Et bien imagine que tu rentres le soir après une rude journée de travail, ok ? Tu va vers ta boîte aux lettres : elle est déglinguée. Dans le hall t'accueillent 15 types qui te regardent d'un air patibulaire. Des graffitis se sont emparés des murs : des avions qui rentrent dans des tours, avec marqué en gros Ben Laden en Force ; des "bites" qui rentrent dans des "foufounes" (d'ailleurs ton petit garçon de 2 ans passe tous les jours avec sa mère et regarde ça avec ses yeux écarquillés) ; des numéros de téléphone authentiques sont marqués en gros avec des flèches indiquant "Salope", "Grosse Pute", "Balance" ; des insultes diverses (Mort aux çaifrans, Batards, immeuble de merde) ; des professions de foi (Allah est Grand) ... Les types empestent cependant la mauvaise bière, ça sent le shit très fort et si l'ascenseur marche tu t'aperçois qu'on a pissé dedans. Tu te dis "ça va". Parce que la semaine dernière on avait chié dedans. En rentrant finalement chez toi ta grande fille te demande si elle peut sortir. Tu serres les fesses et tu lui dis "non". L'avant dernière fois que les lascars l'ont fait chier tu es descendu leur parler en étant "cool", ils se sont marrés et t'ont pris pour une fiotte. Et la dernière fois qu'ils l'ont emmerdé t'a été un peu plus musclé mais ta bagnole, du coup, a brulé dans la nuit.

Celui qui tient l'immeuble s'appelle Moktar. Il deale du shit, braque des camions qui livrent vers les grandes surfaces. Certaines caves sont gardées 24h sur 24 par des types qui veillent sur des stocks d'ordinateurs, de bouffe, de bouteilles d'alcool et de stocks de drogue. Il vit en HLM mais a une Porsche et des chaînes en Or autour du cou. Il tient la porte aux vieilles dames, surtout quand leur petit caniche s'est fait bouffer par son pitbull.

En marge de ces bandes, il y a des jeunes qui veulent s'en sortir. Ils bossent comme des dingues à l'école, ne traînent pas avec eux, mais les voient à l'oeuvre tous les jours et leur donnent même de la considération. Reflexe tribal ou clanique. Voilà ce que c'est la cité.

En fait les medias doivent faire face a une demande de la part de ces français qui veulent voir des images qui les changent un peu de leur ordinaire et font donc des reportages sur les problemes en banlieues mais aussi dans le reste du monde. Comme ça, la vie de ces personnes devient plus supportable.

Mais, a force de ne montrer que le coté sombre des banlieues, il ne faut pas s'étonner que la violence monte un peu plus et que ces jeunes en profitent pour montrer leur désarroi et leur colere, pas de la bonne maniere d'accord mais ils ont sans doute raison de profiter d'etre sous les feux des projecteurs pour montrer au reste des français les problemes auxquels ils doivent faire ça.

-Pardon d’avoir peut être heurté certaines personnes sans le vouloir

-Pardon de ne pas partir dans de grands débats philosophiques

-Pardon de n’être pas comme toi, posé et réfléchi.

-Pardon de mettre beaucoup de !!! et ???

-et enfin Pardon de ne parler qu’avec mon cœur….Mais c’est comme ça que je suis…

Tu me reproches mon attitude un peu légère et manquant de "civisme", mon impatience, , il me semblait pourtant avoir exprimé mes idées. Je ne demandais pas d’avoir LA solution miracle en 48 heures chronos mais de voir, à travers ce forum, si d’autres s’étaient déjà posés ces questions et avaient peut être des idées et/ou solutions miracles. L’espoir ne fait-il pas vivre ?

Tu as raison c’est plein de contradiction, je n’ai aucune réponse concrète à toutes ces questions. En sortir ça me semble difficile, et à travers ce forum, je me rend compte que je ne suis pas la seule. Mais je ne perds pas espoir et je crois (peut-etre naivement) qu'ensemble nous pourrons trouver une solution

Nous avons quitté cette chambre d'hotel miteux pour nous retrouver à Massy, Banlieue sud, dans un F3 en HLM ! Putain Lee-O, je vous dis pas : j'avais ma chambre à moi, y'avait des chiottes, une salle de bain, une cuisine, ma mère avait sa chambre, y'avait un salon, un couloir avec une penderie et même un balcon ! Dans la ville, à deux pas la bibliothèque municipale, des terrains de jeux, la piscine municipale avec plein d'associations sportives, des espaces verts avec un lac, des terrains vagues pour faire du vélo-cross. Pour moi, la cité de mon enfance c'était le paradis. Le Hlm était nickel. Y'avait deux petits centres commerciaux et un plus grand. Un centre culturel. Et en bas de l'immeuble mes potes étaient français, ritals, portugais, espagnols, antillais, africains, juifs, arabes. Y'avais pas de RMI, pas de CMU, pas de maisons de quartiers pour les jeunes, pas de locaux de répétitions pour faire du rock et dans l'adolescence, c'est vrai, on a trouvé ça un peu gris et bétonné... mais on est jamais allé foutre le feu à une bagnole, à une école, à une crèche ou à un gymnase. On se retrouvaient chez l'un ou chez l'autre. On évitait les caves car le gardien il rigolait pas et on le respectait. On taguait parfois un mur le nom de notre groupe de musique : BB SUR CANAPÉ ou ASPIRINE, l'effervescence du rock nouveau !!! Mais on taguait pas nos halls d'mmeuble et on déglinguait pas les boîtes aux lettres ou l'ascenseur. Avoir de petits moyens et vivre en HLM c'était une promotion sociale.

