Gnac of the day
Aujourd'hui, cette page a été vue 52 fois.
Ecrire un message | Recherche
Le 13/05/2006 à 15h59 (83.179.***.*)
jc @ framboise -
J'arrive pas a voir ton lien, mais j'en ai trouvé un autre . J'oublie tout le temps que y'a des milliers de textes disponibles sur internet, en general, je recopie a partir de mes propres bouquins, c'est debile. Mais bon, je saurai la prochaine fois . Voici donc des extraits de la cinquieme reverie du Promeneur Solitaire, ou Rousseau nous montre bien l'etat de bonheur causé par une existence delivrée du temps : l'oisiveté, terme devenu aujourd'hui tres pejoratif, sans que je comprenne vraiment pourquoi (et vous?). C'est a cette epoque de sa vie que Rousseau retourne un peu a l'etat de nature, selon son modele de l'homme sauvage, qui est bien sur une illusion. Mais le recit est beau, et merite d'etre medité. Et c'est tres bien ecrit . J'espere que ça vous plaira. J'ai souligné les trucs que j'ai jugé importants, par rapport a ce que j'ai ecris juste avant.

[...] On ne m'a laissé passer guère que deux mois dans cette île, mais j'y aurais passé deux ans, deux siècles et toute l'éternité sans m'y ennuyer un moment, quoique je n'y eusse, avec ma compagne, d'autre société que celle du receveur, de sa femme et de ses domestiques, qui tous étaient à la vérité de très bonnes gens et rien de plus, mais c'était précisément ce qu'il me fallait. Je compte ces deux mois pour le temps le plus heureux de ma vie et tellement heureux qu'il m'eût suffi durant toute mon existence sans laisser naître un seul instant dans mon âme le désir d'un autre état. (la, on peut connecter avec l'Eternel Retour de Nietzsche, c'est la meme chose et c'est fructueux pour la reflexion)

Quel était donc ce bonheur et en quoi consistait sa jouissance ? Je le donnerais à deviner à tous les hommes de ce siècle sur la description de la vie que j'y menais. Le précieux farniente fut. la première et la principale de ces jouissances que je voulus savourer dans toute sa douceur, et tout ce que je fis durant mon séjour ne fut en effet que l'occupation délicieuse et nécessaire d'un homme qui s'est dévoué à l'oisiveté. L'espoir qu'on ne demanderait pas mieux que de me laisser dans ce séjour isolé où je m'étais enlacé de moi-même, dont il m'était impossible de sortir sans assistance et sans être bien aperçu, et où je ne pouvais avoir ni communication ni correspondance que par le concours des gens qui m'entouraient, cet espoir, dis-je, me donnait celui d'y finir mes jours plus tranquillement que je ne les avais passes, et l'idée que j'avais le temps de m'y arranger tout à loisir fit que je commençai par n'y faire aucun arrangement. Transporté là brusquement seul et nu, j'y fis venir successivement ma gouvernante, mes livres et mon petit équipage, dont j'eus le plaisir de ne rien déballer, laissant mes caisses et mes malles comme elles étaient arrivées et vivant dans l'habitation où je comptais achever mes jours comme dans une auberge dont j'aurais dû partir le lendemain. Toutes choses telles qu'elles étaient allaient si bien que vouloir les mieux ranger était y gâter quelque chose. Un de mes plus grands délices était surtout de laisser toujours mes livres bien encaissés et de n'avoir point d'écritoire. Quand de malheureuses lettres me forçaient de prendre la plume pour y répondre, j'empruntais en murmurant l'écritoire du receveur, et je me hâtais de la rendre dans la vaine espérance de n'avoir plus besoin de la remprunter. Au lieu de ces tristes paperasses et de toute cette bouquinerie, j'emplissais ma chambre de fleurs et de foin, car j'étais alors dans ma première ferveur de botanique, pour laquelle le docteur d'Ivernois m'avait inspiré un goût qui bientôt devint passion.

[...]

Après le souper, quand la soirée était belle, nous allions encore tous ensemble faire quelque tour de promenade sur la terrasse pour y respirer l'air du lac et la fraîcheur. On se reposait dans le pavillon, on riait, on causait on chantait quelque vieille chanson qui valait bien le tortillage moderne, et enfin l'on s'allait coucher content de sa journée et n'en désirant qu'une semblable pour le lendemain.

