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Le 09/04/2007 à 16h22 (213.36.***.***) |
- Fox -
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Mais enfin Lee-O, tu ne sais donc pas qu'on ne travaille pas les jours fériés?!  Sujet : la concurrence ? ça ne m'inspire pas des masses. J'ai simplement l'impression, que c'est ce qu'on a inventé de mieux ('de pire, faut voir - appel d'offres) pour que les gens disent merci quand on leur marche sur les pieds ... Au départ c'est un adjectif, ponctuel (et un peu macho*), pas un état permanent ... (*cf. "tu ne convoiteras pas etc." dans le film de CecilB2000, "les 10 commandements") Je me retrouve mieux dans les grandes lignes de ta contrib du 6, et même j'y suis comme en babouches >(pour ne pas dire pantoufles, qui sonne comme un gros mot pour moi ...), juste quelques détails qui ne me parlent pas trop :
Il ne s'agit pas de cataloguer certains comme "nuisibles" (à l'instar du malheureux renard, qui fait, quoi qu'on en dise, tout de même mieux le boulot -"renarder"- que les insecticides (et les engrais) dans la régulation des petits rongeurs et autres taupes ...)
Mais il s'agit quand même de faire preuve de discernement, et de ne pas se leurrer quand le mal est fait. "Les pollueurs doivent être les payeurs" (et l'impunité des voleurs mérite une autorité plus consistante). (Yvan tu es à ce sujet vachement ambigu : aimer la nature et ne pas en vouloir à ceux qui la maltraite ou qui ne font rien pour que ça change, bien au contraire.)
A part ça je dois être anormal, sur ce point aussi, car je ne me souviens pas m'être connu véritablement cupide, ou même profondément envieux (j'ai déjà assez de mal à démêler mes acquis, matériels ou autres, à comprendre le fonctionnement de mon gouvernail pour pouvoir envier qui que ce soit ; et mes manques sont tjrs submergés de propositions palliatives assez spontanées, parfois même embarrassantes par leur nombre). En g_al je garde juste un peu de désir, pour ne pas affronter trop de vide (car j'ai le vertige) - Des besoins simplissimes ... une éducation convenable ? (Toutes les cultures bouddhistes, et même antérieures, ne sont fondées que pour ce combat, contre la souffrance, qu'implique ce reflexe animal qu'est l'envie, habitude détournée de son objectif basique - la survie, depuis Eve & adam ... ) L'envie de savoir, fait parti des questionnements (parfois ennuyeux), et là, ça m'arrive de succomber (mais sans trop tomber dans le panneau questionnement Mal/Bien, l'instinct aidant. Ainsi que la parole des Anciens ... ). La "mauvaise nature" en soi dont tu parles Yamero, c'est un peu comme le "péché originel" (cf. le résultat sensible du fruit de "l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal") . Mais dès la naissance, tout est remis à plat, les jeux sont à faire ! Comme le petit kangooroo, qui sort du ventre de sa mère prématuré : il reste une étape pour être complet. L'humain doit se redresser, trouver sa dignité d'être debout... ça s'apprend. "Won't get fooled again" ça signifie "Faut plus me la faire !" Or c'est chaque jour compromis. Alors, un mantra qui n'est plus répété ce n'est plus un mantra ... Mais sinon t'as bien raison de prôner le courage de sourire Ton credo est beau. ( sinon, pour le velo, comme j'racontais je n'en fait que pour les photos. Mais je marche un max.) @ Giutouzsche : moi, j'apprécie ton sens de l'humour D'ailleurs, c'est l'homme-sandwich qui jacte, et c Lee-O qui fait tout le boulot) (Et pi on est qd même en période éléctorale, faudrait pas l'oublier ... Va pour le vote utile ; mais je passe dans l'opposition dès le resultat des élections, de toute façon, façon Hulot) °°°°°°°°°°°°°°° Quelques infos complémentaires au sujet des frigos flottants :