Sinon, lorsque tu dis : "Par ailleurs, concernant la mise sous coupe des femmes par une tendance de l'Islam en France, le voile, la burqa, etc., il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit pas de pratiques culturelles directement arrivées ici avec les immigrés d'Afrique du Nord, d'une culture traditionnelle qui aurait du mal à se résorber. Quand j'étais plus jeune, le gros de l'immigration algérienne était déjà passé et il y avait peu de femmes voilées en France. Pour elles aussi, la période et l'arrivée en France marquait le début d'une émancipation. Ce qui est difficile à accepter, c'est qu'il y a eu retour en arrière à partir des années 80, une réactivation de principes rétrogrades, une remise sous coupe dure des femmes. Et plus généralement, la réactivation d'une religion comme fournisseur de principes pour la vie publique, alors que le pays s'était -- depuis pas tellement longtemps ! -- enfin émancipée de la religion comme régisseuse de la vie publique."

Wouaaaouh ! Yes ! C'est tout à fait ça ! Je pense d'ailleurs que si quelque chose se passe au niveau de l'Islam en France, ça risque de se passer au niveau des gonzesses. Car les petites beurettes de mon adolescence n'ont vraiment rien à voir avec les petites beurettes d'aujourd'hui... J'ai été content au début lorsque "Ni Putes ni Soumises" sont apparues... l'assoc' avait dans les premiers mois de son existence un discours vraiment "politiquement incorrect" et elles reprochaient avec pertinence aussi bien des choses aux gouvernements de droite qu'aux gouvernements de gauche... puis ils ont rapidement mis de l'eau dans leur vin... surtout par rapport à la gauche... et ça m'a un peu déçu. Un peu beaucoup même. Elles devraient lire Assia Djebar...

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Tout à fait. Et d'ailleurs, il y a 20-30 ans, on distinguait et on débattait de deux processus possibles pour les immigrants : l'intégration, qui est ce que tu décris et l'assimilation, qui signifiait en plus renier ses origines, ou au moins les oublier complètement.

Par ailleurs, concernant la mise sous coupe des femmes par une tendance de l'Islam en France, le voile, la burqa, etc., il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit pas de pratiques culturelles directement arrivées ici avec les immigrés d'Afrique du Nord, d'une culture traditionnelle qui aurait du mal à se résorber. Quand j'étais plus jeune, le gros de l'immigration algérienne était déjà passé et il y avait peu de femmes voilées en France. Pour elles aussi, la période et l'arrivée en France marquait le début d'une émancipation.

Ce qui est difficile à accepter, c'est qu'il y a eu retour en arrière à partir des années 80, une réactivation de principes rétrogrades, une remise sous coupe dure des femmes. Et plus généralement, la réactivation d'une religion comme fournisseur de principes pour la vie publique, alors que le pays s'était -- depuis pas tellement longtemps ! -- enfin émancipée de la religion comme régisseuse de la vie publique.

Bien sûr, plusieurs types de problèmes ont concouru à cette situation, notamment les ghettos que sont devenus les cités modernes des années 60 (dont Nyto a parlé de façon pertinente), mais il est certain que c'est une source tensions fortes dans notre société actuelle.

oOo

Mais sans rentrer dans des détails aussi extrêmes, il ya des gens qui vivent tranquillement dans ces pays et si je venais à y passer je ferais en sorte de respecter leurs us et coutumes afin de pouvoir communiquer avec eux le plus normalement possible et considérer la vie à leur côté à hauteur d'homme.

Louis, cher poto, tu me connais, c'est vrai que là où tu as fait une parenthèse espéciale pour moi, j'avais commencé à froncer les sourcils. C'est ta signature, tu as des réflexions, des intuitions qui parfois éclairent tout en peu de mots (ce que je ne sais pas si bien faire !) et d'autres qui sont bien noires sur le genre humain et de mon point de vue trop cyniques. Ta suggestion d'aujourd'hui est bien dans la ligne de cette ambivalence ! Et je reconnais bien là, en effet, un thème de SF comme j'en ai beaucoup lu. Je crois qu'il y a beaucoup de choses que nous pouvons automatiser, mais pas la politique ! Ou alors c'est que l'humain ne serait plus tout à fait humain.

