Tu devines que j'acquiece pendant ta charge anti-manikéhaine (autre secte que je conspue, dont les membres ne savent même pas qu'ils en font parti, tellement ils sont conditionnés, dès le berceau... De même : que le fauch'man peut raisonner comme le nabab, même sans avoir de tunes ... Le Dogme néolibéral est gratuit ... La grille-décalcomanie du prêt à penser (à compter, plutôt) est dispo partout ...)

Le confort dont tu parles à propos de cette sympahique famille de luthiers (mon dentiste a un modèle sorti de leur atelier de toute beauté ... J'attends qu'il me fasse une demo, en blouse blanche et au pied levé ... J'allais lui dire, mais c'est difficile avec tous ces appareils entre les maxillaires, et le projo dans les yeux ...) ... Trève de diggression : le confort est précisement un aspect matérialiste (je ne dis pas que tu te contredis, j'dis qu'tu t'égares, là ... ..."que celui qui n'a jamais jeté de pierres" etc. comme dit l'adage ).
Mais l'inconfort actuel semble pire si on prend en compte des valeurs toutes autres : la souffrance morale (ou la morale en soufrance ...), le harcelement psychologique, la déception reccurente, l'environnement précaire, l'endettement systématique ... La violence banalisée ...
La Nature : outragée. Les bonnes résolutions : moribondes.

Mais pour être honnête, Denis, j'ai au moins le sentiment que mes arguments sont de mieux en mieux fondés et j'y trouve mon compte aussi... sauf que l'arbitrage avec les activités rémunératrices n'est pas aisé, d'autant que pour moi, la sanction est immédiate : 1 heure en forum plutôt qu'une heure au boulot, c'est une heure de rémunération en moins, boum. Et comme je préfèrerai toujours une bonne discute à une traduction de manuel rasoir, je ronchonne surtout sur les conséquences pour ma vie quotidienne de l'exercice de ma liberté, en fait. Mais il y a pire comme situation !

Je ne suis pas sûr si tu disais "c'est pas gagné, mais pas perdu non plus" pour moi, pour un individu lambda ou pour la "droite dure", mais si c'est pour moi, je suis bien d'accord et ça me satisfait beaucoup d'être toujours "dans le jeu", dans la partie et de travailler mes coups sans rechigner avec tout de même pas mal de constance.

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@ Fox : D'accord avec toi pour noter et regretter l'exacerbation du matérialisme, de l'envie de biens matériels aujourd'hui. Simplement, par esprit d'égalité et d'objectivité, je fait cette critique à tous, riches nababs et petites gens, parce que tous en sont objectivement victimes et que les disproportions -- faciles à mettre en exergue de façon spectaculaire et propre à soulever l'émotion comme tu l'as fait -- ne font pas de différence fondamentale. Je lisais récemment l'absolument superbe histoire des http://lesguitaresjacobacci.free.fr/GuitaresJacobacci.pdf">Guitares Jacobacci (1924-1994) et la description de la vie de la famille Jacobacci avant et après guerre, rue Duris dans le XXe, conduit à se pincer pour se demander si on est vraiment seulement 50 ans après.

Dans le vieil immeuble de 2 étages de la rue Duris avec son atelier sous verrière dans la cour intérieure, il n'y a aucun confort, l'eau est dans la cour uniquement, Vincent Jacobacci a 10 enfants, ils logent dans 2 pièces. Après guerre, Roger et André, 2 des fils, reprennent l'atelier. Ils travaillent autour de 12 heures par jour. Bon, ça va être une formidable aventure, il faut acheter ce bouquin pour vraiment se rendre compte de toutes les guitares formidables qu'ils ont créées en artisans. Mais ce que je voulais dire, c'est qu'il y a 60 ans, c'était une vie incroyablement dure au standard d'aujourd'hui, mais que ça n'avait l'air de traumatiser personne. Disons que la vie était tout de même un peu trop rude et peut-être qu'on ne s'en plaignait pas assez, mais qu'aujourd'hui, on se plaint beaucoup plus et beaucoup trop alors que la vie est incomparablement plus confortable, même pour les-plus-démunis.

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@ Rose : Apparemment, tu habites ou tu as habité en Chine ou bien tu l'as bien étudié, et merci de tes commentaires intéressants, mais ton appréciation me semble tout de même manquer un peu de nuances. Ca n'est pas encore une démocratie, c'est toujours une dictature, mais il semble tout de même qu'il y ait un peu plus de liberté et un peu plus de confort. Quant aux conditions de travail, il serait étonnant qu'avec les années, il n'y ait pas de montée des revendications et des mouvements syndicaux plus ou moins sauvages mais qui feront avancer les choses.