Les japonais ne veulent plus manger de baleine !"Durant la période 2005-2006, la flotte baleinière japonaise a tué 860 baleines. L'institut pour la recherche sur les cétacés (ICR) responsable des activités scientifiques de chasse à la baleine [! tu le crois ça ?] a sur les bras 5969 tonnes de viandes de baleines stockées dans des chambres froides ! Or pour la saison de pêche 2006-2007 en Antartique, il est prévu de prendre plus de baleines encore. La viande en question est introduite dans des burgers et des boulettes distribuées dans des cantines et dans des restaurants. Elle est également présente dans certaines alimentations pour animaux de compagnie. Car les prix bas ont atteint des records en raison de l'impopularité [de cette bidoche] et des surplus. " + LE DDT REVIENT EN FORCE ! Dans la lutte contre le paludisme l'OMS n'a rien trouvé de mieux (comprendre : de moins cher) pour compléter son impuissance actuelle avec les médocs, et les moustiquaires ... LE DDT était proscrit depuis les années 80 (dans les pays industrialisés) car c'est un polluant organique persistant. (cf. Sciences & Avenir) (j'avais préparé un titre de Joyeuses Pâcques mais ça ne passe pas en low-deb ... ça sera pour + tard)
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Le 09/04/2007 à 16h12 (90.19.***.**) |
titou @ lionel - louis -
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Désolé alors pour avoir, moi, pris la mouche un peu rapidement... je ne connais pas personnelement les gens de ces forums, forums plus que sympa ma fois, donc leur personnalité non plus. Je vais développer succintement ma pensée à ce sujet alors : pour la concurence, je trouve ca en générale un peu con (désolé de la généralité), et je préfére le terme d'émulation qui me parait plus sein et encourage le progrès.
Pour ce qui est de mon experience personnelle avec la concurrence, je suis en classe préparatoire, et d'une manière générale la concurence me pourrie la vie depuis deux ans, elle incite notament des comportements malseins et encourage, désolé de l'expression les coups de putes, je pourrais de donner pas mal d'exemple. Les classes prépa forment, voir déforment, au travail en entreprise et à cet esprit de concurence. Je trouve qu'elle divise plus qu'autre chose...cela n'est pas totalement le même problème que ce que tu soulevais, mais ca le rejoint d'une certaine manière car le comportement se retrouve dans les entreprises ensuite.
Je suis désolé de ne pas plus développer mon argumentation comme toi tu l'as fait, je m'en excuse car c'est vrai que c'est interessant, mais cependant j'apprécie la lecture des forums et particulièrement les post de lionel (pas du tout de "focuisme" la dedans ) qui ont le mérite d'être effectivement très développés et argumentés.
Encore désolé pour le malentendu sur le fait que tu est pu être irrité par ce jeu de mauvais, j'essayerais dès que j'oré plus le temps, de m'"investir" plus dans les discussions de ce forum.
Bonne aprem a tous, et bon foot visiblement
Etienne
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Le 09/04/2007 à 15h36 (87.231.***.***) |
Lionel -
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Tu te trompes avec tes histoires de "pincettes" à répétition, Titou, et Louis a bien résumé mon état d'esprit. Ce dont tu dis que "ce n'est pas le problème" est précisément l'objet principal de ce forum : si tu as une réflexion sur le sujet (c'est bien) et si tu n'es pas "entièrement d'accord" avec ce que j'ai écrit, ce serait intéressant que développes un peu. Si tu n'en as pas le temps, permets-moi de faire un rapprochement entre le manque d'investissement dans les discussions politiques entre citoyens et l'état de la politique dans notre pays, car il me semble y avoir un rapport.
