Mais oui il faudrait rajouter une catégorie : celle des "dominés" qui mènent le monde à la baguette !
Cf. les femmes, c'est bien connu [-non ...pas sur la tête !],( ces bien-connues pour gérer le monde par leur influence basée sur la notion du sacré), les "artistes" qui sont des caisses de résonance, les handicapés (non abandonnés et "objets de tous les égards"), et les très vieux sages (vus comme des boulets à traîner, ou des mines d'information, selon), bref tous les "simples d'esprit" qui ne sont ni aux manettes, ni soumis ...

Mais attention : je ne parlais pas d'un écart grandissant des richesses (matérielles et spirituelles), mais dans la faculté de les utiliser.
(Par exemple le soleil est disponible à profusion, et gratuit, mais on ne s'en sert que très très peu ...)

Pour la propagande : C'est comme ce jeu où une bande tire d'un côté de la corde, et l'autre groupe dans l'autre sens : ils font plutôt du sur-place, tous, jusqu'à ce qu'un élan fasse la différence et que tout le monde se ramasse par terre !
Autrement dit : d'une part ceux qui ont intérêt à ce que l'imagination stagne, freinent : ils ont les moyens mais pas les idées, et les autres qui ont des projets sont souvent pris dans l'inertie collective.

il me resterait donc le 3eme groupe, celui des dominants... donc, à en croire l'oiseau, j'organise un vol avec l'aide de mes collègues dominants, et des outils de propagande et d'asservissement pour anésthésier toute velléité émancipatrice chez les dominés... comme ce site, ou mes albums, mes concerts sans doute...

non, je n'ose le croire ! alors je suis où ??? on ajoute une catégorie peut-être ? ... peut être...

Voici un extrait du livre "La domination du monde", écrit par Denis Robert, qui n'a écrit une fiction que parce que son documentaire ne pouvait être publié:
"Il n'y a pas des dominants constitués en groupe hiérarchisé et organisé, doté d'une volonté propre et négative. C'est plus fin, plus complexe et plus pervers.
La très grande bourgeoisie initiée, connectée, oligarchique, transnationale est de plus en plus riche. Le Lumpen laborieux, sans le sou, sédentaire, déconnecté grossit de plus en plus tout en bas de l'échelle. Au milieu, une masse informe de veaux finalement incultes, disciplinés et de plus en plus pauvres s'invente une pseudo-hiérarchie. Ces dominés n'ont pas conscience de leur état et du vol organisé par les dominants. Les outils de propagande et d'asservissement très développés mis en place par les dominants anesthésient toute velléité émancipatrice chez les dominés."

La grande problématique du XXe siècle fut : comment une poignée d’individus, qui n’étaient pas des surhommes, pourraient-ils étendre leur emprise, kolossale, non plus sur une poignées d’esclaves, de cerfs, ou de manants, mais sur des millions d’individus. Cela par la magie de la technologie.
Il y eu des variantes de configurations, avant qu'on ne décide de laisser les choses aller toutes seules, dans l'endettement à la raison, out of control (ou plutôt sous le contrôle de tout le monde et son contraire - son "concurrent" disait-on alors ...)

Le Communisme, (aka le Socialisme), tenta bien, un temps, de tempérer cette inclinaison fatale ... (Mortifère : L’instrumentalisation de l’être humain dominant/dominé ne pouvant rien apporter de transcendant à son incoercible moteur à espoir 36 bits) en tentant d’illustrer une doctrine, (semblant “nouvelle”, mais en fait pure adaptation logique à l’essor démographique et industriel) une théorie où le peuple ne serait pas déconsidérer.
(En prenant pour acquis que le peuple serait à jamais l’agglomérat des “travailleurs”).

L’idéaliste G.O., (agneau dialectiquement sacrifié), fut squeezé au saut du lit par le premier loup qui s’était levé plus tôt (d’où le fameux slogan libéral “le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt”, qui pourrait être tout aussi bien un slogan de propagande travailliste ... et qui ne concernerait que ceux qui ne sont pas somnambules)

Mais tout de même, cela n’empêcha pas des groupes d’individus de partager une exaltation inouïe (exemple : la culture des corons, qui transfigura les “gueules noires”), de manière bien sensible, directement dans leur chair, pas dans les méandres tergiversants d’une idéologie intellectualisée. Comme "au bon vieux temps" des premières religions ...

Le problème fut quand les machines prirent le pouvoir.
...
Les esprits se sclérosèrent (signal : au début du XXIe siècle on réalisait des films imitant les années 50 du précédent, on tournait en rond ...) Et tranquillement, presque imperceptiblement, ne cessait de s’élargir le Hiatus Planétaire, par la dérive continentale entre les démunis agonisant (mais indécrottablement joviaux), et les “numéros gagnants” : échantillons humains matériellement “nantis” (en fait ne disposant de plus que la moyenne, que de ressources évaporées).

L’objectif que pourrait se fixer le citoyen du monde pourrait être de se réapproprier la matérialité du bonheur, l’usufruit de l’excellence, l’usage des ressources. C’est mathématique : il vaut mieux se situer au coeur de la spirale de l’échange, qu’à sa périphérie. Cela est valable pour tous. L’universel trouvera un autre patronyme, mais ne sera pas en reste !