[...] J'ai remarqué dans les vicissitudes d'une longue vie que les époques des plus douces jouissances et des plaisirs les plus vifs ne sont pourtant pas celles dont le souvenir m'attire et me touche le plus. Ces courts moments de délire et de passion, quelque vifs qu'ils puissent être, ne sont cependant, et par leur vivacité même, que des points bien clairsemés dans la ligne de la vie. Ils sont trop rares et trop rapides pour constituer un état, et le bonheur que mon coeur regrette n'est point composé d'instants fugitifs mais un état simple et permanent, qui n'a rien de vif en lui-même, mais dont la durée accroît le charme au point d'y trouver enfin la suprême félicité.

Tout est dans un flux continuel sur la terre : rien n'y garde une forme constante et arrêtée, et nos affections qui s'attachent aux choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles. Toujours en avant ou en arrière de nous, elles rappellent le passé qui n'est plus ou préviennent l'avenir qui souvent ne doit point être : il n'y a rien là de solide à quoi le coeur se puisse attacher. Aussi n'a-t-on guère ici-bas que du plaisir qui passe ; pour le bonheur qui dure je doute qu'il y soit connu. A peine est-il dans nos plus vives jouissances un instant où le coeur puisse véritablement nous dire : Je voudrais que cet instant durât toujours ; et comment peut-on appeler bonheur U>un état fugitif qui nous laisse encore le coeur inquiet et vide, qui nous fait regretter quelque chose avant, ou désirer encore quelque chose après ?

Mais s'il est un état où l'âme trouve une assiette assez solide pour s'y reposer tout entière et rassembler là tout son être, sans avoir besoin de rappeler le passé ni d'enjamber sur l'avenir ; où le temps ne soit rien pour elle, où le présent dure toujours sans néanmoins marquer sa durée et sans aucune trace de succession, sans aucun autre sentiment de privation ni de jouissance, de plaisir ni de peine, de désir ni de crainte que celui seul de notre existence, et que ce sentiment seul puisse la remplir tout entière ; tant que cet état dure celui qui s'y trouve peut s'appeler heureux, non d'un bonheur imparfait, pauvre et relatif tel que celui qu'on trouve dans les plaisirs de la vie, mais d'un bonheur suffisant, parfait et plein, qui ne laisse dans l'âme aucun vide qu'elle sente le besoin de remplir. Tel est l'état où je me suis trouvé souvent à l'île de Saint-Pierre dans mes rêveries solitaires, soit couché dans mon bateau que je laissais dériver au gré de l'eau, soit assis sur les rives du lac agité, soit ailleurs au bord d'une belle rivière ou d'un ruisseau murmurant sur le gravier.

Comme quoi Cabrel n'a rien inventé les p'tits potes!!

Le 13/05/2006 à 15h23 (86.211.***.**)
framboise - @JC
Je n'ai pas encore très bien compris comment faire un lien alors, je me contente de te donner l'adresse pour les rêverie de Rousseau (que je n'avais jamais lu d'ailleurs, je viens de le faire, j'ai aimé. Merci).

http://perso.wanadoo.fr/cite.chamson.levigan/doc_pedagogie/espace_eaf/textes/oeuvres-integrales/reveries_promeneur.htm

Le 13/05/2006 à 13h12 (82.250.**.**)
fox -
la résilience : ne plus être handicapé par le passé (tout en gardant des cicatrices, et non plus des plaies)

Le 13/05/2006 à 13h05 (83.179.**.**)
Jc -
Ouais, il est bien l'entretient avec Jeudy (que je connaissais pas d'ailleurs, comme Basquiat qui est un putain de peintre ). Il dit souvent des choses justes ici. Sur le rapport a la vie par exemple, et la commemoration comme acte de bonne conscience, par une reconnaissance ponctuelle. Et puis la relation mortifere au passé. Ce n'est pas toujours le cas dans les commemorations, mais celles qui font le plus de bruit sont dans ce cas la. Vivre au present, c'est ça le truc. Enfin cela dit c'est pas evident, entre les actes de mauvaise conscience, la nostalgie et la reaction d'un coté, et les recits catastrophes de l'autre. En s'installant dans l'un ou l'autre coté, on oublie definitivement la vie. L'homme ne cesse de mutiler la vie.