Ou dit d'une autre façon : le jeu, ici, c'est de boeuffer ; en l'occurrence, je propose une progression d'accords sur un thème lancé par d'autres ici, je fais un solo sérieux, concentré, et il y a un autre musicien (puisque tu n'as "pas attendu le forum bleu de ce site pour essayer de comprendre l'homme et [te] cultiver en matière de politique, d'économie et [te] faire [ton] propre avis sur ce qui [t]'entoure"), il y a un autre musicien qui passe et qui fait "scrouitch-scrouitch" sur son instrument en disant, "Hé, les mecs, vous avez entendu, quand je fais ça, on entend comme 'trou-du-cul', 'trou-du-cul', c'est rigolo, non ?!" Oui, bon, OK, c'est vaguement rigolo en étant très bon public, mais pour moi qui veux "faire de la musique avec les potes", c'est surtout oiseux.
oOo
Ça va, Nono, no-no problem c'est le cumul de vos 2 réactions qui m'a un peu irrité. Je me disais aussi que comme tu venais de faire une expérience courageuse d'un an comme "entrepreneur", dans le secteur bar-restauration, tu avais peut-être quelque chose à nous raconter sur la concurrence, et je suis content que tu envisages de revenir nous parler de ça. Ça peut aussi peut-être se combiner avec une activité sportive, puisqu'on en parle !
@ Louis : Ah, sans problème, le bertifoot ! Faudra que je fasse gaffe à mon genou gauche qu'a plus de ménisques et un ligament en moins, mais question condition physique, ça devrait bien aller ! Vu où je crèche, je préfèrerais que ça se fasse au bois de Vincennes et si c'est un dimanche matin, je suis prêt à sécher le vélo pour passer à un peu de foot !
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Le 09/04/2007 à 13h58 (90.19.***.**) |
titou @ lionel -
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J'ai bien fait de prendre des pincettes comme disait l'autre, désolé mais je n'ai pas attendu le forum bleu de ce site pour essayer de comprendre l'homme et me cultiver en matière de politique, d'économie et me faire mon propre avis sur ce qui m'entoure.
Quand tu dis qu'on a les politiques qu'on mérite et que ce qu'on a dit en est une illustration je trouve ca assez désobligeant (mais pas très grave pour autant), je disais juste une boutade, une connerie, une blague, t'appelle ca comme tu veux, m'en fou. Je ne remet pas en cause ce que tu disais, je ne critiquait pas du tout ton propos, qui d'ailleurs ma paru intéréssant bien que je ne sois pas entièrelent en accord avec celui la, mais c'est un autre problème. J'ai pas spécialement le temps de participer pleinement aux discussions de ce forum, je passais juste ce matin, et la boutade ma parue marrante et facile, mais bon... peut être mal a propos, désolé si tu as pu prendre ça pour une tentative, (bien faible à gout) de ridiculisation de ce que tu avais dit, ce n'était pas du tout mon intention, et je te prie de m'en excuser si ca a pu d'offenser Pour autant, je reste convaincu (en un seul mot), et je baise mes mots, que d'en concurence et il y a bien concu et curence...
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Le 09/04/2007 à 13h00 (87.231.***.***) |
Lionel -
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Oui, OK, on avait compris que c'était des blaaaaagues, mais vous êtes bien paresseux, tout de même. Quand on dit qu'on la politique et les politiciens qu'on mérite, en voilà une bonne illustration. Moi, je considère que c'est de mon devoir civique et politique de passer 3 heures un dimanche à partager de la connaissance sur une question politique, alors que vous deux, vous ne semblez même pas avoir 20 minutes ou 1/2 heure pour faire plancher un tout petit peu Titou et Nono sur le sujet.
Evidemment, ce que je fais, je le fais aussi pour moi. C'est le travail que je me suis fixé depuis bien longtemps -- comprendre l'homme, comprendre le monde, pour éventuellement faire des propositions adaptées --, ce n'est pas rémunéré mais c'est plus important que mon boulot rémunéré. Donc même si on me répond des "conneries" ou à côté de la plaque, je n'ai pas perdu mon temps, ça m'a fait faire un exercice de synthèse. Mais pour moitié, ça a un objectif de partage de la connaissance et de discussion politique "citoyenne" ; un objectif cohérent avec l'état de notre société, où la "société civile" peut et doit prendre toute sa part dans la politique, en se défiant cependant du simplisme dans ce monde fort complexe.