Les cerveaux capables d’enrayer le processus déshumanisant (rendre l’humanoïde, tel une marchandise fragile, un objet pornographique, au mieux un instrument de production, et un consommateur à vie), ils furent copieusement “arrosés” pour ne rien faire à l’encontre de la pétrification. On jugula l'imagination entre conscience et inconscience, (dixit Freud), exploitation et production ... (cf. Marx au 19e aussi)
Les libres-penseurs (ou simplement "entrepreneurs") furent parqués dans une réserve où l’ambition animait le moindre détail de leur vie quotidienne. Où l’argent coulait dans leurs veines. Quasiment.

Les prémisses de cette satisfaction de l’individu à se fondre dans la masse effervescente, dans cette plénitude irréversible égale à la fusion du métal, indestructible (seulement recyclable), se limitèrent longtemps à des expériences comme le rock’n’roll ou le sport collectif ...

L’utopie est à portée de main ...
Aujourd’hui encore, cette ambition de l’individu, d’exister en tant que tel, dans l’harmonie, ronge les esprits ...

Sans faire abstraction de l’environnement, sans oublier qu’il n’est qu’une statue d’argile, animée par le souffle d’un rêveur bienveillant ...
(“Ashes to ashes, funk to funky” comme dit David “Major Tom” Bowie)

Ben oui, je suis bien d'accord avec Caroline Fourest, comme tu le subodorais fort justement. Comme elle le dit et comme tu t'en fais l'écho, il y a une espèce d'ébahissement à ce qu'on puisse faire comme si la leçon de l'utopie trompeuse du communisme n'avait pas déjà été très clairement fournie. Moi, j'ai commencé à grandir dans les années 50, c'était déjà clair. Attention, un gamin de cette époque comme moi ressentait aussi très fortement l'espoir historique et universel que l'aventure communiste avait pu constituer. Mais dès mon enfance, c'était surtout une leçon ; à la fois de la noblesse et de la beauté de cette aspiration communiste et de son impossibilité ; une leçon sur la nature humaine. D'ailleurs, l'époque était grosse de leçons sur la nature humaine, puisque la plus terrible n'était même pas celle-là...

Bref, que 50 ans plus tard (1956 = Intervention militaire répressive de l'URSS en Hongrie), il y ait tant de monde, surtout en France, qui n'a toujours pas tiré la leçon tirable depuis lors, ça montre combien l'être humain aime vachement se raconter de belles histoires même si elles sont invraisemblables. Bon, mais d'un autre côté, il faut le temps pour tout, et on peut penser que même les plus attachés à l'idéal communiste évoluent et évolueront. Je ne pense franchement pas qu'on va se passer tout le 21e siècle de nouveau en conflits idéologiques, gauche-droite, etc.

Et pourtant, envers et contre tous, malgré les voix qui s’élevaient, des militants et des intellectuels ont continué d’y croire, à le défendre, accusant ces voix d’être des « traîtres », vendus à la bourgeoisie ou à la social-démocratie. Malgré les millions de morts, les arrestations d’opposants politiques. Malgré le goulag. Malgré l’oppression de tous ceux dont on prétendait faire le bonheur... malgré eux. On les appelait les « idiots utiles ». Tellement ils soutenaient benoîtement l’insoutenable.

La tentation obscurantiste de Caroline Fourest - Prix du livre politique 2006

http://www.bertignac.com/imagetext/voir.php?img=1146556222.4691.jpg&src=lepen>

http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/2006/04/24/h_3_ill_764586_philippe-katerine.jpg">

le futur Dustin Hoffman français à mes yeux ...)

Bref, même si le discours se tiendrait chez quelqu'un(e), la nécessité est dans le concret : l'action républicaine, la démocratie pragmatique, l'organisation sanitaire etc.
Qui plus est, avec des plans, transparents, pas des manoeuvres, politiciennes.

Et puis, il faudrait organiser un Concours Lepine de la Politique : la foire aux idées ! (Parce que c'est mal emmanché, cette campagne : il ne s'agit pas plus "d'idées" que la dernière fois, mais déjà de remugles instinctifs, de réactions épidermiques, d'étiologie bricolée par des amateurs, de miasmes fantasmagoriques et tutti quanti bien prémédités, quasi pré-digérés...)

Mais si l'on veut absolument que les théories de Guy Debord soient plus que jamais illustrées, je veux bien que la politique soit un spectacle, du cirque multicolore, mais alors sous chapiteau ! Et avec des pros du funambulisme, et du trapèze, des dompteurs et des clowns. (Comme maintenant, mais ailleurs : pour que ceux qui veulent repratiquer la politique in situ -comme son nom l'indique-, puissent le faire plus efficacement à l'écart de l'arène).

(NB/ "On parle de conte étiologique lorsque l'histoire a pour but de donner une explication imagée à un phénomène ou une situation dont on ne maîtrise pas l'origine (par exemple : Pourquoi les chiens n'aiment pas les chats ?)"