Gnac of the day
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Le 24/11/2006 à 18h06 (83.145.**.**)
elfredor @ Ed -
Je ne comprends pas bien le contenu de ton dernier envoi, donc je préfère en rester à ton smiley final, qui va me permettre de partir en week-end sur un sourire... "Fink positive" !

Le 24/11/2006 à 17h45 (90.2.***.***)
Ed@elfredor -
ah bon...?

retire ton masque...

Le 24/11/2006 à 17h07 (83.145.**.**)
elfredor @ Ed -
Plutôt que de me voir rappeler mon statut de "nouveau", il me serait plus utile d'avoir droit à des conseils plus explicites de ta part. On a déjà parlé de "Fink" ici ? Ah, désolé... Le sujet est donc clos ? Ou alors il y a une ligne éditoriale à respecter à son sujet ? Merci de m'éclairer.

Le 24/11/2006 à 16h56 (90.2.***.***)
Ed -
Désolé, je ne respecte pas les règles du jeu.. mais je préfère balancer l'intégralité d'un texte ou d'un propos tout en sachant que je ne sais pas faire des liens ( ou des balises , ou je ne sais quoi d'autre..).

Mais cette habitude journalistique concrétisée par l'extraction d'une phrase parmi un kilomètre de pensée me rend fou...

Monsieur elfredor, on a déja parlé du Fink ici.

tu es nouveau? Alors relis les précieux conseils distilés par Lionel..

C'est pas le cas?

...............

Le 24/11/2006 à 16h36 (82.249.***.***)
- fox -
... tant qu'on s'en tiendra à la couleur de la peau, on ne parlera pas de la profondeur de la plaie ...
(et l'on ne cherchera pas à cautériser, la surface enrougée ...)

tant qu'on parlera de la couleur de la peau, on évitera la prise en compte de la matière dite "grise" ...

Le 24/11/2006 à 13h20 (83.145.**.**)
elfredor @ Denis -
En fait de Prix Nobel de la Paix, il s'agissait en fait d'un Prix Nobel de la Plaie en la personne d'Alain Finkielkraut, qui avait déclaré ceci : "Les gens disent que l'équipe nationale française est admirée par tous parce qu'elle est black-blanc-beur. En fait, l'équipe de France est aujourd'hui black-black-black, ce qui provoque des ricanements dans toute l'Europe." Ces propos tirés d'une interview donnée au journal israélien Haaretz avaient fait grand bruit : ils furent largement condamnés, comme ceux prétendant démontrer (avec beaucoup de légèreté, pour rester poli) dans la même interview que les émeutes d'octobre 2005 s'apparentaient à conflit essentiellement ethnico-religieux. Bref, pour revenir à ta dernière remarque, il n'y a pas eu "deux poids, deux mesures" dans cette double affaire Finkielkraut-Frèche, mais tout au plus deux petits pois dans la tête et démesure des propos...

Le 23/11/2006 à 22h08 (90.11.***.**)
Denis @ Lionel -
... et l' (bien que cette décision t' appartienne, je la trouve d' un goût douteux), puisque faisant suite aux 2 liens proposés.

"Se souvenir qu'à une autre époque, c'étaient les "Polaks" qui étaient en nombre en EDF (Wisnieski, Kopa, Lech, etc.) et à encore une autre, c'étaient les "Ritals" (Piantoni, Bereta, Platini, etc.). Il y a une fonction classique de "creuset" dans le sport en général et dans le football en particulier, de mise en vue de l'intégration d'une population en cours. L'EDF actuelle est donc tout à fait en phase avec cette période de notre pays"1) Grand amateur de foot (mais moins passionné maintenant que le pognon a pris le dessus sur le sport), je voudrais corriger une erreur. Oui pour le facteur intégration générationnelle des "Polacks" et autres "Ritals". Non pour l' EDF dpuis quelques années. Jusqu' au milieu des annnées 90 les joueurs "de couleur" se comptaient sur 1 doigt de nos mains. Janvion, Trésor, Lama (mouarf quel symbole que confier le coffre-fort à un "Noir" ) . J' en oublie certainement (ce sont ceux qui m' ont le plus marqués)

Hors ces joueurs étaient Francais issus des Dom-Tom (ce qui est le cas de pas mal de joueur de couleur en championnat comme en équipe de france). Et là je ne vois pas comment on peut intégrer un Francais en France.