Il me semble que cet objectif est respectable et bien conçu, et même si mes longues contribs peuvent un peu couper la chique, vous pourriez dépasser un peu ça et proposer quelque chose qui soit de l'ordre de la connaissance -- se concentrer sur le sujet (1 minute), se demander "voyons quelle est mon expérience de la concurrence dans mon travail" (3-4 minutes), "qu'est-ce que ça m'inspire comme réflexion" (5-10 minutes), rédiger une contrib développant au moins une idée plus ou moins personnelle (15 minutes). Allez, hop, au boulot ! 
oOo
@ jc : Oui, le corps, le sport, indispensable, une des grandes disciplines de la vie. J'ai toujours adoré ça. Quand j'étais petit et ado, on allait en colo au ski. Vers 13-14 ans, je me suis inscrit aussi en athlétisme et cross au Racing, entre 15 et 18 ans, j'ai fait du rugby d'abord dans l'équipe de mon lycée puis au PUC en 1ère année de fac. Après, pour te déculpabiliser, ça a été plus épisodique. J'ai eu de longues périodes sans beaucoup de sport, mais toujours avec un minimum, quand même, de quoi ne jamais dépasser les 70 kilos, notamment. Et depuis quelques années, c'est redevenu régulier, quotidien même et c'est ce qu'il faut pour vivre longtemps et dans la meilleure forme. 
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Le 09/04/2007 à 10h05 (90.19.***.**) |
titou -
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c'était juste pour dire une connerie, bien sur pas une attaque...
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Le 09/04/2007 à 10h03 (90.19.***.**) |
titou -
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et dans concurence, ya aussi curence nan ?, nan jdeconne, elle était trop facile, je sors desuite...
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Le 08/04/2007 à 23h59 (62.147.***.***) |
Lionel - (casquette pédago)
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Mon cher Guillaume, tu pars un peu en "live" sans trop apparemment t'en rendre compte. En tant qu'éducateur, si un des jeunes dont tu t'occupes partait sur une tangente de la même manière, se montrait sans réelle raison désobligeant avec un interlocuteur, je crois que tu ferais ce qu'il faut pour le recadrer un peu. Mais comme tu le dis un peu, c'est toujours plus difficile de se voir soi-même.
Comme souvent, toutefois, "it takes two to tango", il faut être deux pour danser le tango, et quand ça monte dans les tours entre deux personnes, il y a des responsabilités des deux côtés. Ce que dit Sarkofan sur la concurrence est pertinent et mérite un autre débat que des accusations de "complaisance". Mais sa contribution au montage dans les tours, c'est son pseudo, qui fait chiffon rouge, susceptible d'attirer tout ceux qui se sentent un peu taureau à un moment ou à un autre. Ça a pu paraître une bonne idée au moment de tel ou tel débat, mais ça plus fait pancarte revendicative que pseudonyme, d'où sa contribution aux échauffements.
Concurrence : parlons-en
Je vais essayer de vous éclairer un peu la rude question de la concurrence, qui n'est pas tant une question idéologique qu'une réalité bien concrète susceptible de secouer nos idéaux. Reprenons d'abord quelque chose que tu as écrit hier, Guitouche :
"moi je dis PARFOIS vaudrait mieux penser aux conséquences de la concurrence par ex plutot que d'uniquement réfléchir à comment se concurrencer ds le but unique du "jeu" de la concurrence et du profit/monopole... (la réflexion c'est celle de ton image et c'est une idée du monde par rapport a ta propre vision/image, "Penser" je trouve qu'il y a une connotation bcp plus poussé du "ensemble"...). Mais je comprends que les sarkofans se plaisent et se complaisent ds la projection de leur idole egocentricoegoiste."