J'ai lu un livre de medecine ou l'auteur disait que si l'homme avait reellement conscience de sa mort prochaine, jamais il ne vivrait comme il le fait. Pourtant tout le monde sait plus ou moins que c'est bien la bonne solution, d'ou le probleme. On est en plein dans le Carpe Diem d'Horace : cueillir le jour, c'est a dire, rompre avec le passé et le futur. Vivre au present, sans pour autant rompre le fil temporel. Y'a un tres beau texte de Rousseau, dans les Reveries du promeneur solitaire, ou il parle des plus beau jours de sa vie ou il etait en vacances, dechargé du passé et du futur, jouissant juste du fait d'etre en vie, liberé de toute contingence mauvaise. Je vous l'aurais bien copié, car c'est un beau texte, mais je le retrouve plus . Mais on aura bien compris que, dechargé au maximum du passé et du futur, bref, de la temporalité, ce n'est plus la durée de telle ou telle chose qui nous importera, puisqu'on sait que tout est ephemere. C'est l'intensité d'une vie qui la fonde, pas sa durée. M'enfin j'me suis bien eloigné de la commemoration

Le 13/05/2006 à 12h27 (213.103.**.**)
-
MOTLEY CRUE
Carnival of Sins
Live

[Modifiée par Lionel - 13h09]

Le 13/05/2006 à 08h37 (86.211.***.**)
framboise -
Je viens de relire l'article du philosophe Henri Pierre Jeudy auquel Lionel faisait référence.

Je le trouve d'une justesse remarquable. Je l'avais déjà lu et il m'avait semblé que ce Monsieur nous apportait la clef de nos MAUX actuels(et aussi "MOTS" sans faire un mauvais jeu de ....mots).

Tant qu'on nous poussera à nous positionner en victimes il sera difficile voire impossible d'évoluer vers un futur qui nous fait peur, par justement un "trop plein" de commémorations nous rappelant sans cesse le risque. C'est dommage car je pense que l'être humain est dotée de cette capacité à faire son deuil sans pour autant oublier, ce que nous faisons d'ailleurs très naturellement à la disparition de nos proches. Ce qui m'amène à penser que ces commémorations tapageuses vont à l'inverse de notre nature profonde et nous "anesthésient" en nous plongeant dans une forme de léthargie...

Comme je le dis souvent : la vie est belle quoiqu'on en dise et il faut savoir profiter de l'instant présent en allant vers demain plutot qu'hier

Sur ce BON WEEK END à tous je l'espère ensoleillé

Le 13/05/2006 à 07h33 (86.211.***.**)
framboise - @lionel
nous voilà quand même d'accord

et t'as vu j'ai fait des progrès de présentation de texte, c'est pas encore le top mais on y arrivera......peut-être un jour....

sur ce qui est du massacre des arméniens, il est évident qu'il fallait aboutir à une reconnaissance du génocide, cependant si j'en appelait à la modération c'était sur le fait de vouloir sanctionner sous couvert d'un projet de loi toute forme de négationisme...

c'est ça qui m'a poussée à réagir, car il me semble, comme tu l'as si bien dit qu'on se dirige vers une forme d'hystérie commémorative

et ce n'est peut-être pas encore le fait d'en rajouter qui me dérange, mais le fait que ce projet de loi tombe juste à un moment de campagne et, qu'un parti politique se le colle en étiquette

tu vois encore une fois.....je fais un p'tit travail de reflexion ...et peut'êt bein un méa culpa...(rappelles toi à quel biberon ou "mamelle" j'ai été élevée... )

en ce qui concerne ton absence je vais tomber dans les banalités....mais....je l'avoue....TU NOUS MANQUES