Tout au plus on peut trouver (via les récentes filières de recrutement africaines) quelques joueurs (surtout en championnat) en provenance d' anciennes colonies Francaises. Mais eux aussi sont historiquement Francais (l' avantage de faire sauter le premier facteur d' intégration : la langue). D' ailleurs, cet été nous avions 2 équipes de France (3 si l' on compte une partie historique de l' actuel Ghana, coincé entre 3 anciennes colonies francaises). Avec un fort contingent de joueurs évoluant dans notre championnat (dans des divisions diverses, jusqu' au national pour certains).

Par contre, l' idée d' intégration par des joueurs de couleur, des jeunes de même couleur, au sein des quartiers urbains sensibles a fait son chemin. Mais elle n' a(vait) rien de politique. Son souci étant bien plus économique (pognon quand tu me tiens) : depuis, Nike et Adidas ont sponsorisé les jeunes de "banlieue" ... et d'ailleurs. Il est d' ailleurs intéressant de rencontrer surtout des "Noirs" dans le Foot et le Baskett (zut je ne sais plus comment ca s' écrit) , et beaucoup moins dans le rugby (un peu plus maintenant) ou dans le cyclisme.

2) Là je vais faire beaucoup plus court, il me semble bien (si j' ai toute ma mémoire), qu' un prix nobel de la paix (par organisme interposé) c' est fendu de la même remarque que Frèche, davant un match de l' équipe de france, il y a quelques temps déjà. Ceci ne dédouane en rien de la bêtise du discours (mais il ne faudrait pas qu' il y ait 2 poids, 2 mesures suivant l' origine du discours).

Enfin, en conclusion, je trouve dommage que là aussi, comme dans beaucoup d' articles de presse, on ne prenne pas le temps d' expliquer (au pire de se documenter) en tant que journaliste. Et puis il y a aujourd' hui beaucoup plus grave en matière de débat (notamment à l' assemblée nationale actuellement).

Le 23/11/2006 à 17h32 (81.250.**.*)
-

Le 23/11/2006 à 14h42 (213.36.***.**)
- fox @ lionel -
me voilà dans ta contrib sur un même pied que Rotchild : c'est trop d'honneur ! (lui se défend en gros actionnaire, moi je défends la production non anonyme et courageuse (le contraire de veule). La responsabilité dans la création (où chacun y met de son imagination)
Peace to you ! (and all)

Le 23/11/2006 à 09h47 (83.196.***.**)
-
Merci pour le pointeur sur le papier de Foix, plus riche et plus fin, et qui va dans la même direction. Ne t'en déplaise, mon nom est personne et il le restera.

Le 22/11/2006 à 11h50 (87.231.***.***)
Lionel -
@ Ed : J'ai déjà expliqué que les bonnes manières, dans un forum comme celui-ci, lorsqu'on a un texte d'un auteur "externe" à proposer, ce n'est certainement pas de le copier intégralement. D'abord parce que cette forme de forum se prête mal à la lecture de longs textes ; ensuite parce que l'esprit du forum, c'est que les présents s'expriment. Si le texte à proposer existe déjà sur le Web, on place ici un lien vers lui ; s'il n'existe pas (ça semble le cas ici), on le télécharge sur un de ses espaces d'hébergement et on place ici un lien vers lui. Si l'on veut encourager un peu plus à sa lecture, on extrait un ou deux passages significatifs pour donner plus envie de suivre le lien.

Ce que tu fais de manière répétée, Ed, c'est un passage en force par rapport à ce principe qui n'est pas spécialement mon principe mais qui est un principe de bon sens, de bonne manière, de vie en commun et en harmonie. Ce sont les passages en force qui entraînent les conflits. Ton comportement, à son échelle modeste bien sûr, est une bonne illustration des comportements qui favorisent l'enlisement d'un conflit, si tu vois à quoi je fais allusion. Du coup, ça ne me donne pas envie de lire ce texte. Je me contenterais de l'appréciation sensible mais désabusée de l'anonyme dessus.

oOo

@ Fox : Je ne suis pas sûr que c'est ce que tu disais, mais si tu disais que les "petits porteurs" sont le plus souvent des irresponsables anonymes aussi, également mus par l'appât du gain, alors nous sommes d'accord. De manière symétrique, chercher à acheter le moins cher possible, profiter de ce qui est (faussement) "gratuit" sans se poser des questions éthiques (ou plutôt en les repoussant) sont aussi des attitudes qui entraînent des conséquences funestes, dont celles que tu évoques.