Justement, mon Guillaume, en disant cela, tu faillis toi-même par rapport à ton propos de principe plutôt juste. Tu manques l'occasion de penser le phénomène de la concurrence parce que tu est trop occupé à "concurrencer" un interlocuteur que tu caricatures sur la foi de son pseudonyme.
oOo
Travail indépendant : une vue basique (et donc pédagogique) de l'économie
Je crois me souvenir que Sarkofan est travailleur indépendant comme moi. Alors il est évident que hors idéologie, nous sommes beaucoup plus confrontés dans notre travail, quasi quotidiennement, à cette question de la concurrence. En France, il y a énormément d'emplois – une grande majorité – où l'on n'est pas confronté quotidiennement aux vents changeants de l'économie et à tous ses aspects bruts. Il y a les millions d'emplois de salariés dans le secteur productif, où une structure tampon, l'entreprise, en même temps protège le travailleur des vents directs de l'économie, lui en masque trop la vérité, lui donne l'avantage d'une paye assurée, mais en le privant des plus dures conséquences de l'économie directe, le prive aussi des bénéfices de celle-ci lorsqu'elle est favorable.
Bon, après tout, c'est un peu le deal des "danseurs de tango" dans l'affaire, patrons et salariés : "Tu me protèges des vents économiques, tu m'assures une paye régulière dans une économie irrégulière et j'accepte de perdre de ma liberté et de perdre une certaine part des fruits de mon travail quand les choses vont bien". Il y aussi les millions d'emplois salariés du secteur non productif, c'est-à-dire l'essentiel des emplois publics, où l'on ne cherche pas à produire quelque chose, mais à utiliser de façon la plus utile possible les prélèvements publics. Tu rentres dans cette catégorie, Guillaume, et cela t'abstrait encore plus des rouages de l'économie. Au lieu de chausser tes lunettes de taureau, essaye de penser la question de la concurrence qui t'es proposée et qui t'est, il est vrai, assez étrangère.
Ces vents économiques auxquels nous, travailleurs indépendants, sommes confrontés en permanence n'ont pas que des inconvénients. Ils nous forment de façon directe aux bases de l'économie. Ils nous forment aux duretés du travail précaire, nous obligent à mobiliser notre énergie et nos capacités de résilience. Et notre statut est la meilleure résolution de la question du partage injuste de la "valeur ajoutée" : au niveau de notre entreprise, il n'y a aucun actionnaire, toute la valeur ajoutée va au travail, rien au capital.
Mais ces vents économiques nous mettent aussi, par exemple, le nez en plein dans la question de la concurrence et ce que nous vivons sur ce point nous interdit de conserver nos principes inspirés par la bonne conscience tels quels. Dans l'effort insuffisant que tu as fais pour parler de la concurrence, Guitouche, on voit bien qu'il s'agit surtout pour toi – et sans doute pour Denis aussi, et pour Fox pas loin derrière – d'une question qui fait partie d'une série de concepts surtout idéologiques et non concrets. Pas étonnant, puisque vous n'êtes pas du tout au contact du phénomène dans votre travail quotidien. D'où mon intervention. Notez que je parle d'un niveau encore plus basique que l'exemple de Louis : il n'y a pas de patron-pécheur, ni d'embauche, il y a un seul acteur économique indépendant, qui ne gagne qu'à proportion de son travail et ne cherche à assurer que la vie si possible confortable de sa famille.
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Traduction : une profession non réglementée et à prix libres
Donc : la traduction technique et commerciale. C'est une profession non réglementée (il n'y a pas de conditions particulières à remplir pour l'exercer, elle est ouverte à tous) et pour laquelle les prix ne sont pas fixés par l'État, sauf quand les prestations de traduction sont vendue à l'administration publique. La première caractéristique (non réglementation) est courante parmi les diverses professions, mais il faudrait analyser plus en détail si elle est majoritaire. La seconde est largement majoritaire, ce qui correspond à ce que je disais il y a 3 jours sur la réglementation des prix.