Bizz et à très bientôt j'espère

Le 13/05/2006 à 02h27 (82.250.**.**)
fox @ nyto -
... traduit par boris vian, excusez du peu !
(parfois, dans quelque no man's land, au détour d'une friche industrielle, ou échoué dans une de ces stations-services désaffectées, (de +en + nombreuses depuis la crise de l'energie fossile), j'ai l'impression de me trouver dans un de ces sas multidimensionnel ... tu sais ... en transit vers les Armureries d'Isher !
(cf. Les fabricants d'armes : thriller SF)

Le 13/05/2006 à 02h09 (82.250.**.**)
Fox -
indulgence

@ Greg(d) : Le pire dans cette affaire de Clearstream c'est que l'on commente à loisirs un scandale à tiroirs, sans même prendre en compte l'aspect malodorant de cette lessiveuse d'argent, (de la crapulerie larvée, qui ne date pas d'hier, de ce[s] type[s] de fonctionnement occulte ...) C'est marrant comment ça inquiète tant de monde d'un coup, à un an des élections ... "On lave son linge sale en famille" dit l'adage populaire, à part que là ça devient du reality-show

Et bien observé : c'est à l'usage que l'on jauge de l'importance d'une absence. Ainsi sans un contradicteur comme Lionel (qui se mouille, avec tact) le forum pourrait sembler se banaliser... (A propos, je ne connais pas de mot plus péjoratif que celui de "catalogue". sinon après on change de registre, on passe à l'injure. Alors ça devient un autre exercice de style ... cf. Dutronc, Gainsbourg etc.)
Ce qui m'amène au 2ème point :

@ Lionel : Je ne me sent pas vraiment visé : sur les emeutes, si tu relis, tu verras que j’ai décortiqué et argumenté un minimum il me semble ...
L'antisarkonite n'est pas une atteinte voulue à un individu (tu t'en doutes), ni même un braquage (I mean quand on se braque...) contre des idées (énoncées avec fermeté - mais si peu pratiquées, ressenties), mais une inquiétude ou un agacement face à des "méthodes".
Démagogie et pushing.
(C’est un peu comme si on voyait Seguela être son propre candidat, au lieu de rester dans son rôle de pro de la communication ... en pire, avec moins de finesse, de pratiquabilité ...)
Et là, comme disait Denis, on sort du cadre du débat. (cf. "froid dans le dos")
Si tu frisais la jaunisse, tu ne raisonnerais pas ... (Cette allergie, c’est valable pour d'autres candidats ... Y'a qu'à voir où "les idées" (je tiens aux guillemets - le terme "idée" sous-entendant complaisamment un minimum d'intelligence ), d'extrême-droite, peuvent conduire dans des pays voisins ! (cf. le crime. Gratuit. CTFD (= c'est triste [à dire, ça ne me réjouit pas, mais] faut discerner [la dérive])

Le 13/05/2006 à 01h40 (86.205.**.***)
nyto -
En clair,Lionel nous file le mode d'emploi pour continuer sans lui...
Et moi en cette periode trouble, je retourne lire un de mes classique..."Les joueurs du À"

Le 13/05/2006 à 00h41 (172.210.***.**)
Greg(d) -
Oui, oui, Lionel je disais ça pour plaisanter et suite aux (fausses) pubs que l'on se tape sur le forum (merci de les nettoyer!)... De toute façon l'activité du forum est souvent liée à l'actualité et il faut dire que l'affaire qui secoue la tête de l'état n'est pas très passionante et ne mérite pas d'en débattre tellement elle est pitoyable et triste... Je ne comprend rien à cette affaire même en lisant la presse c'est pour dire! Les magouilles politico-judiciaire c'est pas ma tasse de thé!

Il est logique que les post ne pleuvent pas comme à l'accoutumé, de plus les beaux jours étant arrivés je pense que les inetrnautes preferent mettre le nez dehors que de rester devant l'ordinateur... Et puis comme tu l'as déjà dit la participation au forum est cyclique...

Bon vent!

Le 12/05/2006 à 23h00 (87.231.***.***)
Lionel @ Greg(d) -
Merci, Greg ! Mais je ne reviens pas vraiment : j'avais dit que j'interviendrai un peu mais nettement moins souvent.