À titre d'exemple, le cas Libération, que je suis attentivement et dont je fais partie de la nouvelle Société des lecteurs : il paraît que le journal a plus de lecteurs qu'avant, mais que le lectorat payant baisse au profit du lectorat gratuit sur le Web. Or on ne peut pas conserver une presse indépendante si on ne lui en donne pas les moyens. Quelque chose de l'importance d'un titre indépendant, ça demande des efforts, voire des sacrifices financiers. Or l'impression actuelle chez un nombre croissant, c'est que quelque chose comme une presse indépendante, c'est un dû et que le lecteur ou le contribuable n'a pas spécialement à faire un effort individuel pour l'assurer.

C'est évidemment une illusion assez grave ; que ce soit un actionnaire capitalistique ou parti politique, etc. qui assure le financement, l'indépendance en prend évidemment un coup. Il est absurde de se plaindre qu'Edouard de Rothschild demande des contreparties pour rajouter 5 millions dans l'affaire après en avoir perdu 20. Au-delà des problèmes réels que connaît la presse en général actuellement, C'est aussi de la veulerie combinée d'une partie des lecteurs et des responsables du journal que vient le problème. Les diatribes contre les actionnaires comme Rothschild, Fox, émanent de voix gagnées par la veulerie et qui ne se donnent pas les moyens de leurs justes ambitions.

oOo

@ l'anonyme (purée, utilise un pseudo et si possible toujours le même !) : Très bien , l'http://www.communautarisme.net/Diversite-dans-le-football-Georges-Freche-en-phase-avec-l-air-du-temps_a842.html">article d'Anne-Marie Le Pourhiet, qui argumente intelligemment et avec de très bons arguments contre la bien-pensance bête. Ces années-ci, la plupart des gens se sont dit un jour, "Tiens, il n'y a que 2 blancs (ou 3) dans l'EDF de foot". La parole de Frèche n'est qu'un symptôme ; ça a l'air d'être un grossier personnage, mais on a mieux à faire avec un porteur de symptôme général que de simplement l'exclure et le baillonner. Comme le fait Alain Foix dans son Rebond de Libé d'hier intitulé http://www.liberation.fr/rebonds/218080.FR.php">Frèche et le piège du visible, il faut se saisir de la question et expliquer pourquoi il est normal et non anormal que l'EDF soit ce qu'elle est aujourd'hui.

Se souvenir qu'à une autre époque, c'étaient les "Polaks" qui étaient en nombre en EDF (Wisnieski, Kopa, Lech, etc.) et à encore une autre, c'étaient les "Ritals" (Piantoni, Bereta, Platini, etc.). Il y a une fonction classique de "creuset" dans le sport en général et dans le football en particulier, de mise en vue de l'intégration d'une population en cours. L'EDF actuelle est donc tout à fait en phase avec cette période de notre pays. Il faut se saisir du discours de Frèche pour faire ce genre de pédagogie et arrêter de s'acheter une conscience à bon compte en hurlant avec les loups qu'il faut exclure le bonhomme.
Mais bon, il est vrai que les imbéciles regardent le doigt (ici le symptôme).

Le 22/11/2006 à 09h47 (81.51.***.**)
-
http://www.communautarisme.net/Diversite-dans-le-football-Georges-Freche-en-phase-avec-l-air-du-temps_a842.html

Le 22/11/2006 à 08h52 (81.51.***.**)
-
Un texte aussi magnifique qu'une oeuvre "d'art contemporain" qui laisse perplexe, dont il faut faire le tour 10 fois pour tenter d'y capter quelque chose, vainement. On s'en éloigne en haussant les épaules, en tirant une moue pas convaincue (forcément) en se disant qu'on a pas fait les bonnes études mais en gardant l'impression de n'avoir rien loupé.

Le 22/11/2006 à 07h08 (82.249.**.**)
- Fox -
On fige la (bonne) fortune, on claquemure le progrès, on met aux enchères la création, on bétonne les convictions, on placardise l’inspiration, on amidone l'improvisation, on sclérose le sclérosé. CQFD.

@ Ed : je n'ai pas aimé : 1/ la longueur (manque d'esprit de suintèse) 2/la non prise en compte (teintée de dedain ?) de l'importance cruciale du rôle d"artiste", dans ces embroglios politico-archaïques si peu inspirés 3/l'usage du mot empathie dans ce sens-là non plus.
J'ai apprécié : 1/ qu'il ne parle pas sans connaître son sujet. 2/qu'il soit un peu artiste dans son vocabulaire ...