Sur ce point, j'ai trouvé la réflexion de l'ami Ed, au terme d'une contribution étonnamment sereine et oecuménique (merci Eddy ! ), remarquable de justesse : c'est ici même (et dans 36000 autres lieux du même genre) que se joue "SimPolitique". Plus la démocratie, les libertés, l'information progressent et plus chacun d'entre nous est investi du devoir de "politiquer", de nous livrer à des "expériences de pensée" du type "Et moi, qu'est-ce que je ferais pour... ?" et de les échanger, de les commenter, de les affiner.

Dans un grand roman de Science-Fiction, la trilogie d'Ender (Ender's Game), d'Orson Scott Card, les militaires de la fédération terrienne entraînent de jeunes adolescents comme Ender aux batailles interstellaires sur des systèmes de simulation sophistiqués. À la fin de l'histoire (du premier tome, en fait), on apprend qu'en fait, les généraux ont fait mener la vraie guerre contre les méchants aliens par ces jeunes enfants. Ce n'était pas juste une simulation.

A priori, on dira que cette histoire n'a rien à voir avec notre "SimPolitique". Non et en même temps oui. C'est la conjonction de nos actes et de nos paroles à tous qui concourt à la construction de notre sphère politique collective.

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Et dans ce contexte, Laurette, je trouve ton attitude un peu légère et manquant de "civisme". C'est toi qui a tendance à "ne pas jouer pas le jeu", pour reprendre ton commentaire injuste à Nebo (qui, lui, fait vraiment le boulot !).

Ce n'est pas pour t'être désagréable que je dis ça mais pour mettre le doigt sur une attitude qui me semble faire partie du problème de l'époque. Quelques jours après avoir commencé à participer aux discussions, tu t'impatientes que notre assemblée n'ait pu trouver de solution miracle en 48 heures. Ce que tu as raconté de ta vie quotidienne est intéressant, mais ici, tu fais un peu du zapping consumériste ("J'attends vraiment vos solutions ???"). Et quand on te demande de participer un peu à la réflexion, comme je l'ai fait à propos de l'immigration, sujet que tu avais toi-même lancé, il s'avère que tu n'as finalement rien à dire sur le sujet. (Mais il n'est jamais trop tard pour s'y mettre, si tu te sens plus en forme.)

Il faut vraiment sortir de cette contradiction -- je dis ça pour toi et beaucoup d'autres -- qui consiste d'une part à se plaindre de ce que font ceux qui s'occupent de politique et d'autre part démissionner de son devoir de participer à la réflexion politique. Et pas en consommateur avide et pressé, hein, en participant. Ici, ça fait 5 ans qu'on partage des réflexions, des discussions, des idées. Ça n'a peut-être pas d'effet direct immédiat, mais nous n'en attendons pas un miracle du genre "Fast Food". Nous savons toutefois que c'est une occupation responsable et utile et qui peut avoir des effets petits ou plus grands à moyen terme. Moi, je vois déjà très bien combien des contributeurs réguliers ici proposent des réflexions de plus en plus étayées, rigoureuses, utiles.

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Rose, je te remercie d'avoir pris le temps de me faire une réponse un peu longue. Pour l'instant, néanmoins, il me semble que tu fais un constat assez désenchanté et qu'il me faudrait du temps pour te faire une réponse utile, temps que je n'ai pas à cet instant. Plus tard, peut-être.

Max, ta contrib n'est pas décousue du tout, elle se lit très bien, elle est cohérente. Et puis bravo, si ta situation n'est pas idéale, tu as l'air de faire face avec coeur et résolution, c'est louable et ça donne le bon exemple.

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Concernant la politique de santé et les programmes des candidats, il faut distinguer la franchise à l'acte médical, qui est déjà en vigueur, qui est de 1 euro et qui est légalement incouvrable par les mutuelles et la franchise annuelle qu'a évoqué Sarkozy. Il a parlé d'une franchise annuelle de quelques dizaines d'euros. En y réfléchissant assez rapidement, il ne m'a pas semblé que ça ferait une vraie différence (mettons 40 euros multipliés par 20 millions de foyers, soit 800 millions d'euros, bon, OK, ce n'est pas rien mais ce n'est qu'un dixième du déficit annuel). Mais en tout cas, ça ne pourrait pas peser plus sur ceux qui sont le plus malades, comme le disait assez sommairement quelqu'un (ce ne serait pas Laurette, par hasard ? ), puisque c'est une seule contribution dans l'année quel que soit le nombre d'actes.

De mon côté, comme Nono, je me débrouille pour ne pas être malade. Ça fait 20 ans que je suis travailleur indépendant et je peux vous dire que c'est le meilleur stimulant pour rester en bonen santé. Je n'ai pas droit à l'arrêt maladie, si je m'arrête de bosser plus d'une semaine ou deux, ça commence à être sérieusement préoccupant pour mes finances... donc je ne suis pas malade. Je ne dis pas qu'il faut mettre tout le monde à ce régime, mais aller tout de même dans cette direction de responsabilisation individuelle (y'a que ça de vrai !).