Notons en passant que quand des prix de traduction sont fixés par l'État (essentiellement pour le Ministère de la Justice), ils sont maintenus très bas. L'État choisit dans ce cas nettement d'arbitrer en faveur du citoyen (pour le compte de qui ces traductions ou interprétations judiciaires sont achetées), contre le prestataire de traduction ou d'autres services intellectuels. L'expert judiciaire d'Outreau qui avait déclaré "Tant qu'on payera les expertises à un prix de femme de ménage, on risquera d'obtenir de mauvaises expertises" avait déclenché des protestations trop bien pensantes, car il avait plus qu'à moitié raison. En gros, les tarifs payés par l'Etat sont de 1,5 à 3 fois inférieurs aux prix "normaux". Cela continue de fonctionner parce que des indépendants ont tellement le désir de trouver des clients réguliers – ce qu'est souvent l'Etat – qu'ils se disent qu'après tout, ils sont bien obligés d'accepter les tarifs de l'État.
Bref, nous ne sommes pas dans des secteurs où il y a une justification politique à ce que les tarifs soient fixés pour toute la profession. Ils sont donc libres. Je fixe par conséquent mes tarifs, comme des milliers d'autres, en fonction de la qualité de travail que je juge fournir et de mon appréciation de ce que les acheteurs sont près à payer et/ou de mes capacités de négociation.
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Baisse des prix (donc des revenus) par le jeu de la concurrence
Pour parler plus concrètement, prenons mon tarif de base destiné aux "clients directs" (dans une économie libre, un producteur ou un prestataire peut vendre directement à celui qui a le besoin ou vendre à des intermédiaires, les conditions et les prix n'étant pas les mêmes). Mon tarif de base client direct est de 0,15 euro par mot à traduire. Quand je me suis installé, il y a 19 ans, il était en francs l'équivalent de 0,13 euro. Première remarque, on voit bien que mes prix, nos prix (c'est largement similaire pour les autres), sont très loin d'avoir pu évoluer autant que le coût de la vie. C'est même pire que ça en a l'air, puisqu'en 19 ans, le coût de la vie a en gros doublé. Donc mon prix de 1988, c'était 0,26 euro 2007 contre 0,15 euro 2007 aujourd'hui (baisse de 60%).
Pourquoi une telle baisse des prix de traduction ? La concurrence, notre sujet du jour. Et notez que je ne parle toujours pas de grandes entreprises et de pratiques "inhumaines". La traduction n'étant pas un métier protégé mais libre, et la crise du travail aidant, de plus en plus de gens ayant une maîtrise plus ou moins grande d'une langue se sont installés comme traducteurs et traductrices. Ce qui est heureux, c'est que plus nous communiquons dans tous les sens au niveau mondial, plus les besoins de traduction augmentent, c'est déjà ça. Mais ils n'augmentent sans doute pas autant que le nombre de traducteurs. Maintenant, je ne peux plus comme avant fixer un prix raisonnable mais non bradé pour mes travaux et avoir de bonnes chances d'obtenir le travail. Non seulement il y a plus de travailleurs, mais la conjoncture économique a été vraiment dure de 2000 à 2005 et le marché du travail en général est déprimé.
Paradoxe : les plus défavorisés provoquent la concurrence la plus vive
Le paradoxe un peu pervers, c'est que ce sont ceux qui sont le plus dans la difficulté qui déclenchent les effets les plus dévastateurs de la concurrence. Jacques Dupont, autre traducteur fictif, a traversé une passe vraiment difficile pendant 4 mois, il se sent étranglé, il faut absolument qu'il travaille ; dans le cadre de la mise en concurrence pour un marché de 2 mois de travail, on lui demande un devis pour le même job que moi. Je suis un peu moins mal en point que lui, je ne veux pas trop brader mon travail, j'ai des arguments forts à faire valoir dans ma proposition sur la qualité du travail que je peux fournir, mais je suis conscient des réalités commerciales et 2 mois de boulot, c'est une bonne continuité (en général, je n'ai pas plus de 2 semaines d'horizon de boulot), donc je propose 0,14 ou 0,13. L'autre, Dupont, dans son esprit, il n'est pas question qu'il n'ait pas ce boulot et il a mauvais moral ; il sait qu'il est en concurrence, il fait une offre "sûre", à 0,10. Il a le boulot, moi pas.