Le 21/11/2006 à 18h35 (86.212.**.***)
Ed -
je vous balance texto le magnifique texte de mon magnifique ami Michaël Béhé :

Hier, Alliot-Marie les poussait à chercher des frictions avec Tsahal et aujourd’hui, Chirac envoie son autre lumière scintillante, le ministre des Affaires Etrangères Philippe Douste-Blazy, affirmer sur LCI que "la Syrie et l’Iran, on le sait très bien, poussent aujourd’hui à la déstabilisation du gouvernement de Fouad Siniora"...

Parler du danger de guerre civile au Liban, en temps normal, c’est relater une maladie endémique, un mal avec lequel on est bien obligé d’apprendre à vivre, un peu comme le Sida en Afrique. Ces jours, toutefois, c’est un euphémisme, car, au-delà du risque d’effusion de sang – de guerre – il y a la volonté affichée de l’Axe du mal de s’emparer de notre petit pays trop faible pour ne pas être le premier à s’enrhumer dès les signes avant-coureurs des grandes épidémies politiques mondiales.

Cela faisait plusieurs semaines que la rumeur couvait, maintenant c’est un fait : le Hezbollah entend prendre Beyrouth de n’importe quelle manière, avec une préférence pour la démocratique si cela est possible. Prendre Beyrouth pour assurer à ses commanditaires de Damas et Téhéran la passerelle stratégique dont ils rêvent, à l’est du bassin méditerranéen, face à Israël, mais surtout à un jet de missile de l’Europe. Prendre Beyrouth, vite, pour s’assurer que la décision attendue ce soir à l’ONU, de traduire en justice les assassins de Rafic Hariri, ne puisse pas inquiéter les présidents Al-Assad et Lahoud.

Difficile, quoique pas impossible, d’expliquer à un non Libanais ce qui se passe ici. Pour nous c’est différent, question d’habitude, parce que nous connaissons les forces et les personnalités en présence et qu’ils font partie de notre famille, même si cette dernière est follement agitée. Tout Libanais sent par le ventre quand le vrai danger s’annonce, et aujourd’hui, nous nous tordons de douleur sous l’effet de crampes.

La faute à qui, cette situation ? La faute à l’appétit hégémoniste des chiites iraniens ainsi qu’à la faiblesse des Alaouites syriens et de certains chrétiens de chez nous, qui ont besoin de s’accrocher aux basques des ayatollahs pour survivre politiquement. La faute aussi au morcellement du Liban en de trop nombreuses communautés, aux mœurs et aux intérêts divergents, qui sont autant d’atouts culturels et touristiques lorsque tout va bien, que de raisons de confrontation, quand les choses se gâtent. Mais la faute surtout à la médiocrité et à la corruption de nos acteurs politiques et à l’exploitation invétérée qu’ont fait de cette faiblesse certaines grosses sociétés européennes et les chefs des Etats dans lesquels elles sont implantées, à la seule fin de s’enrichir facilement, sans la moindre considération pour notre avenir ni pour les besoins stratégiques nationaux réciproques.

Alors, dans un pays qui a dépensé des milliards de dollars pour se "reconstruire" et dans lequel rien ne fonctionne correctement, ni l’armée, ni l’alimentation électrique, pas plus que le téléphone, le populisme chiite et pan-musulman, qui se fait appeler panarabe par usurpation de titre, trouve évidemment un terreau idéal. Songez que chaque bébé qui naît ce mardi au Liban doit déjà 30'000 dollars à des créanciers étrangers !