Pour le reste, tu es gentil pour moi mais sévère pour les autres. Il me semble que ce que j'apporte de spécifique et d'utile, c'est précisément ce que j'ai essayé d'expliquer dans ma grosse contribution de ce soir, pour que d'autres s'en inspirent un peu :

1) Il faut s'efforcer de s'exprimer sur un sujet avec sa spécificité d'individu et ne pas se contenter de faire circuler de la doxa, de l'opinion standard, du cliché qui n'engage pas. "Qu'est-ce que j'en pense vraiment, moi, en étant le plus honnête avec moi-même et en allant bien chercher en moi ?".

2) Il faut "mettre au pot", s'exprimer en prenant de petits risques, pour s'impliquer et tenter d'impliquer les autres.

Allez, ciao tutti belli !

Le 12/05/2006 à 22h39 (213.103.**.**)
-
MOTLEY CRUE
Carnival of Sins
Live

[Modifiée par Lionel - 22h46]

Le 12/05/2006 à 21h31 (172.187.***.***)
greg(d) -
ba oui c'est mort depuis que tu es partis!

Le 12/05/2006 à 21h30 (172.187.***.***)
-
lionel revient!!!

Le 12/05/2006 à 21h21 (87.231.***.***)
Lionel (passe dire bonjour) -
Ces derniers jours, en vous lisant, je me suis trouvé d'accord avec Framboise, qui invitait à essayer de trouver le juste milieu en matière de commémoration, ici celle des massacres de masse des Arméniens par les autorités turques autour de 1915, qui manifestaient une volonté de génocide. J'ai trouvé que Fox rajoutait là-dessus certaines réflexions fort justes. Nous sommes à notre époque presque des hystériques de la commémoration, comme le dénonçait de façon fort pertinente le philosophe Henri-Pierre Jeudy dernièrement (http://www.liberation.fr/page.php?Article=377088" TARGET="_blank">On commémore tout et n'importe quoi dans Libération du 24 avril 2006) ; il est donc en effet bon de vouloir poser des limites.

Pour autant, si l'on commémore beaucoup, c'est aussi sans doute parce qu'il y a eu des manques dans le passé. Les reconnaissances solennelles et symboliques sont parmi les phénomènes qui cimentent la nation et les nations entre elles. L'ampleur des massacres d'Arméniens justifiait une inscription solennelle qui s'est faite longtemps attendre. Par ailleurs, Jacques Chirac a marqué, quoiqu'il arrive, un haut fait de sa présidence en reconnaissant la faute de l'Etat français dans la déportation de dizaines de milliers de Juifs pendant l'Occupation. Enfin, on sent bien en ce moment que la Nation est prête pour un travail de mémoire spécifique vis-à-vis de ses enfants noirs, de la rencontre avec l'Afrique, de la colonisation, de l'esclavage ; un travail de mémoire qui aura probablement en plus le mérite d'être un travail d'actualisation de l'image des Français noirs et de leur place dans la Nation. Mais là encore, point trop n'en faut. Pour l'instant, il semble que l'action du CRAN (Conseil représentatif des associations noires) soit bien inspirée et mesurée. Wait and see.

Sur cette question-là comme sur bien d'autres, on voit que le but de la réflexion, du débat est de trouver la bonne mesure, c'est-à-dire un équilibre, une position mesurée, aristotélicienne (c'est ce qu'Aristote recommandait) et non binaire.

oOo

Je n'ai pas été dépaysé de voir les amis Fox et Denis faire de l'anti-sarkozisme primaire, émotionnel et emphatique, on jurerait que c'est dans leur gènes. Pourtant, ça m'étonne toujours de vous deux [PS : Je veux dire "vous deux avec qui j'ai beaucoup d'atomes crochus"]. Si je critique moi-même votre attitude à cet égard, c'est que je juge qu'elle fait partie des comportements qui contribuent à bloquer notre évolution. Elle perpétue une vision guerrière de la politique alors que la politique exige aujourd'hui de se faire sous forme de débat plus pacifié et gagnant-gagnant pour toutes les parties. Vos propos, comme ceux de centaines de milliers de "gnous" (dirons-nous ), ne sont que du pilonnage systématique ; Allô, y'a Sarko qui a dit ou fait quelque chose ? Canardons, envoyons le napalm de la petite phrase qui déconsidère, il en restera toujours quelque chose.