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@ Yamero : En fait, je parlais de la question de la fixation des prix, soit par les vendeurs et les acheteurs, ce qu'on appelle "le marché", soit par la puissance publique (prix réglementés). Et je disais qu'il est préférable qu'une majorité de prix soient libres et une petite minorité fixés par décret. Toi, tu m'as répondu un peu à côté, même si c'était avec une connivence de bon aloi. Tu es parti de cette base pour remettre en scène la distinction droite-égoïste, gauche-sympa-mais-dogmatique, centre au milieu, peut-être plus réaliste. C'est un peu contre ça que j'argumente, ces derniers temps. Nous Français avons tendance à ne plus penser vraiment à la politique parce que ce modèle droite-gauche assez perclus de clichés préexiste à nos raisonnements et que nous le plaquons trop systématiquement sur toutes les questions qui passent.

A propos de prévoir l'avenir :
Une caissière de Carrefour aurait dû travailler 2.514 ans pour gagner les 38 millions d'euros que touche aujourd'hui Daniel Bernard, ex-PDG du groupe, comme prime de départ. (Et elle l'a fait !!! elle songe maintenant à prendre sa retraite ... pour le millénaire qui vient) .

S'il est vrai que l'impulsion protestante fut probablement basée sur un dédain de l'hedonisme, il n'en demeure pas moins que la Croissance est devenue objet de culte (avec son lot de rituels et d'attitudes irrationnelles - Golden boys & traders ont leur Dogme ... (les paris sont ouverts).

>"Et je trouve ça excessif mais revenu totalement à la mode : non pas le culte du profit, vraiment pas, mais l'obsession du lendemain, l'inquiétude face à l'idée qu'on pourrait manquer."

J'ai tendance à croire que cet état d'inquiétude est en partie inhérent au matériaslisme exacerbé (de la même façon que chacun découvre tôt ou tard qu'il a une composante animale, chacun sent bien qu'il n'est pas granitique ... Qu'il doit bien y avoir une vie ... après la paye ! Après la mise en équation de son vécu, derrière les bilans financiers). Et, comme je dis souvent, les artistes ont leur responsabilité (cf. "balayer devant sa porte") dans ce désenchantement (dont tu étais un farouche adversaire), en s'étant laissés dépossédés de leurs outils, de leurs "médias", (par les journalistes sédentaires, les commentateurs invétérés, les politiciens oiseux, et leurs comptables. Et, bien sûr, les boutiquiers (Berlusconisation : l'imposteur portant toutes les casquettes ...) Le marché de l'Art, protéiforme, a fait douté de la crédibilité de la pratique artistique (y compris chez les afficionados et les créatifs, comme chez les chercheurs), et a bcp asséché les inspirations. On manque déjà ...

>" C'est un mal d'aujourd'hui beaucoup beaucoup plus répandu que le culte du profit. Ce dernier ne touche qu'un petit nombre de gros nababs, alors que l'inquiétude du lendemain, qui est terriblement sclérosante, touche une majorité de la population."

Je te rejoins sur l'incidence sclérosante de l'angoisse (c'est biologique). L'échec est mortifère (les cellules organiques se sabordent en pareil cas).

Louis, le profit DOIT (si on peut dire !) faire profiter ... S'investir (joli mot) dans l'épanouissement (idem, bien plus que "croissance"), pas se stocker dans le moisi. Oui, l'argent est un moyen d'échange, normalement.

Lionel : "Obsession du lendemain ?" (incontrôlable anyway. Enfin, presque ...) Mais n'y aurait-il pas comme un lien de cause à effet ? (les ressources sont elles véritablement extensibles indéfiniement, où déshabille-t-on Paul [ou un prénom plus exotique ... ou les 2!] pour habiller Jacques ?) - (sans vouloir faire du communisme primaire ). Rappel : Le pourcentage (quel qu'il soit) sur un petit nombre de nababs, ça fait toujours plus que le même sur une floppée de fauch'men ...

@ Rose : tu as raison de ne pas vouloir laisser se banaliser ce qui se passe par là-bas, en Chine. On devrait être plus regardant : ça nous donnerait plus de crédibilité internationale, et du poids à notre cohérence.
(Je me souviens de la merveilleuse saga de Streap Tease (documentaires d'origine belge) "A la recherche de Mme Li" où un viticulteur français, amoureux de son travail, et un peu homme d'affaire, avec une belle éthique de la coopération, apprenait ce que c'est que le foutage de gueule, en long (Mme Li n'était jamais au RV) et en large (c'est grand la Chine) ... Il a fallu qu'il fasse le déplacement pour savoir ce que l'on faisait de ses apports (son savoir faire etc. : de vraies valeurs aussi, Denis !), de ses cuves ... Et seuls les capitaux qu'il symbolisait, pouvaient rendre le sourire aux chinois concernés (qui fabriquaient déjà, un château, en mélangeant Chambord, le Palais Garnier, et la piscine Tropézienne ...)

Est-ce le Dalaï Lama qui a inventé le Tibet, ou l'inverse ? La question reste posée ...

le troc au départ, et des moyens d'échange équivalents... et quand plus possibilité d'équivalent (zébus, boeufs, moutons, chameaux, femmes () ou autres, une monnaie est apparue. puis plusieurs "frappée" par le chef, le roi ou l'empereur du royaume ou la monnaie était frappée, mais dans une unité équivalente pour chaque contrée (au poids, cuivre, argent ou or...)