Au royaume des aveugles le borgne est roi, dit-on ? On trouve ici l’illustration directe de cet adage. Hassan Nasrallah et ses dégénérés aux mains pleines de sang et de ruines libanais ont en effet la blancheur Omo lorsqu’on les compare avec le reste de nos politiciens. Lesquels ont échangé leurs rôles respectifs vis-à-vis de la Syrie, c’est dire, déjà, à quel point leur cursus est "respectable" ! Voyez le Druze, Walid Joumblatt, le plus farouche adversaire des Al-Assad, du Hezbollah et du président fantoche Emile Lahoud : voici quelques années seulement, il était l’allié principal de Damas au Liban. Allié au point d’envoyer ses combattants, presque à visage découvert, participer à ses coups de boutoirs militaires à répétition qui amenèrent à la chute de Beyrouth et à la perte de notre indépendance. Et Samir Geagea ? Le chef des Forces Libanaises (FL), qui participèrent elles aussi à la prise du palais présidentiel de Baabda pour Hafez Al-Assad. Geagea, qui ne jure que par la Vierge Marie et qui n’hésita pas à bombarder la Beyrouth chrétienne à coups d’obus d’artillerie pour aider l’envahisseur. Et Saad Hariri, le sunnite, qui se veut le fer de lance de l’anti-syrianisme mais dont la famille a fondé le plus clair de ses milliards sous l’occupation. Qui doit sa richesse au parrain Hafez et à l’ordre de terreur criminelle, imposé par ses Moukhabarat, les agents de son renseignement, et à leurs méthodes gestapistes. Saad Hariri, dont le père Rafic, avant d’être abattu par son protecteur damascène, pour avoir rompu l’omerta, lui construisit, gratuitement – en fait, avec une petite partie de l’argent qu’il volait à ses compatriotes – les palais merveilleux dans lesquels la junte alaouite continue de faire ripaille.

Face à tous ces transfuges : le roc ! L’espoir, l’incorruptible, celui qui avait défendu le Liban, avec quelques vieux chars américains et d’héroïques jeunes gens - dont les officiers ont été exécutés le jour même de l’entrée des Syriens dans notre capitale - contre leurs hordes de blindés soviétiques. Celui qui s’était opposé à toute la racaille corrompue dont j’ai parlé dans le paragraphe précédent, sans jamais trahir la loi républicaine ni verser dans les comportements indignes. Celui en qui, lorsqu’il était exilé à Paris et qu’on on ne supportait plus le poids de la souillure quotidienne de la soldatesque alaouite, on plaçait nos derniers espoirs de liberté, sans vraiment croire qu’on la recouvrerait un jour. Eh bien cet homme, le général Michel Aoun, est passé à l’ennemi. Il se lève désormais, lorsque les supplétifs syriens du Hezbollah paradent devant lui dans les rues de Beyrouth en faisait le salut nazi. Ces jours-ci, Aoun prépare une contribution "d’au moins 70'000 personnes" qui doivent participer aux manifestations prosyriennes destinées à abattre le gouvernement Siniora.

Certes, les convertis à l’anti-assadisme auraient dû lui tendre les bras lorsqu’il est revenu d’exil et l’installer à Baabda à la place du pantin de Damas. Mais ils craignaient de voir le pays dirigé à nouveau par un homme fort et intègre ; ils craignaient surtout qu’Aoun ne mette fin à leurs juteux trafics. Paris - parce que Chirac en avait reçu l’ordre de Rafic Hariri afin de ne pas déplaire aux Al-Assad – avait tourné le dos au Général, alors qu’il demeurait pourtant à deux pas du parc Monceau. Aucun officiel français ne l’avait jamais rencontré, et lorsqu’il le croisa dans l’appartement parisien de la veuve Hariri, au lendemain de l’assassinat de son époux, le président français ne reconnut pas Michel Aoun. Washington non plus, mais pour de toutes autres raisons, n’apporta pas – au moment opportun – son soutien à Aoun. Parce qu’il ne sut pas les persuader ? Parce que sa façon de penser est par trop non-américaine ? Ou, plus simplement, parce que l’Administration US est peuplée des cornichons nombrilistes que décrit Laurent Murawiec au fil de ses articles ?

Toujours est-il que le Général a rapidement compris, après son retour d’exil, que pour se frayer le chemin de la présidence, il ne pourrait compter que sur lui… et sur les chiites. Car Aoun sait compter : les chiites, ce sont 40% des électeurs libanais et au moins 30% d’entre eux sont acquis à l’extrémisme suicidaire de Nasrallah. Parmi les chrétiens, l’ex-défenseur du Liban croit pouvoir recueillir 20% de soutien. Voilà, vous avez déjà compris, perspicaces lecteurs, que le pouvoir de Siniora, et partant, le maintien du Liban dans le camp occidental, ne tient qu’à un fil. Le pays est à nouveau divisé, presque en quantités égales, entre les pro et les anti-syro-iraniens.