À mes yeux, ça n'est pas digne de ce qu'exige de nous aujourd'hui la situation. D'abord ça ne montre pas beaucoup d'égards pour la moitié des Français pour qui non seulement Nicolas Sarkozy n'est pas le croquemitaine "qui fait froid dans le dos" mais pour qui, au contraire, c'est le seul espoir de renouveau politique (maintenant heureusement rejoint dans leur esprit par une concurrente) ; ce seul fait devrait vous conduire, par modestie ou ouverture d'esprit, à questionner votre doxa à ce sujet ("Comment est-ce que quelqu'un que je ne vois que comme un homme très dangereux qui fait froid dans le dos peut-il incarner l'espoir pour des millions de Français ?").

Et puis deuxièmement, ce n'est pas la bonne attitude, parce que la bonne attitude aujourd'hui, en politique, c'est celle de l'intelligence et de la transparence. La meilleure façon, digne, moderne, utile de combattre Nicolas Sarkozy si on estime qu'il ne fait pas du bien au pays, c'est par l'explication, le décorticage, la mise en cause argumentée, les ressorts de la démocratie intelligente et mature. Il apparaît par exemple assez clairement que le projet de loi de Sarkozy en discussion actuellement est électoraliste, mais être utile, c'est rentrer dans les détails de l'argumentation, c'est analyser la situation de façon réaliste, c'est faire éventuellement des contre-propositions réalistes. (Ce n'est pas mon propos aujourd'hui.)

oOo

Les hommes politiques ne sont pas les premiers responsables de la situation politique un peu difficile que la France connaît actuellement. Les responsabilités sont partagées, très diluées entre nous tous ou presque et chacun devrait s'attacher à faire de son mieux dans ce qu'il fait. Pour ce qui concerne la vie de ce modeste petit coin de forum démocratique : on ne le fait vivre, comme plein d'autres choses, comme la musique, par exemple, qu'en s'engageant (comme l'a toujours fait Louis pour la musique).

Non pas s'engager au sens de "choisir un camp" contre un autre, bien entendu, mais s'engager au sens de mettre quelque chose de soi en gage, c'est-à-dire comme preuve de sa réelle volonté de contribuer. Payer cet engagement par une petite prise de risque moral ou autre. Dans mon cas, par exemple, ça a pu être prendre la parole, comme ici, pour dire que Sarkozy a des qualités alors qu'il y a une très forte pression intellectuelle et morale pour dire que c'est un mec proche de l'immonde. Ou bien dire "je suis Juif" et faire plein de commentaires sur le sujet alors que franchement, ça ne se voit pas sur ma gueule, personne ne m'y obligeait et un tel aveu est synonyme de prise de risques supplémentaires depuis des siècles. Mais moi je pense que c'est à ce prix qu'on contribue à faire avancer les choses. Étant donné que je compte réellement me faire ici plus rare qu'avant, j'aimerais bien voir d'autres prendre ici de tels petits risques pour que le forum vive bien.

La deuxième attitude à se donner régulièrement, c'est de s'élever, dans ses réflexions et ses propos, au-dessus du seul point de vue du groupe ou de la communauté desquels on est issu, proche, etc. On fait beaucoup avancer le débat de cette manière, car l'individu ne se contente pas d'être un représentant d'un groupe mais apporte sa réflexion originale personnelle.

Dans cet ordre d'idées, je ne peux pas m'empêcher de citer à titre de contre-exemple mais évidemment sans mauvaise intention les contributions d'Ed, qui apparaît comme un type sympa et intéressant, mais... : les seules fois où Ed prend vraiment le temps de faire une grande contrib avec réflexion approfondie, c'est pour traiter une question liée aux Juifs ou à Israël et alerter. Ce faisant, son attitude est d'abord une bonne illustration d'une des impasses de la politique d'aujourd'hui : le simple discours "communauté contre communauté" sans faire l'effort de s'élever comme je viens de le dire au-dessus de sa communauté d'origine ne mène à rien de bon. Ce faisant ensuite, je trouve que tu ne t'impliques pas tout à fait assez, Ed. Tu ne prends pas de risque puisque tu es anonyme, et d'ailleurs, je crois que tu n'as même jamais écrit "je suis Juif", peut-être par superstition. Pourtant ce qui nourrit vraiment un débat, c'est ce type de contribution sur une histoire personnelle assortie d'un engagement qui vient illustrer un propos plus universel.

