissances, mais je continue de réfléchir !

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@ Framboise : Ben c'est ça qui est compliqué, avec la justice, figure-toi : ça n'est pas parce que Outreau I était une énorme erreur que Outreau II, qui en partage beaucoup de caractéristiques, est exactement de la même eau. On ne sait pas, c'est ça qui est dur. C'est toujours aussi difficile de discerner le vrai du faux. Dans Outreau II, note que Myriam Badaoui n'est pas centrale, elle est périphérique. C'est un dossier difficile où ces gens sont d'un niveau intellectuel assez faible, où 3 frères ont épousé 3 soeurs -- est-ce que vous avez bien lu et est-ce que vous comprenez le tour symbolique que cette triple union donne tout de suite à ces 3 familles ? --, et où apparemment les moeurs internes à cette tribu sont très relâchées. Mélange ça avec une parole d'enfants qui est toujours sujette à caution et des souvenirs qui datent d'il y a plusieurs années et va y voir clair et dire la justice après ça ! Il semble que la cour ait plutôt bien cerné le juste dans cet embrouillamini, il n'y a donc pas lieu de déplorer l'issue, au contraire.

Au fait, je croyais que tu étais étudiante, tu es chef d'entreprise, en fait ? (cf. le Vert) ?