Quant à Aoun, quelqu’un aurait dû le prévenir que tout n’était pas de la mathématique en politique, et que lorsque l’on vend son âme à Diable, il ne vous la rend pas, c’est une cession, pas une location… Il croit et il professe que s’il s’installe à la présidence, c’est lui qui dictera les orientations du pays, mais il rêve. L’ambition lui monte à la tête. Les leçons de son histoire ne lui ont pas servi, car s’il se montre trop "président", les Syriens le feront éliminer sans le début d’un scrupule, comme ils ont assassiné tous ceux qui les gênaient dans mon pays des cèdres, du petit fonctionnaire récalcitrant à l’éditorialiste courageux, en passant par les hommes politiques qui voulaient prendre leurs distances.

Comment cela va-t-il se passer dans les faits ? Certes, les soldats de l’ONU sont déployés dans une mince bande de territoire, le long de la frontière israélienne, mais l’allaince Hezb-CPL (Courant Patriotique Libre – Aoun -) si elle obtient la majorité, dans la rue ou dans les urnes, commandera l’armée libanaise co-déployée aux côtés des casques bleus. Pour Damas, Téhéran et Nasrallah, ce serait la consécration ultime, la métamorphose d’une présence armée, parasite et rebelle, en licéité parfaite. Pour Jérusalem, l’Europe et l’Amérique ce serait un problème sans nom…

Pauvres soldats de l’ONU, ils ne savent plus de quel côté tourner la tête ! Hier, Alliot-Marie les poussait à chercher des frictions avec Tsahal et aujourd’hui, Chirac envoie son autre lumière scintillante, le ministre des Affaires Etrangères Philippe Douste-Blazy, affirmer sur LCI que "la Syrie et l’Iran, on le sait très bien, poussent aujourd’hui à la déstabilisation du gouvernement de Fouad Siniora" et qu’il ne "considère pas qu’il y a une guerre entre Israël et le Liban". Par contre, cet artiste, qui ignore au demeurant que la Grande-Bretagne n’a pas subi l’occupation nazie lors de la Seconde Guerre mondiale "considère qu’il y a la Syrie, l’Iran, le Hezbollah, qui essayent de déstabiliser le Liban, qui est notre ami".

Toutes ces considérations marquent cependant un tournant indéniable dans l’orientation désarticulée de l’Elysée : jusqu’à présent, il suffisait uniquement de caresser le Hezbollah dans le sens du poil afin qu’il ne refasse pas le coup du Drakkar, qu’il n’assassine pas, une nouvelle fois, des dizaines de membres du contingent tricolore. Aujourd’hui, dans la même équation, Paris a dû intégrer d’autres paramètres par la force des choses :

Le Hezbollah au pouvoir à Beyrouth et les troupes du général Pellegrini auraient à faire l’expérience d’un côtoiement impossible avec les supplétifs totalement "légitimés" du pire ennemi de Chirac, Béchar Al-Assad. Mais cela, ce n’est pas le plus grave, ne s’agissant que d’un désagrément de genre tactique.

Assad et Lahoud éviteraient l’exercice douloureux de passer devant le tribunal de justice international dont on pourrait annoncer la création, ce mardi à Manhattan. Désagréable pour les Occidentaux et presque fatal pour le Courant du 14 mars (les antisyriens).

Beaucoup plus fâcheuse est l’implication stratégique d’une telle et encore hypothétique défaite : le Liban deviendrait la tête de pont de l’Iran face à l’Europe ; ses missiles, déjà capables de parcourir 2'000 kilomètres, seraient inévitablement installés sur notre sol. Nous deviendrions le point G de tous les dangers. Régionalement, la base principale du plan d’éradication d’Israël beuglé par Ahmadinejad et celle de la déstabilisation des nations arabes sunnites, qui suivent les derniers développements en pleine panique. Mais personne ne s’y trompe, à part les Parenthésistes français, complètement dépassés : l’appétit de la République Islamique d’Iran est sans frein, l’influence au Moyen-Orient n’est pour elle qu’une étape mineure quoique obligée – il suffit de bien mesurer la dimension de son effort nucléaire pour s’en convaincre - . Israël, pour les Mahdistes n’est que le rocher qui bloque le passage, pas l’objectif. Leur objectif, c’est la Djihad planétaire, et leur première étape consiste à créer un équilibre des menaces. Le Liban d’abord, la Palestine hamassisée ensuite, ce serait suffisant pour atteindre ce premier stade. Ici, ce n’est pas le nombre des missiles non conventionnels qui établissent l’équilibre de la terreur, ni leur quantité, pas plus que leur précision ou leur capacité destructrice, mais le simple fait de leur installation et qu’ils soient pointés, par des illuminés, sur Paris, Rome et Genève.