En considérant la chose avec un esprit aussi altruiste que possible, on peut se dire, "OK, Dupont a complètement cassé les prix, c'est qu'il avait plus besoin de travailler que moi, tant mieux pour lui qu'il ait eu le contrat". Mais c'est une attitude assez dure à tenir longtemps et qui ne résout rien.
Je ne vais pas détailler ensuite la mondialisation de la concurrence. Disons vite fait que comme notre métier est entièrement dématérialisé (il n'y a pas de marchandises, de sont des prestations intellectuelles, presque tous les flux passent par Internet), la mondialisation a été rapide et simplifiée, en 2003-2005 et nous sommes en concurrence avec des offreurs pour qui 0,05 est un bon prix. Ce qui nous sauve un peu, c'est que la concurrence ne porte pas sur des produits/services entièrement banalisés et délocalisables. Mais bon, sans qu'il y ait personne à accuser en particulier, ça fait tout de même mal.
Je précise en passant que pour que ce ne soit pas la catastrophe totale pour ce métier au point de vue de l'évolution des revenus, avec des prix de vente qui baissent de 60% en 20 ans, la seule solution a été de gagner en productivité, et pas qu'un peu… et de travailler un peu plus.
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Réglementer une profession pour réduire la concurrence ?
Y a-t-il des manières de mieux gérer cette concurrence pour le bien du plus grand nombre ? Pas évident. (Vos suggestions, après avoir bien assimilé cette problématique, sont les bienvenues.) Une tendance courante, au niveau d'une corporation comme d'un pays, consiste à organiser un certain protectionnisme. Cela signifie protéger le groupe considéré contre les velléités de gens extérieurs souhaitant intégrer le groupe. Dans notre cas, pendant plusieurs années entre 2000 et 2005, une partie de notre syndicat a voulu aller dans ce sens. Nous avons rencontré des gens du ministère concerné, et ceux qui étaient en pointe ont essayé de faire travailler le gouvernement sur un projet de loi prévoyant qu'il faudrait obligatoirement avoir un diplôme de traduction ou être déjà installé pour exercer la profession de traducteur. La proposition était évidemment argumentée comme devant relever la qualité des traductions.
J'y étais personnellement défavorable, sans doute cohérent avec mon tempérament plutôt libéral. La concurrence ne m'arrange pas personnellement, pas plus que les autres, mais je ne souhaite pas pour autant barrer la profession de façon autoritaire à ceux qui voudraient l'embrasser sans satisfaire aux conditions d'une éventuelle réglementation. Par ailleurs, depuis le temps que je suis dans le métier, je sais que la qualité n'est pas si directement liée au diplôme. Des non-diplômés peuvent faire de très bons traducteurs et des diplômés de très moyens. La vraie raison était évidemment de permettre à moins de gens de se partager le marché. Ce procédé aurait donc abouti à faire baisser la concurrence, mais en augmentant le taux d'exclusion.
Bon. Il y a aussi un angle d'éducation. Dans mon syndicat, la SFT, nous encourageons inlassablement les membres à ne pas se brader, à ne pas "baisser la culotte" sur les prix par angoisse, parce que ça a des conséquences néfastes pour tout le monde (voir ci-dessus). Ça un petit effet, OK, mais petit, hein. Quand tu es en déficit depuis quelques mois, c'est dur de rester stoïque et ferme sur ses prix quand tu vois te passer sous le new plusieurs contrats de suite.
oOo
Suggestions bienvenues face à ce problème de notre temps
Bon, allez, je pourrai dire encore pas mal de choses, j'ai certainement oublié de dire des trucs que j'avais prévus dans mon argumentation, mais ça fait déjà beaucoup. Tout ça pour dire qu'au moment, où comme je le disais précédemment, nous sommes 6,5 milliards, 6 fois plus nombreux qu'il y a 100 ans, la concurrence est un problème fort sur lequel il n'est pas inutile de réfléchir comme je vous invite à le faire, loin, mais alors vraiment loin des petites échauffourées idéologiques et politico-identitaires.