Encore faudrait-il qu'Ed veuille réellement débattre avec un esprit ouvert de ces questions. Encore faudrait-il (pour remonter plus haut dans mon propos) que Fox, Denis et les autres veuillent réellement débattre du cas Sarkozy et non bétonner en faisant l'équivalent politique du signe de croix à chaque fois que l'homme est évoqué !

oOo

Bon, pour un soi-disant retiré des débats, ça commence à bien faire ! Bises virtuelles à tous et un clin d'oeil à Nebo en passant. Bonnes réflexions et bons débats.

Le 12/05/2006 à 16h16 (81.248.***.***)
Julien M -
marrant comme certains sont bêtes et insensibles : par exemple ce mec qui qui envoit des spams de Motley Crue, groupe qu'au demeurant je n'ai jamais entendu. Eh bien il leur fait une pure contre-pub ! Pour moi ce nom sera maintenant et à tout jamais associé à de la pub de merde, et du coup, je n'irai jamais voir ni écouter ces malheureux.

Le 12/05/2006 à 14h39 (82.253.***.***)
ox -
http://image.listen.com/img/150x100/4/1/3/6/506314_150x100.jpg">

(juste parce que belle tof ... sans bizness ni propagande ...)

Le 12/05/2006 à 14h31 (83.203.***.**)
-
http://fpdownload.macromedia.com/pub/shockwave/cabs/flash/swflash.cab#version=7,0,0,0" id="banner" align="middle" height="160" width="160">http://www.motleylive.fr/missions/bannieres/fr/Banniere_160.swf?oc=1|3|313|1|313060512|1txbdZmcPyD4UZ0DlIjnIAxZvg0o">http://www.motleylive.fr/missions/bannieres/fr/Banniere_160.swf?oc=1|3|313|1|313060512|1txbdZmcPyD4UZ0DlIjnIAxZvg0o" quality="high" bgcolor="#ffffff" name="banniere" allowscriptaccess="sameDomain" type="application/x-shockwave-flash" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer" align="center" height="160" width="160" />

Le 12/05/2006 à 14h30 (82.253.***.***)
ox - (pour aérer la page ...)
http://store.weldingdepot.com/html/images/items/2400N95.jpg">

http://store.weldingdepot.com/html/images/items/3011006.jpg">http://store.weldingdepot.com/html/images/items/770450.jpg">

(si ça encombre, Louis, ne te gênes pas pour virer ce catalogue ...)

Le 11/05/2006 à 16h43 (193.253.***.***)
MEDDEB MOEZ - MOEZMEDDEB@yahoo.fr
voila mon adresse& mon telephonne 19 rue hemet 93300 aubervilliers n t... 06. 71. 84. 38. 75 merci

Le 11/05/2006 à 16h36 (*.*.*.*)
louis - @motleycrue & antisarko
ceux qui se croient ici sur un espace publicitaire gratos se gourrent ... on a assez de nuisances avec les spams dans notre courrier, ne venez pas nous pomper l'air ici !

Le 11/05/2006 à 12h35 (83.113.***.***)
stephane -
greg : pour bush c'est "failure"

Le 11/05/2006 à 11h19 (83.201.**.***)
froleur à stephane -
bon pere de famille
http://www.lawperationnel.com/Dictionnaire_Juridique/bon%20pere%20de%20famille.htm

Le 11/05/2006 à 11h16 (172.206.**.**)
greg(d) -
j'ai fait un tour sur le blog antisarko... Et j'ai essayé le google bombing présenté... Alors sur google tapez Iznogoud puis "j'ai de la chance" et vous tomberez sur une biblio de sarko...... Y avais un truc similaire avec Bush mais je ne me souviens plus du mot clé...


Premi�re pagePage pr�c�dente 501 502 503 504 505 506 507 508 509 510 511 Page suivanteDerni�re page

La reproduction ou l'utilisation de tout ou partie des propos ?crits sur ce forum est interdite sans autorisation ?crite de leurs auteurs.