Demain, ici, c’est la fête de l’Indépendance. Nasrallah a appelé ses partisans à se "tenir prêts pour manifester afin d’obtenir la chute du gouvernement de Fouad Siniora". Il leur a dit que cette manifestation pouvait durer deux jours ou deux semaines, mais qu’elle se terminera par une "nouvelle victoire". Le problème, c’est que ses partisans sont fanatisés et disciplinés et qu’ils se fichent comme de l’an quarante du risque de détruire cet hologramme de plus en plus transparent qu’est pour eux mon pays. Face à eux les ripoux. Derrière les ripoux, des alliés de fait, désabusés et refroidis, les Israéliens et les Américains, et un vieillard sénile, en Europe, qui dirige les intérêts internationaux de son pays par des volte-face décidées par des empathies, des haines et des préoccupations personnelles plutôt que par l’analyse stratégique de la situation.

La décision se fera toutefois dans la rue et sur le terrain. L’Europe anesthésiée, à laquelle on n’a pas expliqué que sa sérénité sécuritaire pour les prochaines décennies à venir se jouera ici, dans ce minuscule Etat, durant le mois à venir, n’y verra que du feu. Et elle est mal partie, l’insouciante ou inconsciente Europe : hier, la FINUL a annoncé qu’elle avait saisi 14 Katiouchas. Il n’en reste donc plus que 19'986...

Ce petit post à peine terminé que j'apprends l'assasinat de Pierre Gemayel.. le monde est fou..

Le 21/11/2006 à 12h20 (195.167.***.***)
Nounet -
Pourtant, l'autre soir, vu le skaille qu'y s'est tapé, on aurait pu croire qu'il était cuit-cuit
Ok, je sors.

Le 21/11/2006 à 10h35 (86.69.***.***)
greg(d) -
en forme le dan! cuicui

Le 21/11/2006 à 08h53 (82.240.**.**)
dan -
il m'a eu, le piaf....

Le 21/11/2006 à 07h40 (82.249.**.***)
ox@dan - ci-dessous :
un elephant roz ... (faciiiiile ) & en dessous ce n'est pas un etourneau

Le 21/11/2006 à 07h32 (82.240.**.**)
dan - à dan
mon foie pique du nez comme une buse faciiiiiiile....

Le 21/11/2006 à 07h31 (82.249.**.***)
- (la vie en rose) -
http://www.webcom.com/reynen/57_r_frt.jpg">http://www.webcom.com/reynen/57_rfrts.jpg">

Le 21/11/2006 à 07h30 (82.240.**.**)
dan -
mon coeur s'envole comme un faucon ?

Le 21/11/2006 à 07h19 (82.249.**.***)
-
http://www.ese.u-psud.fr/clematis/CAMPUS/OISEAUX/baguage/Ba05%20LinotteMelodieuse.jpg">

Le 21/11/2006 à 02h59 (82.249.**.***)
- Fox -
Une Loterie érigée en système

Lionel, je ne me représente même pas les actionnaires comme des "méchants", mais plutôt comme des irresponsables anonymes ; des inaptes à l’édification d’oeuvres auteurisées. Tels des critiqueurs enclins à une discrimination “positive” et monnayable quoi qu’il en soit.
Les petits porteurs sont soudainement convertis à cette grande idée actuelle d’être *utile* (mais sans faire grand chose, bien sûr - faut pas déconner, manquerait plus qu’on retrousse les manches- hormis dépenser quelques billets ... comme une procuration.)... Des actionneurs de néant, des joueurs à court terme dans une loterie maladive (sans avenir à moyen terme ... eu égards aux interférences conjoncturelles, sociales, sanitaires etc.)
Pour l’Airbus, ça n’est pas une erreur politique, mais scientifique : les mastodontes remplis de kérosène jusqu’aux bouts des ailes, seront condamnés par leur trop grande consommation avant que tous les clients n’en aient eu marre d’attendre leur livraison ... Comme les Cadillac Coupe De Ville : une lubie, une mythe, un rêve décalé. Un témoignage du passé. Chromé. Un miroir déformant, finalement ...

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Mais quelle tête, ça a, une linotte ?