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Le 08/04/2007 à 23h35 (83.177.***.***) |
jc -
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Allez, c'est parti! J'ai pas du tout suivi le forum ces derniers jours, et c'est vraiment sympa de le retrouver avec l'anecdote de Louis, qui n'est certes pas "exclusive", mais qui a la vertu de bien remettre certaines choses tres simples bien en place : l'esprit rock, la soif de la vie, le fait de partir de l'idée qu'on est "bête" pour se permettre d'explorer les divers horizons qui s'ouvrent a nous. Louis, t'es un sacré bon type, et c'est ce genre de petites reflexions qui font que je viens sur ton forum depuis 5 ou 6 ans maintenant, et que j'essaye d'y contribuer comme il faut, meme si c'est pas regulier. Ce genre de petites reflexions qui m'ont aidé a me construire, et continuent toujours de le faire d'ailleurs. En un sens, c'est ça qui est special pour moi par rapport a toi, c'est que j'ecoute presque plus ce que tu dis ic que ce qui sort de ton Vox AC 30 . En meme temps, j'l'ai ecouté un paquet d'heures, et je m'en lasse toujours pas . Petit hommage express donc . Tres cool aussi Lionel de nous raconter tes experiences du dimanche en short avec ta femme et tes potes, ta "dope", tes performances etc. Meme pas besoin de t'interviewer . Ca m'etonne pas que tout ça te plaise. Il faut cultiver un certain esprit sportif. Le corps est un truc passionnant. J'etais bon sportif moi-meme, en ayant fait de la gym en competition, mais que j'ai du arreter pour problemes physiques (une ciatique, un mini-muscle du dos froissé, des problemes de croissance... j'avais que 10 ans, ça pardonne pas). Apres, ça a été le foot, pendant plusieurs années. Et pis dans cette periode 2006/2007, tres "intello", je fais pas grand chose et ça me manque pas mal pour plein de raisons : les potes, les crampes, le jeu, la gagne, la gnak. Mais l'année prochaine, ça va pas se passer comme ça . Purée, je me souviens des bertifoot... ça devait etre un truc de fou!
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Le 07/04/2007 à 22h31 (193.251.**.***) |
Rose -
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Alors le coeur de la nuit cesserait-il de battre? Ou peut être qu'un jeu d'hameçons se prépare tranquillement sur les eaux.. le ciel est clair, y aura t' il quelqu'un pour souffler sur les barques avec beaucoup de sourires??
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Le 07/04/2007 à 16h19 (82.126.***.***) |
Sarkofan à Guitouzsch -
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Etant donné que ta seule motivation c'est "de bouffer du Sarko(fan)" (et tu n'es de loin pas le seul dans ce cas), je n'ai rien d'autre à ajouter.
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Le 07/04/2007 à 13h16 (82.126.***.***) |
Sarkofan à Guitouzsch -
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Foxy disait que la concurrence n'existait pas sur un même secteur (celui de la pêche). Je voulais juste dire, avec mes chiffres, que la concurrence existe dans la plupart des secteurs industriels. Elle devient incontournable selon certains critères à savoir des besoins fixes et une multitude d’offreurs ou des offreurs qui ont des capacités de surproduction. En guise d’illustration, je dirais (pour changer un peu du secteur de la pêche) que le tour operator qui propose des trekkings en Alsaka n’est certainement pas directement en concurrence avec le tour opérator qui propose un séjour en village de vacances au Maroc. Cela n’empêche qu’il y a toujours une concurrence entre les tour operator sachant qu’un salarié ne peut pas être en vacances toute l’année. Et en cas de surproduction (à la fabrication), on va inonder le marché du voisin. Il n’y a rien d’autre sous les chiffres annoncé qu’une réponse très ponctuelle et ciblée (et peut-être trop ampoulée) à l’affirmation de Fox : « les pêcheurs ne sont pas en concurrence ».
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