Pour résumer la tendance décrite ces derniers jours : assumer ses responsabilités au risque d'une mauvaise santé mentale ou physique : cela mérite réflexion ...
“ il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige, il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète,” (A. De Tocqueville)

Cette foutue sidération (à force de prendre des explosifs sur la tête, même virtuels) -comme par hasard (!)- décrite dans mon journal (pré-blog) ce même jour que le post d'Alexis : “On fige la (bonne) fortune, on claquemure le progrès, on met aux enchères la création, on bétonne les convictions, on placardise l’inspiration, on amidone l'improvisation, on sclérose le sclérosé.”

“C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre” (Tocqueville) :

C’est-à-dire, à hurler même, ce système éminemment impersonnel, globaliseur à tout crin, se prémuni contre la gestation de chef(s) d’oeuvre. Le “chef” étant tout un chacun qui va au bout de son délire, jusqu’à lui donner une forme acceptable. (Et la technologie le permet aujourd’hui).
Arriver à une apparence, construite, qui vaudra à son obstiné concepteur que les autres momentanément se découvrent leur chef volontiers (qu’ils tirent leur chapeau, en d’autres termes ...) et en adoptent l’usage. L’invention va au plus grand nombre. Oui, ça lui va.
L’inspiration peut tomber sur la tête de presque tout le monde (ça n’est pas impossible : Louis, il n’y a pas tant que ça de risque qu’un imbécile la ramène trop, ou qu’un génie refuse de sortir de sa lampe ...) L’important c’est qu’il ou elle en fasse quelque chose, (ce que ne ferait pas un être préprogrammé exclusivement, un androïde de prisunic, ou une linotte). "Conclure" au lieu de zapper (une info en chassant une autre), ou d’aller se brosser les dents en oubliant l'idée utile, comme à chaque fois qu’il change de pièce physiquement ... Je crois que "plus de matière grise donne plus de résultat". En politique surtout !

Le 20/11/2006 à 23h20 (87.231.***.***)
Lionel @ louis, Tocqueville, Nebo et al. -
Ah, Tocqueville, quel observateur et commentateur génial et perspicace de la démocratie en train de se construire ! Merci, Nebo, je suis comme Louis une fois de plus sur le cul de la prescience du bonhomme dans le passage que tu nous as proposé !

Louis, dans son grand oeuvre "De la Démocratie en Amérique" (2 tomes séparés de plus de 20 ans, il me semble, entre 1835 et 1855), Tocqueville analyse beaucoup plus les aspects positifs de la démocratie. Dans le passage proposé, il essaye d'en prédire les aspects négatifs, mais ce n'est pas ce qui domine dans l'ouvrage.

À la lecture, je voulais relever les mêmes deux points que tu as relevés et je suis bien d'accord avec toi sur le premier, mais je n'allais pas dire la même chose sur le second. Je ne vois pas comme toi un système impersonnel et "tutélaire", sauf si tu appelles système la nature humaine multipliée par des millions d'individus. Je voulais dire que ce qui est faux, c'est qu'il n'y pas de "pouvoir immense et tutélaire" qui s'impose aux individus, qui les surplombe ; il y a juste tous ces individus qui ont tendance à préférer perpétuer ce système -- ah, tiens, j'ai dit "système", finalement, lou, on dit peut-être à peu près la même chose !

[Ça me fait penser au Portrait d'aujourd'hui dans Libé, intitulé http://www.liberation.fr/transversales/portraits/218073.FR.php">Ni Bourdieu, ni maître, sur une prof de philo de 28 ans, Charlotte Nordmann, qui dans un bouquin montre "comment Bourdieu, commandeur statufié de la sociologie moderne, a obstinément refusé d'admettre que les 'dominés' étaient eux aussi capables de penser leur domination"... et de s'en accommoder, un peu comme des gnous, quoi ]

C'est vrai qu'en France, on est un peu trop fort dans la critique et la distanciation, qui est voisine de la défiance, sur laquelle on ne construit rien. Cela dit, je ne suis pas sûr que ce que nous faisons, c'est "copier les ricains avec une décennie de retard". Il y a matière à débat. Depuis quelques années, différents développements et observations comparatives me conduisent à envisager comme vraisemblable qu'un certain nombre d'évolutions de notre société qui semblent copiées des Etats-Unis sont en fait des évolutions logiques de la démocratie de masse, sur laquelle ils ont pris une certaine avance, comme le notait Tocqueville il y a déjà 170 ans !

PS @ Sarkofan : Caramba, encore raté ! Bon, dommage. N'hésites pas à repasser nous parler... de Sarko, par exemple


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